ÉCU 2014: focus sur la sélection du futur

Posté par emeline, le 9 avril 2014, dans Evénements, Festivals, Films, Prix.

Le 6 avril, le Festival ÉCU du cinéma indépendant européen a dévoilé le palmarès des meilleurs films diffusés le week-end dernier. La sélection de cette 9e édition s'est révélée riche en surprises, et ce dans chacune des 12 catégories.

Parmi les 85 films diffusés, une tendance se dégage : celle des films futuristes. De Blade Runner (1982) à Her (2014), difficile d'ignorer le potentiel d'un scénario où se mêlent technologie et philosophie. Le film futuriste peut, de plus, revêtir plusieurs formes, celle du blockbuster de science-fiction (Alien, Jurassic Park) comme celle de la dystopie (Bienvenue à Gattaca ou le récent Divergente).

Voici notre sélection des courts-métrages futuristes du Festival :

- Otto Floss: Freelance Watcher, de Arturo Bandinelli et Gevi Dimitrakopoulou. Le court-métrage se veut l'esquisse d'une société où l'individu est invisible à moins d'être vu par quelqu'un d'autre, autrement dit le watcher. C'est le métier d'Otto Floss, observer les gens et les écouter sans leur parler. Pour échapper à la banalité de son quotidien, il essaye de comprendre la déconnexion profonde de chaque être qu'il côtoie et dans sa propre vie. Cette réalité, pas si alternative, renvoie à la nôtre, à l'ère des selfies et réseaux sociaux en tous genres qui répondent à un profond besoin d'identification. Les nuances de gris, l'allure fantomatique des protagonistes, soulignent la nature de ces identités, qui n'existent que par le regard de l'autre.

- The Ballad of Bloom, de Dan Herlihy. On a en déjà parlé, mais ce court-métrage n'en demeure pas moins étonnant autant sur le fond que sur la forme. En filant la métaphore de la connexion (mentale et physique), le réalisateur a voulu démontrer le caractère inexplicable des liens qui nous unissent. L'univers coloré de The Ballad of Bloom se modifie au fur et à mesure que le personnage animé reprend « corps » et rencontre l'Autre. Une façon élégante et poétique d'analyser le phénomène de l'alchimie.

- Distance, de Aimee Long. En 2038, la surface de la Terre sera entièrement polluée, rendant difficile la circulation entre les pays. On n'économise pas de l'argent mais des kilomètres, pour des vacances au soleil ou retrouver des proches après des années d'éloignement forcé. Dans ce court-métrage, un père sacrifie les kilomètres destinés à rejoindre sa fille aux îles Canaries pour financer l'opération de celle-ci, après un tremblement de terre. Déprimant, mais clairvoyant.

- Jiminy, de Arthur Molard (prix du jiminymeilleur réalisateur) Si vous avez vu Her, le nouveau film de Spike Jonze, en voici la version gore. En 2002, des scientifiques de l'université de New York ont intégré dans le cerveau d'un rat une puce électronique capable de recevoir directement des signaux, de sorte qu'ils pouvaient contrôler les mouvements du rongeur au moyen de mécanisme de direction.

Le court-métrage s'inspire de ce fait d'actualité en remplaçant la puce par un criquet (« Jiminy », la bonne conscience de Pinocchio). Dans un futur proche, les personnages qui n'ont pas de criquet développent le syndrome de Buridan, ou l'incapacité à choisir entre deux éléments. Glauque et puissant, Jiminy invite à réfléchir sur nos rapports avec la technologie, et particulièrement les enjeux d'une technologie qui, servant de guide à l'aveugle (en mode « automatique », les personnages ont les yeux fermés), fait de la dictature un mode d'existence.

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