Doug Liman et Charlie Kaufman s’allient pour une nouvelle saga post-apocalyptique

Posté par vincy, le 2 juillet 2016

Doug Liman (Mr & Mrs Smith, Jumper, Edge of Tomorrow) devrait adapter la trilogie littéraire de Patrick Ness, Le chaos en marche (La voix du couteau, Le cercle et la flèche, La guerre du bruit), publiée en France chez Gallimard jeunesse. Le premier tome a reçu plusieurs prix. Aux Etats-Unis, six livres sont déjà publiés dans cette série.

Après Twilight et Hunger Games, le studio Lionsgate cherchait une nouvelle saga littéraire destinée à un public de jeunes adultes. Le réalisateur d'Anomalisa Charlie Kaufman (scénariste oscarisé pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind) signera le scénario. Le tournage débutera cet automne.

L'histoire se déroule à Prentissville au Nouveau Monde, bourgade peuplée uniquement d'hommes qui ont la faculté de lire dans les pensées des autres. Les femmes ont succombé à un virus et ont toutes disparu. Todd, le plus jeune garçon du village, apprend qu'une chose terrible va se produire quand il sera adulte. Il tente alors de fuir avec Viola. Mais ils sont capturés par leur pire ennemi, Maire Prentiss. Afin de revoir Viola, Todd doit se soumettre aux lois édictées par Maire. De son côté, la jeune fille se retrouve à la tête d'un groupe de résistance, la Flèche. Chacun dans un camp adverse, les deux amis ne savent plus s'ils peuvent compter l'un sur l'autre, tandis que trois armées marchent sur le village, chacune avec des arrières pensées différentes.

Doug Liman prépare la sortie de Mena, avec Tom Cruise (janvier 2017). Dans ses cartons, il a également en vue Gambit, la suite de Edge of Tomorrow, Luna Park et The Wall.

Le palmarès de Venise confirme la grande forme du cinéma latino-américain

Posté par vincy, le 14 septembre 2015

Le cinéma latino-américain a clairement marqué son empreinte dans le grand chelem annuel Berlin-Cannes-Venise.
A Berlin, les chiliens avaient emportés la mise: Grand prix du jury pour El Club de Pablo Larraín, prix du scénario pour Patricio Guzmán (Le bouton de nacre) et Teddy Bear pour Nasty Baby de Sebastián Silva, auxquels on ajoute un Ours d'argent Prix Alfred Bauer pour le guatémaltèque Jayro Bustamante (Ixcanul Volcano) et le prix du public dans la section Panorama pour La seconde mère de la brésilienne Anna Muylaert.
A Cannes, ce fut le prix du scénario pour le mexicain Michel Franco (Chronic), la Caméra d'or (en plus de trois autres prix à la Semaine de la critique) pour le colombien César Augusto Acevedo (La tierra y la sombra), le prix CICAE de la Quinzaine des réalisateurs pour un autre colombien, Ciro Guerra (El Abrazo de la Serpiente), le Grand prix Nespresso de la Semaine de la critique et le prix Fipresci pour l'argentin Santiago Mitre (Paulina) et enfin le prix L'oeil d'or pour le documentaire chilien Allende, mi Abuelo Allende de Marcia Tambutti.

A Venise, ça n'a pas fait exception. Un Lion d'or (Desde Alla de Lorenzo Vigas, ignoré par Cannes), un Lion d'argent du meilleur réalisateur (Pablo Trapero pour El Clan), un prix spécial du jury dans la section Orizzonti (Neon Bull de Gabriel Mascaro), soit respectivement des cinéastes venus du Venezuela, d'Argentine et du Brésil (tout le palmarès de la 72e Mostra de Venise).

Premier film, premier vénézuélien en compétition, premier Lion d'or latino-américain

Pour Venise, il s'agit d'une première. C'est la première fois qu'un film latino-américain reparte avec son prestigieux Lion d'or. On peut étendre cet exploit aux deux autres grands festival tant le "phénomène" est rare: Berlin a récompensé d'un Ours d'or un film péruvien en 2009, deux films brésiliens en 1998 et 2008 et Cannes n'a décerné sa Palme d'or à un film latino-américain qu'en 1962 (Brésil).

Le réalisateur vénézuélien Lorenzo Vigas a donc frappé fort avec son premier long métrage Desde Alla (c'était la première fois qu'un film vénézuélien était retenu dans la compétition vénitienne). Doublé avec le Lion d’argent du meilleur metteur en scène au cinéaste argentin Pablo Trapero, le palmarès du jury présidé par le mexicain Alfonso Cuaron conforte la vision d'Alberto Barbera, directeur du festival de cinéma de Venise, qui avait confié au journal Le Monde que l’Amérique latine lui semblait aujourd’hui "le continent des plus grandes promesses cinématographiques."

Aux antipodes du cinéma français: Luchini et Leborne

Pour les festivaliers, cependant, le palmarès laisse un goût amer. De nombreux favoris de la critique sont complètement absents (Rabin, The Last Day de l’Israélien Amos Gitai, Sangue Del Moi Sangue de Marco Bellochio, pourtant prix de la critique internationale, Francofonia d’Alexandre Sokourov). Et que dire de deux prix - Fabrice Luchini pour l'interprétation, Christian Vincent pour le scénario - pour un même film, certes français, L'hermine, qui paraissent disproportionnés dans un tableau d'honneur aussi restreint? Luchini comme Valeria Golino (prix d'interprétation féminine) remportent là les deux plus grands prix de leur carrière respective. Les deux Coupes Volpi viennent consacrer le talent de stars confirmées, à l'inverse du prix d'interprétation dans la section Orizzonti, qui a mis en lumière Dominique Leborne, dans son propre rôle pour sa première apparition au cinéma, entouré de sa famille, dans le film Tempête de Samuel Collardey, prévu dans les salles en février 2016.

L'audace made in USA

L'audace, et peu importe ce qu'on pensera des films, était donc du côté latino-américain, mais pas seulement. En récoltant le Grand prix du jury, Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson, un dessin animé "houellebecquien" réalisé en stop-motion, se déroulant une nuit dans un grand hôtel, le cinéma américain a prouvé une fois de plus sa capacité d'inventivité. Ici, le personnage principal est dépressif, terriblement seul, dégoûté de lui-même et révulsé par le monde capitaliste qui l'entoure. Il faut ajouter le double prix pour Brady Corbet et son premier long métrage The Childhood of a Leader. Sélectionné dans la section Orizzonti, le film, avec Robert Pattinson, Stacy Martin, Liam Cunningham et Berenice Bejo, a gagné le Prix Luigi de Laurentis (l'équivalent de la Caméra d'or) et le prix de la mise en scène Orizzonti. Brady Corbet, jeune acteur remarqué dans Sils Maria, Eden, Snow Therapy et Saint Laurent, s'est librement inspiré d'une nouvelle de Jean-Paul Sartre, Le mur.

Pas de doute, sur la lagune cette année, c'était à l'Ouest qu'il y avait du nouveau.

Veronica Mars récolte 3,6 millions de $ en 5 jours grâce au financement collaboratif

Posté par vincy, le 18 mars 2013

veronica mars kristen bell rob thomas kickstarter24 heures. 2,5 millions de $ de promesses de dons. Ce n'est pas à la hauteur du Téléthon ni même du Sidaction. Mais c'est un record. Le scénariste Rob Thomas a lancé mercredi après-midi sur la plateforme Kickstrater l'opération Veronica Mars. Un appel à contribution pour produire l'adaptation cinématographique de la série TV du même nom. Kickstarter est spécialisée dans le financement collaboratif (ou "crowdfunding") depuis 4 ans.

Le succès est au rendez-vous. En cinq jours, plus de 55 000 personnes ont promis d'amener 3,6 millions de $. Et l'appel dure jusqu'au 12 avril... Selon Kickstarter, c'est un record de rapidité toute catégorie. Jusque là assez confidentiel ou ciblé sur certains films, le financement collaboratif prend là une autre dimension. La somme récoltée est quasiment le prix moyen d'un film français.

En échange d'une participation, le contributeur a le droit à une version PDF du script (10$), un T-shirt (25$), un coffret Blu-Ray DVD (100$), des affiches autographiées (100$) ou même un rôle avec des dialogues dans le film (10 000$).

Rob Thomas, créateur et producteur exécutif de la série, a pu aussi compter sur l'actrice principale, Kristen Bell (Sans Sarah rien ne va) qui a accepté de tourner un clip promotionnel chez elle, dans le ton du feuilleton.

Pourtant Veronica Mars est une série (culte) qui n'a pas rencontré son public. Au bout de trois saisons, en 2007, et malgré la pression des fans, Warner a décidé de stopper la production. Cependant, vu l'engouement des fans, le studio a promis de s'engager dans la distribution et dans une campagne marketing d'un film, à condition qu'il soit financé indépendamment.

C'est bien parti. Warner Bros va être contraint de respecter sa part de contrat. La sortie est programmée pour 2014, dans un nombre de copies limité, mais sera accompagnée d'une sortie VOD.

Tout cela pourrait donner des idées à de nombreux réalisateurs et scénaristes. Le nombre de séries qui n'ont jamais su trouver les financement pour être transposées au cinéma ont désormais une nouvelle voie. David Fincher avait d'ailleurs essayé d'utiliser Kickstarter pour son projet animé The Goon (441 000$) tout comme Charlie Kaufman avec lui aussi un projet animé, Anomalisa (406 000$). Soit beaucoup plus que leurs besoins initiaux.

« Wall-E » réussit un exploit avec les critiques de Los Angeles

Posté par vincy, le 14 décembre 2008

C'est une première en 34 ans. Annoncée le 9 décembre, la liste des récipiendaires du prix des critiques de Los Angeles couronne un dessin animé. Wall-E succède à There Will Be Blood et dépasse l'autre finaliste, Batman : The Dark Knight. Le film de Christopher Nolan finit deuxième dans deux autres catégories - réalisateur et direction artistique - et ne remporte qu'un seul prix, posthume, pour Heath Ledger. Avec leurs collègues de New York, ils partagent leur goût commun pour Pénélope Cruz,  Sally Hawkins, Sean Penn et le documentaire Man on Wire. Clairement Slumdog Millionaire, Milk et Be Happy ont séduit les élites cinéphiliques du pays.

Meilleur film : Wall-E (finaliste : Batman The Dark Knight)

Meilleur réalisateur : Danny Boyle pour Slumdog Millionaire (finaliste : Christopher Nolan pour The Dark Knight)

Meilleur acteur : Sean Penn pour Milk
(finaliste : Mickey Rourke pour The Wrestler)

Meilleure actrice : Sally Hawkins pour Be Happy (finaliste : Melissa Leo pour Frozen River)

Meilleur second rôle masculin : Heath Ledger pour The Dark Knight (finaliste : Eddie Marsan pour Be Happy)

Meilleur second rôle féminin : Penelope Cruz pour Vicky Cristina Barcelona et Elegy (finaliste : Viola Davis pour Doute)

Meilleur scénario : Mike Leigh pour Be Happy (finaliste : Charlie Kaufman pour Synecdoche, New York)

Meilleure photo : Yu Lik-Wai pour Still Life (Anthony Dod Mantle pour Slumdog Millionaire)

Meilleure direction artistique : Mark Friedberg pour Synecdoche, New York (finaliste : Nathan Crowley pour The Dark Knight)

Meilleure musique : A.R. Rahman pour Slumdog Millionaire (finaliste : Alexandre Desplat pour L'étrange histoire de Benjmain Button)

Meilleur film en langue étrangère : Still life de Jia Zhang Ke (finaliste : Entre les murs de Laurent Cantet)

Meilleur documentaire : Man on Wire (finaliste : Valse avec Bashir)

Meilleur film d'animation : Valse avec Bashir

Meilleur nouveau talent : Steve McQueen pour Hunger

Cannes : Qui est Charlie Kaufman?

Posté par vincy, le 23 mai 2008

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Drôle de bonhomme avec sa silhouette frêle, son allure de jeune prince du début du XXe siècle. Pourtant le new yorkais Charlie Kaufman a 50 ans cette année. Trois fois nommé à l'Oscar du meilleur scénario, il l'a obtenu pour Eternal Sunshine of the Spotless Mind, il est un des rares scénaristes dont le nom et le talent ont du pouvoir à Hollywood. On lui doit notamment les oeuvres absurdes et surréalistes des films de Spike Jonze : Dans la peau de John Malkovich (1999), Adaptation (2002). Il a aussi écrit pour Michel Gondry (outre Eternal Sunshine en 2004, il est l'auteur de Human Nature en 2001). Enfin il a signé le script du premier film de George Clooney (Confessions d'un homme dangereux, 2002).

Il aime prendre des personnages, réels ou fictifs, et les immerger dans un monde de moins en moins réel, dans des situations de plus en plus improbables. Ses films explorent l'existentialisme, la multitude de vie qui se cache en nous, la quête de l'amour absolu et impossible. Il est sans doute l'auteur qui appréhende le mieux les tourments psychologiques des hommes déprimés.

Synecdoche, New York, présenté en compétition officielle à Cannes est son premier film en tant que réalisateur.

(photo : vincy thomas)

Cannes : ouverture et clôture étoilées

Posté par vincy, le 20 avril 2008

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Un président du jury américain, une affiche inspirée d'une photo de l'américain David Lynch, Indiana Jones et Kung-Fu Panda annoncés hors-compétition, la première réalisation de Charlie Kaufman su la Croisette, une leçon de cinéma signée Tarantino et un Carosse d'or pour Jim Jarmusch : Cannes 2008 met l'Amérique à l'honneur. Preuve d'une certaine vigueur du cinéma made in USA.

Pressenti pour l'ouverture, une fois de plus (Hollywood Ending en 2002), Woody Allen (une Palme des Palmes en perspective?). Son film espagnolo-catalan Vicky Cristina Barcelona réunit Penelope Cruz, Javier Bardem, Scarlett Johansson, Patrica Clarkson et Rebecca Hall.

Pour la clôture, c'est un autre cinéaste américain, Barry Levinson, qui aura le droit aux honneurs des marches. Le réalisateur de Rainman ne nous a pas convaincu depuis Wag the Dog en 1997. Le principal mérite de What just happened? est évidemment de rassembler des stars comme Bruce Willis, Robert de Niro, Catherine Keener, Stanley Tucci, John Turturro, et... Sean Penn dans son propre rôle. Car, ce film pésenté à Sundance plus tôt dans l'année se révélera un exercice assez narcissique pour le Festival de Cannes puisque l'une des scènes de cette adapatation d'un livre sur les coulisses des studios hollywoodiens se déroule sur la Croisette.