Le réalisateur de Pretty Woman Garry Marshall s’éclipse (1934-2016)

Posté par vincy, le 20 juillet 2016, dans In memoriam, Personnalités, célébrités, stars.

Le réalisateur, acteur et producteur américain Garry Marshall est décédé mardi à l'âge de 81 ans. Né le 13 novembre 1934 à New York, il est mort hier soir. Le président de la Guilde américaine des réalisateurs, Paris Barclay, lui a rendu hommage, saluant son talent pour raconter des histoires "qui ont amené la joie et les rires (...) sur tous les écrans, petits et grands".

Garry Marshall a créé de nombreuses séries TV, et notamment la culte Happy Days, avec un certain Ron Howard, qui dura dix saisons à partir de 1974. Au cinéma, il fut inégal mais a signé, au scénario comme à la réalisation, quelques grands films populaires. Il devient réalisateur sur le tard, en 1982 avec Docteurs in Love puis Le Kid de la plage deux ans plus tard, dans la lignée des films de John Hugues, avec un public déjà là. En 1986, il tourne avec le jeune Tom Hanks, Rien en commun, qui révèle le comédien. Mais le film qui deviendra sa marque de fabrique, sera Un couple à la mer (1987), avec le couple à la ville et à l'écran, Goldie Hawn et Kurt Russell. Cet enchaînement de bonnes recettes le conduit à s'aventurer sur un autre terrain.

Car c'est, étrangement, avec un mélo au féminin, Beaches (Au fil de la vie) réunissant Bette Midler et Barbara Hershey, qu'il connaît un premier hit au box office, en 1988. Cette histoire d'amitié sans retour sera aussi accompagné d'une BOF très vendue cette année-là.

Pretty Success

En 1990, Garry Marshall reprend un scénario plutôt dramatique qu'il transforme en comédie romantique pour une filiale de Disney. C'est Pretty Woman, le Cendrillon de la fin du XXe siècle. Richard Gere en est la star mais c'est Julia Roberts qui explose aux yeux des spectateurs. Son rire éclatant, son regard irrésistible et quelques séquences cultes en font un énorme succès mondial, et le plus important de sa carrière. 465 millions de $ de recettes (de l'époque) dans le monde, 4 millions d'entrées en France.

Dès lors, Julia Roberts sera sa muse. De nouveau avec Richard Gere (mais cette fois-ci elle est la star), avec Just married (ou presque) (Runaway Bride) en 1999, 2e plus gros succès du cinéaste dans sa carrière, et dans un film puzzle, Valentine's Day, en 2010, 3e plus gros succès du réalisateur.

La comédie romantique sera son domaine, avec une manière bien à lui d'exploiter les névroses de chacun de ses personnages (et une seule morale: ensemble, on peut surmonter tous les problèmes). Tous ses films montrent qu'un couple, un duo, une paire de désaxés peuvent réussir à s'affranchir de leurs angoisses, peurs ou hantises. Pas pour rien que sa première série TV s'appelait The Odd Couple (1970). Il aime les duels impairs, différents par l'âge, la condition sociale ou le caractère.

Princesses modernes

Professionnel apprécié et respecté, il tourne avec les plus grands comédiens américains : Al Pacino et Michelle Pfeiffer (Frankie and Johnny , 1991), Dan Aykroyd (Exit to Eden, 1994, son plus magistral flop), Greg Kinnear (Escroc malgré lui, 1996, autre fiasco), Juliette Lewis et Diane Keaton (L'Autre Sœur, 1999), Kate Hudson (Fashion Maman, 2004), Lindsay Lohan et Jane Fonda (Mère-fille, mode d'emploi, 2007)... C'est surtout avec Anne Hathaway (une de plus qu'il place au firmament) et Julie Andrews dans le diptyque Princesse malgré elle (2001) / Un mariage de princesse (2004) qu'il retrouve son style si vintage de la comédie américaine des années 1950, ces contes de princesses modernes. Les deux films cumulent 300 millions de $ de recettes dans le monde.

Il signe une trilogie avec Valentine's Day, Happy New Year et le récent Joyeuse fête des mères, où de multiples personnages se croisent (et le tout Hollywood au passage) pour une journée spéciale du calendrier. Malheureusement, la recette fait long feu et décline dès le deuxième film.

Boudé par les grands prix et les festival, Garry Marshall aura quand même reçu un prix pour l'ensemble de sa carrière en 2014 à la Writer's Guild of America. Mais, s'il a été un brillant scénariste, on ne peut s'empêcher de penser qu'il a parfois été très très inspiré en tant que réalisateur, trouvant les bons angles et le bon timing pour nous faire rire avec une scène d'escargot à la française dans un restaurant américain, par exemple.

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