Edito: D’après une histoire vraie

Posté par vincy, le 24 novembre 2016

Delphine de Vigan dans son dernier roman, le si bien nommé D'après une histoire vraie (Lattès), mettait en exergue cette fascination pour les œuvres artistiques dont l'origine était le réel.

"[Les gens] ont leur dose de fables et de personnages, ils sont gavés de péripéties, de rebondissements. Les gens en ont assez des intrigues bien huilées, de leurs accroches habiles et de leurs dénouements. Les gens en ont assez des marchands de sable ou de soupe, qui multiplient les histoires comme des petits pains pour leur vendre des livres, des voitures ou des yaourts. Des histoires produites en nombre et déclinables à l'infini (...). Ils attendent du Vrai, de l'authentique, ils veulent qu'on leur raconte la vie."

Est-ce pour cela que le cinéma, après avoir adapté deslivres, des opéras, des comédies musicales, des séries télévisées et des jeux vidéos, s'empare avec gourmandise de films tirés d'une "histoire vraie", inspirés "de faits réels" ou "très autobiographiques" comme l'énumère De Vigan.

"Une forme de curiosité"

Dans son roman, l'écrivaine explique dans un exercice dialectique que "Cette simple étiquette suffit à susciter de ta part une attention différente, une forme de curiosité que nous avons tous (...) pour le fait divers? (...) Le réel, si tant est qu'il existe, qu'il soit possible de le restituer, le réel (...) a besoin d'être incarné, d'être transformé, d'être interprété. Sans regard, sans point de vue, au mieux, c'est chiant à mourir, au pire, c'est totalement anxiogène. Et ce travail-là, quel que soit le matériau de départ, est toujours une forme de fiction."

La fille de Brest est typique de ce qu'évoque De Vigan: un matériau d'origine chiant (une enquête médicale sur un médicament) mais très utile transformé en enquête / thriller où David/une pneumologue affronte Goliath/les Laboratoires Servier. Seul dans Berlin prend racine dans un roman sur le quotidien de Berlinois pendant la guerre, lui-même inspiré par la véritable histoire d'un couple de résistants pacifique. Même le très factice d'Alliés est inspiré d'une histoire vraie (que le scénariste a très fortement romancé).

Le temps raccourci

Le cinéma ne cherche même plus à attendre: Snowden, Argo, Les saveurs du Palais, Erin Brockovitch, Intouchables, The Social Network... les protagonistes sont encore en vie. Des biopics aux histoires extraordinaires. Aux Oscars cette année, Spotlight, The Revenant, The Big Short et The Room étaient tous issus du "réel". Même le cinéma français s'y met, d'Ilan Halimi aux moines de Tibhirine, l'actualité récente n'est plus tabou.

Le box office donne raison à De Vigan. Ces films séduisent et une dizaine d'entre eux se classe régulièrement chaque année parmi les films ayant attiré plus de 500000 spectateurs.

Comme en littérature, le documentaire et la fiction se mélangent. La fiction reste le genre majeur. Mais la base documentaire semble de plus en plus prégnante. Parfois pour réhabiliter un individu, pour rétablir des faits, pour propager un message disons politique, pour expliquer un scandale ou même réparer une erreur de jugement.

A l'image de Sully, où Eastwood n'hésite pas à reconstituer un crash sous toutes ses coutures techniques, ou de La fille de Brest où Bercot fait un exercice peu évident de pédagogie sanitaire. Mais dans les deux cas, ce qui est intéressant c'est bien l'aspect romanesque, la dimension psychologique du pilote de l'avion ou de la pneumologue qui en font un film de cinéma et une œuvre parfaitement intégrée dans la filmographie des deux cinéastes.

Le cinéaste iranien Keywan Karimi en prison

Posté par vincy, le 24 novembre 2016

On se focalise à juste titre sur la Turquie qui emprisonne journalistes, écrivains et enseignants. Il ne faut pas oublier la situation en Iran, avec un Jafar Panahi toujours "séquestré" par décision judiciaire. L'Iran a encore frappé hier : le cinéaste iranien Keywan Karimi a été arrêté et incarcéré mercredi 23 novembre dans son pays, a annoncé à l'AFP son producteur français François d'Artemare. En appel, au printemps dernier, il avait été condamné à 223 coups de fouet, une amende de 600 euros et un an de prison ferme pour un film sur les graffitis à Téhéran. Le premier jugement, il y a un an, l'avait condamné à six ans de prison et 223 coups de fouet.

"Le cinéaste iranien indépendant Keywan Karimi a commencé mercredi 23 novembre à purger sa peine d'un an de prison à la prison d'Evin", a indiqué la société de production de François d'Artemare, Les Films de l'Après-midi, dans un communiqué. Son dernier film, et premier long métrage, Drum, a été présenté à la Semaine de la critique à Venise en septembre dernier et doit sortir prochainement en France.

Keywan Karimi, musulman sunnite originaire du Kurdistan iranien, a été condamné pour avoir réalisé un documentaire sur les graffitis politiques des murs de Téhéran, Writing on the City, réalisé en 2012. Le documentaire est présenté depuis quelques mois dans des festivals internationaux. Il a notamment reçu une mention spéciale au Festival du film documentaire de Navarre à Punto de Vista (Espagne).

Keywan Karimi a aussi réalisé un court métrage de fiction, Zan va shohar Karegar (The Adventures of a Married Couple) en 2013 et un court métrage documentaire, Marze Shekaste (Broken Border) en 2011.

19 éditeurs au 5e Salon de l’Edition DVD indépendante

Posté par vincy, le 24 novembre 2016

Le 5e Salon de l’Édition DVD Indépendante se déroulera les 3 et 4 décembre prochains au Cinéma La Clef à Paris. Le salon est sur entrée libre et gratuite. Au total, 19 éditeurs de DVD seront présents, des projections et des dédicaces accompagneront l'événement.

Aloest Distribution, Artus Films, Blaq Out, Contre-Allée, Docks 66, Ed Distribution, KMBO, Le Chat qui Fume, Les Documents Cinématographiques, Les Films du Whippet, Les Mutins de Pangée, Lobster Films, Malavida, Potemkine, Re:Voir, Survivance, Tamasa, The Ecstasy of Films et Urban Distribution présenteront leurs catalogues et leurs nouveautés, à des tarifs préférentiels.

Seront projetés Bahador et des courts issus du coffret "Les pionniers de l'animation", films d'animation pour les enfants (Les films du Whippet/Lobster Fims) ; Themroc de Claude Faraldo, avec Michel Piccoli (Tamasa) ; Le sociologue et l'ourson, documentaire très approprié ces temps-ci d'Etienne Chaillou et Mathias Théry (Docks 66) ; D'une pierre deux coups de Fejria Deliba (Blaq Out). L'entrée pour les porjections est à 6€50.

Parmi les dédicaces ont notre celles de Mathias Théry et Fejria Deliba, mais aussi celles de Jean Marboeuf (Pétain, Tamasa), Bertrand Mandico (coffret Mandico in the Box, Malavida), Tommy Weber (Tête de chien, Quand je ne dors pas chez Contre-Allée) et Jill Coulon (Tu seras sumo, Aloest distribution).

Partenaire du salon, Ecran Noir vous fait gagner des DVD cette semaine. Pour être parmi les chanceux, il suffit de répondre à cette simple question par courriel: après un félin, un paon ou encore une pieuvre, quel animal cette année a été choisi pour illustrer l'affiche?