Quentin Tarantino trouve refuge chez Sony
[Actualisation] Quentin Tarantino a un problème. Son producteur historique n'était autre qu'Harvey Weinstein, désormais aliéné par tout Hollywood, après avoir été accusé par des dizaines de femmes d'agressions sexuelles, de harcèlement sexuel et de viols. The Weinstein Company lutte actuellement pour sa survie. Elle est en faillite et ne peut pas, de toute façon, et hors des considérations morales, épauler le nouveau projet du cinéaste. Tarantino a d'ailleurs quitté les bureaux de la société.
Il devait donc se trouver un nouveau studio et un nouveau producteur. Ce sera finalement Sony Pictures, qui a su emporter la compétition en obtenant les droits mondiaux pour la distribution du film. Officialisé depuis juillet, son prochain film (pour l'instant intitulé #9 puisque c'est son neuvième), sur les meurtres de Charles Manson, avec Margot Robbie dans le rôle de Sharon Tate, l'une des victimes du tueur, est en préparation. La situation étaiturgente. Évidemment, avec 8 longs métrages ayant rapporté 650M$ de recettes en Amérique du nord et une Palme d'or à son actif, le cinéaste était en plus très courtisé.
Tarantino est le transfert de l'année inattendu. Normal qu'il excite les convoitises. Il sait aussi ce qu'il veut: un budget de 100M$ (l'équivalent de Django, son film le plus cher à date), un pourcentage sur les recettes, et le final cut sur son film.
Selon Deadline et Variety, outre Sony, Paramount et Warner Bros étaient les derniers sur les rangs, les seuls qui accepteraient ces (ses) conditions. Les nouveaux indépendants - Amazon Studios, A24, Annapurna et Lionsgate... - n'avaient aucune chance tant que les droits étaient mondiaux.
De tous, cependant, c'est sans doute la Warner qui pouvait être la meilleure option. Le studio a pour lui d'avoir accompagné Clint Eastwood tout au long de sa carrière avec une entière liberté. C'est aussi le studio qui cherche à le séduire à tout prix. Lors de l'audition du réalisateur, la Warner a reconstitué l'ambiance des sixties, logo de l'époque compris, soit la période durant laquelle se déroule le futur film.
Un autre front du côté de 007
Mais la Warner, comme Sony, la Fox, qui est en discussion pour se vendre à Disney, et Universal, sont en plus sur un autre front: les droits de James Bond. Ironie du sort, c'est actuellement Sony qui les possède. Stratégiquement, Sony voudrait garder 007, l'une de ses rares franchises. N'étant pas certain de conserver l'espion de sa majesté, le studio avait besoin d'un (gros) coup pour compenser l'éventuelle perte. Par conséquent, Sony avait aussi mis les bouchées doubles en abordant Tarantino par les sentiments: la stratégie de sortie du film, notamment au niveau international, qui représente environ 60 à 65% des recettes globales des films du cinéaste, un point fort du studio.
Tarantino doit désormais choisir sa star masculine. Leonardo DiCaprio, Brad Pitt et Tom Cruise, avec qui il n'a jamais travaillé, sont parmi ses choix pour le rôle de Manson. Le producteur David Heyman (Harry Potter) a été engagé pour la production.
Le tournage est prévu à Los Angeles pour l'été prochain avec une sortie programmée en 2019.
Tags liés à cet article : harvey weinstein, hollywood, Margot Robbie, projet, quentin tarantino, sony pictures, the weinstein company, Warner Bros.