[20 ans de festival] Cannes 2016 : 2007 – Le souffle de l’Est

Posté par vincy, le 16 mai 2016, dans Cannes, Festivals, Films.

2007 est une histoire d'Orient. L'Occident a laissé de marbre jury et festivaliers. Bien sûr certains se sont extasiés devant le mexicain Lumière silencieuse, l'américain La nuit nous appartient, le Coen du moment, No Country for Old Men, futur oscarisé, et même Zodiac de David Fincher. L'Amérique du nord avait de bonnes munitions. Mais, incontestablement d'Europe centrale à la Corée du sud, le cinéma soufflait de l'Est. Imports signés Alexandre Sokourov, Andreï Zviaguintsev, Kim Ki-duk, Ulrich Seidl, Fatih Akin, qui fait le lien entre les deux côtés, le rare Béla Tarr, Lee Chang-dong, Naomi Kawase... Un seul échoue à nous séduire, Wong Kar-wai, mais sans doute aussi parce qu'il a raté son raod trip occidental.

D'Israël, du Liban, des Philippines ou de Thaïlande, le cinéma nous invite aux voyages à travers des films souvent audacieux, stylisés, parfois abrupts, quelque fois envoûtants. Deux films se détacheront : un roumain, consacrant la grande forme de ce "petit" cinéma avec une Palme pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu (notons que California Dreamin' de Cristian Nemescu reçoit le Prix Un certain regard cette année là). Et un franco-iranien (mais plus iranien que français), qui sacralise le dessin animé avec Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, prix du jury et succès mondial. Histoires de femmes qui doivent se confronter à des sociétés, des systèmes qui ne leur font aucun cadeau, et surtout pas celui de la liberté. L'un est une immersion sombre et terne, l'autre un chant d'amour rock n' roll en noir et blanc.

En 2007, on chantait d'ailleurs beaucoup: les chansons d'amour de Christophe Honoré, Caramel de Nadine Labaki, La Visite de la fanfare d'Eran Kolirin... et dans les soirées on se trémoussait sur Relax take it easy, Divine idylle, Umbrella, Love is Gone. Des airs festifs qui contrastaient avec des films plutôt pessimistes, annonciateurs de la crise des subprimes à venir. Manière de retarder la fin d'un monde ou de relâcher la pression après avoir vu de grands films parfois éprouvants...

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