Dick Wolf produit le premier film du réalisateur Russell Crowe

Posté par vincy, le 8 juin 2011

Russell Crowe, 47 ans, va faire ses débuts de cinéaste. certes, il a déjà réalisé deux courts documentaires en 2002 (Texas, 30 Odd Food of Grunts et 60 Odd Hours in Italy). Mais la star australienne se lance ici dans la fictio, à partir d'une histoire imaginée pour le cinéma par James Ellroy.

L'annonce a été faite par le producteur du film, Dick Wolf, connu pour ses séries New York police judiciaire, New York unité spéciale, Deux flics à Miami, ...

Russell Crowe, qui sera aussi devant la caméra, transposera un scénario de David Matthews, qui nous plongera dans deux histoires situées en 1974. Le meurtre d'un policier de la LAPD et l'émeute entre la Symbionese Liberation Army et la LAPD. Le film sera le récit de ces deux événements à travers le point de vue de deux policiers, un WASP et un Afro-Américain.

Un documentaire de Robert Stone en 2004 retraçait le mouvement révolutionnaire, Neverland: The Rise and Fall of the Symbionese Liberation Army (aussi appelé Guerrilla: The Taking of Patty Hearst).

James Ellroy a déjà écrit deux scénarios pour le cinéma (Dark Blue et Au bout de la nuit). Quatre de ses livres ont été adaptés par Hollywood : Cop, L.A. Confidential, Brown's Requiem et Le Dahlia noir.

Russell Crowe sera à l'affiche prochainement de The Man with the Iron Fists, de RZA, avec Pam Grier, Lucy Liu et Jamie Chung.

Le temps du silence pour Jorge Semprun (1923-2011)

Posté par vincy, le 8 juin 2011

Déporté. Résistant. Communiste. ministre sous un gouvernement socialiste. Espagnol. Français membre de l'Académie Goncourt. Engagé toujours. Citoyen à jamais. Ecrivain sur le tard (mais quel écrivain!). Dramaturge. Biographe (on lui doit un document magnifique sur son ami Yves Montand). Jorge Semprun était tout cela à la fois. Né à Madrid 13 ans avant de devoir s'exiler pour cause de Franco, son ennemi. Mort à Paris ce mardi soir.

C'était aussi un homme de cinéma. L'ami de Montand certes, mais aussi celui de Costa-Gavras.

Il a d'abord collaboré, en 1966, avec Pierre Schoendoerffer, écrivain et cinéaste : Objectif : 500 mllions, avec Bruno Cremer. La même année, il écrit le scénario du film d'Alain Resnais, La guerre est finie, avec Yves Montand et Genviève Bujold. semprun est cité pour l'Oscar du meilleur scénario. le film remporte le Prix Louis-Delluc.

En 1969, il signe Z pour Costa-Gavras, avec Montand, Irene Papas et Jean-Louis Trintignant. Toujours des films politiques, s'insurgeant contre les dictatures. Deuxième nomination à l'Oscar du meilleur scénario. Le film récolte l'Oscar du meilleur film étranger et deux prix à Cannes. L'année suivante il signe l'adaptation de L'aveu, toujours de Costa-Gavras, encore avec Montand, et aussi Simone Signoret.

L'attentat en 1972, avec Trintignant, Jean Seberg et Michel Piccoli, marque ses début,s avec le réalisateur Yves Boisset. Là encore, la rébellion, l'insurrection, l'actualité post-coloniale inspirent celui dont le parcours et la création ne font qu'un.

Il réalise un documentaire en 1974, Les deux mémoires. Cannes sélectionne Stavisky, d'Alain Resnais, avec Jean-Paul Belmondo. Huées qui seront réparées cette année avec une Palme d'or pour l'acteur. Charles Boyer recevra le prix d'interprétation masculine au festival. Le film n'est d'ailleurs pas raté et reste l'un des plus gros succès du cinéaste.

Costa-Gavras le réengage pour Section spéciale, en 1975, avec Michael Lonsdale et Louis Seigner. Cannes encore, avec un prix de la mise en scène.Semprun écrira ensuite Une femme à sa fenêtre (avec Romy Schneider et Philippe Noiret), Les routes du Sud, de Joseph Losey (avec Montand et Miou-Miou) ou encore K, d'Alexandre Arcady (avec Patrick Bruel et Marhe Keller).

Un seul de ses livres sera porté à l'écran, par Jacques Deray : Netchaiev est de retour, incarné par Vincent Lindon, en compagnie d'Yves Montand, dont ce sera l'avant-dernier film.

Semprun a été membre du jury du festival de Cannes en 1984. Jamais sa ferveur et son espoir de voir un monde plus humaniste ne l'avaient quittés, malgré les déchirures du siècle qu'il a subies et les blessures qu'il n'a pas pu panser. Il laisse des scénarios d'une grande intelligence, non dénué d'action et de tension humaine. Des histoires universelles qui reflétaient nos civilisations destructrices, et les forces qui s'y opposent.