Posté par vincy, le 19 juin 2009
On l'a lue ou vue partout. Une dépêche "people" donc banale et sans intérêt pour notre culture (la culture?) que tout le monde a repris à l'unisson hier et aujourd'hui. "Woody Allen rêve de faire tourner Carla Bruni-Sarkozy dans un de ses films" titrait l'AFP. Un joli mélange de célébrité(s), de politique et d'artistique. Tandis que des festivals ou des artistes se battent pour avoir 800 signes dans un canard, là, n'importe quel rédacteur en chef culture a su trouver de l'espace pour la brève.
En séance de promotion pour Whatever Works qui sort le 1er juillet en France, Woody Allen ne faisait que répondre à une question idiote et peu cinématographique ("Si vous pouviez faire tourner dans un de vos films une figure assez forte comme la reine d'Angleterre ou le Dalaï Lama, qui choisiriez vous ?"). Il répond "Sans l'ombre d'un doute, Carla Bruni".
Malin. Citer le nom de la femme du Président, par ailleurs ex top modèle et chanteuse, c'était séduire habilement les journalistes et leur donner ce qu'ils voulaient : une anecdote croustillante, une machine à fantasmes. Le plan média pouvait s'emballer tout seul. Notre coup de gueule s'est mis à germer. Et du coup, qui ignore aujourd'hui la sortie de la nouvelle comédie du cinéaste new yorkais?
L'avant-première "officielle" a lieu ce soir à Paris, en présence de Christine Albanel, qui a du travail avant de devenir Carla Bruni-Sarkozy. Mais on murmurre que le Président et sa femme le recevraient en privé ce week-end.
L'enjeu n'est pas que médiatique (comprendre : faire de jolies photos pour les magazines). Woody Allen est assidument courtisé par la France pour qu'il tourne son prochain film à Paris. Tout a été fait pour lui faciliter le financement de cette production qui devrait avoir lieu en 2010.
Avec Carla?
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Posté par vincy, le 19 juin 2009
Fausta a reçu le prestigieux Ours d’or au dernier Festival de Berlin, une consécration inédite pour un film péruvien. Peu importe si l’on est séduit par la sensibilité de l’œuvre ou si l’auteurisme un peu appuyé de la mise en scène peut agacer, le film a deux qualités qui méritent à elles-seules le détour. L’une d’elle est très bien décrite par Francisco Miro Quesada, avec son article paru dans El Comercio, le 17 juin dernier. Il s’agit de la description de ce Pérou précaire, cette pauvreté palpable dans chacun des plans. Une « réalité sociale » qui, grâce au cinéma, nous est révélée à des milliers de kilomètres de là.
La seconde vertu se situe dans l’arrière-plan de cette histoire où la langue et les traditions Quechuas hantent cinématographiquement ce film en pleine compassion avec cette minorité. Ce Pérou méconnu, où les fantômes du Sentier Lumineux ne sont jamais loin, nous ait dévoilés à travers le regard d’une jeune femme introvertie, sauvage, peureuse, mutique, prisonnière de son héritage culturel. On observe un village fermé sur ses rites et ses codes mais aussi une villa cossue cloisonnée au cœur de la ville. Passant de l’un à l’autre, elle va s’émanciper. Cet épanouissement va la libérer de ses angoisses vécues ou transmises. Et, plus encore que la misère de ce pays, ce qui nous touche c’est bien cet affranchissement du passé et des douleurs.
Un hymne à l’ouverture qui contraste tant avec les craintes actuelles qui conduisent à une forme d’ethnocentrisme. C’est sans doute cela qui a été apprécié par le jury cosmopolite de Berlin.
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