Venise 2018: Deux films français récompensés dans les sélections parallèles

Posté par vincy, le 7 septembre 2018

Claire Burger est la lauréate de la 15e édition des Giornate degli Autori (les Venice Days) de la Mostra de Venise avec son premier long métrage (en solitaire), C'est ça l'amour. La coréalisatrice (avec Marie Amachoukeli et Samuel Theis) de Party Girl (Caméra d'or à Cannes il y a quatre ans) raconte l'histoire d'un père, dont l'épouse est partie, qui doit gérer le foyer et ses deux filles adolescentes.

Le film doit sortir cet automne.

Le jury, présidé par le réalisateur Jonas Carpignano, a souligné qu'il s'agissait d'un "film extrêmement personnel de la réalisatrice, une œuvre très pertinente sur les différentes situations auxquelles nous sommes confrontées dans nos vies, que nous soyons au prise avec une relation décevante, ou que nous ayons le cœur brisé pour la première fois."

Lors de la cérémonie, deux autres prix ont distingué Sudabeh Mortezai pour Joy, qui reçoit le Hearst Film Award (Meilleur film réalisé par une femme) et le Label Europa Cinemas (Meilleur film européen).

Le public a plébiscité quant à lui Ricordi? de Valerio Mieli.

La Semaine internationale de la Critique a de son côté décerné le Verona Film Club Award à un autre film français Bêtes blondes d'Alexia Walther et Maxime Matray. Le film suit une éphémère vedette de sitcom dans les années 1990, Fabien, qui a sombré aujourd'hui dans l'alcoolisme. Jusqu'au jour où il croise la route de Yoni. Même pas surpris de découvrir dans le sac du jeune militaire en larmes, la tête d'un autre jeune homme, beau comme un rêve, comme un souvenir, comme un reproch

Le Sun Film Group Audience Award a distingué Still Recording de Saeed Al Batal et Ghiath Ayoub, qui repart également avec le Mario Serandrei – Hotel Saturnia Award pour la meilleure contribution technique.

Le prix du meilleur réalisateur est revenu à Domenico De Orsi pour Gagarin, Mi Mancherai.

Venise 2018 : Jennifer Kent signe un film de genre féministe, féroce et intense avec The Nightingale

Posté par kristofy, le 7 septembre 2018

20 films en compétition, dont un seul film est signé par une réalisatrice (et, au passage, un seul est asiatique). La question a bien évidemment été posée à Jennifer Kent : « Un but du cinéma est de refléter le monde, mieux qu'avec une sous-représentation. Cela concerne non seulement les femmes réalisatrices mais d'autres aussi cinéastes comme ceux de pays en voie de développement, tout comme les personnages à l'écran. Une femme comme personnage principal d'un film ce n'est pas un film uniquement pour des femmes. ».

© ecrannoir.frJennifer Kent a surpris tout le monde avec son premier film The Babadook en 2014 : le succès est au rendez-vous, et on lui posait déjà la question à propos du trop peu femmes réalisatrices dans le cinéma d'horreur. Elle refuse d'en faire une suite, elle lit et refuse quantité de scénarios que lui envoient des studios d'Hollywood... « Je suis allé en Tasmanie pour la première fois il y a déjà quelques années, j''ai toujours voulu raconter une histoire là. Ce que je ne savais pas encore c'est que le film allait être très difficile à faire, les conditions météo ont été un enfer. Il y a eu des prisonniers Irlandais envoyés en nombre là-bas, eux, mais aussi, surtout, les aborigènes ont supporté une terrible oppression des Anglais qui sont venus occuper ce territoire. A notre époque il faut oser raconter des histoires qui méritent d'être racontées. C'est la première fois que la langue Palawa Kani est entendu dans un film, ça aussi c'est important. J'ai voulu évoquer ce que c'est de surmonter chagrin et deuil pour chercher l'amour et la compassion quand absolument tout autour de soi hurle le contraire. J'espère que l'horreur et la beauté coexistent ensemble dans ce film ».

The Nightingale a donc été dévoilé et la surprise est grande : l'horreur est présente tout au long du film sous une forme d' injustice et de malaise, enchaînant une séquence-clé violente avec la beauté. Le film fait l'éloge de l'entraide et de la découverte de l'autre tout au long d'une expédition insensée.

En 1825 dans cette partie de l'Australie qu'est la Tasmanie les soldats anglais sont des colonisateurs. Avec eux il y a des prisonniers déportés d'Irlande pour diverses servitudes. Les aborigènes sont pour beaucoup massacrés ou contraints à une forme d'esclavage. Un soir l'officier anglais Hawkins abuse de son pouvoir et de sa force sur Clare une servante irlandaise. Un peu plus tard ce sont trois soldats anglais dont ce même officier qui vont perpétrer l'effroyable : son mari et son petit bébé sont tués devant ses yeux. Alors que ces Anglais sont partis vers une autre ville, Clare persuade Billy, un aborigène, de la guider à travers des forêts pour se lancer à leur poursuite...

Hormis le début et sa fin, le film se déroule exclusivement en pleine nature, au milieu des bois, rivière et montagne. La relation entre Clare et Billy est compliquée puisqu'il y a un fort racisme entre 'whitefella' (les colonisateurs) et 'blackfella' (les aborigènes), mais tout deux sont aussi des cibles pourchassés. Durant cette double croisade il sera question de survie et de perte de repères.

© ecran noir

Dans le film on entend plusieurs langues (l'anglais, le gaélic irlandais, le palawa kani aborigène), le britannique Sam Claflin dévoile un visage brutal de méchant, l'irlando-italienne Aisling Franciosi est surprenante dans ce premier grand rôle avec la révélation Baykali Ganambarr. The Nightingale est dans sa structure proche du genre 'rape and revenge', il y a plusieurs scènes de viol et plusieurs mises à mort un peu éprouvantes, le tout reposant sur un puissant propos féministe et humaniste. Il est déjà certain que The Nightingale sera cité au palmarès du jury de Guillermo del Toro. Un film de genre réalisé par une femme remportera-t-il le Lion d'or ? C'est devenu très probable.

Après 74 éditions, la Mostra de Venise, n'a récompensé que quatre femme : Margarethe von Trotta (1981), Agnès Varda (1985), Mira Nair (2001) et Sofia Coppola (2010). Une cinquième Lionne d'or sera-t-elle couronnée demain?

Oscars 2019 : L’Académie renonce provisoirement à sa catégorie « films populaires »

Posté par wyzman, le 7 septembre 2018

C'était sans l'ombre d'un doute l'annonce la plus surprenante qu'ont faite John Bail et Dawn Hudson (le président et la directrice générale de l'Académie des arts et des sciences du cinéma) lors de leur message envoyé il y a un mois : la création à venir d'une catégorie destinée aux films populaires. Mais cette semaine, l'AMPAS rétro-pédale.

Reculer pour mieux sauter ?

Dans un nouveau communiqué, l'Académie américaine annonce que cet Oscar du film populaire "mérite une étude plus approfondie" et ne sera pas introduit lors de 91e cérémonie qui aura lieu le dimanche 24 février 2019. Les représentants de l'AMPAS expliquent que "tout en restant attachée à la célébration d'un large éventail de films", l'Académie reconnaît que l'introduction de cet Oscar "crée des défis pour les films déjà sortis".

Mais il va sans dire que les vives critiques émises après l'annonce de la création d'une telle catégorie ont sensiblement refroidi le comité d'organisation. "L'introduction d'un nouveau prix a suscité de nombreuses réactions et nous reconnaissons la nécessité de poursuivre les discussions avec nos membres", a déclaré Dawn Hudson, PDG de l'Académie.

"Nous avons apporté des changements aux Oscars au fil des ans, y compris cette année, et nous continuerons d’évoluer tout en respectant l’héritage incroyable des 90 dernières années" a-telle tout de même ajouté. Comme le rappelle très justement Variety, l’acteur Rob Lowe, le cinéaste Adam McKay, le producteur et scénariste James Schamus et le producteur des Oscars Craig Zadan font partie des opposants à cette initiative de catégorie pour films populaires.

Une refonte toujours en cours

Si l'Académie a ralenti son projet de catégorie pour "films populaires", d'autres changements déjà annoncés sont toujours d'actualité. A commencer par la réduction du temps d'antenne. La cérémonie doit en effet passer de près de 4 heures de direct à "seulement" 3 heures. Et ce, dès la prochaine cérémonie ! Pour ce faire, 6 à 8 des 24 catégories habituellement présentées durant la cérémonie le seront désormais mais durant les coupures publicitaires.

Les sacres et discours de remerciement seront coupés et diffusés ultérieurement dans la soirée. Et bien que l'on se doute que les catégories concernées concernent les domaines techniques et les courts métrages, l'Académie a tenu à préciser que ces catégories feront l'objet d'une rotation chaque année.

Penelope Cruz, Edgar Ramirez et Gael Garcia Bernal chez Olivier Assayas

Posté par vincy, le 7 septembre 2018

Edgar Ramirez, Penelope Cruz, Wagner Moura et Gael Garcia Bernal seront à l'affiche du film d'espionnage Wasp Network.

Olivier Assayas réalisera ce film, qu'il a écrit à partir du livre de l'écrivain brésilien Fernando Morais, Os Últimos Soldados da guerra fria (inédit en France).

Le réseau Wasp a été constitué par le gouvernement cubain dans les années 1980 et 1990 pour infiltrer les organisations opposées à Fidel Castro aux Etats-Unis. Le livre, paru en 2011, raconte notamment l'histoire de 14 espions cubains, et la traque des autorités américaines pour les mettre à jour. Cinq d'entre eux ont été jugées et emprisonnées pour espionnage et meurtre.

Olivier Assayas vient de présenter Doubles vies à Venise, en compétition, avec Juliette Binoche, Guillaume Canet, Pascal Greggory, Nora Hamzawi, Vncent Macaigne et Christa Théret. Le film sortira le 16 janvier 2019 en France.

Le casting hispanophone est sans aucun doute l'un des plus hype du moment. Penelope Cruz, récemment à l'affiche de Everybody Knows de Asghar Farhadi et du Crime de l'Orient-express de Kenneth Branagh, vient de tourner Dolor y Gloria de Pedro Almodovar.

Edgar Ramirez est attendu dans La quietud de Pablo Trapero et Love Child de Todd Solondz. Il a déjà eu Penelope Cruz comme partenaire dans le téléfilm Versace, diffusé au printemps.

De son côté, Wagner Moura, qui incarnait Pablo Escobar dans les deux premières saisons de Narcos, a été vu dans Troupe d'élite, Avril brisé, Elysium, Favelas et Carandiru. Il vient de réaliser son premier

Enfin, Gael Garcia Bernal était à l'affiche en janvier de Si tu voyais son coeur et a fait sensation à Berlin avec Museum. Il vient de finir de tourner la dernière saison de la série Mozart in the Jungle. Il tourne actuellement Ema, le nouveau film de Pablo Larrain.