Dans notre "post" du 14 juillet, nous mentionnions le passage du gratuit au payant pour les séances en plein air du Parc de la Villette. Les organisateurs avaient justifié leur choix, arguant que la nouvelle réglementation du CNC contraignait beaucoup trop la programmation et dramatisaient même en soulignant que l'autorisation de projeter des films pouvaient être refusée. Pourtant, de nombreux festivals s'y sont soumis, sans heurts. De plus, la programmation de La Villette cette année ne risquait pas heurter ni le règlement ni les salles voisines : aucun film récent, et très peu de films français.
Résultat, pour la première séance, mardi 15 juillet, ce fut une surprise - eh oui, tout le monde ne semble pas lire la presse ou internet - pour les aficionados de ce rendez-vous annuel. L'un des derniers bastions de la gratuité culturelle est tombée. C'est d'autant plus mal reçu que de nombreux spectateurs étaient des familles qui ne partent pas en vacances ou n'ont pas les moyens d'aller au cinéma.
Le résultat ne s'est pas fait attendre. Une pétition a circulé, et désormais, a été mise en ligne. Personnellement, je l'ai signée. Ce n'est pas un acte contre La Villette ou le CNC. Mais c'est une décision qu'il faut revoir, notamment les conditions d'autorisation pour les projections en plein air afin que les spectateurs et les organisateurs puissent librement partager cette passion du cinéma. La Villette aurait peut-être dû communiquer en amont vis-à-vis de la population plutôt que de lui imposer une stratégie qui n'est pas acceptée.
La gratuité permet de rassembler des populations diverses et pas toujours favorisées. Tout comme les films choisis permettent une éducation par le cinéma patrimonial. Il est important que quelques rendez-vous, spectacles vivants ou cinéma, littérature ou arts plastiques, restent accessibles à tous.
En regardant le succès de la gratuité dans les musées de la ville de Paris, et en observant les records de fréquentations des grands musées payants (Louvres, Orsay, Branly...), on voit bien que les deux systèmes peuvent coexister sans nuire aux uns et aux autres.
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