Le Prix Institut français de la critique en ligne récompense un court de Bertrand Bonello

Posté par vincy, le 19 juillet 2016

Décerné dans le cadre du 27e Festival International de Cinéma de Marseille, le Prix Institut français de la critique en ligne a récompensé Sarah Winchester, Opéra fantôme de Bertrand Bonello. Une mention spéciale a été remise à Atlal de Djamel Kerkar.

Le prix décerné hier par un jury international de trois critiques de cinéma en ligne - Michael Pattison (Royaume Uni), Mohamed Ismail Louati, (Tunisie) et Francisco Ferreira (Portugal) - veut favoriser le développement des réseaux et des nouvelles écritures numériques, du repérage et de la promotion de jeunes talents et plus largement de la promotion culturelle du cinéma français à l’étranger. E

Sarah Winchester, Opéra fantôme est la réponse de Bertrand Bonello à une proposition de l’Opéra de Paris. Le réalisateur L’Apollonide, Saint Laurent et de Nocturama, qui sort en septembre, revient au court métrage, en reprenant les codes d’une riche et longue tradition cinématographique, celle, initiée par le roman éponyme de Gaston Leroux, Le fantôme de l'opéra. Ici, en 24 minutes, il explore les coulisses, le plateau, ces lieux magiques de l'Opéra, hantés par l’histoire de Sarah W., héritière richissime sous l'emprise de la folie ayant vécue de 1839 à 1922. Dans cette coproduction entre Bonello et l'Opéra de Paris, on croise quand même Reda Kateb.

Atlal, premier film de Djamel Kerkar se déroule dans la bourgade de Ouled Allal. Un paysage où prennent corps, un à un, des visages et des récits d’hommes, de la décennie noire qui a meurtri l’Algérie des années 90 à aujourd’hui.

Deauville rendra hommage à Michael Moore

Posté par vincy, le 19 juillet 2016

Le 42e Festival du cinéma américain de Deauville qui se déroulera du 2 au 11 septembre rendra un hommage au documentariste et auteur Michael Moore, en sa présence, à l'occasion de la présentation en avant-première de son nouveau film Where to Invade Next. Le film sortira en salles le 14 septembre.

Dans Where to Invade Next, Michael Moore enfile le costume de l’envahisseur qui débarque de l’autre côté de l’Atlantique. Son but ? Importer les meilleures pratiques des pays étrangers pour changer l’avenir des États-Unis. En pleine campagne présidentielle, où le match Hillary Clinton/Donald Trump s'annonce aussi violent qu'incertain, cela aurait pu faire l'effet d'une bombe. Malheureusement, sorti trop tôt, en février dernier aux Etats-Unis, avec un Michael Moore malade, et incapable d'assurer la promotion de son film, le box office avait été décevant (3,8M$).

Dans le communiqué, le Festival de Deauville rappelle que Michael Moore "promène sa caméra le long des chemins et, avec sa seule parole, tient tête aux hommes de pouvoir les plus féroces." Il "est un héros américain, protégeant son pays de son pire ennemi : les États-Unis. D’un film à l’autre, il cherche à dissiper un rêve américain bâti sur des mirages : la toute-puissance patronale avec Roger et moi ou The Big One, le port d’arme dans Bowling for Columbine, la politique militaire postcoloniale de Georges W. Bush dans Farhenheit 9/11 (Palme d'or à Cannes), l’avidité du système de santé dans SiCKO ou encore les dérives du modèle économique dans Capitalism: A Love Story. En bientôt trente ans d’activisme artistique, Michael Moore s’est imposé comme un maître en la matière, pétrissant le réel et la fiction pour en extraire toute la vérité."

Les ressorties de l’été 2016 (4) : Fargo des frères Coen

Posté par MpM, le 19 juillet 2016

Fargo 2

L'été cinéphile se poursuit avec la ressortie cette semaine de Fargo des frères Coen, proposé par Ciné Sorbonne. Après le film culte Macadam à deux voies de Monte Hellman, le précurseur Silent running de Douglas Trumbull et l'inédit La panthère noire de Ian Merrick, c'est au tour du polar rural le plus décapant des années 90 de faire son retour sur grand écran.

On ne présente plus ce film noir et drôle à la fois, inspiré d'un fait divers "remanié" par le célèbre duo de réalisateurs, qui raconte l'histoire d'une vraie fausse prise d'otages qui tourne mal, en raison à la fois de la bêtise des criminels, et de la pugnacité d'une inspectrice de police. Récompensé par un prix de la Mise en scène à Cannes en 1996, puis par deux Oscars (meilleur actrice pour Frances Mc Dormand et meilleur scénario original pour Joel et Ethan Coen), il a depuis donné lieu à une série éponyme coproduite par les cinéastes.

S'inscrivant dans la lignée de ce que l'on a appelé le "neo-noir" (version contemporaine du film noir de la première moitié du 20e siècle, dont il reprend les codes, parfois pour mieux les détourner), le film présente une galerie de portraits à la fois cocasses et édifiants de criminels bas du front et d'Américains moyens veules et lâches. Entre le mari qui élabore l'improbable plan originel d'enlèvement avec grosse rançon à la clef, les preneurs d'otage à la gâchette facile qui accumulent les bourdes, le beau-père autoritaire et imbu de lui-même qui croit pouvoir maîtriser toutes les situations, juste parce qu'il est riche... il n'y a pas un personnage pour remonter le niveau.

Jeu de massacre

Pas un, non, mais une, car c'est la formidable Frances Mc Dormand, en policière enceinte astucieuse, qui apporte la touche d'humanité et d'intelligence nécessaire pour sauver ce monde de brutes (masculines) de l'horreur la plus complète. Avec son accent prononcé, sa physionomie joviale, sa simplicité un peu rude, elle apporte un contrepoint salutaire à la société jusque-là décrite par le film, celle d'une poignée d'individus prêts à tout (et surtout au pire) pour assouvir leurs plus bas instincts. Son air d’incompréhension totale à l'idée qu'on puisse tuer juste pour de l'argent est à la fois le climax et la clef (discrète) du film.

Au-delà de la caricature savoureuse d'une certaine Amérique, qui tourne presque systématiquement au jeu de massacre, les frères Coen se sont également amusés à illustrer avec une gourmandise cruelle (mais ô combien cinématographique) l'adage voulant que lorsqu'une chose peut mal tourner, elle tourne vraiment mal, c'est-à-dire au carnage. La surenchère de hasards, coups de malchance et erreurs grossières qui constituent les principaux rebondissements de l'intrigue font alors alterner le film entre farce grotesque, thriller glaçant et étude de mœurs décourageante.

Jubilatoire et virtuose, méchant et intense, Fargo enthousiasme ainsi toujours autant vingt ans après sa sortie initiale. Le revoir cet été sur grand écran, et dans une copie numérique restaurée projetée en haute définition 4K dans les salles équipées, est un plaisir dont il serait dommage, si ce n'est coupable, de se priver.

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Fargo des frères Coen
Sortie le 20 juillet en version numérique restaurée
Distribué par Ciné Sorbonne