Michael Cimino (1939-2016), fin du voyage entre enfer paridisiaque et paradis infernal

Posté par vincy, le 2 juillet 2016

Il était l'un des prodiges (et perfectionnistes) du cinéma américain des années 1970. Selon un tweet de Thierry Frémaux ce samedi 2 juillet, Michael Cimino est mort à l'âge de 77 ans.

Michael Cimino, né le 3 février 1939 à New York, et mort le 2 juillet 2016, il était devenu l'un des grands cinéastes de son époque avec Voyage au bout de l'enfer, son deuxième film en 1978 et l'un des premiers films américains à traiter de la guerre du Viêt Nam. Deux ans plus tard, il signe l'ambitieux western La Porte du paradis dont l'échec commercial a conduit la société United Artists à la faillite au début des années 1980. Pourtant, il n'aura tourné que 7 films, dont le dernier, The Sunchaser date d'il y a 20 ans. Le fiasco des Portes du Paradis avait entraîné une mésentente profonde entre les studios et lui.

Scénariste pour Eastwood

Le new yorkais, très douté à l'école et assez bagarreur, est diplômé en peinture de l'Université Yale avat de s'engager puis de vadrouiller en agence de publicité en tant que réalisateur de spots publicitaires pour la télévision. Michael Cimino débute dans le cinéma en tant que scénariste avec Silent Running, drame de science-fiction réalisé par Douglas Trumbull en 1972 puis avec le deuxième volet de la saga de l'Inspecteur Harry, Magnum Force, réalisé par Ted Post. Il a aussi collaboré au scénario de The Rose.

Il passe à la réalisation en 1974 avec Le Canardeur, un film d'action produit par Clint Eastwood et mettant en vedette Eastwood et Jeff Bridges. Vaste fresque de plus de trois heures, Voyage au bout de l'enfer (The Deer Hunter) sort en 1978 et rencontre un immense succès critique et commercial, cinq Oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur.

La cassure avec Hollywood

Fort de ce succès, Cimino obtientle contrôle total pour son film suivant, La Porte du paradis (Heaven's Gate), dont le tournage beaucoup plus long et coûte beaucoup plus cher que prévu et la sortie désastreuse vont couler le film, le studio et la carrière du réalisateur. Pourtant ces deux films, radicalement différents, sont des chefs d'œuvre dans leur genre.

En 1985, il revient avec L'Année du dragon (Year of the Dragon), adaptation du roman de Robert Daley, qui est un polar violent sur la mafia chinoise. Puis, en 1987, il réalise Le Sicilien (The Sicilian), adaptation du roman de Mario Puzo et biographie du hors-la-loi Salvatore Giuliano. Une seconde version, plus courte et désavouée par Cimino, sera exploitée aux États-Unis.

Après cela, il ne tournera que deux longs métrages - La Maison des otages (Desperate Hours), remake du film réalisé par William Wyler, et The Sunchaser, récit initiatique sélectionné à Cannes.

"Un des problèmes de Hollywood, c'est que trop de réalisateurs font trop de films identiques. Six ans sans tourner, c'est énorme, mais je ne suis pas un cas unique. Voyez Stanley Kubrick, Milos Forman... Et David Lean, qui, lui, a dû attendre quatorze ans pour faire La Route des Indes..." rappelait-il.

Durant vingt ans, il ne sera pas forcément silencieux. Il écrit des poèmes, des chansons et son premier roman Big Jane, prix littéraire Lucien Barrière lors du festival du cinéma américain de Deauville, filme le segment No Translation Needed du film "Chacun son cinéma" réalisé à l'occasion des 60 ans du Festival de Cannes. Et il sera souvent invité dans les festivals.

Le culte a grandit, notamment lorsqu'on ne l'a plus reconnu physiquement. Amaigri, botoxé, presque féminin, Cimino était méconnaissable. Mais ses films étaient, dans le même temps, réhabilités. De restaurations en "director's cut", tous les grands festivals ont redoré son blason. Maudit à Hollywood, il était adulé en Europe, dans le cercle cinéphile. Enfant terrible du cinéma, politiquement pas très correct dans la langue de bois des studios, ce "martyr" qui a su entretenir sa légende aura quand même signé quelques uns des plus beaux plans du 7e art américain. Pour Les Portes du Paradis, il a même exigé qu'on repeigne à la bombe aérosol toute l'herbe d'une prairie, pas assez verte à son goût. L'esthétique de ses films contribue énormément au charme qu'ils produisent.

On ne peut s'empêcher qu'un grand talent a été gâché, autant à cause du système que de son propre caractère. Le plus surprenant sans doute est que sa filmographie rejoint son personnage: des solitaires, un peu cow-boy, souvent hors-la-loi, dans des récits où le rêve se brise immanquablement. Il aimait les hommes mystérieux, il vouait un certain son culte à la force et soulignait les paradoxes et les ambiguïtés de la vie. Après tout, il a vécu l'enfer en flirtant avec le Paradis, le Paradis en voyageant dans l'enfer.

Doug Liman et Charlie Kaufman s’allient pour une nouvelle saga post-apocalyptique

Posté par vincy, le 2 juillet 2016

Doug Liman (Mr & Mrs Smith, Jumper, Edge of Tomorrow) devrait adapter la trilogie littéraire de Patrick Ness, Le chaos en marche (La voix du couteau, Le cercle et la flèche, La guerre du bruit), publiée en France chez Gallimard jeunesse. Le premier tome a reçu plusieurs prix. Aux Etats-Unis, six livres sont déjà publiés dans cette série.

Après Twilight et Hunger Games, le studio Lionsgate cherchait une nouvelle saga littéraire destinée à un public de jeunes adultes. Le réalisateur d'Anomalisa Charlie Kaufman (scénariste oscarisé pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind) signera le scénario. Le tournage débutera cet automne.

L'histoire se déroule à Prentissville au Nouveau Monde, bourgade peuplée uniquement d'hommes qui ont la faculté de lire dans les pensées des autres. Les femmes ont succombé à un virus et ont toutes disparu. Todd, le plus jeune garçon du village, apprend qu'une chose terrible va se produire quand il sera adulte. Il tente alors de fuir avec Viola. Mais ils sont capturés par leur pire ennemi, Maire Prentiss. Afin de revoir Viola, Todd doit se soumettre aux lois édictées par Maire. De son côté, la jeune fille se retrouve à la tête d'un groupe de résistance, la Flèche. Chacun dans un camp adverse, les deux amis ne savent plus s'ils peuvent compter l'un sur l'autre, tandis que trois armées marchent sur le village, chacune avec des arrières pensées différentes.

Doug Liman prépare la sortie de Mena, avec Tom Cruise (janvier 2017). Dans ses cartons, il a également en vue Gambit, la suite de Edge of Tomorrow, Luna Park et The Wall.