Posté par Morgane, le 7 juillet 2008
"- Tu ne ferais même pas peur à un môme dans le noir "
Synopsis : Un kidnapping raté tourne au cauchemar pour les quatre protagonistes, perdus au fin fond de la campagne anglaise et poursuivis par un fermier psychopathe.
Notre avis : Après sa première réalisation, London to Brighton, le cinéaste Paul Andrew Williams revient à ses premiers amours et met enfin en images son projet initial. Il nous présente alors Bienvenue au cottage. Film gore, ce dernier sait respecter les règles du genre tout en intégrant une certaine dose de décalage très appréciable. Bienvenue au cottage (vous aurez bien entendu compris l’ironie du titre) ressemble, en son début, à une parodie à l’anglaise. Deux frères kidnappent une jeune fille dans l’idée d’obtenir une rançon. Malheureusement, ils ne sont pas aussi futés qu’il faudrait ni aussi méchants qu’ils voudraient et le kidnapping tourne vite au cauchemar…pour eux. Puis, peu à peu, le film se transforme et montre son vrai visage avec l’apparition d’un fermier psychopathe, à mi-chemin entre Freddie Krueger et le film Massacre à la tronçonneuse.
La riche idée du film réside dans son introduction (assez longue par ailleurs, et tant mieux) qui se rapproche fortement de la comédie noire. Les personnages des deux frères un peu loosers, ainsi que le lien qui les unit, sont très travaillés et les dialogues, des plus percutants, réussissent leur effet quasiment à chaque fois. Par la suite, le film bascule dans le gore pur et dur. Le récit paraît quelque peu scindé, la deuxième partie ne s’appuyant plus sur la force des dialogues ni le cynisme des personnages. Désormais, le sang gicle, les têtes tombent…la Mort rôde. Le film joue alors uniquement sur (avec) la sensibilité épidermique (parfois stomacale) du spectateur. Surgira ou surgira pas ? Découpera ou découpera pas ?
Néanmoins, le résultat est plutôt réussi et le mélange du gore et de la comédie noire est bluffant. Ames sensibles s’abstenir !! Fans du genre, régalez-vous !!
Tags liés à cet article: andy serkis, bienvenue au cottage, cinéma anglais, critique, gore, horreur, la fabrique de films, Paul Andrew Williams.
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Posté par geoffroy, le 7 juillet 2008
Synopsis: Un soir dans les rues mal famées de Tondo, bidonville de Manille, Ebet, jeune garçon de dix ans, est témoin du meurtre d'un des membres de la tribu des Sacred Brown. La nuit ne fait que commencer, mais déjà la tension monte...
Notre avis : Unique long-métrage philippin de la compétition officielle du pays à l’honneur de cette 6ème édition du festival Paris Cinéma, Tribu est aussi le premier film de fiction de son auteur, Jim Libiran, journaliste reporter spécialisé dans le documentaire. C’est au cœur de Tongo, le plus grand bidonville de la capitale, Manille, que le cinéaste nous invite à découvrir un quotidien fait de résistance, de routine, d’errance et de violence. Dans l’immersion d’un univers entre réalité et allégorie, l’échappatoire ressemble à un doux rêve inaccessible. Les gangs rythment la dure vérité d’une pauvreté « stockée » en périphérie du centre ville où la jeunesse erre sans but, ni perspective d’avenir. Les codes, les initiations et les rivalités sont l’expression d’un mal être vécu non plus comme une fatalité, mais comme un style de vie, celui du ghetto, de cette jungle urbaine qui fait de l’enfant un être à part, coincé dans sa propre déshumanisation.
Echo évident au chef-d’œuvre La Cité de Dieu du cinéaste Fernando Meirelles, Tribu est une entreprise forte et louable de docu-fiction à même de reconstituer au plus près cette existence de bidonville par l’intermédiaire d’interprètes non professionnels (les membres des bandes rivales jouent leur propre rôle), dans une mise en scène à l’épaule près des corps et une narration serrée autour d’un règlement de compte qui semble inéluctable. Si les scènes de gangs sont parfois caricaturales (initiation, machisme et violence peu crédibles), manquent terriblement d’immersion (va et vient trop nombreux scindant la narration dans un tempo arythmique), la vie du quartier est, quant à elle, toujours juste. Qu’il s’agisse de la femme poursuivant son mari infidèle avec un couteau, du préposé aux relevés des compteurs d’électricité pris à parti par des femmes ne supportant plus de devoir payer des notes astronomiques ou des scènes de vie en famille, le réalisateur réussi à retranscrire la réalité à fleur de peau de gens délaissés voir abusés par le système. Pourtant, Jim Libiran ne s’enfonce pas dans le mauvais misérabilisme et cherche plutôt à nous donner sa vision de la violence. Celle des gangs bien sûr, mais surtout d’un moyen d’expression qui devient le leitmotiv des scènes de violence, sombre écho au marasme dans lequel ces jeunes sont enfermés depuis toujours.
Mais ce qui pêche le plus dans Tribu vient sans doute de son côté fauché. La mise en scène brouillonne et peu interprétative relance par à coups un montage limite et une ambiance qui manque de force et d’ampleur. La sincérité sauve le film, la scène finale aussi. Pour son deuxième long-métrage, qui parlera de foot toujours dans le bidonville Tongo, Le réalisateur ne doit pas avoir peur d’utiliser la grammaire cinématographique pour mener à bien cet aspect allégorique d’une réalité sociale tout juste effleurée dans Tribu.
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Posté par vincy, le 7 juillet 2008
Le tribunal de justice méritait bien son genre tant de films s’y passent. De Preminger (Autopsie d'un meurtre, 7e) à Wilder (Témoin à charge, 6e), tous les grands cinéastes s’y sont collés. Notamment Sidney Lumet qui place Douze hommes en colère (2e) et 25 ans plus tard The Verdict (4e). Idem pour les écrivains : amis dans la vie, Harper Lee et Truman Capote se croisent aussi dans ce top 10, avec, respectivement, Du silence et des ombres (1e) et De sang froid (8e). Et même les plus grandes actrices y trouvent quelques-uns de leurs plus grands films. Meryl Streep (Kramer vs Kramer, A Cry in the Dark) et Marlene Dietrich (Témoin à charge, Jugement à Nuremberg) classent deux films chacune dans cette liste. C’est un Top 10 très stars avec Gregory Peck, Henry Fonda, Dustin Hoffman, Paul Newman, Tom Cruise, Jack Nicholson, James Stewart, Spencer Tracy, Burt Lancaster… De la peine capitale aux crimes nazis, du divorce à une accusation d’infanticide, du sadisme militaire aux préjugés raciaux, ce classement est bizarrement le plus politique, le plus ancré dans les problèmes de la société.
Notre avis : Difficile de départager les deux premiers tant ils ont installés les bases de ce genre, et ouvert la voie à un cinéma socialement progressiste et politiquement avant-gardiste.
Dernier épisode : les épopées, du péplum à la seconde guerre mondiale
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