Le Festival Lumière avance, les films défilent et aujourd'hui on commence la journée avec la projection de Pour un poignée de dollars dans une superbe version restaurée… Le film a 50 ans cette année et reste indémodable! Indémodable, restauration… Ces mots nous emmènent doucement sur les traces de Side by Side, documentaire de Christopher Kenneally, produit par Keanu Reeves et qui étaient tous deux là pour nous le présenter.
"le plus beau casting du Festival"
Passage de l'argentique au numérique, du 35mm au digital… Keanu Reeves interviewe un grand nombre de réalisateurs (Lynch, Cameron, Soderbergh, Scorsese...), directeurs de la photographie, monteurs, producteurs etc. ("c'est le plus beau casting du Festival" comme se plaît à le dire Thierry Frémaux) sur cette question d'actualité. Les aspects techniques et pratiques sont abordés. On comprend mieux les enjeux (financiers principalement), les avantages du numérique comme ceux du celluloïd, les limites qu'ils s'imposent. Les avis ne sont pas toujours tranchés, certains l'évoquent presque à contrecoeur, comme une fatalité, d'autres encore se lancent à corps perdu dans cette révolution du numérique comme Georges Lucas ou David Fincher, et puis il y a ceux qui n'y voient que peu d'intérêt et défendent le 35mm comme c'est le cas de Christopher Nolan.
Les arguments sont nombreux. Véritable liberté, coûts diminués pour certains, perte de la réalité, problèmes d'archivage, changements du rapport à l'image pour d'autres. La question passionne, et divise.
À la suite du film, un petit débat se met en place. Pour Christopher Kenneally on sent que c'est le numérique vers lequel il penche alors qu'en ce qui concerne Keanu Reeves, le 35mm semble garder son amour. "J'adore la qualité et le ressenti du film. Il y a une émotion. Ce qui me manquerait sans le film, c'est la réalité! Je pense en tout cas que les cinéastes devraient toujours avoir la possibilité de prendre une caméra traditionnelle si ils le souhaitent."
Et de conclure par: " Est-ce que le numérique a un réel impact sur notre façon de raconter des histoires?" La question reste en suspens...