Rentrée cinéma : le jeu des chaises musicales

Posté par vincy, le 9 juillet 2008

Il a suffit qu’ Entre les murs, palme d’or du dernier festival de Cannes, s’avance de trois semaines, passant d’une date de sortie initialement prévue le 15 octobre à celle définitive du 24 septembre (afin de concourir pour les Oscars), pour que de nombreux distributeurs changent à leur tour les dates de sorties de leur film phare. Ainsi Le silence de Lorna (prix du scénario à Cannes) préfère ne pas affronter Jaoui et Cantet pour sortir finalement le 27 septembre, date à laquelle le Kassovitz était prévu. Mais Babylon AD préfère profiter des vacances estivales en sortant le 20 août finalement, soit une petite semaine après Batman, qui un temps menaça Wall-E et X-Files 2 en essayant d’obtenir des écrans le 30 juillet.

Dans le même temps, Max la menace a décidé finalement de zapper l’été pour sortir plus discrètement à la rentrée. Tout comme le Royaume interdit qui évitera les blockbusters estivaux pour chercher un public fidèle d’asiatophiles à l’automne. Et ainsi de suite. Blindness, film d’ouverture du festival de Cannes, est ainsi passé de l’été a 8 octobre. De même le Tokyo ! du trio Gondry / Carax / Bong et Khamsa de Dridi s’affronteront après diverses dates pressenties.

Le jeu devient de plus en plus tendu avec les enjeux financiers d’une sortie en salles. Vivement les lancements simultanés en VOD…

Le cinéma français champion en son royaume

Posté par vincy, le 9 juillet 2008

Premier bilan de l'année en France, après six mois d'exploitation : 40 films ont attiré 500 000 spectateurs et plus. Avec avantage aux films français : 54% de parts de marché, quatre des cinq plus gros succès du semestre…

Le premier blockbuster hollywoodien à date est sans contestation Indiana Jones. Certes, il est en dessous des trois premiers épisodes de la série et même des SpiderMan et autres Harry Potter, mais avec 4 millions d’entrées, il fait deux fois mieux que son plus proche rival américain, Iron Man.

Pour Hollywood, ce fut un drôle de semestre. Horton (leader des dessin animés avec trois fois plus d’netrées que le français Chasseurs de dragons) côtoie de près Into the Wild (leader des films indépendants). Le cinéma d’auteur – les Coen, Juno, There Will be Blood, A Bord du Darjeeling – fait même jeu égal avec les productions coûteuses de Emmerich, Stallone, ou Burton.

On notera, pour conclure, l’absence de films venus d’autres pays que la France ou les Etats-Unis. La seule exception à la règle est le film d’horreur espagnol REC (554 000 entrées), 36e du classement semestriel.

  1. Bienvenue chez les Ch’tis
  2. Astérix aux jeux olympiques
  3. Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal
  4. Disco
  5. Enfin veuve
  6. Iron Man
  7. Benjamin Gates 2
  8. Sex & he City – le film
  9. Paris
  10. Horton

Paris Cinéma fait dans le court

Posté par Morgane, le 9 juillet 2008

Lors du festival Paris Cinéma le long n’est pas le seul à avoir sa place. Le court métrage est également à l’honneur. Concourent d’ailleurs en compétition vingt courts métrages de tous horizons, de tous genres.

J’ai eu l’occasion aujourd’hui d’en voir cinq venus des quatre coins du monde, de l'Europe de l'Est à l'Amérique du sud : Saturday’s Shadow, Le Serment, Invitation to dine with the comrad Stalin, Cargo et Alexandra.

Ce programme de court n’est pas apparu très convaincant. Les sujets sont sombres, allant du père apeuré car sa fille ne l’appelle plus papa au jeune garçon enlevé qui devient lui-même participant du trafic d’êtres humains en passant par la question difficile du communautarisme. Seuls deux d’entre eux ont retenu mon attention : Cargo, et plus particulièrement Invitation to dine with the comrad Stalin.

Dans Cargo, le réalisateur Léo Woodhead évoque le terrible enfer du trafic d’humains. Suivant pas à pas le passeur, la caméra suit peu à peu la relation que ce dernier tisse avec un jeune garçon qu’il kidnappe. Au fur et à mesure que le récit se déroule, le passeur se prend d’affection pour ce jeune et lui apprend les ficelles du métier. L’enfant passe alors d’un bord à l’autre et perd toute l’humanité qui était sienne. Propos difficile que la lumière sombre et la grisaille de la République tchèque viennent renforcer.

Le petit bijou de ces cinq courts métrages est très certainement Invitation to dine with the comrad Stalin. Les deux réalisateurs Ricardo Alves Junior et Gianfranco Rolando filment deux comédiennes non-professionnelles. Ces dernières, d’un âge avancé, attendent la mort. Au diner qu’elles préparent, la table est dressée pour trois. Le mystérieux invité censé compléter le triangle est Staline, figure représentant la mort que nos deux protagonistes attendent patiemment. Le temps passe, coule, s’égrène au son d’un chapelet que l’on égrène, d’un réveil qui sonne, d’un bateau qui passe. Les plans fixent, s’attardant longuement sur des scènes banales et à la fois incongrues de la vie quotidienne ne sont pas sans nous rappeler l’univers particulier du réalisateur suédois Roy Andersson. 10 minutes véritablement prenantes, enivrantes.