Oscars 2020 : La moitié des nouveaux membres pourrait être des femmes

Posté par wyzman, le 1 juillet 2019
L'Académie des Arts et Sciences du Cinéma vient d'annoncer que la moitié des 842 nouveaux membres invités à la rejoindre sont des femmes.

Des progrès notables

Critiquée ces dernières années pour son manque de représentativité (comprenez par là de diversité raciale et sexuelle), l'organisation à l'origine des Oscars ajoute dans son communiqué que 29% des nouveaux invités sont des personnes de couleur. Comme c'est souvent le cas, si ces nouveaux membres invités acceptaient, l'Académie doublerait ainsi le pourcentage de personnes non blanches dans ses rangs en l'espace de quatre ans. Du côté des sections, sur les 17 que comptent l'Académie, cette année, 10 d'entre elles ont envoyé autant d'invitation à des hommes que des femmes.

Parmi ces nouveaux membres invités, on trouve pas mal d'acteurs très vue cette année : Jamie Bell de RocketmanSterling K. BrownLetitia Wright de Black PantherCamille Cottin de Chambre 212Claire Foy de First ManTom Holland d'Avengers : EndgameLady Gaga d'A Star Is BornWill Poulter de Detroit. Mais également des réalisateurs tels que Matteo Garrone (Dogman) et Mélanie Laurent (Galveston). Comme le rappelle très bien Variety, en 2015, les personnes de couleur ne représentaient que 8% des membres de l'Académie. En 2019, ce nombre est passé à 16% d'après l'Académie. Sur ces 8 946 membres actifs, 8 733 ont le droit de voter pour les Oscars.

Pour rappel, les Oscars 2019 avaient tout d'une victoire pour la diversité. Après le backlash du mouvement #OscarsSoWhite en 2016, les décoratrices Hannah Beachler et Ruth E. Carter ont été récompensées pour leur travail sur Black Panther. Regina King (Si Beale Street pouvait parler) et Mahershala Ali (Green Book) ont été sacrés meilleurs acteurs dans des rôles secondaires. De leurs côtés, Spike Lee et Kevin Willmott sont repartis avec l'Oscar du meilleur scénario adapté pour BlackKklansman.

« Une oeuvre sans auteur » en librairie en juin et au cinéma en juillet

Posté par vincy, le 6 avril 2019

Diaphana sortira le 17 juillet Une œuvre sans auteur (Never look away), le nouveau film de Florian Henckel von Donnermarck. En compétition à Venise (Lionceau d'or, et à l'époque sans distributeur français), le film a reçu une nomination aux Golden Globes (meilleur film étranger) et deux nominations aux Oscars (meilleur film en langue étrangère et meilleure image).

Long de 3h10 - les séances pour la presse seront d'ailleurs présentées avec un "entracte" -, cette production allemande suit la trajectoire d'un artiste, Kurt Barnert, né en 1932, grandissant sous le régime nazi puis sous le gouvernement communiste en Allemagne de l'Est...  Il rencontre alors le médecin Carl Seeband, le père de sa compagne Ellie. Cet ancien SS a participé au meurtre de dizaines de milliers de malades mentaux, dont la tante de Kurt.

L'artiste fictif est inspiré du peintre Gerhard Richter.

Lors de sa présentation à Venise, nous y avons vu un film dont "on finit ému d'avoir partagé un bout de vie avec ces personnages."

Le casting met en vedette Tom Schilling (Oh Boy, Suite française, La femme au tableau), Paula Beer (Le chant du loup, Frantz) et Sebastian Koch (Homeland, Le pont des espions, Black Book, La vie des autres).

Révélé par La vie des autres en 2006, qui a récolté des dizaines de prix dans le monde, Florian Henckel von Donnermarck s'est ensuite fourvoyé dans une production hollywoodienne (The Tourist, avec Johnny Depp et Angelina Jolie) en 2010. Il n'avait rien tourné depuis.

On soulignera aussi que l'éditeur Saint-Simon publiera fin juin, en français le scénario du film.

Oscars 2019: Green Book, Oscar du meilleur film!

Posté par wyzman, le 24 février 2019

La 91e cérémonie des Oscars ont soufflé un vent de fraîcheur avec plusieurs adaptations de comics récompensés. La diversité, qu'elle soit LGBT (les deux Oscars d'interprétation masculine pour deux personnages gays, l'Oscar de la meilleure actrice pour une reine lesbienne), afro-américaine ou latino-américaine, a été le mot d'ordre avec Bohemian Rhapsody et Rami Malek, Alfonso Cuaron (deux Oscars ce soir et quatre au total), Regina King, Mahershala Ali et Green Book, Black Panther, Blackkklansman.

Les histoires vraies (Green Book, La favorite, Roma, Bohemian Rhapsody...) ont quasiment tout raflé. Green Book - 3 Oscars - a été le choix consensuel de la soirée mais Bohemian Rhapsody repart vainqueur avec 4 statuettes. Le palmarès a été très éclaté entre plusieurs films, récompensant ainsi un peu tout le monde, sans offrir le sacre à Netflix pour Roma (qui repart quand même avec l'Oscar film en langue étrangère et l'Oscar du meilleur réalisateur).

MEILLEUR FILM: Green Book
Meilleur réalisateur: Alfonso Cuaron, Roma
Meilleure actrice: Olivia Colman, La favorite
Meilleur acteur: Rami Malek, Bohemian Rhapsody
Meilleur second-rôle féminin: Regina King, Si Beale Street pouvait parler
Meilleur second-rôle masculin:Mahershala Ali, Green Book
Meilleur scénario: Green Book
Meilleur scénario (adaptation): Blackkklansman
Meilleur film en langue étrangère: Roma
Meilleur court métrage: Skin
Meilleur documentaire: Free Solo
Meilleur court métrage documentaire: Period. End of Sentence
Meilleur film d'animation: Spider-Man: New Generation
Meilleur court métrage d'animation: Bao
Meilleure musique: Black Panther
Meilleure chanson originale: "Shallow" (A Star is born)
Meilleure photo: Roma
Meilleur montage: Bohemian Rhapsody
Meilleurs décors: Black Panther
Meilleurs costumes: Black Panther
Meilleurs maquillages & coiffures: Vice
Meilleurs effets visuels: First Man
Meilleur montage son: Bohemian Rhapsody
Meilleur mixage son: Bohemian Rhapsody

Oscars 2019: Green Book sera-t-il victime de ses polémiques?

Posté par vincy, le 23 février 2019

Green Book est l'un des favoris pour l'Oscar du meilleur film cette année. Il a toutes ses chances: un sujet politique et consensuel, une comédie dramatique, le prix du public au festival de Toronto, le Golden Globe dans la catégorie musical ou comédie, le film de l'année pour l'American Film Institue et pour le National Board of Review, le meilleur film selon la Producers Guild of America, et un joli succès public aux Etats-Unis (67M$ soit déjà plus que La forme de l'eau, Oscar l'an dernier).

Il peut perdre aussi. Roma est qualitativement supérieur, mais une partie des votants pourraient ne pas vouloir donner l'Oscar pour un film Netflix. A Star is Born, Black Panther et Bohemian Rhapsody sont largement plus populaires. Blackkklansman et Vice sont plus politiques. La Favorite pourrait être aussi un concurrent surprenant, correspondant aux choix habituels de l'Académie.

Green Book a cependant du affronter plusieurs polémiques au fil des mois. Ce qui risque de le desservir. Une partie des critiques et des professionnels lui reprochent, pour raccourcir, son point de vue "blanc", à travers le regard du personnage joué par Viggo Mortensen, Tony Vallelonga. Le film est produit par le fils de Tony, Nick, personnalité controversée (pro-Trump et islamophobe, même s'il s'est excusé pour certains tweets). Ce qui entraîne une deuxième polémique: le consentement de la famille de Don Shirley, incarné par Mahershala Ali, qui n'a pas été impliquée dans le développement du film. Les deux personnages réels sont morts à quelques mois d'écart en 2013.

Trop blanc pour beaucoup, le film est aussi accusé d'un racisme anti-blancs, selon comment on le perçoit (et ses opinions). Certains critiques, y compris dans la presse branchée, ont vu dans cette histoire une glorification d'un personnage noir et un grand mépris pour le personnage blanc. A cela s'ajoute que, selon la famille, Donald Shirley ne voulait pas d'un film sur cette histoire (comme on va vous l'expliquer).

N word et autres mensonges

Cela aurait pu rester une politique de réseaux sociaux si, en pleine tournée promotionnelle, Viggo Mortensen n'avait pas utilisé l'infamant mot en N, plutôt que le correct afro-américain ou noir. Paradoxalement, le mot est utilisé dans des films comme Si Beale Street pouvait parler ou dans la pièce actuellement à Broadway, Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, sans que cela créé de polémiques. Mortensen a du s'excuser et Ali a fait savoir officiellement qu'il acceptait ces excuses.

Mais les vannes étaient ouvertes. En décembre, alors que le film commençait à récolter plusieurs citations ou prix, la famille de Donald Shirley s'émeut publiquement d'avoir été mise à l'écart et reproche le manque d'authenticité de certains faits décrits dans la fiction. Le frère de Donald Shirley évoque même "une symphonie de mensonges". Selon la famille, Shirley n'était pas aussi seul, ni coupé de la communauté afro-américaine. Pire, ils accusent Vallelonga de révisionnisme, puisque selon eux les deux hommes n'avaient pas d'autres relations que professionnelles. Nulle amitié réelle donc.

Pourtant, dans le documentaire Lost Bohemia de Josef Astor, Donald Shirley dit le contraire, confiant sa pleine confiance envers son chauffeur. "Tony n'était pas seulement mon chauffeur. Nous n'avons jamais eu de relation employeur-employé. Nous étions liés par une amitié mutuelle." S'il a refusé de donner son accord au projet, c'était, apparemment, davantage par peur qu'on révèle son homosexualité, alors qu'il n'a jamais fait son outing.

Peter Farrelly, le réalisateur, explique également qu'il a tenté de joindre la famille avant le tournage. Mahershala Ali a préféré continuer de s'excuser en se disant désolé si sa participation au film dans le rôle de Shirley les a offensés. Le neveu du pianiste reconnaît que l'interprétation de l'acteur est remarquable mais ne reconnaît pas son oncle tel qu'il est dépeint dans le film. "Ils ont fait un succès commercial, un film populaire, mais dans ce process, ils ont distordu et réduit la vit d'un des deux personnages principaux."

A l'inverse, son producteur, ami et légataire testamentaire Michael Kappeyne, par ailleurs consultant pour le film, explique que le comédien, favori pour l'Oscar du meilleur second-rôle masculin, a su capter la complexité du musicien, "sa colère intérieure, son sens de la solitude, sa dignité intègre et son intérêt à aider les gens."

On le voit bien: selon les souvenirs des entourages, le regard change sur le film. Après tout, il est vendu comme une fiction inspirée de faits réels et non comme une biographie. Ce n'est pas un documentaire. Ce qui compte c'est la narration et l'émotion qui s'en dégage, en plus du message généreux qu'il comporte. Ce que l'on reproche au film, finalement, c'est d'avoir écrit un récit autour du chauffeur blanc alors que c'est l'employeur noir qui est dominant (ce qui donnerait envie d'un documentaire ou d'une fiction centrée sur la vie de Shirley).

Au moins, le film est véridique sur d'autres aspects du film (l'appartement de Shirley, sa tournée dans le sud, ses concerts devant les blancs, la correspondance du couple Vallelonga, l'arrestation du chauffeur et de son employeur, etc...).

Writers Guild Awards 2019: les outsiders l’emportent

Posté par vincy, le 18 février 2019

Contre toute attente hier soir, ce ne sont pas les favoris aux Oscars qui ont remporté les prix de la Writers Guild of America, la guilde des scénaristes.

Dans la catégorie meilleur scénario, Eighth Grade écrit par Bo Burnham, a récolté le prix face à Green Book, Sans un bruit, Roma et Vice. Dans la catégorie scénario adapté, c'est Can you Ever Forgive Me? écrit par Nicole Holofcener et Jeff Whitty qui a triomphé face à Blackkklansman, Black Panther, Si Beale Street pouvait parler et A Star is Born. Pour le documentaire, Bathtubs Over Broadway écrit par Ozzy Inguanzo et Dava Whisenant a mis K.O. Fahrenheit 11/9, Generation Wealth et In Search of Greatness.

Pour la télévision, les gagnants sont The Americans (série dramatique), The Marvelous Mrs Maisel (série comique), Barry (nouvelle série), Castle rock (téléfilm à partir d'un scénario original), The Assassination of Gianni Versace (téléfilm à partir d'une adaptation), les Simpsons (animation)

Oscars: tout fout le camp!

Posté par vincy, le 27 janvier 2019

Dès qu'on touche règles, le jeu peut être inflammable. En sport, ça a été souvent le cas pour s'adapter aux contraintes de la retransmission TV (et des coupures de pub). Ainsi la légendaire Coupe Davis va être transformée cette année pour les beaux yeux d'un mécène plein de cash, d'une organisation avide de retombées financières et médiatiques, au détriment de la beauté de ce championnat si particulier.

Il en va de même avec les Oscars. Cette année, la 91e cérémonie va tout bouleverser. Pas d'animateur pour commencer. Ce qui donne quelques sueurs froides. Kevin Hart, un temps pressenti, a du renoncer à cause d'anciens tweets pas vraiment politiquement corrects, et ouvertement homophobes. Ses excuses n'ont pas suffit. Ce sera la première fois depuis 1989 que la cérémonie n'aura pas de présentateur. Ce sera la 6e fois dans toute l'histoire du show.

Fausse note

Le show du 24 février doit tenir moins de trois heures. Depuis 1974, il explose cette durée.Pourtant la longueur des Oscars ne fait pas forcément fuir les spectateurs. Dans les années 1999-2004, quand le show durait parfois plus de 4 heures, l'audimat passait le cap des 40 millions de téléspectateurs nord-américains.

Pour accélérer le rythme, il a été décidé finalement que seulement deux des cinq chansons nommées seraient interprétées sur scène. Ce drôle de choix, d'autant plus incongru qu'il s'agit parfois des séquences les plus fortes du divertissement, est mal reçu. Les Oscars ont fait dans la facilité en prenant les deux plus gros succès de la catégorie: Kendrick Lamar et SZA’s pour "All the Stars” (Black Panther) et Lady Gaga avec "Shallow” (A Star Is Born). Tous les deux sont issus du label Interscope. Favoritisime? Nul ne doute que si Dolly Parton avait été nommée, le dilemme aurait été plus grand. Mais une chose est sûre, les trois autres titres - “The Place Where Lost Things Go” (le retour de Mary Poppins) par Emily Blunt, “I’ll Fight” (RBG) par Jennifer Hudson et “When a Cowboy Trades His Spurs for Wings” (The Ballad of Buster Scruggs) par Tim Blake Nelson et Willie Watson - n'auront pas leur temps de gloire aux Oscars. Les rumeurs rapportées par la presse professionnelle font aussi part de la honte que ces trois nominations auraient procuré au votants de la branche musicale.

Il y a quand même des précédents. En 2010 et 2012, aucune chanson n'avait été mise en scène. En 2013 et 2016, seules trois des cinq chansons nommées avaient été produites en direct.

Oscars à deux vitesses

Si aucune décision n'est officialisée, ce n'est pas le seul changement que les Oscars vont imposer. Le plus grave est sans aucun doute ailleurs. L'Académie devrait balancer pas mal des prix techniques (montage son, mixage...) durant les publicités, sans diffusion en direct à l'antenne. Un scandale qui continue de chahuter Hollywood. Déjà les Oscars d'honneur sont décernés durant l'automne et non plus en février, avec les autres.

Ce n'est finalement pas un problème d'animateur mais bien de production qu'il s'agit. Ou de confusion. Comme cet Oscar du film populaire, qui devait récompenser un film ayant récolté beaucoup de cash. Les cinq derniers films oscarisés n'ont pas dépassé les 65M$ au box office, limitant l'intérêt d'un public plus large pour la cérémonie. Pourtant, l'Académie a du rétropédaler face à la bronca suscitée.

Au nom de l'audimat, les Oscars se vident de leur puissance spectaculaire et de leur devoir de montrer toutes les facettes du cinéma. Ils se cherchent entre une volonté d'attirer le public avec des stars populaires et connues de la génération Netflix/Fortnite et de satisfaire les cinéphiles et les professionnels, plus adeptes de films d'auteurs ou de drames adultes que de blockbusters.

Satisfaire chacun, déplaire à tout le monde

Le problème des Oscars est ailleurs. Les professionnels qui votent ont des choix de plus en plus globaux (des films internationaux mal distribué aux USA, des films populaires ou des films très "arty", qui gagnent le plus souvent). De la même façon, les Oscars continuent d'être inégalitaires, provoquant des polémiques. Malgré des efforts notables. Cette année, sur les 211 nominations individuelles, 53 sont féminines soit seulement 25% (contre 23% en 2018 et 20% en 2017). Et si ça progresse aussi du côté des représentations ethniques, le compte n'y est toujours pas: dans les catégories acteur et actrice et seconds-rôles, on ne compte que cinq nommés non-blancs sur les 20. Et on n'évoque même pas les LGBTQ+, quasiment invisibles pour cette édition. Il y a encore du chemin pour que la diversité soit équitablement représentée. Mais généralement, les Oscars se rattrapent avec les remettants.

Mais depuis 2014, l'Académie ne voit qu'une seule chose: un audimat en forte baisse, avec un nombre de téléspectateurs historiquement bas l'an dernier et une part d'audience parmi les plus faibles, s'approchant des scores de la soirée des Golden Globes. C'est dire qu'il y a péril en la demeure.

Oscars 2019 : Roma et La Favorite en tête des nominations

Posté par wyzman, le 22 janvier 2019

Deux semaines et demi après les Golden Globes où il a été sacré meilleure film (comédie ou musical), Green Book de Peter Farrelly continue de faire parler. Après être devenu le grand favori de la catégorie meilleur film de la 91e cérémonie des Oscars, Green Book part dans la course aux Oscars aux côtés de A Star is Born, BlacKkKlansman, Bohemian Rhapsody, La Favorite et Roma. Ces deux derniers dominent la liste avec 10 nominations chacun: Hollywood a plébiscité un cinéaste mexicain et un réalisateur grec. Roma est le premier film "Netflix" nommé dans la catégorie suprême, ce qui est un tournant dans l'industrie hollywoodienne à coup sûr. C'est le premier film en langue étrangère depuis Amour en 2012 à être nommé en meilleur film. Pour Alfonso Cuaron, c'est carrément un carton plein puisqu'en son seul nom, il glane 4 nominations (producteur, réalisateur, scénariste, directeur de la photo), le faisant entrer dans un club très select où règnent Warren Beatty, Alan Menken, et les frères Coen.

Grâce à La Favorite et Bohemian Rhapsody mais aussi L'île aux chiens et Can You Ever Forgive Me? la Fox domine la course cette année avec 25 nominations pour le studio (Fox Searchlight et 20th Century Fox), devant Universal et Focus Features (17), Walt Disney (16), Netflix (13), Annapurna Pictures (9), Warner Bros (8). Amazon Studios repart avec 3 nominations

Signalons, même si ce n'est pas une surprise, la nomination d'un Marvel, Black Panther, pour la première fois dans la catégorie meilleur film, en plus de six autres citations (là aussi un record dans le genre). Trois des cinq réalisateurs nommés sont étrangers (ce qui évince Bradley Cooper comme Ryan Coogler). Mais pour Spike Lee, c'est aussi sa première nomination dans les deux catégories reines (film, réalisateur)! Avec BlacKkKlansman, au total six fois nommé, il devient le 6e cinéaste afro-américain à être distingué dans la catégorie réalisateur, qui ne compte cette année aucune réalisatrice. Cannes (avec 3 films, dont la Palme d'or) et Venise (avec 2 films, dont le Lion d'or) se disputent l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

A Star is Born et Vice remportent 8 nominations chacun. Glenn Close capte sa 7e nomination, et enfin une victoire?

Des snobés

Parmi les surprises, notons les absences de Thimothee Chalamet (Beautiful Boy) et Ethan Hawke (First Reformed, pourtant nommés partout depuis 3 mois,, des actrices de films de genre (Emily Blunt et Toni Collette), mais aussi de Michael B. Jordan, Margot Robbie, Saoirse Ronan, John David Washington, Claire Foy et Nicole Kidman, de cinéastes comme Barry Jenkins et Peter Farrelly, de films attendus (mais surestimés) comme Crazy Rich Asians ou La mule (Eastwood est complètement snobé). Leave no trace ne marque pas plus de points malgré les faveurs des critiques, tout comme le documentaire à succès Won't you be my Neighbor?. First man fait aussi partie des perdants tout comme Burning évincé des films en langue étrangère comme des catégories d'interprétation.

Au moins la diversité et reine, du film en costumes au blockbuster de super-héros, du remake musical au biopic musical, de fresques sociales en noir et blanc ou en couleurs pops, du drame politique à la comédie dramatique humaniste. La liste révèle une variété de styles mais aussi de cultures (il suffit de voir les multiples nominations de Cold War, Roma, La favorite, Never Look Away ou celles dans les catégories courts métrages). C'est d'ailleurs la leçon à retenir: les films qui ont triomphé à Cannes et Venise jouent à égalité avec les productions américaines, prenant même des nominations dans des catégories reines, rendant ces Oscars plus cosmopolites que jamais.

On connaîtra les gagnants le 24 février.

Voici la liste complète des nominations:

Meilleur film
Black Panther
BlacKkKlansman
Bohemian Rhapsody
La favorite
Green Book
Roma
A Star Is Born
Vice

Meilleur réalisateur
Spike Lee, BlacKkKlansman
Pawel Pawlikowski, Cold War
Yorgos Lanthimos, La favorite
Alfonso Cuarón, Roma
Adam McKay, Vice

Meilleur acteur
Christian Bale, Vice
Bradley Cooper, A Star Is Born
Willem Dafoe, At Eternity’s Gate
Rami Malek, Bohemian Rhapsody
Viggo Mortensen, Green Book

Meilleure actrice
Yalitza Aparicio, Roma
Glenn Close, The Wife
Olivia Colman, La Favorite
Lady Gaga, A Star Is Born
Melissa McCarthy, Can You Ever Forgive Me?

Meilleur acteur dans un second rôle
Mahershala Ali, Green Book
Adam Driver, BlacKkKlansman
Sam Elliott, A Star Is Born
Richard E. Grant, Can You Ever Forgive Me?
Sam Rockwell, Vice

Meilleure actrice dans un second rôle
Amy Adams, Vice
Marina de Tavira, Roma
Regina King, Si Beale Street pouvait parler
Emma Stone, La favorite
Rachel Weisz, La favorite

Meilleur scénario original
La Favorite ; First Reformed ; Green Book ; Roma ; Vice

Meilleur scénario adapté
The Ballad of Buster Scruggs ; BlacKkKlansman ; Can You Ever Forgive Me? ; If Beale Street Could Talk ; A Star Is Born

Meilleurs décors (et direction artistique)
Black Panther ; First Man ; La favorite ; Le retour de Mary Poppins ; Roma

Meilleurs costumes
Ballad of Buster Scruggs ; Black Panther : La Favorite : Le retour de Mary Poppins ; Mary, reine d'Ecosse

Meilleurs maquillages et coiffures
Border ; Mary, reine d'Ecosse ; Vice

Meilleure photographie
Cold War ; La favorite ; Never Look Away ; Roma ; A Star is born

Meilleur montage
BlacKkKlansman ; Bohemian Rhapsody ; Green Book ; La Favorite ; Vice

Meilleur montage son
Black änther ; Bohemian Rhapsody ; First Man ; Sans un bruit ; Roma

Meilleur mixage de son
Black Panther ; Bohemian Rhapsody ; First Man ; Roma ; A Star is Born

Meilleurs effets visuels
Avengers: Infinity War ; Christopher Robin ; First Man ; Ready Player One ; Solo: A Star Wars Story

Meilleure chanson originale
“All The Stars”(Black Panther), Kendrick Lamar, SZA
“I’ll Fight” (RBG), Diane Warren, Jennifer Hudson
“The Place Where Lost Things Go” (Le retour de Mary Poppins), Marc Shaiman, Scott Wittman
“Shallow” (A Star Is Born), Lady Gaga, Mark Ronson, Anthony Rossomando, Andrew Wyatt et Benjamin Rice
“When A Cowboy Trades His Spurs For Wings” (The Ballad of Buster Scruggs), Willie Watson, Tim Blake Nelson

Meilleure musique de film
Black Panther ; BlacKkKlansman ;L'île aux chiens ; Si Beale Street pouvait parler ; Le retour de Mary Poppins

Meilleur film en langue étrangère
Capharnaüm (Liban)
Cold War (Pologne)
Never Look Away (Allemagne)
Roma (Mexique)
Une affaire de famille (Japon)

Meilleur film d’animation
Les indéstructibles 2 ; L'île aux chiens ; Mirai ; Ralph 2.0 ; Spider-Man: Into the Spider-Verse

Meilleur film documentaire
Free Solo ; Hale County This Morning, This Evening ; Minding the Gap ; Of Fathers and Sons ; RBG

Meilleur court-métrage de fiction
Detainment ; Fauve ; Marguerite ; Mother ; Skin

Meilleur court-métrage d’animation
Animal Behaviour ; Bao ; Late Afternoon ; One Small Step ; Weekends

Meilleur court-métrage documentaire
Black Sheep ; End Game ; Lifeboat ; A Night at the Garden ; Period. End of Sentence

Oscars d’honneur

Bradley Cooper deux fois nommé aux prix de la Guilde des réalisateurs

Posté par vincy, le 8 janvier 2019

Un premier film, une œuvre diffusée sur Netflix, un vétéran et un ex-spécialiste de la farce : la Director's Guild of America a été audacieuse dans le choix de ses nominations. On ajoute à cela un Lion d'or, un Grand prix du jury à Cannes, le prix du public à Toronto et ça donne un avant-goût de la bataille des Oscars. On peut même aller plus loin avec un biopic, deux histoires inspirées de faits réels et un remake.

Bradley Cooper réussit même le doublé meilleur film / meilleur premier film. Pour Spike Lee, c'est, étrangement, sa première nomination.

Cuaron part favori. Déjà lauréat il y a cinq ans avec Gravity (et Oscar du réalisateur dans la foulée), il a été le gagnant du Golden Globe du réalisateur dimanche soir.

Côté premier long, rappelons que Matthew Heineman avait reçu le prix de la DGA dans la catégorie documentaire en 2018.

Les 71e DGA Awards seront décernés le 2 février.

Long métrage

Bradley Cooper - A Star is born
Alfonso Cuaron - Roma
Peter Farrelly - Green Book
Spike Lee - BlacKkKlansman
Adam McKay - Vice

Premier long métrage

Bo Burnham - Eight Grade
Bradley Cooper - A Star is born
Carlos Lopez Estrada - Blindspotting
Matthew Heineman - A Private War
Boots Riley - Sorry to Bother You

Documentaire

Morgan Neville - Won't You Be My Neighbor?
Ramell Ross - Hale County the morning, this evening
Elisabeth Chai Vasarhelyi, Jimmy Chin - Free Solo
Tim Wardle - Three identical Strangers
Betsy West, Julie Cohen - RBG

Les films nommés aux Producers Guild of America Awards

Posté par vincy, le 8 janvier 2019

Les PGA Awards de la Guilde des producteurs américains a dévoilé sa liste de nominations pour sa 30e édition. Les lauréats seront connus le 19 janvier. A deux exceptions près, tous les films gagnants d'un PGA Award depuis 2008 ont été oscarisés par la statuette du meilleur film. Le Stanley Kramer Award sera décerné à Jane Fonda.

Les gagnants des Golden Globes - Bohemian Rhapsody, Green Book et Roma – sont tous là, aux côtés de gros succès populaires comme Crazy Rich Asians, Black Panther, A Star is born et Sans un bruit. Entre politique, biopics et mélos, on devrait trouver une bonne partie de ces films dans la liste des nommés aux Oscars.

Côté animation, Spider-Man : New Generation risque une fois de plus de priver L'île aux chiens d'une récompense amplement méritée, face à trois productions de studios à gros box office.

Prix Darryl F. Zanuck du producteur cinéma :

  • Black Panther de Ryan Coogler, produit par Kevin Feige
  • BlacKkKlansman de Spike Lee, produit par Sean McKittrick, Jason Blum, Raymond Mansfield, Jordan Peele, Spike Lee
  • Bohemian Rhapsody de Bryan Singer, produit par Graham King
  • Crazy Rich Asians de Jon Chu, produit par Nina Jacobson et Brad Simpson, John Penotti
  • La favorite de Yorgos Lanthimos, produit par Ceci Dempsey, Ed Guiney, Lee Magiday, Yórgos Lánthimos
  • Green Book de Peter Farrelly, produit par Jim Burke, Charles B. Wessler, Brian Currie, Peter Farrelly, Nick Vallelonga
  • Sans un bruit de John Krasinski, produit par Michael Bay, Andrew Form, Brad Fuller
  • Roma d’Alfonso Cuaron, produit par Gabriela Rodríguez, Alfonso Cuarón
  • A Star Is Born de Bradley Cooper, produit par Bill Gerber, Bradley Cooper, Lynette Howell Taylor
  • Vice d’Adam McKay, produit par Dede Gardner, Jeremy Kleiner, Kevin Messick, Adam McKay

Prix du producteur de film d’animation :

  • Le Grinch de Yarrow Cheney et Scott Mosier, produit par Chris Meledandri, Janet Healy
  • Les Indestructibles 2 de Brad Bird, produit par John Walker, Nicole Grindle
  • L’île aux chiens de Wes Anderson
  • Ralph 2.0 de Rich Moore et Phil Johnston, produit par Clark Spencer
  • Spider-Man: New Generation de Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman, produit par Avi Arad, Phil Lord et Christopher Miller, Amy Pascal et Christina Steinberg

Prix du producteur de documentaire :

  • The Dawn Wall de Josh Lowell et Peter Mortimer, produit par Josh Lowell, Peter Mortimer, Philipp Manderla
  • Free Solo de Jimmy Chin, Elizabeth Chai Vasarhelyi, produit par Elizabeth Chai Vasarhelyi, Jimmy Chin, Evan Hayes, Shannon Dill
  • Hal de Amy Scott, produit par Christine Beebe, Jonathan Lynch, Brian Morrow
  • Into the Okavango de Neil Gelinas, produit par Neil Gelinas
  • RBG de Betsy West, Julie Cohen, produit par Betsy West, Julie Cohen
  • Three identical strangers de Tim Wardle, produit par Becky Read, Grace Hughes-Hallett
  • Won’t You Be My Neighbor? de Morgan Neville, produit par Morgan Neville, Nicholas Ma, Caryn Capotosto

Les 9 finalistes encore en course pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 18 décembre 2018

Les Oscars ont raccourci les listes dans 9 catégories.

La douleur, film qui représentait la France, n'y est plus, confirmant la "mauvaise" année internationale du cinéma français tous festivals et palmarès confondus. En revanche 6 des 9 films retenus sont passés par le Festival de Cannes, confirmant la force du plus grand festival du monde. 5 d'entre eux étaient en compétition (4 d'entre eux étaient même au palmarès, dont la Palme d'or) et un à la Quinzaine des réalisateurs. Venise impose son Lion d'or ainsi que le film allemand de Florian Henckel von Donnersmarck, déjà oscarisé pour La vie des autres. Le film restant, The Guilty, a été récompensé à Sundance.

Géographiquement, on note deux films latino-américains, trois films européens et quatre films asiatiques. La bataille devrait se jouer entre la Palme d'or, Une affaire de famille, et le Lion d'or, Roma, diffusé par Netflix. Une bataille politique pour les votants en plus d'un choix cinématographique radicalement différent, qui pourrait finalement faire un gagnant, Cold war, du, déjà oscarisé, Pawel Pawlikowski.

Les nominations finales seront dévoilées le 22 janvier.

Birds Of Passage (Colombie), de Cristina Gallego et Ciro Guerra
The Guilty (Danemark), de Gustav Moller
Never Look Away (Allemagne), de Florian Henckel von Donnersmarck
Une affaire de famille - Shoplifters (Japon), de Hirokazu Kore-eda
Ayka (Kazakhstan), de Sergei Dvortsevoy
Capharnaüm (Liban), de Nadine Labaki
Roma (Mexique), d'Alfonso Cuaron
Cold War (Pologne), de Pawel Pawlikowski
Burning (Corée du sud), de Lee Chang-dong