L’instant Zappette: Emmy Awards are the new black !

Posté par wyzman, le 15 juillet 2016

Il y a quelques heures seulement, la liste des nommés des 68ème Emmy Awards a été dévoilée. Et force est de reconnaître qu'outre quelques oubliés (Uzo Aduba pour OITNB en tête), cette liste nous satisfait pleinement sur au moins un point : sa diversité. Dans le but d'éviter une polémique du type #OscarsSoWhite, l'Académie a pris des mesures drastiques et fait le choix de nommer des personnalités de couleur - qui le méritent sincèrement.

Du coup, c'est sans surprise que l'on retrouve parmi les nommés la comédie Black-ish ainsi que ses deux acteurs principaux, Anthony Anderson et Tracee Ellis Ross. Dans la catégorie meilleure actrice dans une série dramatique, Viola Davis de HTGAWM et Taraji P. Henson d'Empire sont également de retour. L'an dernier, la première était repartie avec le précieux Graal. Passés le buzz et la sensation de nouveauté, les deux femmes pourraient bien perdre face à Tatiana Maslany d'Orphan Black ou Keri Russell de The Americans. Voire carrément Robin Wright de House of Cards !

Grand gagnant de l'an dernier, Idris Elba est à nouveau nommé dans la catégorie meilleur acteur dans une mini-série ou un film pour son rôle dans Luther. Face à lui, il aura beaucoup de compétition. En effet, deux acteurs de couleur issus de The People v O.J. Simpsons : American Crime Story sont nommés : Cuba Gooding Jr. et Courtney B. Vance. La série de Ryan Murphy raconte dans sa première saison le procès d'Orenthal James Simpson, le joueur de football accusé du double homicide de son ex-femme Nicole Brown Simpson et de son compagnon Goldman. Fortement axé sur la question raciale (pour des raisons évidentes), le show de FX est nommé dans la catégorie meilleure mini-série tandis que Sterling K. Brown a été sélectionné parmi les meilleurs seconds rôles.

Par la suite, impossible de ne pas évoquer les nominations des deux comédies de Netflix, Unbreakable Kimmy Schmidt et Master of None. Le créateur de la seconde, Aziz Ansari est nommé dans la catégorie meilleur acteur d'une comédie et l'on ne peut qu'espérer qu'il remportera cet Emmy Award tant son interprétation de trentenaire new-yorkais, fils d'immigrés indiens est géniale. Du côté d'Unbreakable Kimmy Schmidt, la nomination de Tituss Burgess parmi les meilleurs seconds rôles est un véritable soulagement. Le personnage haut en couleur qu'il campe est divin. (Par ailleurs, si vous ne regardez pas Kimmy Schmidt, il serait d'ailleurs temps de vous y mettre !)

Évoquons maintenant la nomination de Kerry Washington pour son interprétation d'Anita Hill dans le téléfilm de HBO Confirmation. Brillante, c'est entre Sarah Paulson (The People v O.J. Simpson) et elle que se jouera ce prix ! Qui plus est, les 4 nominations de Beyoncé et de son documentaire Lemonade devraient ravir ses fans ainsi que les militants du mouvement #BlackLivesMatter quand les plus sériephiles d'entre nous peuvent se frotter les mains en voyant que Regina King n'a pas été oubliée pour American Crime.

Enfin, ne passons pas outre les nominations de Reg E. Cathey et Mahershala Ali de House of Cards, Keegan Michael-Key, Tracy Morgan, Steve Harvey… et RuPaul, la célèbre drag queen. Et tandis qu'Andre Charles de son vrai nom a dédié sa nomination "à tous les outsiders à travers le monde", Rami Malek, lui, peut d'ores et déjà savourer sa première nomination dans la catégorie meilleur acteur d'une série dramatique grâce à Mr. Robot ! Déjà nommé aux derniers Golden Globes, l'acteur de 35 ans aux ancêtres égyptiens et grecs pourrait bien repartir avec l'Emmy cette fois. C'est tout ce qu'on lui souhaite !

Nymphomaniac et Salafistes: la justice donne raison aux plaignants (et tort au ministère)

Posté par vincy, le 15 juillet 2016

Après Baise-moi, la Vie d'Adèle et Love, l'association proche des milieux catholiquess traditionnalistes Promouvoir a encore réussi à censurer un film. Suite à une plainte déposée par l'association en 2014, le juge des référés du tribunal administratif de Paris avait à l'époque révoqué le visa d'exploitation en France de la version longue de Nymphomaniac vol. 1, alors interdit aux moins de 12 ans. Un deuxième visa avait été accordé en mars 2015 avec une interdiction aux spectateurs de moins de 16 ans (lire aussi notre actualité du 4 février). Or celui-ci vient d'être à nouveau annulé par la cour administrative d'appel de Paris, selon l'AFP, car jugée "insuffisante". La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, devrait réexaminer l'interdiction pour accorder un nouveau visa, , autorisation administrative nécessaire à toute exploitation dans les salles. L'objectif de Promouvoir est de le classer comme film pornographique. Cette décision de la cour administrative d'appel de Paris, rendue publique mardi, a en effet été prise à la suite d'une action engagée par deux associations dont Promouvoir.

Parallèlement, dans une toute autre histoire, le Tribunal administratif de Paris  a rendu son jugement et vient d’annuler totalement toute décision d’interdiction du film Salafistes qu’avait prise le 27 janvier la ministre de la Culture de l'époque, Fleur Pellerin, et déclare cette mesure "entachée d’illégalité". En février, la justice avait suspendu la décision de Fleur Pellerin d’interdire le film de François Margolin et Iémine Ould M Salem qui voulait que le documentaire soit interdit aux moins de 18 ans (lire aussi notre article du 18 février.

Dans son jugement, le tribunal affirme qu'"Un tel film documentaire, qui comporte des scènes de résistance ou de dissidence, permet au public, du fait même de sa conception d’ensemble et du réalisme de certaines scènes, de réfléchir et de prendre le recul nécessaire face à la violence des images ou des propos qui ont pu y être présentés". Ajoutant: "Contrairement à ce que soutient la ministre de la Culture et de la Communication, ledit documentaire ne peut être regardé comme véhiculant une propagande en faveur de l’intégrisme religieux ou incitant, même indirectement, des adolescents à s’identifier à des mouvements prônant l’action terroriste, pour les seuls motifs que sa narration laisserait une place trop importante à des personnes se réclamant du 'salafisme' et justifiant le terrorisme et qu’il serait dépourvu d’un commentaire rejetant explicitement les allégations de ces mêmes personnes."

La décision du ministère n'avait aucun précédent à l’encontre d’un film documentaire depuis la Guerre d’Algérie. La société de production espère désormais  que cette décision de justice "permettra de retrouver l’apaisement avec les partenaires du film et que France 3, qui l'a coproduit, le diffusera prochainement, à une heure de grande écoute, comme l’a fait récemment la Télévision Tunisienne, suivi d’un débat qui permettra aux uns et aux autres de s’exprimer sur ces questions essentielles pour l’avenir de notre pays : celle du salafisme et celle du terrorisme".