Les Spirit Awards lancent le super-week-end des prix hollywoodiens

Posté par vincy, le 5 mars 2010

Ce vendredi 5 mars seront remis les Independant Spirit Awards, juste avant les Razzies puis les Oscars. Pour leur 25e anniversaire, les prix du cinéma indépendant américain se sont offert un menu prestigieux. On retrouve quelques oscarisables, mais aussi des stars, des films en tous genres et un prix spécial pour A Serious Man des frères Coen (Prix Robert Altman pour les réalisateur, le directeur de casting et l'ensemble des comédiens). Là encore les films présentés à Sundance et à Cannes l'an dernier s'octroient la part du lion. Un prophète est en lice dans la catégorie meilleur film étranger.

Voici les nominations par ordre alphabétique. En gras, les films les plus nommés, avec, en tête Precious et The Last Station (5 citations chacun).

(500) Days of Summer (film, scénario, acteur : Joseph Gordon-Levitt)

A Serious Man (réalisateurs : Joel et Ethan Coen, photo)

A Single Man (premier film, premier scénario, acteur : Colin Firth)

Adventureland (scénario)

Amreeka (film, premier scénario, actrice : Nisreen Faour)

An Education (film étranger)

Anvil ! The Story of Anvil (documentaire)

Bad Lieutenant : Port of Call New Orleans (photo)

Big Fan (film à petit budget)

Cold Souls (premier scénario, second rôle féminin : Dina Korzun, photo)

Crazy Heart (premier film, premier scénario, acteur : Jeff Bridges)

Downloading Nancy (actrice : Maria Bello)

Easier with Practice (premier film)

Everlasting Moments (film étranger)

Fifty Dead Men Walking (second rôle féminin : Natalie Press)

Food inc. (documentaire)

Gentlemen Broncos (second rôle masculin : Jemaine Clement)

Goodbye Solo (acteur : Souléymane Sy Savané)

Humpday (film à petit budget)

La Nana (film étranger)

Me and Orson Welles (second rôle masculin : Christian McKay)

More Than A Game (documentaire)

Mother (film étranger)

October Country (documentaire)

Paranormal activity (premier film)

Precious (film, réalisateur : Lee Daniels, premier scénario, actrice : Gabourey Sidibe, second rôle féminin : Mo'Nique)

Sin nombre (film, réalisateur : Cary Joli Fukunaga, photo)

That Evening Sun (second rôle féminin : Mia Wasikowska, second rôle masculin : Raymond McKinnon)

The Last Station (film, réalisateur : Michael Hoffman, scénario, actrice : Helen Mirren, second rôle masculin : Christopher Plummer)

The Messenger (premier film, scénario, second rôle féminin : Samantha Morton, second rôle masculin : Woody Harrelson)

The New Year Parade (film à petit budget)

The Vicious Kind (scénario, acteur : Adam Scott)

Treeless Mountain (film à petit budget, photo)

Two Lovers (réalisateur : James Gray, actrice : Gwyneth Paltrow)

Un prophète (film étranger)

Which Way Home (documentaire)

Zero Bridge (film à petit budget)

Treeless mountain : enfance douce-amère

Posté par MpM, le 22 décembre 2009

Treeless mountain

"Elle revient quand, maman ?"

L'histoire : Lorsque leur mère les confie à une tante habitant à la campagne, Jin et sa petite soeur Bin se sentent complètement abandonnées. Commence alors une nouvelle existence où, relativement livrées à elles-mêmes, elles tentent de compenser cette absence par tous les moyens.

Notre avis : Largement autobiographique, Treeless Mountain raconte à hauteur d'enfant une succession d'abandons qui conduisent malgré tout à la sérénité et au renouveau. Une sorte de parcours initiatique fait de dépouillement, au cours duquel il faudrait renoncer à son vœu le plus cher (le retour d'une mère) pour mieux se construire.

A l'écran, tout est très ténu. La réalisatrice Kim So-yong fait avancer le récit par toutes petites touches, avec des scènes ultra-courtes qui ne font qu'esquisser les situations. On saisit au vol des bribes d'explication, une atmosphère, un parfum d'enfance. La tristesse et la mélancolie se mêlent au cocasse et à la fantaisie. Pas de place pour le mélodrame ou la complaisance. D'ailleurs, tout ce qui pourrait plomber l'intrigue est rapidement évacué, à commencer par les adultes, presque inexistants.

Seules comptent les relations entre les deux fillettes et leur inépuisable énergie face à l'existence. Cette naïveté assumée (due en grande partie au fait que le film embrasse le point de vue de Jin) ne rend jamais Treeless mountain mièvre mais au contraire attachant. Toutefois, en contrepartie, elle le prive peut-être de substance plus "dramatique" qui en dynamiserait le cours, et prend le risque de rebuter les spectateurs les moins sensibles à la seule délicatesse du style.