Focus sur Wang Quan’an dans le cadre du festival Un état du monde

Posté par MpM, le 20 novembre 2019

Pour sa 11e édition, le festival Un état du monde qui bat son plein jusqu'au 24 novembre au Forum des images tente une nouvelle fois de décoder le monde en "croisant problématiques géopolitiques et expressions cinématographiques contemporaines".

Cette année, les questions de l'habitat, de l'écologie et des luttes sociales courent en fil rouge à travers les différents volets du festival, qui comprend notamment un panorama du cinéma brésilien contemporain et un coup de projecteur sur le Maroc à travers le regard de la réalisatrice, scénariste et comédienne Mariam Touzani (Adam, qui était sélectionné à Cannes cette année), mais aussi de nombreuses avant-premières (Notre-Dame du Nil d'Atiq Rahimi, Nuestras Madres de César Diaz...)

Le Festival met enfin l'accent sur Wang Quan'an, réalisateur chinois passionnant dont le nouveau film, La femme des steppes, le flic et l'oeuf (précédemment intitulé Ondog, sortie prévue le 24 avril 2020) était en compétition à Berlin cette année. Inspiré par les vastes espaces de la Mongolie extérieure, le film raconte une histoire d’amour singulière, bercée par l’atmosphère propre au lieu. Dans des plans larges d’une grande beauté plastique, semblant souvent observer les personnages de loin, le cinéaste alterne l’humour et la poésie, pour créer une forme de fantaisie burlesque qui tient à la fois de la magie et de l’ultra-quotidien.

Un état du monde présente par ailleurs une rétrospective du travail de Wang Quan'an dont Le mariage de Tuya, Ours d'or en 2007, et ses films moins connus comme La Tisseuse et Eclipse de lune. Le cinéaste donnera également une Masterclass ce jeudi 21 novembre à 18h30, suivie par la projection du formidable Apart together, récit intimiste dans lequel la destinée individuelle des personnages cristallise les tragédies de l’Histoire.

Berlinale 2019 : une compétition en petite forme

Posté par MpM, le 16 février 2019


Avec sa dernière sélection, Dieter Kosslick ne laissera pas un souvenir impérissable. On le remarque d’année en année, le compétition berlinoise est inégale, souvent décevante, quand ce n’est pas faible, et c’est dans les sections parallèles que l’on fait le plus couramment de belles découvertes, à défaut de retrouver les grands films des mois à venir.

Mais le directeur de Berlin depuis 2001 n’est pas seul à blâmer dans la demi-teinte de sa compétition 2019. Car où sont-ils, ces grands films ? On le répète souvent, même avec la meilleure volonté du monde, aucun sélectionneur ne peut inventer des films qui n’existent pas. Il ne peut pas non plus forcer les réalisateurs de premier plan à venir chez lui quand le si couru Festival de Cannes a lieu à peine trois mois plus tard. D’autant qu’il se murmure sur la Potzdamer Platz que Thierry Frémaux a déjà réservé beaucoup de films pour son édition 2019, parmi lesquels on imagine d’incontournables pointures.

Et puis Kosslick n’a pas eu de chance avec le retrait soudain de l’un des films les plus attendus de cette 69e édition, signés par l’un des rares grands noms de la compétition, One second de Zhang Yimou, officiellement pour des « raisons techniques », et officieusement pour cause de censure pure et simple. De quoi Pékin a-t-il menacé Berlin ? Toujours est-il que le film a été retiré de la sélection trois jours avant sa présentation à la presse. Ceux qui ont la chance de l’avoir vu assurent que le film est excellent, évidemment éminemment politique (il aborde la période de la R"volution culturelle) mais aussi pensé comme une déclaration d’amour au cinéma. On espère réussir à le voir très vite sur les écrans français, et on se prend à rêver d’un coup de force de Cannes, habitué à montrer les films « interdits ». L’ironie de l’histoire est que la Berlinale avait réussi à présenter il y a deux ans Have a Nice day de Liu Jian, alors que le festival d’Annecy avait dû le retirer de sa compétition après que la production du film ait été soumise à de fortes pressions officielles. On ne peut pas gagner à tous les coups, mais l'incident berlinois ne présage rien de bon pour le cinéma chinois dans les mois à venir.

Films à thèmes

Néanmoins, plutôt que d’épiloguer sur les absents, penchons-nous sur ce que l’on a vraiment vu durant cette 69e Berlinale, à savoir seize films venus principalement d'Europe et d'Asie. La compétition 2019 avait quelque chose d’uniforme (pas d’animation, aucun documentaire) et de presque caricatural par rapport à la réputation « politique » de Berlin, dans la mesure où de nombreux films étaient clairement « à thèmes », de la pédophilie dans l’Eglise (Grâce à Dieu de François Ozon) à la famine volontairement provoquée par Staline en Ukraine au milieu des années 30 (Mr Jones d'Agnieszka Hollad), en passant par l’enfance sacrifiée (Systemsprenger de Nora Fingscheidt) ou la mafia (La paranza dei bambini de Claudio Giovannesi).

On a aussi droit à plusieurs de ces fresques historiques dont la Berlinale est également friande, à nouveau Mr Jones (qui s'intéresse à un épisode marquant de la vie du journaliste Gareth Jones) ou So long, my son de Wang Xiaoshuai (la vie de plusieurs couples d'ouvriers chinois sur une trentaine d'années), et à des portraits plus intimes, mais à la volonté d'édification tout aussi élevée, tels que Out stealing horses de Hans Petter Moland (un vieil homme se souvient d'un épisode marquant de son adolescence), The golden glove de Fatih Akin (l'histoire vraie d'un serial killer sordide dans un quartier ultra-populaire de Hambourg), Elisa y Marcela d'Isabelle Coixet (l'histoire vraie d'un couple lesbien dans l'Espagne du début du XXe siècle) ou encore A tale of three sisters d'Emin Alper (portrait d'une famille réunie dans un petit village isolé de montagne, sur fond de mépris de classe).

Ce qui est frappant avec ces films, c'est qu'ils ont en commun une approche classique, parfois même académique pour les moins inspirés, et se rattachent à un "genre" bien défini, immédiatement identifiable, on dirait presque : sans surprise. Et s'ils sont souvent ancrés dans un contexte économique ou politique spécifiques, on a l'impression qu'ils évitent les problématiques ultra-contemporaines (montée des extrêmes, dérives totalitaires, tragédie des réfugiés, urgence climatique...) pour se cantonner prudemment à des thèmes plus généraux, quasi atemporels.

Cela ne remet aucunement en cause leurs qualités (notamment pour les sensibles So long, my son et A tale of three sisters), mais cela renforce l'impression d'une compétition en demi-teinte, aux films parfois un peu interchangeables avec ceux des années précédentes. Et puis certains sont tout de même très faibles, trop faibles pour une compétition de cette envergure. On pense à l’anecdotique Out stealing horses, au maladroit Systemsprenger, au complaisant The golden golve, au bancal The feet on the ground de Marie Kreutzer, et surtout à l’insupportable Elisa y Marcela, qui gâche un sujet en or avec des effets de caméra ridicules et des scènes d’amour totalement kitschs.

Cinq films à retenir

Heureusement, cinq films se distinguent nettement du lot, justement par leur singularité et leur approche cinématographique. Nous avons déjà dit tout le bien que nous pensons du très beau Öndög de Wang Quan'an, qui mêle le conte et l'humour, au service d’une histoire d’amour et de vie, ainsi que de Répertoire des villes disparues de Denis Côté, qui est le seul film en compétition à aborder frontalement la question des réfugiés et le risque du repli sur soi, et à le faire non seulement avec finesse, mais aussi avec humour. Il s'agit très clairement des deux longs métrages les plus excitants de cette course à l'Ours d'or (on les voit haut placés dans le palmarès, avec un grand prix à la clef), avec la merveilleuse comédie grinçante Dieu existe, son nom est Petrunya de Teona Strugar Mitevska, qui propose un portrait au vitriol de la société macédonienne misogyne et craintivement inféodée à l'Eglise.

On ne résiste pas au plaisir de vous en dire plus sur le film, dont l’héroïne Petrunyia est une jeune trentenaire diplômée en histoire qui ne parvient pas à trouver un emploi. On comprend à demi mot qu’en Macédoine, c’est une matière assez superflue, surtout lorsqu’elle n’est pas employée à chanter les louanges du pays (on pense alors au court métrage Bigger Than Life d’Adnan Softic dont nous vous parlions lors du festival de Winterthur).

Après quelques scènes d’exposition piquantes, qui mettent en valeur le nihilisme résigné du personnage, Petrunyia assiste par hasard à une cérémonie religieuse au cours de laquelle une croix sacrée est jetée dans le fleuve (glacé) afin que le plus téméraire plonge pour la ramener. Sur une impulsion, la jeune femme saute à l’eau et remporte la croix. Problème : la tradition veut que seuls les hommes puissent participer à la cérémonie. S’ensuit alors un imbroglio absurde et franchement comique durant lequel la police tente de récupérer l’objet sacré, sans avoir de raison légale de le faire puisqu’elle ne l’a pas volé, tandis qu’un groupe de fanatiques religieux assiège le commissariat pour faire payer à Petrunya son impudence. C’est évidemment à la société macédonienne patriarcale que s’attaque Teona Strugar Mitevska, de même qu’au poids toujours prégnant de l’Eglise dans les affaires politiques ou judiciaires (on notera que l’Eglise en tant qu’institution est bien présente dans cette Berlinale, protégeant les prêtres pédophiles dans Grâce à Dieu, et s’insurgeant de l’histoire d’amour entre Elisa et Marcela). Avec ses dialogues incisifs, son personnage haut en couleurs, et son propos profond sur le pays, Dieux existe, son nom est Petrunya a presque une place assurée au palmarès (ne serait-ce qu’avec un prix d’interprétation), malgré ses problèmes de rythme, et son incapacité, par moments, à aller assez loin dans la satire.

Autre film qui surprend, voire déroute, le survitaminé Synonymes de Nadav Lapid, qui met en scène un jeune homme ayant fui Israël, et souhaitant tout rejeter (jusqu’à la langue) de son pays natal. Il s’agit d’une charge violente contre l’état d’Israel, pour lequel le personnage principal trouve une succession de qualificatifs allant d’odieux à fétide. Elliptique, absurde, drôle et cruel, le film part dans plusieurs directions à la fois, en abandonne en cours de route, digresse, n’allant jamais là où on l’attend. C’est évidemment du cinéma exigeant, peu confortable ou pas très flatteur pour le spectateur, auquel il donne parfois l’impression de passer à côté d’une partie de l’intrigue. Mais on ne peut en même temps déplorer l’aspect uniforme d’une partie de la compétition, et ne pas être sensible à cette expérience cinématographique qui propose quelques scènes fulgurantes, et des dialogues extrêmement brillants que ne peuvent gâcher les moments de creux ou les lourdeurs. Ce serait justice de voir le film au palmarès, même si on ne l’imagine pas sur la plus haute marche du podium (mais au petit jeu des pronostics, on se trompe presque tous les ans).

Déformation de la narration

Enfin, I was at home but... d’Angela Schaenelec tranche lui aussi avec le reste de la sélection. Très formel, il affirme presque agressivement son rejet d’une narration conventionnelle, ce qui l’amène souvent à être une caricature du genre de films qu’il tente d’être. Il ne se donne donc pas la peine de raconter quoi que ce soit, et juxtapose des scènes qui sont autant de moments de creux, ou de parenthèses. Parfois, on croit saisir un embryon d’intrigue (d’où revient ce garçon particulièrement sale ? Qui est ce couple qui se dispute à la fin du film ?), et puis on s’aperçoit qu’il n’en est rien. L’intrigue se joue hors champ, et il ne nous est permis que d’en observer des échos déformés et incompréhensibles. Dommage que la réalisatrice soit si appliquée à laisser le spectateur le plus loin possible du film, et s’évertue à aligner des plans poseurs qui sentent l’exercice de style un peu vain. Sans ces affèteries agaçantes, ce sentiment que le film se croit plus intelligent que nous, on aurait pu apprécier cette déformation de la narration, cette alternance de creux et de non-dits avec des extraits de Shakespeare, cette volonté de déconstruire le film lui-même pour parler de la déconstruction d’une famille et de la perte de repères d’une femme. Cette recherche-là mérite d’être soulignée, et pourquoi pas récompensée par un prix plus modeste, comme celui du jury, ou le tarte à la crème prix Alfred Bauer pour l’innovation, qui va rarement à un film réellement innovant, et pour cause.

Mais une fois évoqués ces 5 films qui sortent véritablement du lot, il faut rappeler qu’évidemment le classicisme n’empêche en rien une récompense, et encore moins la qualité. C’est pourquoi on peut aussi imaginer Grâce à Dieu de François Ozon au palmarès (un prix collectif pour le casting masculin ? Un prix de scénario ?), de même que So long, my son (qui brille lui aussi par son casting, son écriture et sa mise en scène) ou encore A tale of three sisters qui malgré ses tendances au didactisme et à la surenchère, évoque efficacement les rapports de classe en Turquie. Lui aussi bénéficie d’un joli casting, et d’une mise en scène tout en retenue. Et puis il mérite également d’être distingué ne serait-ce que pour la longue conversation durant laquelle deux sœurs parlent de sexualité, suivie par la séquence où celle qui est mariée se jette littéralement sur son mari. On ne voit pas ça tous les jours au cinéma, et encore moins dans un film turc.

Les femmes toujours au centre

On l’aura d'ailleurs compris, les femmes brillaient une nouvelle fois par leur propension à dynamiter les clichés sur l’éternel féminin dans cette compétition berlinoise. Rappelons que l’héroïne d’Öndög prend elle aussi les choses en mains quand il s’agit de sexualité, mais aussi de protection ou de défense (c’est symboliquement elle qui est armée dans la steppe), ou encore qu’Elisa y Marcela raconte le destin incroyable de deux jeunes espagnoles ayant tout sacrifié à leur passion amoureuse.

Ce sont également des femmes qui sont au centre de I was at home, but..., The Kindness of strangers de Lone Scherfig, et The feet on the ground, et une petite fille d’une dizaine d’années dans Systemsprenger. Elles jouent à part égale avec les hommes dans Repertoire des villes disparues, et sont en revanche plus anecdotiques dans des films comme Synonymes, Mr Jones, Out stealing Horses...

Leur sort est enfin moins enviable dans The golden golve de Fatih Akin, puisqu’elles sont les victimes systématiques d’un tueur misogyne et tortueux qui les frappe, les viole et les démembre quasiment dans l’indifférence générale. Il faut bien reconnaître que c’est le seul film de la sélection à aller sur ce terrain, au départ avec une forme d’humour satirique, et de plus en plus complaisamment au fil des meurtres. Le pire est que le comédien du film, Jonas Dassler, pourrait lui parfaitement repartir avec un prix d’interprétation (le rôle semble avoir été écrit pour ça, et c'est vrai qu'il est méconnaissable). Il a tout de même un peu de concurrence dans les films déjà cités, ainsi que dans La paranza dei bambini, dans lequel le comédien principal, Francesco Di Napoli, a un charisme impressionnant.

Une vision d’ensemble des 16 films donne ainsi le sentiment d’un échantillon représentatif d’être humains en quête de quelque chose de concret pour donner de la valeur et du prix à leur vie. Dans un monde où la religion n’est plus un secours (voire une menace), où l’état est inexistant ou au contraire intrusif, et où les idéologies ont prouvé leur inanité, les personnages se tournent vers l’engagement militant (Grâce à Dieu), l’amour (Alicia et Marcela), l’argent (La paranza dei bambini), la famille (So long, my son), la réussite professionnelle à tout prix (The Feet on the ground) ou encore l’espoir que quelque chose arrive enfin (Petrunya). En cela, au-delà des pays et des époques, ils nous sont tous terriblement contemporains.

Berlinale 2019 : Öndög de Wang Quan’an, love me tender en Mongolie

Posté par MpM, le 9 février 2019

Le cinéaste chinois Wang Quan’an est un habitué de Berlin, où il a remporté l’Ours d’or en 2007 avec Le mariage de Tuya, et présenté notamment Apart together en ouverture en 2010. Son nouveau film, Öndög, s’inspire des vastes espaces de la Mongolie extérieure où il a posé sa caméra pour raconter une histoire d’amour singulière, bercée par l’atmosphère propre au lieu.

La première séquence nous met sur une fausse piste. Une voiture parcourt la steppe de nuit. En vue subjective, on découvre le paysage à peine éclairé par les feux du véhicule. En voix off, deux hommes parlent de choses sans réelle importance, jusqu’à ce qu’ils découvrent sur le sol le corps nu d’une femme sans vie. Nous voilà donc plongés dans une atmosphère de polar, qui se dissipe pourtant quand il devient évident que la résolution du crime ne sera pas le sujet du film.

Un pas de deux dans les steppes

Dans des plans larges d’une grande beauté plastique, semblant souvent observer les personnages de loin, le cinéaste alterne l’humour et la poésie, faisant se succéder autour de cette femme morte des policiers maladroits, une jeune recrue zélée, une mère louve affamée, et une bergère à dos de chameau qui vit seule à 100km de son plus proche voisin. C’est elle qui se révèle peu à peu la véritable héroïne du film, femme à poigne qui manie habilement le fusil et le couteau, même si elle ne manque pas une occasion de faire appel à un berger qui ne pince pour elle lorsqu'elle a besoin d'aide avec son bétail.

Ce qui se joue entre ces deux-là est entre séduction et rejet, complicité et ironie. Dans cette steppe aux ciels flamboyants, ils se sentent comme deux dinosaures en voie d’extinction, tentés de conjurer leurs efforts pour ne pas disparaître.

Le rythme lent et contemplatif du film n’empêche pas le réalisateur de jouer sur les cadres et les mouvements à l’intérieur de l’image pour créer une forme de fantaisie burlesque qui tient à la fois de la magie et de l’ultra-quotidien. On retient notamment le soleil couchant sur la steppe qui baigne le paysage d'une lumière irréelle, et les chorégraphies joyeuses du jeune policier autour de la dépouille de la défunte, sur fond de Love me tender susurré par Elvis.

Célébrer la vie

Ce réalisme magique, à l’unisson de la mystérieuse steppe mongole, dépositaire de tant de secrets et de traditions, apporte un charme indéniable à Öndög, qui excelle à jouer sur son ambiance épurée pour laisser le spectateur aux prises avec ses uniques sensations, sans cesse surpris par le vent de liberté qui flotte sur cette steppe bienveillante où tout semble délicieusement permis, et par le tour inattendu que prend le récit.

Plus que la mort qui rôde dans la première séquence, c'est bien la vie, sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions, qui est ainsi célébrée au coin du feu, à la lumière des lampes frontales, en partageant une bouteille ou l'expérience d'aider un agneau à naître. Etincelle vitale contre pulsion destructrice, remède classique mais ô combien efficace pour conjurer le mauvais sort, et remettre l'extinction à plus tard.