Le Arras Film Festival propose jusqu'à dimanche sa compétition d'inédits européens. A la clef, pour les principaux lauréats, des aides à la distribution leur permettant de bénéficier d'une sortie en salles en France. Les neuf films en lice viennent d'horizons variés : Hongrie, Espagne, Islande...
Parmi eux, on retrouve notamment Jackpot du Norvégien Magnus Martens, un thriller aussi détonnant que cocasse, qui met en scène un travailleur social mêlé à une sanglante fusillade. Interrogé par un policier aux méthodes plus qu'originales, il raconte tous les événements (forcément déjantés) ayant conduit à la scène de crime.
Magnus Martens s'amuse avec les codes du genre et propose une galerie de personnages de type pieds-nickelés dignes de certains grands films des frères Coen. Plus bêtes que méchants, les protagonistes du film cumulent en effet mauvaises idées, plans foireux et coups de malchance. Ils s'entretuent joyeusement (et dans de grandes explosions de sang) puis réfléchissent aux moyens les plus inattendus pour faire disparaître les corps. Petite mention spéciale au recyclage de cadavres en sapins de Noël...
Au lieu d'imprimer un rythme trépidant artificiel au récit, le réalisateur prend le temps de poser ses scènes, découpées soigneusement en champs/contre-champs élégants, voire en plans larges assez fixes où s'épanouit l'action. Le travail sur les couleurs de l'image, ternes et légèrement surannées (verdâtres, jaunies...), donne à l'ensemble un aspect atemporel, mais permet surtout de jouer sur le contraste du sang qui éclabousse tout, ou de la peinture rouge qui camoufle les taches.
On est délibérément dans un cinéma de la surenchère, où tout doit être comme observé avec une loupe grossissante. Ainsi les personnages, stéréotypes délirants de petites frappes minables, et les situations, systématiquement détournées (un petit déjeuner entre pires ennemis chez la mère de l'un deux, une bagarre pour un lit bronzant...), viennent nourrir une intrigue par ailleurs très classique. De quoi confirmer la vitalité foisonnante du cinéma norvégien et surtout son regard acéré sur ce drôle d'animal qu'on appelle l'être humain.
Invités : Idit Cébula pour Rue Mandar ; Samuel Collardey pour Comme un lion ; Jimmy Adjovi-Boco pour l'association Diambars...
L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Nina Debail, Vincent Escriva, Pearl Hart, Olympe Le Touze et Alain Pétoux.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.
Cécile Telerman va adapter le best-seller de Katherine Pancol (1,5 million d'exmplaires), Les yeux jaunes des crocodiles, premier opus d'une trilogie littéraire qui comprend La valse lente des tortues et Les écureuils de Central Park.
Grosse pression pour la réalisatrice de Tout pour plaire (1 million d'entrées) et Quelque chose à te dire (400 000 entrées) tant le livre est devenu culte au fil de la parution des suivants.
Après l'échec d'une adaptation en série TV, le producteur Manuel Munz (La vérité si je mens) a mis du temps à trouver les moyens et les talents nécessaires pour concrétiser une version cinématographique.
L'histoire est celle d'Iris (Emmanuelle Béart), la quarantaine, a décidé d'abandonner son existence brillante mais vaine et de donner un sens à sa vie. Après avoir prétendu être en train d'écrire, elle persuade sa soeur Joséphine (Julie Depardieu), littéraire et historienne, d'écrire à sa place. Joséphine, éclipsée depuis l'enfance par sa soeur et affaiblie par une vie privée désastreuse, abandonnée par son mari, acculée par les dettes, accepte. Elle est habituée : depuis qu'elles sont enfants, Iris la magnifique la domine. Le destin de chaque soeur va basculer.
Béart et Deardieu ont déjà joué ensemble notamment dans Les destinées sentimentales et Les témoins.
On retrouvera également Gérard Depardieu dans le rôle de Marcel et Karole Rocher dans celui de Josyane. Il reste quelques beaux personnages à distribuer.
Le scénario est confié à Charlotte de Champfleury. Le tournage débute au premier semestre 2013. Si le succès est au rendez-vous, nul ne doute que les deux autres romans seront aussi adaptés.
D'ici là Cécile Telerman sortira en tant que productrice Rendez-vous à Kiruna, d'Anne Novion (dans les salles le 30 janvier prochain, et qui vient d'être présenté à Arras).
Un seul roman de Pancol a été transposé sur grand écran jusque là : La barbare, sorti en 1989, réalisé par Mireille Darc.