La Carioca à Cannes?

Posté par vincy, le 12 mars 2019

Sens critique a lancé une pétition déjà signée par plus de 5000 personnes [update: 13000 le mercredi 13 mars, ndlr]. La défense d'un cinéaste opprimé? Le scandale d'un film censuré? Que nenni. La pétition demande qu'Alain Chabat et Gérard Darmon montent sur la scène du Palais des festivals de Cannes pour danser la Carioca.

Point vintage. Il y a 25 ans, les Nuls (Alain Chabat, Chantal Lauby et Dominique Farrugia) arrivaient sur les grands écrans français avec un film délirant (et culte), La Cité de la peur. 2,2 millions de spectateurs ont suivi cette enquête foutraque pour retrouver le tueur de projectionnistes, en plein festival de Cannes. Chabat, garde du corps, et Darmon, super flic, dansent cette Carioca sur la scène du Palais des festivals pour faire diversion.

Pas sûr que le clin d'oeil, si la Carioca était dansée le jour de la clôture de Cannes, soit comprise des téléspectateurs et des invités étrangers. La pétition, adressée à Thierry Frémaux et à Pierre Lescure, rencontre cependant un vif succès. Et, après tout, Canal +, où sont nés les Nuls et que Lescure a dirigé aussi, est le diffuseur de la soirée.

Dans un tweet énigmatique posté en milieu d'après-midi, le compte officiel du festival de Cannes a posté un gif de cette fameuse Carioca avec ce commentaire : "Patience...".

Une pétition pour défendre les cinéastes émergents

Posté par vincy, le 1 décembre 2017

Il y a déjà plus de 1500 signataires à la pétition "Faisons le pari de la jeune création cinématographique !".

"Année après année, les financements privés, principalement issus des chaînes de télévision, se sont raréfiés, se portant d’abord sur les auteurs déjà reconnus, les valeurs les plus sûres, les genres les plus porteurs" se plaignent jeunes rééalisateurs et cinéastes confirmés qui ont signé l'appel, parmi lesquels Marie Amachoukeli, Jacques Audiard, Lucas Belvaux, Julie Bertuccelli, Bertrand Bonello, Pascal Bonitzer, Catherine Corsini, Claire Denis, Yann Gonzalez, Robert Guédiguian, Agnès Jaoui, Cédric Klapisch, Tonie Marshall, Katell Quillévéré, Pierre Salvadori, Céline Sciamma, ou encore Rebecca Zlotowski, mais aussi des scénaristes, producteurs et techniciens du cinéma.

Précarisation

Rappelant qu'à Cannes, la Caméra d’or (prix du meilleur premier film) a récompensé trois fois en quatre ans le jeune cinéma français, ils interpellent la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, en signalant que "ce sont justement les premières œuvres et les projets les plus audacieux, ceux sur lesquels il est le plus risqué de « parier », qui sont aujourd’hui grandement fragilisés, jusqu’au seuil de la précarité pour certains." Ajoutant: "le plafonnement des aides publiques affecte violemment la fabrication, l’imaginaire, l’ambition artistique et visuelle des projets : équipes techniques réduites, figuration inexistante, temps de tournage de plus en plus contraints, scénarios élagués…Cette précarisation s’étend sans cesse et bride l’éclosion d’une nouvelle génération d’auteurs, d’acteurs, de techniciens."

Changement de la politique d'aides

"L’absence d’une chaîne de télévision en pré-financement - ou la faiblesse des montants proposés - génère presque automatiquement une majorité de financements publics, plafonnés à 60% pour les films à petit budget. L’absurdité du système pousse ces films à renoncer à certaines aides, notamment au crédit d’impôt" constatent-ils.

Les signataires proposent d'autoriser "un maximum de 70 % d’aides publiques dans le budget de ces films" , soit un coût financier marginal puisque très peu de films sont concernés. Ils demandent "une plus grande égalité entre les films face au crédit d’impôt, un dispositif fiscal qui devrait être ouvert à tous, sans aucune exception."

Actuellement, la réglementation française limite à 50% le seuil d'aide publique à la production (60 % pour les premiers et deuxièmes films, et pour ceux dont le budget est inférieur à 1,25 million d'euros). Ce dispositif est issu d'une règle européenne mais chaque Etat membre peut l'adapter.

La pétition accompagne un amendement (permettant le relèvement de la limite de l'aide publique) au Projet de loi de financer, déposée par la députée parisienne Brigitte Kuster (Les Républicains). Il a reçu un " avis défavorable " du ministre de l'action et des comptes publics Gérald Darmanin. Il ne reste qu'à espérer qu'un sénateur prendra le relais...

Une pétition pour soutenir le cinéaste Mohammad Rasoulof

Posté par vincy, le 16 octobre 2017

Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, Prix Un Certain Regard Cannes 2017 pour son film Un homme intègre (sortie en salles le 6 décembre chez ARP Sélection), a été privé de sa liberté de circuler et de travailler comme nous vous en informions le 20 septembre dernier.

Une pétition a été lancée pour qu'il puisse à nouveau s'exprimer et circuler librement. Le distributeur français du film ARP Sélection a lancé cette pétition, qui cumule déjà 1860 signatures en quelques jours.

Rappelons que son passeport a été confisqué dès son arrivée à l’aéroport de Téhéran le 16 septembre dernier. Il a ensuite été soumis à un long interrogatoire par les Renseignements des Gardiens de la Révolution. "Les interrogatoires se poursuivront dans les semaines à venir. Deux chefs d’accusation lourds de conséquences pèsent contre lui, assortis de six années d’emprisonnement" signale le texte.

800 artistes et personnalités lancent l’appel de Calais

Posté par redaction, le 21 octobre 2015

Ils sont 800. Cinéastes, chef op, comédiens, producteurs, mais aussi écrivains, intellectuels, éditeurs, musiciens... De Romain Duris à Omar Sy, de Riad Sattouf à Jeanne Moreau, de Valérie Donzelli à Agnès Jaoui. Ils se sont tous mobilisés avec un appel, doublé d'une pétition sur Change.org, pour alerter une opinion publique de plus en plus apeurée par les migrations mondiales. En jeu, les immigrants installés à Calais, attendant de pouvoir passer au Royaume Uni. Philippe Lioret en avait fait un film, Welcome (photo).

Les conditions de vie à Calais sont si épouvantables que ce bidonville géant est surnommé la Jungle. Une tache noire sur le continent européen qui s'est ancrée ici depuis la fermeture du centre de Sangatte en 2002 et qui a explosé démographiquement à partir de 2010.

Epidémie, viols, famine...

"Cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes, une épidémie de gale dévastatrice, des blessures douloureuses, des abcès dentaires non soignés. Et les viols des femmes. Les enfants laissés à eux-mêmes dans les détritus. Les violences policières presque routinières. Les ratonnades organisée par des militants d’extrême droite" rappelle le texte, qui s'interroge: " Jusqu’à quand allons-nous nous taire ?"

"Au prétexte que des conditions de vie moins inhumaines pourraient produire «un appel d’air» envers d’autres réfugiés, le gouvernement de notre pays a décidé de se défausser sur les associations et les bonnes volontés. Celles-ci sont admirables mais ne peuvent pas tout. Ce désengagement de la puissance publique est une honte dans un pays qui même en période de crise, reste la sixième puissance économique mondiale."

Pauvres contre pauvres

Un appel de 800 intellectuels et artistes, relayer en une d'un quotidien national, Libération, peut frapper les esprits. On ne regrettera jamais cette mobilisation, ce sursaut citoyen face aux "discours réactionnaires ou fascisants [qui] ne cessent depuis des années de diviser les gens, d’opposer des catégories toujours plus fragmentées, pour mieux propager leur idéologie haineuse. Aujourd’hui leur propagande avance l’argument qu’il n’y aurait plus de place pour les exilés d’où qu’ils viennent, soi-disant au nom de la défense des plus pauvres des Français". Cela rappelle cette scène dans Pan où les esclaves votent avec ferveur pour la mort de trois d'entre eux sous prétexte que leur tyran en a décidé ainsi....

Il n'y a pas de gens plus misérables ou miséreux que d'autres et cela détruit l'idée même de la République. En prenant la parole, tous ensemble, ces 800 signataires veulent croire que des valeurs universalites et humanistes peuvent contrer la parole incendiaire de certains politiques, les injustices causées par les politiques européennes et nationales et l'opinion de plus en plus répandue que ces exilés de Calais sont des persona non grata au prétexte qu'ils sont clandestins avant d'être des humains.

L'appel demande "solennellement au gouvernement un large plan d’urgence pour sortir la jungle de Calais de l’indignité dans laquelle elle se trouve."

Un appel à l'ancienne

Cependant, comme l'expliquait très bien Céline Sciamma, signataire de l'appel, dans une tribune parue dans le même Libération, samedi dernier, "Il ne fait aujourd’hui plus de doute que nous avons du retard sur nos adversaires intellectuels de droite. Ce sont des athlètes de leur idéologie et, face à eux, nous devons lutter contre un sentiment d’impuissance et d’accablement aussi bien intime que collectif." Sa réflexion visait juste quand elle y écrit: "L’argumentaire est abandonné au profit d’une invocation sentimentale, là où nos adversaires font exactement l’inverse : ils déguisent leurs sentiments, de peur, de haine, en système argumenté. La riposte ne passe plus par la télévision, vieux média peuplé de vieilles personnes s’adressant à leurs semblables. La véritable offensive médiatique de la fachosphère est sur le Web, et c’est cet endroit qu’il faut investir avec force."

Or cet Appel, juste et salvateur, semble davantage une "invocation sentimentale" qu'un "système argumenté". Pire, la riposte proposée se fait dans un quotidien certes encore un peu influent mais diffusé à moins 95000 exemplaires (source OJD), soit à peine plus que La Croix, et qui n'est que le 10e site d'information le plus fréquenté sur Internet et mobile. C'est pour cela, notamment, que nous décidons de relayer cet appel, à notre modeste niveau. Si on veut interpeller les citoyens, c'est bien sur les réseaux sociaux qu'il faut désormais le faire. Et il faudrait que tous les signataires relaient cet appel avec mot-dièse compris sur leurs comptes twitter et pages facebook. Ce qui est loin d'être le cas.

Le cinéma s'engage

Parmi les 800 signataires: Anne Alvaro, Marie Amachoukeli , Mathieu Amalric , Jean-Pierre Améris, Ariane Ascaride , Antoine de Baecque, Josianne Balasko, Jeanne Balibar, Emmanuelle Béart, Alex Beaupain , Xavier Beauvois , Bérénice Bejo, Lucas Belvaux , Emmanuelle Bercot, Enki Bilal, Benjamin Biolay , Jacques Bonnaffé, Rachida Brakni, Thomas Cailley, Robin Campillo, Laurent Cantet, Marilyne Canto, Eric Cantona, Philippe Caubère, Clémentine Célarié, Caroline Champetier , Jean-Louis Comolli, Catherine Corsini, Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Jean-Pierre Darroussin, Anaïs Demoustier, Claire Denis , Alex Descas , Arnaud Desplechin , Vincent Dieutre , Marcial Di Fonzo Bo , Valérie Donzelli , Jean Douchet, Valérie Dréville, Romain Duris, Jérémie Elkaïm , Abbas Fahdel, Philippe Faucon, Pascale Ferran, Laurence Ferreira Barbosa, Jean-Michel Frodon, Valéry Gaillard, Nicole Garcia, Louis Garrel, Philippe Garrel, Gilles Gaston-Dreyfus, Costa-Gavras, Sylvain George, Hyppolite Girardot, Agnès Godard, Jean-Luc Godard, Fabienne Godet, Yann Gonzalez, Romain Goupil, Pascal Greggory , Anouk Grinberg, Robert Guédiguian, Tran Han Hung , Michel Hazavanicius, Agnès Jaoui, Yves Jeuland, Reda Kateb, Cédric Klapisch, Helena Klotz, Nicolas Klotz, Claude Lanzmann, Pascal Légitimus, Louis-Do de Lencquesaing, Anne Le Ny, Serge Le Péron, Pierre Lescure, Sébastien Lifshitz, Thomas Lilti, Virginie Linhart, Jean-Louis Livi, Noémie Lvovsky, Haroun Mahamat Saleh, Abd al Malik, Tonie Marshall, Gilles Marchand, Jean-Louis Martinelli, Corinne Masiero, Laetitia Masson, Antoine Mathieu, Claire Mathon, Macha Méril, Radu Mihaileanu, Patrick Mille, Nadir Mokneche, Dominik Moll, Gérard Mordillat, Jeanne Moreau , Yolande Moreau, Gaspar Noë, Valérie Osouf,, François Ozon, Rithy Panh, Elisabeth Perceval, Thierry de Peretti, Nicolas Philibert, Sylvie Pialat, Bruno Podalydès, Denis Podalydès, Clémence Poésy, Joana Preiss, Katell Quillévéré, Jacques-Remy Girerd, Vincent Rottiers, Jean Rousseau, Christophe Ruggia, Agnès de Sacy , Céline Sallette, Pierre Salvadori, Riad Sattouf, Céline Sciamma, Joann Sfar, Abderrahmane Sissako, Omar Sy, Bertrand Tavernier, Jenny Teng, Danièle Thompson, Serge Toubiana, Gaspard Ulliel, Dominique Valadié, Karin Viard, Hélène Vincent , Régis Wargnier, Bruno Wolkowitch, Paule Zadjermann , Malik Zidi et Rebecca Zlotowski.

Le Maroc censure Much Loved sans avoir vu le film: appel à soutien et pétition pour défendre la liberté d’expression

Posté par vincy, le 30 mai 2015

Comme nous vous l'annoncions plus tôt cette semaine, le film Much Loved de Nabil Ayouch, présenté à la dernière Quinzaine des réalisateurs, a été interdit d'exploitation au Maroc, suite à un climat de violence et d'agressivité sur les réseaux sociaux autour du réalisateur et de son actrice principale au Maroc. Cette décision a soulevé un vent de contestation du côté de la profession.

Much Loved raconte l'histoire de Noha, Randa, Soukaina, Hlima et d'autres femmes qui vivent d’amours tarifés dans le Marrakech aujourd'hui. Ce sont des prostituées, des objets de désir. Joyeuses et complices, dignes et émancipées dans leur royaume de femmes, elles surmontent la violence d’une société marocaine qui les utilise tout en les condamnant.

Le gouvernement marocain a annoncé lundi que le film serait interdit de projection au Maroc. Pour le gouvernement marocain, il comporte un "outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine". "Cette interdiction encourage les pires attaques des courants conservateurs marocains envers le film, Nabil Ayouch et Loubna Abidar faisant l’objet de menaces de mort sur les réseaux sociaux", souligne l'appel à soutien diffusé sur le site de la SRF.

Près de 80 cinéastes et producteurs ont dénoncé cette censure: Stéphane Brizé, Claire Burger, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Arnaud Desplechin, Pascale Ferran, Costa-Gavras, Yann Gonzalez, Mahamat-Saleh Haroun, Michel Hazanavicius, Agnès Jaoui, Laurent Cantet, Pascale Ferran, Costa-Gavras, Michel Hazanavicius, Rithy Panh, Pierre Salvadori, Riad Sattouf, Volker Schlöndorff, Céline Sciamma, Bertrand Tavernier et Rebecca Zlotowski figurent parmi les "premiers signataires" de ce texte.

"De tous temps, le cinéma a eu vocation à montrer la réalité sous tous ses aspects. De toute évidence, ce film sur le milieu de la prostitution à Marrakech montre une réalité que les autorités marocaines refusent de regarder en face. Pourtant cette réalité niée ne sera modifiée en rien par cet acte de censure délibérée.
Alors que le Maroc accueille de très nombreux tournages français et internationaux et que se tient à Marrakech annuellement un grand festival de cinéma, nous condamnons cette interdiction avec la plus grande fermeté.
Nous nous associons à l’Union des Réalisateurs Auteurs Marocains et au large courant de solidarité qui s’est levé autour du cinéaste franco-marocain Nabil Ayouch et de son film, pour dénoncer l’obscurantisme et les violentes atteintes à la liberté que cette interdiction constitue : atteinte à la liberté d’expression, atteinte à la liberté du metteur en scène d’exposer son travail, atteinte à la liberté des spectateurs qui ne peuvent avoir accès au film dans les salles de cinémas marocaines.
"

Par ailleurs déjà plus de 400 personnes ont signé la pétition initiée par l'actrice principale du film Loubna Abidar sur Avaaz.org.

"Nous, artistes, intellectuels, créateurs, journalistes et acteurs dans différents secteurs de la société, déclarons notre attachement à la liberté de pensée, d’expression et de création en tant que droit garanti par la constitution marocaine et les conventions internationales. Nous appelons les spécialistes et l’ensemble des amateurs à se ranger du côté de la critique constructive et élever le niveau du débat loin de la diffamation et l'incitation à la haine qui s’appuient sur de prétendus arguments moraux sans considération aucune ni à la liberté d’expression ni de création dans les domaines de la production intellectuelle et esthétique" explique la pétition, qui ajoute : "Aucune tutelle sur la création, aucune prohibition de la créativité! Par la même occasion, nous désavouons la décision illégale impartiale et apriori prise par le Ministre de la communication d’interdire la diffusion du film dans les salles de cinéma au Maroc."

Stupéfait, Edouard Waintrop, directeur de la Quinzaine des réalisateurs, s'est exprimé en rappelant, qu'à l'évidence, "ce film sur la prostitution à Marrakech montre une réalité que les autorités marocaines refusent de voir. Cependant ce déni de réalité ne devrait pas amené à un acte délibéré de censure."

Le plus ironique dans cette histoire est que le réalisateur du film a expliqué à Variety qu'aucun des cinq membres de la Commission de censure n'avait vu le film et que lui-même n'avait pas encore demandé un visa de sortie au ministère. La décision a été prise suite à la diffusion de deux extraits sur Internet, qui ont entraîné un flot de commentaires et de critiques sur les réseaux sociaux.

Les studios de Bry-sur-Marne victimes de la spéculation immobilière?

Posté par vincy, le 16 novembre 2014

Les mythiques Studios de Bry-sur-Marne sont menacés. 12 associations du monde du cinéma et de l'audiovisuel ont lancé mi-octobre une pétition, une page Facebook et un compte Twitter avec pour objectifs:

1. Empêcher la possible démolition des Studios de Bry-sur-Marne.
2. Créer une synergie pour le rachat et le développement de ces studios.
3. Maintenir l’activité location du stock de meubles et accessoires au
sein du studio.

A Bry-sur-Marne, on tourne des émissions TV comme The Voice ou Le plus grand cabaret du monde ou des films comme Hunger Games 3, Marie-Antoinette, Le Prénom, Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, Carnage, Micmacs à tire-larigot, Un long dimanche de fiançailles, Babylon AD, Trois places pour le 26, L'odeur de la papaye verte, Le pacte des loups, Jeune & Jolie, Le passé...

"Rénover Bry aurait coûté trop cher" selon le propriétaire

Les 12 associations ont alerté toutes les institutions concernées sur une fermeture programmée fin avril 2015, suite à la vente de ces studios par Euromedia. "Les promesses de développement des Studios de Bry-sur-Marne lors de leur rachat en 2001 par Euromedia n’ont jamais été tenues. Le désengagement du groupe Euromedia des studios de fiction français ne doit pas entraîner la disparition d’un outil de travail performant, indispensable à la profession, dans un pays positionné comme le premier producteur d’Europe" explique le communiqué. Euro Média répond que "Rénover Bry aurait coûté trop cher, d'autant que la rentabilité n'est pas là. Les tarifs de location des plateaux sont très serrés, et nous subissons la concurrence étrangère, où les subventions publiques sont plus importantes.". Le groupe a donc vendu le site.

Idéalement situé à côté de la future ligne de métro 15

Selon Mediapart, "les studios ont été vendus à un marchand de biens, adossé à un investisseur brésilien, spéculant vraisemblablement sur une flambée des prix à venir avec les opérations d’aménagement du « Grand Paris ». Seule une première partie de la transaction (12 millions sur 32 millions) a été versée." En effet, les studios seront à proximité de la future gare Bry-Villiers-Champigny de la ligne de métro express 15 qui doit être construite di'ici 10 ans. De quoi aiguiser les appétits immobiliers. L'enqûete de Mediapart ajoute "Aujourd’hui, sans changement de PLU, il est impossible de construire des logements sur cette zone d’activité. L'information concernant la transformation des studios en logements est donc erronée."

La Mairie de Bry-sur-Marne "s’est déclarée attachée au maintien et au développement de ce site." La région Ile-de-France et la mairie de Villiers-sur-Marne soutiennent également la poursuite d'activités du Studio.

"Ces équipements n'ont pas d'équivalent en Ile-de-France"

Le regroupement d'associations, créé par L’Association des chefs décorateurs de cinéma (ADC) et l’Association des métiers associés de la décoration (MAD), affirme: "Alors que la mise en place du crédit d’impôts commence à porter ses fruits en ce qui concerne les relocalisations, il est vital pour l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel de conserver des infrastructures pour les tournages, comme les Studios de Bry-Sur-Marne".

Dans Télérama, en avril, le décorateur Allain Veissier rappelait que "Ces équipements n'ont pas d'équivalent en Ile-de-France. A moins d'occuper un plateau à moi tout seul, je n'aurais pu préconstruire ailleurs le décor de Rien à déclarer."  Il reste aussi à savoir ce que vont devenir les milliers d'accessoires de tournages en cas de fermeture définitive.

Forte mobilisation de la profession

La pétition a déjà recueilli plus de 3 500 signatures (dont celles de François Ozon, Jean-Pierre Jeunet, Pierre Salvadori, Michel Hazanavicius, Chantal Akerman, Patrice Leconte, Christophe Gans, Pascale Ferran, Caroline Champetier, Jean-Pierre Améris ...). C'est davantage que la lettre lancée au début de l'année qui avait recueilli 2300 signatures (Josiane Balasko, François Ozon, Gérard Jugnot, Jean-Pierre Jeunet, Claire Denis) envoyée à Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication de l'époque, pour "sauver un patrimoine important du cinéma français".

Sur France Inter, Jean-Pierre Jeunet racontait récemment: "J'ai tourné à Bry-sur-Marne Un long dimanche de fiançailles et Micmacs à tirelarigot. Ces studios ont un look années 80 mais gardent de très beaux plateaux et sont très fonctionnels. Le problème en France, c'est que quand on crée de nouveaux studios, on en ferme d'autres. La Cité du Cinéma de Luc Besson est un endroit magnifique aux portes de Paris, mais pourquoi ne pas garder les deux ? À Londres ou à Prague, ils les additionnent. A Paris, on a déjà perdu Joinville et Arpajon. On revend nos studios à des promoteurs qui font du profit sur le dos d'un secteur fragile. Il faudrait que le gouvernement nous aide davantage à maintenir les tournages en France."

Les studios de Bry-sur-Marne sont situés à 10 kilomètres de Paris, juste à côté de l'INA (ce qui en fait un pôle audiovisuel majeur) et s'étendent sur 12,5 hectares. Construits en 1978, ils disposent de 8 plateaux ainsi que 1500 m² de décors extérieurs.
Euro Media possède d'autres studios en France, à Paris et à Nice, et notamment l'ultra-moderne Cité du cinéma à Saint-Denis, qui peine à remplir son carnet de tournages. A l'inverse, les studios de Bry tournent avec un taux de remplissage de 70 %.

Nouvelle mobilisation pour la réalisatrice iranienne Mahnaz Mohammadi

Posté par MpM, le 14 juin 2014

mahnaz mohammadi"Je suis une femme et je suis cinéaste, deux raisons pour être considérée comme une criminelle dans ce pays". Ces mots, écrits par la réalisatrice iranienne Mahnaz Mohammadi à l'occasion d'un débat sur la liberté d'expression, revêtent un sens particulièrement prégnant alors qu'elle vient d'être condamnée à 5 ans de prison et accusée de "complot contre la sécurité de l’Etat" et de "propagande contre le régime de Téheran", puis incarcérée à la prison d’Evin le samedi 7 juin dernier.

Ce n'est pas la première fois que Mahnaz Mohammadi est inquiétée par la justice de son pays. Depuis plusieurs années, elle est la cible des autorités iraniennes en raison de son engagement et de ses prises de position politiques. Réalisatrice du documentaire Femmes sans ombre en 2005, collaboratrice de médias occidentaux tels que la BBC, Radio France et Radio "Voix de l’Amérique", elle a participé en 2009 au documentaire de Rakhshan Bani-Etemad Nous sommes la moitié de la population (à propos de l'élection présidentielle de 2009), ce qui lui avait déjà valu d'être condamnée.

En 2011, le monde du cinéma français s'était même déjà mobilisé en sa faveur alors qu'elle avait été arrêtée par des agents des forces de sécurité sans chef d'accusation avoué.

La Société des Réalisateurs de Films, représentée par ses coprésidents Pascale Ferran, Katell Quillévéré et Christophe Ruggia, lance donc une nouvelle pétition de soutien à Mahnaz Mohammadi, dans laquelle elle  demande "à la ministre de la Culture et de la Communication, de tout mettre en œuvre pour obtenir [sa] libération au plus vite."

De nombreuses organisations se sont jointes à la SRF, parmi lesquelles l'ACID, l'ARP, le Syndicat français de la Critique de cinéma et la SCAM. Parmi les premiers signataires du texte, on retrouve Chantal Ackerman, Xavier Beauvois, Michel Ocelot, Bertrand Tavernier ou encore Danièle Thompson. Tous dénoncent fermement "cette nouvelle attaque à la liberté de création et d’expression faite aux cinéastes" en Iran.

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Voir (et signer) la pétition en ligne

Tomboy au coeur d’une polémique d’un autre âge

Posté par redaction, le 24 décembre 2013

tomboyTomboy, le film de Céline Sciamma, est au coeur d'une polémique aussi stérile que stupide. Ce joli film qui raconte l'histoire d'une petite fille de 10 ans qui se fait passer pour un garçon est inscrit dans le dispositif « Ecole et cinéma » soutenu par le ministère de l'Education nationale et par le ministère de la Culture et de la Communication. Depuis la rentrée 2012, des enseignants peuvent donc montrer cette excellente oeuvre à leurs élèves dans le cadre de cours de culture cinématographique, pendant le temps scolaire.

Ce joli succès en salles (350 000 spectateurs) a été montré à 47 000 élèves jusqu'à présent. Mais avec les débats sur le mariage pour tous, la PMA, la théorie du genre, la France a vécu une année passionnée. Tomboy en fait les frais.

Pétition et réaction

Le Monde a ainsi rapporté qu'un titre de la PQR, Le Courrier de l'Ouest, a titré le 9 décembre « Tomboy a-t-il sa place à l'école ? », à partir d'une lettre qu'une mère avait envoyée à l'instituteur de son enfant en classe de CM1. Elle estime « tout à fait dangereux de laisser penser à des enfants de 9 ans que l'on peut changer de sexe, qui plus est sans dommage ». Ce n'était pas la première fois que dans le Centre-Ouest de la france, politiquement modéré mais encore très ancré dans une culture catholique, la presse relayait ce genre de doutes et de critiques.

Une pétition sur CitizenGO « contre la diffusion de Tomboy dans les écoles » affichait 18 320 signatures aujourd'hui. Et le nombre de médias nationaux qui en parlent devraient accélérer le nombre de signataires.

Dans un communiqué, la Société des réalisateurs de films a décidé de répliquer : "Nous souhaitons rappeler à cette occasion que notre liberté de création ne peut être entravée, non plus que la liberté pédagogique des enseignants qui, chaque jour, étudient des œuvres de fiction dans leurs classes comme dans les dispositifs d'éducation artistique. Nous demandons aux ministres de l'Éducation nationale et de la Culture de mettre rapidement et fermement un terme à cette polémique. Et nous assurons de notre soutien total Céline Sciamma ainsi que le réseau École et cinéma et les enseignants qui doivent pouvoir continuer de diffuser son film dans un climat apaisé au plus vite."

Il serait temps. Le ton se durcit depuis cet automne. Beaucoup de parents ne comprennent pas ce qu'est réellement la théorie du genre, mais nombreux sont ceux qui y voient une attaque à la famille et un prosélytisme homosexuel (ce qui, dans les deux cas, est faux). La droite conservatrice fait de ce film sur un garçon manqué un symbole idéologique. Le corps enseignant essaie de les convaincre qu'il s'agit d'expliquer comment on devient un homme, une femme, au-delà des stéréotypes véhiculés par la société (qui contribuent d'ailleurs aux inégalités hommes/femmes).

Education

Seulement 15 écoles (sur 450) se sont désinscrites de la projection de Tomboy à Paris. C'est peu. Les enseignants plébiscitent le film puisque 79% d'entre eux le trouvent très intéressant. Seul Peau d'âne fait mieux (pourtant une fable sur l'inceste, ce qui ne semble pas choquer les familles). Rappelons que les lycéens ont le droit de voir Elephant de Gus Van Sant (pourtant une tuerie dans un lycée).

Reste que la représentation de l'homosexualité à l'écran devant des enfants semble toujours poser problème. C'est pourtant grâce à l'éducation et à l'image qu'on peut résoudre d'autres problèmes : homophobie, homosexualité refoulée, rapport aux autres, tolérance... Nier l'homosexualité, que des parents considèrent toujours comme un péché, ou nier l'identité sexuelle, qui est souvent caricaturée dans les films, publicités et émissions de télévision, est sans doute plus grave que de montrer une fille qui aspire à être un garçon embrassant une autre fille.

Toujours dans Le Monde, une enseignante explique : « Grâce à ce débat sur Tomboy, dit-elle, j'ai ressenti que l'on peut encore sortir du processus de fanatisation. Le cinéma peut ouvrir les consciences, et l'école est là pour enlever les carcans moraux. »

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Cahier de notes / dossier pédagogique sur Tomboy (source CNC)

Nymphomaniac sans distributeur en Italie

Posté par vincy, le 11 décembre 2013

nymphomaniac

Depuis que la presse italienne en août avait révélé que Nymphomaniac, le nouveau film de Lars von Trier, n'avait toujours pas de distributeur en Italie, on pensait l'affaire réglée. Que nenni. Le Film français indique que "Le nouvel opus de Lars Von Trier ne devrait pas sortir en Italie". Aucun distributeur ne s'est mouillé.

Ni Bim (Melancholia), Ni Lucky red (toute l'oeuvre de Von Trier avant Melancholia) n'en ont voulu. Pourtant Von Trier a un public en Italie. Melancholia a rapporté 600 000 euros et Dogville, son plus gros succès, 2,6 millions d'euros. Tous ont refusé de projeter un film jugé "trop érotique" et "trop long". Peu importe si le casting comprend Uma Thurman, Charlotte Gainsbourg, Shia LaBeouf, Jamie Bell, William Dafoe et Christian Slater.

En attendant, les cinéphiles italiens se révoltent : une pétition a été lancée jeudi sur le site italien Firmiamo. Déjà 1200 personnes l'ont signée. Le texte évoque à voix haute une censure. Il ne faudra pas se plaindre non plus si le piratage explose dans ce pays...

La première partie de Nymphomaniac sort le 25 décembre au Danemark et en Espagne et le 1er janvier en France et en Belgique. Et depuis que Thierry Frémaux a annoncé que le cinéaste danois n'était plus "persona non grata" à Cannes, on imagine bien le second volet sur la Croisette en mai prochain.

Des acteurs britanniques mobilisés contre la loi anti homosexuels russe

Posté par vincy, le 11 août 2013

tilda swinton russie moscou lgbt gay

Tilda Swinton, Sir Ian McKellen puis Stephen Fry ont alerté, chacun à leur manière, les citoyens et les dirigeants politiques à propos du climat homophobe, et de ses conséquences, qui règne en Russie.

Au départ, il y a une Loi votée en Russie, le 11 juin dernier. cette Loi criminalise la «propagande auprès des mineurs» des «relations sexuelles non traditionnelles». En creux, la Russie bannie toute visibilité des relations sexuelles homosexuelles. Face à une Europe de plus en plus "gay-friendly", le président Vladimir Poutine flatte ainsi une population majoritairement homophobe. Cela a rapidement entraîné une chasse aux homos, avec passages à tabac et autres violences impunies, de la part d'une frange de la population ultra-nationaliste. Des associations ne peuvent plus faire leur travail. Quant aux artistes, même les plus célèbres, ils peuvent vivre leur sexualité, à condition qu'ils la cachent.

Cette atteinte aux libertés fondamentales (orientation sexuelle, liberté d'expression) a entrainé au fil des semaines des réactions, des manifestations (à Anvers hier, à Londres), des pétitions et beaucoup d'émotion sur les réseaux sociaux. Le phénomène prend de l'ampleur : avec l'organisation des Mondiaux d'Athlétisme (en ce moment même) et celle des Jeux Olympiques d'hiver début 2014, la Russie est sous les feux des projecteurs. Selon la Loi, les sportifs homosexuels ne sont pas les bienvenus. Or cette Loi va à l'encontre des valeurs du Comité International Olympique (CIO), bien embarrassé quand on lit les communiqués et déclarations contradictoires de son Président, Jacques Rogge. Des appels au boycott (JO, biens et services russes...) qui circulent attirent des dizaines de milliers de signatures. Désormais ce sont les athlètes qui sont interpellés pour qu'ils soutiennent les droits des homosexuels d'une manière ou d'une autre.

Tout a commencé avec Tilda Swinton, de passage à Moscou, qui a brandit un drapeau arc-en-ciel, symbole des populations LGBT, sur la Place Rouge. La photo, postée par son agent Christian Hodell sur Twitter, était accompagnée d'un message sans équivoque : "En solidarité. Bons baisers de Russie."

Et puis le 6 août, c'est le blogueur et activiste américain Michael Petrelis à l'occasion d'une représentation de No Man's Land, la pièce d'Harold Pinter, au Berkeley Repertory Theatre en Californie, qui a demandé à Sir Ian McKellen, éternel Gandalf et Magneto, d'être pris en photo avec une pancarte indiquant "Solidarité avec les homos russes". Gay lui-même, défenseur actif des droits des homosexuels depuis 25 ans, McKellen a accepté. La photo a été postée sur le blog de Michael Petrelis.

Enfin, le lendemain, Stephen Fry a publié un courrier (la version intégrale suit après l'article) destiné au Premier ministre britannique, David Cameron, au patron du CIO, Rogge, et aux membres de ce même CIO. "Passages à tabac, meurtres et humiliations sont ignorés par la police. Défendre ou discuter sainement de l'homosexualité est contraire à la loi. Dire, par exemple, que Tchaïkovsky était gay et que son oeuvre et sa vie reflètent sa sexualité et ont inspiré d'autres artistes gay serait sanctionné par une peine d'emprisonnement"" écrit-il. Stephen Fry est en colère face à "la banalité du mal" chère à Hannah Arendt qu'il voit dans les yeux des dirigeants russes. Il demande "une interdiction absolue des Jeux olympiques d'hiver 2014 en Russie à Sochi est tout bonnement essentielle." Et propose de les installer ailleurs, "dans l'Utah, à Lillehammer, où vous voulez [certains ont évoqué Vancouver également, ndlr]." Il ajoute qu'il "faut à tout prix que Poutine ne puisse pas avoir l'approbation du monde civilisé."

Faudra-t-il appeler au boycott d'autres manifestations, comme le Festival du film de Moscou?

David Cameron a répondu hier au comédien, par Twitter : "Merci de votre message @stephenfry. Je partage votre profonde inquiétude sur les mauvais traitements dont font l'objet les homos en Russie. Néanmoins, je crois qu'il vaut mieux combattre les préjugés en participant, plutôt que boycotter les Jeux d'hiver."

En France, c'est le néant politique. Aucun artiste, aucun grand élu n'a (ré)agit. C'est d'autant plus désolant que Merkel et Obama se sont émus publiquement de cette Loi. Dans l'Hexagone, les cinéastes continuent de débattre de leur convention collective, de l'insuccès des comédies ou encore de l'exception culturelle, noble en cause en soi. Les comédiens se revendiquent apolitiques. Et un Depardieu sert même d'ambassadeur à la politique de Poutine. Elle est loin cette époque où ces artistes "éclairés" étaient prompts à défendre les grandes causes internationales. Dorénavant, ce sont les Britanniques qui donnent une leçon de démocratie et de liberté.

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