Meryl Streep recevra le Cecil B. DeMille Award aux Golden Globes

Posté par vincy, le 3 novembre 2016

Il est presque étonnant que nous ayons du attendre 2017 pour voir Meryl Streep sur la liste prestigieuse des Cecil B. DeMille Awards, l'équivalent d'un golden Globe d'honneur pour l'ensemble d'une carrière. S'il y a bien une actrice américaine qui pouvait y prétendre c'est elle. Ce sera le cas cette année puisque l'Association des correspondants de la presse étrangère à Hollywood l'a choisie pour succéder à Denzel Washington, George Clooney, Jodie Foster, Robert De Niro, Martin Scorsese et autres Woody Allen. Elle recevra son prix lors de la 74e cérémonie des Golden Globes le 8 janvier prochain.

Il n'est pas impossible qu'elle soit en plus nommé dans la catégorie meilleure actrice de comédie/musical avec son rôle dans Florence Foster Jenkins. Car Meryl Streep a plusieurs records à son actif: 8 Golden Globes (de 1979 à 2011), 29 nominations, deux fois doublement nommée la même année (en 2002 et 2008). Elle déteint aussi le record de nominations aux Oscars (19, pour trois obtenus). On pourrait ajouter deux prix BAFTA, un prix d'interprétation à Cannes en 1989 et un autre à Berlin en 2003.

En 2017, elle fêtera aussi ses 40 ans de cinéma (Julia, de Fred Zinnemann). C'est la première fois depuis Jodie Foster (en 2013) qu'une femme est ainsi honorée par les journalistes étrangers basés à Los Angeles. Et depuis que ce prix existe, créé en 1952, c'est seulement la 14e personnalité de sexe féminin à recevoir le Cecil B. DeMille Award.

Edito: Captain America versus Wonder Woman

Posté par vincy, le 3 novembre 2016

Le blockbuster de l'année n'est pas sur grand écran. Depuis 15 mois, le scénario le plus palpitant, celui avec des rebondissements imprévus et une fin relativement incertaine, se déroule sur des estrades, sur le petit écran, sur le web. Captain America (Donald Trump) affronte Wonder Woman (Hillary Clinton). Le premier n'a eu aucun mal à jouer les stars de télé-réalité (il en est issu), faisant monter le buzz sur twitter en pleine nuit, survivant à toutes les attaques. Il est le héros des années 1950, celui qui veut croire à un monde où l'Amérique était la puissance dominante unilatéralement (or, même au cinéma, le déclin de l'empire américain est annoncé). Un conservateur qui se drape dans le patriotisme. Le feuilleton lui doit beaucoup grâce à un sens de la punch-line et un goût pour le politiquement incorrect.

La seconde est une star de la politique, qu'on connaît depuis des décennies, mariée à une autre star de la politique. Mais elle a du affronter un rival grisonnant mais populaire chez les jeunes, de sérieuses soucis politiques (elle est encore à l'époque des courriels imprimés, elle a une petite baisse de fatigue de temps en temps). Vénérable et respectable, elle est un peu ambivalente et a du composer une Justice League avec Barack "Black Panther" et Michelle "Storm" Obama pour compenser ses failles face à l'indestructible adversaire.

Le match prend fin mardi. Personne à Hollywood n'aurait pu imaginer un tel récit: deux vedettes pas vraiment appréciées qui luttent à mort pour avoir le droit d'appuyer sur le bouton nucléaire. Chaque semaine, il y a un twist imprévu, un grain de sable dans le rouage d'une production qui coûte des centaines de millions de dollars. Et le spectacle est en mondiovision.

A quelques jours du final de la saison 58, le 45e big boss du monde "libre" sera un autodidacte sans scrupules à la Reagan (autre acteur qui a surpris son monde) ou une femme un peu cynique. C'est Game of Thrones sans l'hémoglobine, House of Cards avec le téléspectateur/internaute/citoyen qui décide interactivement de l'épilogue, Koh-Lanta où le moins pire arrive à tenir sur un pied en équilibre plus longtemps que l'autre.

Captain America se réjouit déjà de dire "You're Fired" à Wonder Woman. Mais celle-ci n'attend qu'une chose: le renvoyer dans sa tour dorée.

Premier film américain pour la réalisatrice Mélanie Laurent

Posté par vincy, le 3 novembre 2016

Après deux longs métrages et un documentaire (césarisé), Mélanie Laurent a confirmé hier, dans le cadre de l'American Film Market, qu'elle allait tourner son premier film anglophone. Galveston réunira Ben Foster (Comancheria, Warcraft, Inferno) et Elle Fanning (Maléfique, The Neon Demon, Dalton Trumbo).

Le tournage du film, produit par Low Spark Films, commencera le 10 janvier selon Variety. Le scénario de Galveston est adapté du roman éponyme de Nic Pizzolatto (Prix du premier roman étranger en France en 2011), le créateur de True Detective.

Laurent va donc s'attaquer à un polar autour d'un recouvreur de dettes qui fuit vers la ville texane de Galveston après avoir survécu à une tentative d'assassinat commanditée par son patron. Dans le roman, l'histoire se déroule sur vingt ans, entre 1988 et 2008, avec Roy, brute repentie, Rocky, jeune fille détruite et Tiffany, sa fille, qui errent dans une Amérique misérable et violente.

Intéressée par la profondeur des personnages de Galveston, l'actrice-réalisatrice a expliqué à propos du projet: "Il est rare de lire quelque chose de convaincant. C'est à la fois un thriller mais aussi un récit d'émotion, qui explore honnêtement des âmes meurtries."

Mélanie Laurent a réalisé Les adoptés (2011), Respire (2014), sélectionné à la Semaine de la Critique, et avec Cyril Dion, le documentaire Demain.