A 50 ans, il est l'un des comédiens russes les plus connus des cinéphiles. Oleg Menchikov (en anglais Menshikov) a même reçu les Palmes académiques en France en 2004. Formé au théâtre depuis l'âge de 17 ans, il suit un itinéraire institutionnel classique, à Moscou, avant de "s'exporter" sur les planches étrangères (il joua notamment aux côtés de l'immense Vanessa Redgrave dans "When she danced"). Il recevra d'ailleurs un prix Laurence Olivier du meilleur second rôle masculin.
Directeur de théâtre, s'amusant avec les textes de Gogol, il ne délaisse pas la télévision, ni le cinéma. Il doit sa carrière sur grand écran à Nikita Mikhalkov qui le fit débuter en 1981 avec La parentèle. Il tourne aléatoirement pour le 7e art, de plus ou moins grands rôles, soldat ou homme divorcé, selon son agenda.
La glasnost va sonner son réveil. Il tourne avec des cinéastes de plus grande envergure, comme Aleksei Sakharov ou Alksandr Khvan qui lui permet de venir à Cannes en 1993 pour la première fois avec Dyuba-Dyuba. L'année suivante, il retrouve Mikhalkov avec Soleil trompeur, qui lui aussi est sélectionné à Cannes (Grand prix du jury). Il y tient le rôle principal, et reprendra son personnage dans la suite, Soleil trompeur 2, en compétition cette année. A l'époque le film emporte l'Oscar du meilleur film étranger.
Par la suite, il tourne Le prisonnier du Caucase, de Sergei Bodrov. Là encore, le film obtient une reconnaissance internationale mais surtout il obtient le prix Nika du meilleur acteur (les oscars russes). Désormais star en son pays, il était logique qu'on l'emploie ailleurs. Mikhalkov en fait son jeune officier russe dans Le Barbier de Sibérie (ouverture du Festival de Cannes en 1999), grande épopée à la David Lean, où il croise les yeux de la belle Julia Ormond. Son allure altière, son beau visage en font un magnifique jeune premier, même en approchant de la quarantaine.
Régis Wargnier ne s'y trompe pas. Dans Est-Ouest, il joue le scientifique marié à Sandrine Bonnaire dans l'après guerre, avec, en bonne fée, Catherine Deneuve. Il est impressionnant de sang froid et de résignation. Surtout, ne parlant pas français, il apprend les phrases par coeur, phonétiquement.de là, s'ensuit une longue absence. Il revient sur scène, tourne pour de grandes séries télévisées. Et ne retrouve les chemins des plateaux que pour Mikhalkov et Soleil Trompeur 2.
On le voit un peu vieillit. Mais le désir semble être revenu puisqu'on l'annonce dans la production anglaise, Aleksander Rouge. Pour compléter ses cachet, il peut compter sur des marques de luxe dont il est l'emblème en Russie.