Cars 2 tiendra-t-il la route au Box office US ?

Posté par geoffroy, le 26 juin 2011

Selon les premiers chiffres, Cars 2 démarre en trombe pour son premier weele-end. 25M$ le vendredi pour un week-end estimé à 68M$. Le succès est donc au rendez-vous. Sans surprise.

A dire vrai nous ne nous attendions pas à un échec. Encore moins si l’on prend en compte le relatif échec d’un Kung Fu Panda 2 quelque peu moribond avec un final estimé aux alentours des 160-170M$ sur le sol américain. Relativisons, le Panda est, pour le moment, le plus gros succès animé de l'année, devant Rio et Rango.

La route est tracée pour le bolide rouge de Pixar. A moins que…

Pour la première fois depuis Toy Story (1995), un film estampillé Pixar ne fait pas l’unanimité auprès de la critique américaine. L’excellent site Metacritic reprend l’essentiel des avis des grands médias américains pour établir une moyenne via un barème sur 100. Cars 2 obtient 58/100.

Ce qui est faible pour un studio habitué à livrer des longs-métrages de qualité aussi inventifs visuellement que narrativement. Les notes vont de 28 à 90. Les avis sont donc partagés. Pour rappel voici les moyennes obtenues par les différents Pixar selon le même mode de calcul. Et comme on le constate, cela ne préjuge en rien ni du box office final nord-américain (Toy Story 3, Nemo et Là-haut dominent les recettes) ni du succès international...

1/ Ratatouille : 96/100

2/ Wall E : 94/100

3/ Toy Story 1 & 3 : 92/100

5/ Les indestructibles : 90/100

6/ Le monde de Nemo : 89/100

7/ Là-haut & Toy Story 2 : 88/100

9/ 1001 pattes : 77/100

10/ Cars : 73/100

11/ Cars 2: 58/100

Le résultat est sans appel. Si nous le comparons aux autres films d’animation sortis cette année, Cars 2 reste également derrière.

1/ Rango : 75/100

2/ Kung Fu Panda 2 : 67/100

3/ Rio : 63/100

4/ Cars 2 : 58/100

Nous le voyons, la différence est bien plus faible. Mais contrairement à la norme Pixar, Cars 2 se fait distancer. Pour la critique américaine (nous disons bien américaine), le film a déçu. Ce qui ne veut pas dire qu’il soit forcément mauvais. En effet, un Pixar ne peut se satisfaire d’être bon. Il doit être excellent, novateur, poétique et techniquement parfait. Cela peut paraître injuste mais c’est comme cela.

Le film a réussi sa sortie. Soit. Réussira t-il sa carrière ? Pour cela le bouche à oreille est primordial, ce qui fait des avis postés par les internautes un bon indicateur. Sur ce point, ils sont unanimes et en accord avec la critique.

Sur le site d’IMDB le film récolte un honnête 6,6/10 alors que Là-haut obtenait un 8,4, Wall E un 8,5 et Toy Story 3 un 8,6. Deux points d’écart, c’est beaucoup. Même son de cloche sur le site Rotten Tomatoes. Avec 33% d’avis favorables Cars 2 est « atomisé » par Kung Fu Panda 2 et ses 83%. La logique voudrait que le dernier Pixar ne réédite pas les succès de Toy Story 3 (415M$) ou encore de Là-haut (293M$). Un score à la Wall E (223M$) nous semble bien plus probable.

Mais comme nous le disons souvent rien n’est joué, d’autant que le film de John Lasseter n’affrontera aucune concurrence directe tout l’été puisque le Chat Potté (prochain film d’animation à sortir aux Etats-Unis) ne sort qu’au mois de novembre.

Cabourg 2011 : rencontre avec Fiona Gordon et Dominique Abel pour La Fée

Posté par kristofy, le 26 juin 2011

La Fée est la nouvelle fantaisie de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy, une histoire d'amour contrariée entre une fée et un veilleur de nuit qui a fait l'ouverture de La Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en mai dernier. Le trio travaille ensemble à l’écriture du scénario ainsi qu'à la réalisation du film dans lequel ils sont aussi acteurs.

Ils étaient déjà venus au Festival de Cabourg pour Rumba, et ils étaient de retour cette année pour présenter La Fée. L’occasion de rencontrer le couple Fiona Gordon (la fée) et Dominique Abel (le veilleur de nuit) pour quelques questions :

Après L’Iceberg et Rumba, La Fée est une évolution vers un cinéma à la fois plus choral et plus social…

-Fiona Gordon : C’est naturel de chercher une autre facette qu’on n'a jamais montrée et de surprendre le public, mais on fait ça à chaque fois.

-Dominique Abel : On a de nouvelles envies en fonction des frustrations sur les films précédents mais aussi des idées du moment, c’est plus amusant de changer, on n’a pas envie de faire toujours la même chose.

-FG : En même temps, c’est toujours un peu la même chose parce qu’on garde la même direction : pour nous c’est un peu la beauté de l’inconformité, c’est la poésie qui existe dans la différence entre chacun.

Est-ce que tout le monde pourrait être une fée ?

-DA : La fée du film c’est quand même un personnage humaniste avant tout, évidemment il y a une complicité avec les spectateurs. Tout le monde sait bien que c’est une fée foireuse même si elle réalise quelques petits trucs un peu étonnants, ça fait partie de notre humour. Le personnage c’est une humaniste active, c’est quelqu’un qui enfreint un peu les interdits pour aller offrir à ceux qu’elle aime ce dont ils ont besoin. Et dans le monde actuel il y a pas mal de besoins…

-FG : Elle a un côté très casse-gueule cette fée, justement ce n’est pas une humaniste qui réussit tout, car ça foire des fois, ça faisait partie du plaisir. Elle veut faire du bien mais elle fait parfois plus de mal car elle met un caillou dans les rouages.

Cette fois le burlesque côtoie encore plus le social avec trois clandestins dans une voiture abandonnée qui espèrent traverser la mer…

-FG : Dans notre quotidien, on habite à Bruxelles, tous les jours on croise des clandestins qui cherchent quelque chose, ils cherchent aussi un endroit où habiter, c’est très commun comme problème, on connaît tous ça. Il y a beaucoup de gens qui en parlent, ça fait partie de notre existence. Mais on n’a pas une vocation de cinéma engagé, c’est un don de faire du cinéma engagé pour parler de ça sans taper sur la tête des spectateurs avec un marteau. Nous, on n’a pas spécialement ce don-là, mais souvent ça revient par petites touches dans nos histoires. Ces clandestins sont là comme ils sont dans la vie, un peu à la périphérie.

-DA : D’ailleurs, on les a traités comme tout les personnages de notre film, ce sont des gens qui sont un peu à  l’écart de la société ou au bord d’être marginal. La fée est internée en hôpital psychiatrique, le veilleur de nuit est un peu solitaire et malchanceux, le voyageur aussi solitaire perd son chien, le patron du bar myope s’est fait retirer son permis… On a choisi ces personnages parce qu’ils expriment bien la fragilité humaine. Il y a un côté clownesque de l’humain : c'est-à-dire qu’ils sont peut-être en marge mais ils veulent faire partie, c’est des gens qui tombent et qui se relèvent pour essayer d’y arriver. On partage sûrement ce côté-là avec les autres clowns du burlesque, c’est parler de ce côté comique et tragique de l’être humain. Dans un monde ou il faut être performant ou efficace les clowns sont là pour dire ‘moi je ne suis pas comme ça, ce n’est pas possible, je ne vais jamais y arriver’. Je pense que la grande majorité des êtres humains ressentent ça.

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La Fée de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy
Sortie le 14 septembre 2011