Cannes 2014 : Nicole Garcia présidente du jury de la Caméra d’or

Posté par vincy, le 18 avril 2014

nicole garciaLe Festival de Cannes sera gouverné par des femmes. Après Jane Campion pour le jury de la compétition, Rebecca Zlotowski pour le jury de Semaine de la critique et Andrea Arnold pour le jury du Grand prix Nespresso de cette même Semaine de la critique, c'est Nicole Garcia qui a été choisie pour élire le meilleur premier film, toutes sélections confondues.

A la tête du Jury de la Caméra d’or, elle succède à Bong Joon-Ho, Gael García Bernal, Carlos Diegues et Agnès Varda, pour ne citer que ses récents prédécesseurs. Dans le communiqué du festival, Nicole Garcia indique : « Présider la Caméra d’or c’est un honneur, une joie et une mission. Je m’arrangerai avec l’honneur, j’aurai de grandes joies et j’essaierai d’être à la hauteur de la mission. »

3 anciens gagnants en sélection officielle cette année

La Caméra d’or, créée en 1978, est attribuée au meilleur premier film présenté en Sélection officielle (Compétition, Hors-Compétition et Un Certain Regard), à La Semaine de la Critique ou à la Quinzaine des Réalisateurs, et vise à encourager la jeune création. Romain Goupil (1982), Jim Jarmusch (1984), Claire Devers (1986), Mira Nair (1988), Jaco Van Dormael (1991), John Turturro (1992), Tran Anh Hung (1993), Pascale Ferran (1994), Jafar Panahi (1995), Naomi Kawase (1997), Keren Yedaya (2004), Corneliu Porumboiu (2006) ou Steve McQueen (2008) sont parmi les prestigieux récompensés. L'an dernier, Ilo Ilo d'Anthony Chen l'avait emporté. Kawase, Yedaya, Ferran sont cette année en sélection officielle.

Déjà 7 films en course

Pour l'instant 7 films sont éligibles à la Caméra d'or, parmi la sélection officielle révélée hier : Party Girl, Titli, Eleanor Rigby, Lost River, Snow in Paradise, Dohee-ya, Run (tous à Un certain regard).

La Caméra d’or 2014 sera remise par la Présidente du Jury lors de la Cérémonie du Palmarès, samedi 24 mai.

Garcia et Cannes, 7 films en commun

Nicole Garcia et Cannes, c'est une histoire qui commence en 1980 avec la présentation en compétition de Mon Oncle d'Amérique d'Alain Resnais (Prix de la critique internationale et Grand prix spécial du jury). L'histoire se poursuit avec Les Uns et les autres de Claude Lelouch et Beau-père de Bertrand Blier (tous deux en compétition en 1981). Son film 15 août qu'elle a réalisé est sélectionné en compétition en 1986. L'Adversaire est également en compétition en 2002. Comme actrice , elle revient en 2003 avec La petite Lili de Claude Miller. Comme réalisatrice, elle est choisie en compétition en 2006 avec Selon Charlie. Elle fut également membre du jury de la compétition en 2000 et membre du jury des courts métrages et de la Cinéfondation en 2004.
Garcia a été nommée 3 fois pour le César de la meilleure actrice, 2 fois pour le César du meilleur réalisateur et celui du meilleur film (à chaque fois pour Place Vendôme et Le fils préféré), une fois pour le César du meilleur premier film et une fois pour le César du meilleur scénario. Nommée pour le César du meilleur second-rôle féminin par deux fois, elle a emporté dans cette catégorie son seul César, en 1980, pour Le cavaleur.

Alain Resnais, Carrosse d’or à titre posthume

Posté par vincy, le 18 avril 2014

alain resnaisLe 15 mai prochain, la Société des réalisateurs français décernera à titre posthume le Carrosse d'or à Alain Resnais. La remise du prix se déroulera durant la cérémonie d'ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, au Festival de Cannes. Un peu plus tôt dans la journée, la Quinzaine diffusera le court métrage Le chant du Styrène suivi du long métrage Providence.

Resnais est mort le 1er mars dernier. C'est la première fois que la récompense, qui rend hommage à un cinéaste pour les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son intransigeance dans la mise en scène et la production, distingue un réalisateur décédé.

Les précédents récipiendaires de ce trophée sont par ordre chronologique depuis 2002 : Jacques Rozier, Clint Eastwood, Nanni Moretti, Ousmane Sembene, David Cronenberg, Alain Cavalier, Jim Jarmusch, Naomi Kawase, Agèns Varda, Jafar Panahi, Nuri Bilge Ceylan et Jane Campion.

Gabriel Garcia Marquez, scénariste, cinéphile et critique de cinéma

Posté par vincy, le 18 avril 2014

gabriel garcia marquez

Gabriel Garcia Marquez est mort hier à Mexico, à l'âge de 87 ans. Deuil national en Colombie : il fallait bien cela pour cet immense conteur. Le prix Nobel de littérature colombien (en 1982) écrivait avec une style très visuel et un imaginaire très cinématographique. Aucune surprise de ce côté là pour l'auteur de Cent ans de solitude. Il expliquait que ses histoires, flamboyantes et mélancoliques, comme ces putes tristes qu'il affectionnait tant, étaient toujours inspirés par l'image.

"Gabo" était également journaliste et critique de cinéma (notamment pour le journal de Bogota, El Espectador). Il a fondé la prestigieuse École Internationale de Cinéma et de Télévision (EICTV) de Cuba, et il y animait de nombreux ateliers d'écriture. Dans ses nombreux articles de presse, il défendait la culture caribéenne. Il a aussi présidé la Fondation pour un nouveau cinéma latino-américain. Il fut même membre du jury du Festival de Cannes en 1982, cinq mois avant d'être nobélisé.

Et puis Gabriel Garcia Marquez a écrit quelques scénarios, originaux ou adaptés de ses propres ouvrages: El gallo de oro de Roberto Gavaldón (1964), Lola de mi vida de Miguel Barbachano-Ponce (1965), Tiempo de morir d'Arturo Ripstein (1966), meilleur film mexicain cette année-là, et son remake de Jorge Alí Triana (1986), 4 contra el crimen de Sergio Véjar (1968), Presagio de Luis Alcoriza (1975), primé à San Sebastian, María de mi corazón de Jaime Humberto Hermosillo (1979), El año de la peste de Felipe Cazals (1979), qui valu le prix du meilleur scénario à l'écrivain aux Césars mexicains, Eréndira de Ruy Guerra (1983), en compétition à Cannes, Un señor muy viejo con unas alas enormes de Fernando Birri (1988), en compétition à Venise, Fábula de la Bella Palomera de Ruy Guerra (1988), Milagro en Roma de Lisandro Duque Naranjo (1989), Cartas del Parque de Tomás Gutiérrez Alea (1989) et Los ninos invisibles de Lisandro Duque Naranjo (2001), primé à Montréal.

chronique d'une mort annoncée

Evidemment, son oeuvre a surtout inspiré de nombreux réalisateurs pour le petit comme pour le grand écran: En este pueblo no hay ladrones d'Alberto Isaac (1965) est primé à Locarno, La viuda de Montiel de Miguel Littin (1979), en compétition à Berlin, Adieu l'arche de Shûji Terayama (1984), d'après Cent ans de solitude, en compétition à Cannes, Chronique d'une mort annoncée de Francesco Rosi (1987), en compétition à Cannes, Oedipo alcalde de Jorge Alí Triana (1996), Pas de lettre pour le Colonel de Arturo Ripstein (1999), primé à Sundance et en compétition à Cannes, O Veneno da Madrugada de Ruy Guerra (2006), L'amour au temps du choléra de Mike Newell (2007), avec Javier Bardem, Del amor y otros demonios d'Hilda Gidalgo (2009) et Memoria de mis putas tristes de Henning Carlsen (2011), scénarisé par Jean-Claude Carrière, d'après son dernier roman "Mémoire de mes putains tristes" (paru en 2004).