Le cinéma britannique s’inspire d’histoires vraies

Posté par vincy, le 8 octobre 2019

Si le 30e Dinard Film Festival est un reflet du cinéma britannique, alors les réalisateurs ont été inspirés par les histoires vraies. Comme si le réel était devenu un matériau nécessaire et une matrice imparable pour la fiction. De la grande histoire aux destins individuels, le cinéma britannique, qui a toujours aimer ausculter la réalité, prend de plus en plus ses racines dans des faits ayant existé.

Bien sûr, ils ne racontent pas la même chose. Sous la forme d'une fresque rhétorique, Mike Leigh ravive un massacre de citoyens d'il y a deux siècles dans Peterloo, écho aux révoltes citoyennes et à la brutalité policière actuelles. Le passé est, sinon, plus récent, avec trois films se déroulant essentiellement dans les années 1920-1940. A l'instar de The Keeper, Hitchcock d'or et Hitchcock du public, qui retrace la vie d'un soldat nazi devenu champion de foot anglais juste après la seconde guerre mondiale. Entre les deux guerres, il y a aussi Mr Jones, biopic du photographe Gareth Jones, qui s'aventurera des nazis jusqu'en Mongolie. Ou encore Red Joan, portrait d'une espionne aux grands sentiments dans le Royaume-Uni en fin de guerre, au service des soviétiques. Couverture bien cachée jusqu'à ce qu'elle soit grillée au début des années 2000.

C'est aussi au début de ce troisième millénaire qu'Official Secrets prend place pour faire revivre les persécutions d'une lanceuse d'alerte, coupable de vouloir révéler les manigances américaines et du gouvernement de Tony Blair pour forcer l'ONU à légaliser leur guerre en Irak.

Si les guerres civiles ou internationales, prennent tant le dessus, ce sont aussi, à chaque fois des films qui se focalisent sur des gens opérant un choix crucial, doutant souvent, partagés entre la loyauté et la conviction intime. Ce qui ne veut pas dire que le cinéma est toujours grave. Il suffit de voir Fisherman's Friends, comédie feel-good qui suit des pêcheurs de Cornouailles propulsés en tête des charts musicaux avec des chants folkloriques. C'est authentique, une fois de plus. A l'image de ce drame africain sur les mutilations faîtes aux femmes et la violence masculine, The Girl From Mogadishu, inspiré du parcours de la somalienne Ifrah Ahmed, exilée en Irlande.

Et ce n'est pas terminé puisqu'on attend plusieurs biopics: Judy Garland dans Judy du britannique Rupert Goold, The Personal History of David Copperfield d'Armando Iannucci, The Aeronauts de Tom Harper autour de la pilote Amelia Wren et du savant James Glaisher, ou encore Love Life and Laughter de George Pearson autour de l'artiste Betty Balfour,

Dinard 2019: Mike Leigh à l’honneur pour la 30e édition

Posté par vincy, le 5 septembre 2019

Pour sa 30e édition le Dinard Film Festival s'offre Mike Leigh - Palme d'or à Cannes et Lion d'or à Venise. Outre une rencontre avec le réalisateur, un hommage lui sera rendu et trois anciens films (Be Happy, Another Year, Mr Turner) seront diffusés. Mais c'est surtout la projection de son plus récent long métrage, Peterloo (Venise 2018), jamais distribué en France, qui fera l'événement du vendredi soir.

En ouverture, Dinard projettera Official Secrets de Gavin Hood (X-Men Origins: Wolverine), histoire vraie d'espionnage avec Keira Knightley, Matt Smith, Rhys Ifans et Ralph Fiennes. Hors compétition on pourra aussi voir Brighton de Stephen Cookson, Carmilla d'Emily Harris, Denmark d'Adrian Shergold, Fisherman's Friends de Chris Foggin, For Sama de Waad Al-Khateab & Edward Watts, présenté à Cannes, A Girl from Mogadishu de Mary McGuckian, Hope Gap de William Nicholson, avec Annette Bening et Bill Nighy, In Frabric de Peter Strickland, Postcards from the 48% de Daid Wilkinson, Red Joan de Trevor Nunn, avec Judi Dench et Wait and Sea de Simon Coss et Antoine Tracou. Deux films de la compétition cannoise seront aussi projetés: Sorry We Missed You de Ken Loach et Little Joe de Jessica Hausner. Ainsi que le nouveau film de Ben Wheatley, Happy New Year, Colin Burstead.

Le jury de Sandrine Bonnaire - Sveva Alviti, Sami Bouajila, Michael Caton-Jones, Jane Horrocks, Raphaël Personnaz, Aurélie Saada, Danièle Thompson et Hames Watkins - aura a choisir pour le Hitchcock d'or parmi ces films en compétition:

  • Animals de Sophie Hyde (Sundance 2019)
  • Only You de Harry Wootliff (Festival de Londres 2018)
  • Cordelia d'Adrian Shergold
  • The Keeper de Marcus Rosenmüller (Berlin 2019)
  • The Last Tree de Shola Amoo (Sundance 2019)
  • VS. de Ed Lilly
Shane Meadows, Farah Abushwesha, Phénix Brossard et Diane Garbrysiak seront en charge de choisir parmi les 10 courts métrages de la sélection Short Cuts. Une séance jeune public présentera Zébulon le dragon tandis que la mini-série The Virtues, succès du dernier Série Mania, sera projeté pour la première fois dans son intégralité. Le réalisateur Shane Meadows en profitera pour aller à la rencontre des festivaliers. Trois rencontres, trois masterclasses (dont une sur David Bowie!), et une exposition ("Drôle de cinéma") complèteront le programme de cette édition anniversaire.

Mike Leigh filmera le massacre de Peterloo

Posté par redaction, le 19 avril 2015

mike leigh sur le tournage de Turner

Selon The Guardian, le prochain film de Mike Leigh sera une fois de plus historique. Un an après avoir révélé son Mr. Turner, Leigh s'attaque à Peterloo, qui retrace le massacre de St Peter's Field, à Manchester, en 1819.

Le tournage débutera en 2017. "Aucun film n’a jamais été fait sur le massacre de Peterloo", a déclaré Mike Leigh . "Mise à part la signification universelle et politique de cet événement historique, cette histoire a une résonance particulière pour moi, en tant que natif de Manchester et Salford." Mais surtout, le sujet est d'actualité...

Le massacre de Peterloo, le 16 août 1819, a causé la mort de 15 à 18 personnes et blessé 650 à 700 manifestants pacifiques. Sur ordre du gouvernement, a cavalerie a chargé un rassemblement qui réunissait entre 60 000 à 80 000 personnes réclamant une réforme de la représentation parlementaire, jugée trop inégalitaire pour le nord du pays. Le massacre fut appelé Peterloo, contraction du nom du lieu où se déroula le massacre et de la bataille de Waterloo, qui était alors très récente.

En pleine crise économique, l'Angleterre connaissait une montée du radicalisme politique, qui a paniqué les gouvernants. Effet boomerang, le Parlement britannique a réagit en faisant voter un paquet législatif restreignant le droit de manifester.

Dans un sondage mené en 2006 par The Guardian, créé à Manchester en 1821 à la suite de cet événement, Peterloo "arriva en deuxième place après les débats de Putney comme l'événement de l'histoire du Royaume-Uni qui méritait le plus un mémorial ou un monument convenable" selon Wikipédia.

Il faudra attendre 1832 pour qu'une loi du Parlement du Royaume-Uni modifie de manière importante le système électoral.