[2019 dans le rétro] Les 50 films qu’il fallait voir en 2019 (1/5)

Posté par redaction, le 26 décembre 2019

Un grand voyage vers la nuit de Bi Gan

Le deuxième long métrage du cinéaste chinois Bi Gan est une expérience sensorielle et métaphysique rare qui nous emmène sur les traces d’une femme autrefois aimée et disparue, aux confins des souvenirs et des rêves. Le trip le plus planant et existentiel de l'année, qui allie beauté formelle et recherche cinématographique pure.

Ne coupez pas! (One cut of the dead - Kamera o Tomeru na!), de Shinichiro Ueda

On observe parfois un phénomène du type The Blair witch project : un petit film inattendu au mini budget qui est tellement surprenant qu’il en devient visible dans les salles du monde entier tout en rapportant des millions de dollars… C’est ce qui s’est passé avec le japonais ‘Ne coupez pas!’ qui va devenir cultissime. Sa production semble amateur autant pour la mise-en-scène que l’interprétation mais cela renforce une certaine authenticité de vérité, et progressivement on découvre le hors-champs avec le vrai et le faux qui se confondent de manière très élaborée. Un joli tour de farce et attrape qui joue avec à la fois avec les codes du cinéma de genre et la grammaire du cinéma tout court, pour au final une réjouissante comédie.

Glass de M. Night Shyamalan

Deux ans après Split, M. Night Shyamalan conclut sa trilogie sur des super-héros avec un panache absolument déconcertant. En installant Bruce Willis en force tranquille et James McAvoy en acteur tout-terrain, le réalisateur d’Incassable et Split permet à Samuel L. Jackson de briller par sa folie douce tout en nous en mettant plein les yeux. Particulièrement doué, il a fait perdre la tête à la Toile. Complexe, hitchcockien et bourré de rebondissements, Glass est un des must-see de l'année.

Le Daim de Quentin Dupieux

Film d’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs 2019, Le Daim était sans doute la parfaite synthèse de cette sélection parallèle : une liberté de ton, des prises de risques et des acteurs à contre-emploi. En engageant Jean Dujardin et Adèle Haenel pour incarner un duo de nobody obsédé par une veste en daim (qui parle !), le réalisateur d’Au poste a sans doute signé ici son meilleur film. Une comédie romanesque et résolument absurde !

C’est ça l’amour de Claire Burger

Primé à Venise puis aux Arcs, ce premier film en solo de la co-réalisatrice de Party Girl (Caméra d'or à Cannes) est d'une éblouissante sincérité. En suivant cet homme déboussolé par le départ de sa femme et devant apprendre à vivre avec leur deux filles adolescentes, Claire Burger nous fait vibrer, rire, pleurer, s’énerver avec des personnages qui nous ressemblent, englués dans des vies qui pourraient être les nôtres, avec une authenticité qui rabat les cartes des jeux de l'amour et du hasard.

Dieu existe, son nom est Petrunya de Teona Strugar Mitevska

Avec ses dialogues incisifs, son personnage haut en couleurs, et son propos sévère sur le pays, Dieu existe, son nom est Petrunya s'avère une comédie grinçante et irrévérencieuse qui propose un portrait au vitriol de la société macédonienne misogyne et craintivement inféodée à l'Eglise. On y découvre en prime l'un des personnages les plus enthousiasmants de l'année, Petrunyia, jeune trentenaire nihiliste et désabusée qui tient brillamment tête aux différents représentants du patriarcat, et affirme haut et fort la nécessité, pour son pays, d'entrer de plein pied dans la modernité.

Joker de Todd Phillips

Cet homme fragile qui se donne une autre image de lui même, dissimule son étrangeté derrière une autre apparence. Joaquin Phoenix utilise son corps avec une démarche tantôt claudicante ou dansante selon la tristesse ou la frénésie du moment, et surtout son visage et ses yeux qui traduisent, en plus de ses dialogues, un langage décryptant sa folie. Une performance impressionnante. Le film est une spirale infernale vers la psychose, et c’est aussi un énorme succès inattendu à cette hauteur (1 milliard au box-office) : iconique, inquiétant, flamboyant… Et Lion d'or à Venise. De quoi, enfin, redorer le blason cinématographique des super-héros.

Deux moi de Cédric Klapisch

Cédric Klapisch vient-il de signer son meilleur film ? C’est la question que l’on est en droit de se poser après avoir vu Deux moi, comédie dramatique sur deux trentenaires victimes de solitude à Paris. Résolument optimiste et humain, le film réconcilie les Parisiens avec les Provinciaux (terme ici utilisé sans aucun mépris). En montrant l’envers du quotidien de ceux qui vivent dans des métropoles et sont hyper-connectés, Deux moi est une belle piqûre de rappel : il convient d'apprécier chaque minute de sa journée et de savourer les moindres rencontres que le hasard crée. Ana Girardot et François Civil sont particulièrement touchants tandis que Camille Cottin, Eye Haïdara et Pierre Niney signent des apparitions inoubliables !

La Favorite de Yorgos Lanthimos

Même s'il s'agissait pour nous d'un film de l'année précédente, c'est bien une œuvre sortie en 2019, couronnée aux Oscars et aux European Film Awards. Une allégorie aux allures historiques et pourtant terriblement contemporaine. Un jeu de pouvoir entre trois femmes dont on retient le sacre d'Olivia Colman. La perversion dans les dialogues, la lumière froide et presque crépusculaire, la mise en scène stylisée et le soin apporté aux décors, tout rappelle La règle du jeu de Renoir et Barry Lyndon de Kubrick. On ressort fasciné par cette vision d'une élite aussi oisive que monstrueuse, où l'esprit est aussi cruel que dans les Liaisons dangereuses. Un formidable portrait de la décadence.

Les Misérables de Ladj Ly

La merveille de Montfermeil. En signant un premier film aux influences résolument américaines, notamment ce film à la John Carpenter, Ladj Ly a donné un autre regard sur la "banlieue", avec ce dialogue impossible entre les habitants et la police, sur fond de communautarisme et de république en voie de désintégration. Une impasse où le vivre ensemble parait un souvenir du passé. Avec une absence de manichéisme nécessaire pour son propos, et ce désir de comprendre plus que de juger, Les Misérables est devenu un film indispensable sur notre société, comme un miroir aux conflits qui la traversent depuis une vingtaine d'années. Cette violence sourde entre les laissés pour compte d'un système à cran et les garants de la protection qui ne savent pas y répondre autrement qu'en entretenant ces nerfs à vif. Un insoutenable cercle vicieux qui laisse K.O.

[2019 dans le rétro] Un cinéma mondial toujours très hollywoodien

Posté par vincy, le 24 décembre 2019

Si on ne regarde que le box office, l'état des lieux du cinéma mondial pourrait être désespérant avec les 10 plus grosses recettes pour des films américains, dont 6 pour le studio Disney, qui au passage a battu un record historique de 10 milliards de dollars de recettes sur l'année (avant même l'arrivée de Star Wars).

Cette hégémonie des titres américains est encore plus frappante quand on remarque qu'ils réalisent tous de 60 à 77% de leurs recettes hors Amérique du nord. Seuls le cinéma chinois parvient à se faire une petite place dans le Top mondial avec quatre films, le film d'animation Ne Zha (700M$), The Wandering Earth (700M$), My People, My Country (430M$) et The Captain (410M$). On peut y ajouter 4 autres films dans le Top 50. L'essentiel des recettes proviennent cependant du marché chinois. Ce partage américano-chinois des recettes internationales laissent peu de place aux autres cinématographies. Hormis les très anglais Downton Abbey (188M$) et Yesterday (151M$), aucun film européen ne parvient à rivaliser avec les mastodontes des deux empires économiques.

Il y a heureusement des succès qui réjouissent. Ainsi Parasite qui a su cumuler plus de 125M$ de recettes. L'Asie confirme d'ailleurs ses bonnes performances avec des cartons comme les japonais Les enfants du temps - Weathering With You (180M$), Detective Conan (116M$) et One Piece: Stamped (80M$) ou le sud-coréen Extreme Job (120M$).

C'est évidemment beaucoup plus que les 68M$ (dont 15,5M$ à l'étranger soit près de 3 millions d'entrées, dont un tiers en Allemagne) de Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon Dieu?, leader français de l'année. Même Anna de Luc Besson, traditionnellement le champion à l'export, n'a réussit à récolter que 30M$ au global (4 millions d'entrées). Le cinéma français n'a d'ailleurs pas brillé à l'international. Rares sont les films qui ont attiré plus de 500000 spectateurs à l'extérieur des frontières et ce sont surtout des sorties de 2018 qui ont cartonné (Astérix et le secret de la potion magique, Mia et le lion blanc, Ghostland). Il y a une exception avec Minuscule 2, qui est d'ailleurs le plus gros succès français en Chine de l'année.

Pour finir avec les chiffres, Douleur et Gloire (35M$) est l'un des rares films européens non anglophones à avoir su trouver son public dans plusieurs pays, y compris aux Etats-Unis. Le cinéma espagnol est aussi un des seulss qui résiste au déferlement américain avec trois films locaux classés dans le top 20, là où l'Italie n'en place qu'un et l'Allemagne deux.

Cependant, si les recettes donnent Hollywood vainqueur par K.O., la qualité des films est ailleurs. Pas étonnant que des films comme Parasite, Douleur et Gloire, J'ai perdu mon corps, Les Misérables, Portrait de la jeune fille en feu se retrouvent classés dans les palmarès ou nommés dans les grandes cérémonies hollywoodiennes, et pas seulement dans la catégorie meilleur film étranger.

Car, avant tout, on a vu des propositions cinématographiques fabuleuses et enthousiasmantes, encourageantes même d'un point de vue de cinéphiles. Il suffit de voir le singulier Synonymes de l'israélien Nadav Lapid, l'un des films les plus originaux et jubilatoires de l'année, Ours d'or audacieux à Berlin. Qui fait écho, étrangement au film palestinien It must be Heaven de Elia Suleiman. Deux hymnes à la paix à travers l'exil, sur fond d'humour absurde. Dans la même veine drôlatique, n'oublions pas Tel Aviv on fire de Samej Zoabi, qui a séduit un peu partout en Occident.

Du côté asiatique, l'année fut riche. Outre Parasite, carton mondial (mais seulement 5e du box office local avec 10 millions d'entrées, la Corée du Sud maintient son statut à part avec le phénomène Extrême Job de Lee Byeong-heon (16 millions d'entrées), le beau succès d'Exit de Kee Sang-geun ou le remarqué Le Gangster, le Flic et l'Assassin de Lee Won-tae. Au Japon, les productions nationales ont aussi brillé, même si peu se sont exportées, et si il s'agit essentiellement de films de genre. First Love (Hatsukoi) de Takashi Miike, Au bout du monde de Kiyoshi Kurosawa et surtout le très beau Asako I & II de Ryusuke Hamaguchi ont montré malgré tout que le cinéma japonais conservait une belle variété de talents. Le cinéma chinois exporté est surtout un cinéma de festivals. C'est avant tout l'interdiction de voyager de One second de Zhang Yimou qui a frappé les esprits. Il n'empêche, quatre des grands films orientaux de l'année sont venus de l'Empire du milieu: Un grand voyage vers la nuit de Bi Gan et Les Éternels de Jia Zhangke, tous deux à Cannes en 2018, So long my son de Wang Xiaoshuai, primé à Berlin et le splendide polar Le lac aux oies sauvages de Diao Yi'nan, en compétition à Cannes en mai. Toujours à Cannes, en provenance d'une région qui a donné peu de grands films cette année, Pour Sama de Waad al-Kateab, documentaire syrien, est sans doute l'une des œuvres les plus bouleversantes de l'année.

Le cinéma latino-américain a été plus contrasté, et plus engagé aussi: féminisme, homosexualité, autoritarisme... les réalisateurs s'attaquent de front aux problèmes de leur pays, que ce soit l'effrayant Tremblements de Jayro Bustamente, le grandiose Bacurau de Juliano Dornelles et Kleber Mendonça Filho, le sublime La Vie invisible d'Eurídice Gusmão de Karim Aïnouz ou le saisissant Companeros d'Alvaro Brechner. On a aussi en tête les images de La Cordillère des songes de Patricio Guzmán, de Nuestras Madres de César Díaz, de La flor de Mariano Llinás et de L'Ange de Luis Ortega.

Plus au nord, au Québec, l'année fut morose, en qualité le plus souvent, et en recettes, désespérément. Ainsi, malgré deux films, Xavier Dolan n'a pas retrouvé ses succès d'antan, repartant sans prix de Cannes, et finissant l'année avec deux flops. Son ancienne actrice, Monia Chokri sortait aussi son premier film, La femme de mon frère, sans plus de succès. La Chute de l'empire américain de Denys Arcand est sorti dans l'indifférence malgré un sujet dans l'air du temps, tandis que le canadien Guest of Honour d'Atom Egoyan a déjà été oublié à Venise. Au Québec, seul un film a été un gros hit cette année, la comédie Menteur avec 590000 entrées. Louise Archambault avec Il pleuvait des oiseaux a cependant confirmé sa bonne cote avec 200000 entrées. La femme de mon frère (76500, 3e), Matthias et Maxime (44500, 4e), le très beau Jeune Juliette (32200, 5e), The Death & life of John F. Donovan (21700, 8e) révèlent l'extrême faiblesse du cinéma québécois sur son propre territoire.

Enfin, le cinéma européen se porte bien. Même si de grands noms comme Ken Loach, Fatih Akin, les frères Dardenne ont déçu, sans doute parce qu'ils persévèrent dans la même veine, en s'orientant vers un discours de moins en moins généreux ou surprenants. Ce n'est pas qu'une question de goût puisque même leurs fans n'ont pas vraiment suivi.

Le cinéma européen reste producteur de grands films, exportés, récompensés, applaudis. La Favorite de Yórgos Lánthimos en fut l'emblème cette année, avec un triomphe hollywoodien en plus d'un gros succès public international. Au sud, des cinéastes réputés comme Marco Bellocchio (Le traître), qui symbolise un renouveau du cinéma italien auquel on peut raccrocher Martin Eden Pietro Marcello, Pedro Costa (Vitalina Varela, Leopard d'or à Locarno), Costa Gavras (Adults in the Room) prouve que, malgré la télévision, le cinéma résiste bien. C'est surtout le cinéma espagnol est le plus en forme avec des films aussi divers El reino de Rodrigo Sorogoyen, Viendra le feu d'Oliver Laxe, Yuli d'Icíar Bollaín, Petra de Jaime Rosales... L'Europe centrale et de l'Est n'est pas en reste avec des œuvres comme Sunset de Laszlo Nemes, Une grande fille de Kantemir Balagov, le formidable Dieu existe, son nom est Petrunya, de Tenona Strugar ou encore Les siffleurs de Corneliu Porumboiu. Sinon, du très émouvant Et puis nous danserons (And Then we Danced) de Levan Akin au très étrange Border d'Ali Abbassi en passant par L'audition d'Ina Weiss, L'œuvre sans auteur de Florian Henckel von Donnersmark, Yesterday de Danny Boyle, Noureev de Ralph Fiennes, c'est là encore l'éclectisme qui prime, mais surtout il s'agit de la quête d'une narration spécifique, s'affranchissant de limites morales et plaidant pour une liberté de création. Même s'ils ne trouvent pas un public aussi large qu'on pouvait l'espérer.

Une grande partie de ces films sont des coproductions françaises, principal soutien financier des auteurs. Il en est ainsi également des deux films au féminin venus d'Afrique, Atlantique de Mati Diop, Grand prix du jury à Cannes, film sénégalais dans l'âme, et Papicha de Mounia Meddour, film algérien dans sa chair.

On finira ce tour du monde avec quelques films d'animation qui là aussi se distinguent dans leur proposition esthétique. Funan de Denis Do, Bunuel après l'âge d'or de Salvador Simo, Les enfants de la mer de Ayumu Watanabe, La fameuse invasion des Ours en Sicile de Lorenzo Mattoti. A eux quatre, ils démontrent que le cinéma n'est pas qu'un produit formaté, même dans l'animation. Chaque pays revendique finalement sa part d'exception culturelle, sa personnalité dans un monde où les images sont encore trop américaines.

La Favorite repart avec 8 prix aux European Film Awards 2019

Posté par redaction, le 8 décembre 2019

La 32e cérémonie des European Film Awards, samedi 7 décembre à Berlin a couronné La Favorite de Yorgos Lanthimos, qui est reparti avec huit prix dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Les EFA ont remercié Agnieszka Holland qui achevait son mandat de six ans à la présidence, fait une standing ovation au cinéaste ukrainien récemment libéré par la Russie Oleg Sentsov, et annoncé la création d’un fond pour aider les cinéastes mis en danger à cause de leur art. Claire Denis a remis un prix à Juliette Binoche pour sa contribution au cinéma mondial. Le cinéaste allemand Werner Herzog a reçu lui aussi un prix pour l'ensemble de son œuvre. Son discours, vivement applaudi, a été un plaidoyer pour l'Europe.

Si La Favorite a raflé une grande partie des distinctions, dont celle de la meilleure actrice pour Olivia Colman, oscarisée en février dernier, et celle de la comédie européenne de l'année, le cinéma français s'en est plutôt bien tiré, avec un prix de la découverte européenne pour Les Misérables et deux prix pour Portrait de la jeune fille en feu. Le cinéma espagnol a été couronné par quatre prix au total, dont ceux du meilleur acteur pour Antonio Banderas, prix d'interprétation à Cannes, et du meilleur film d'animation. Si La Favorite permet au festival de Venise de truster 8 trophées, le Festival de Cannes fait presque jeu égal avec 7 prix.

Film européen 2019: La Favorite de Yórgos Lánthimos
Documentaire européen 2019: Pour Sama de Waad al-Kateab et Edward Watts
Réalisateur européen 2019: Yórgos Lanthimos pour La Favorite
Actrice européenne 2019: Olivia Colman dans La Favorite
Acteur européen 2019: Antonio Banderas dans Douleur et gloire
Scénariste européen 2019: Céline Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu
Comédie européenne 2019: La Favorite de Yórgos Lánthimos
Découverte européenne 2019: Les Misérables de Ladj Ly
Film d'animation européen 2019: Buñuel après L'âge d'or de Salvador Simó
Court métrage européen 2019: Cadoul de Craciun de Bogdan Muresanu
Prix du public: Cold War de Pawel Pawlikowski
Prix European University Film Award : Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
Prix de la série européenne : Babylon Berlin

Le 19 novembre, La Favorite avait aussi récolté le prix de la meilleure photographie (Robbie Ryan), le prix du meilleur montage (Yorgos Mavropsaridis), le prix des meilleurs costumes (Sandy Powell) et le prix des meilleurs coiffure-maquillage (Nadia Stacey).
Antxon Gomes a été récompensé du prix des meilleurs décors pour Douleur et Gloire de Pedro Almodovar.
John Gürtler est a reçu le prix de la meilleure musique pour Benni (SystemSprenger) de Nora Fingscheidt
Le prix du meilleur son a été décerné à Eduardo Esquide, Nacho Royo-Villanova & Laurent Chassaigne pour Companeros, d' Alvaro Brechner. Enfin, le prix des meilleurs effets visuels est revenu à Martin Ziebell, Sebastian Kaltmeyer, Néha Hirve, Jesper Brodersen & Torgeir Busch pour leur film About Endlessness de Roy Andersson.

Les nominations aux European Film Awards 2019

Posté par vincy, le 9 novembre 2019

Les nominations des 32e European Film Awards ont été annoncé ce samedi 9 novembre au Festival du film européen de Séville en Espagne. Quelques catégories avaient été dévoilées en amont depuis la fin de l'été. La remise des prix aura lieu à Berlin le 7 décembre, avec un Prix pour sa contribtion au cinéma mondial à Juliette Binoche et un Prix Européen de la meilleure série de fiction pour Babylon Berlin.

Si les films sélectionnés à Cannes constituent l'essentiel des sélectionnés, quelques films présentés à Berlin et à Venise (2018 autant que 2019) sont en bonne position. Le cinéma français est cité dans les principales catégories. Il reste quelques catégories (techniques) mais aussi honorifiques (prix européen pour l'ensemble d'une carrière, prix Eurimages de la co-production) à connaître.

Meilleur film européen
J'accuse ; Les misérables ; Douleur et gloire ; Benni ;  La favorite ; Le traitre

Meilleur réalisateur
Pedro Almodovar (Douleur et gloire) ; Yorgos Lanthimos (La favorite) ; Marco Bellocchio (Le traitre) ; Roman Polanski (J'accuse) ; Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu)

Meilleure actrice
Viktoria Miroshnichenko (Beanpole) ; Noémie Merlant (Portrait de la jeune fille en feu) ; Trine Dyrholm (Dronningen) ; Helena Zengel (Benni) ; Olivia Colman (La favorite)

Meilleur acteur
Jean Dujardin (J'accuse) ; Levan Gelbakhiani (Et puis nous danserons) ; Antonio Banderas (Douleur et gloire) ; Pierfrancesco Favino (Le traitre) ; Ingvar E. Sigurdsson (A white white day) ; Alexander Scheer (Gundermann)

Meilleur scénariste
Pedro Almodovar (Douleur et gloire) ; Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu) ; Marco Bellocchio, Ludovica Rampoldi, Valia Santella & Francesco Piccolo (Le traitre) : Robert Harris & Roman Polanski (J'accuse) ; Ladj Ly, Giordano Gederlini & Alexis Manenti (Les Misérables)

Les lauréats:

  • Meilleure photo
  • Meilleur montage
  • Meilleurs décors
  • Meilleurs costumes et maquillages
  • Meilleur son
  • Meilleure musique
  • Meilleurs effets visuels


Meilleur documentaire
For Sama ; Honeyland ; Putin's Witnesses ; Selfie ; La Scomparsa du mia madre (La disparition de ma mère)

European Discovery - Prix Fipresci

Aniara de Hugo Lilja, Pella Kågerman ; Atlantique de Mati Diop ; Blind Spot de Tuva Novotny ; Irina de Nadejda Koseva ; Les Misérables de Ladj Ly ; Ray & Liz de Richard Billingham

People's Choice Award - Prix du public

Border de Ali Abbasi ; Cold War de Pawel pawlowski ; Dogman de Matteo Garrone ; Les animaux fantastiques; les crimes de Grindelwald de David Yates ; Girl de Lukas Dhont ; Heureux comme Lazzaro d'Alice Rohrwacher ; Mamma Mia! Here We go again d'Ol Parker ; Douleur et Gloire de Pedro Almodovar ; Le grand bain de Gilles Lellouche ; Parvana de Nora Twomey ; La Favorite de Yorgos Lanthimos ; Les enquêtes du département V: Dossier 64 de Christopher Boe

Prix de la comédie

Ditte & Louise de Niclas Bendixen ; Tel Aviv on Fire de Samej Zoabi ; La Favorite de Yorgos Lanthimos

European University Film Award - Prix des étudiants

Et puis nous danserons de Levan Akin ; Dieu existe, son nom est Petrunya de Teona Stugar Mitevska ; Piranhas de Claudio Giovannesi ; Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma ; Benni de Nora Fingscheidt

Prix de l'animation

Bunuel après l'âge d'or de Salvador Simo ; J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin ; L'extraordinaire voyage de Marona d'Anca Damina ; Les hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec

Prix du court métrage

Dogs barking at birds de Leonor Teles ; Reconstruction de Jiri Havlicek et Ondrej Novak ; The Christmas Gift de Bodan Miresanu ; Les extraordinaires mésaventures de la jeune fille de pierre de Gabriel Abrantes ; Watermelon Juice de Irene Moray

Les trois prix de France Culture pour Margaret Menegoz, Laszlo Nemes et Jean-Paul Civeyrac

Posté par vincy, le 22 mai 2019

France Culture a remis ses trois prix annuels dimanche à Cannes.

Margaret Menegoz a été désignée comme lauréate du Prix France Culture Consécration pour l’ensemble de son œuvre. La productrice et gérante des Films du Losange, crées en 1962, avait rejoint la société en 1975.

Elle a produit plus de 80 films, dont 4 sélectionnés cette année à Cannes. Au cours de sa carrière, elle s'est souvent investie pour sa profession: Présidente de la Commission d’agrément du CNC de 1994 à 2003, Présidente d’Unifrance de 2003 à 2009, Membre du conseil d’administration de l’UPC (Union des Producteurs de Cinéma), Membre de l’Académie Franco-Allemande du Cinéma, Membre du conseil d’administration de l’Association Franco-Allemande du Cinéma, Membre de l’European Film Academy, Membre de l’Académie des Oscars, Membre de l’Académie des BAFTA, Membre du Conseil d’Administration des César.

László Nemes a reçu le Prix France Culture Cinéma des Etudiants pour son film Sunset, présenté à Venise en septembre dernier. L'ancien assistant de Béla Tarr (L’homme de Londres), avait fait sensation sur la Croisette avec son premier long métrage, Le Fils de Saul, (Grand prix au Festival de Cannes de 2015, le Golden globe et l’Oscar pour le meilleur film étranger). Il était face à Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret, Les Estivants de Valeria Bruni-Tedeschi, Peu m’importe si l’histoire nous considère comme des barbares de Radu Jude et On ment toujours à ceux qu’on aime de Sandrine Dumas.

Enfin, Jean-Paul Civeyrac a été distingué par le Prix International Students Award UniFrance / France Culture pour son film Mes provinciales. Cinéaste, écrivain, collaborateur à Arte pour l’émission Blow Up, ancien directeur du département réalisation de la Fémis, il a bénéficié d'une rétrospective l'an dernier à la Cinémathèque française. Il a déjà reçu le grand prix du Festival Entrevues à Belfort pour Fantômes et le prix Jean-Vigo pour Toutes ces belles promesses.

La sélection 2019 comprenait aussi Le grand bal de Laetitia Carton, Mutafukaz de Shoujirou Nishimi et Guillaume Renard, Roulez jeunesse de Julien Guetta et La nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher.

« Une oeuvre sans auteur » en librairie en juin et au cinéma en juillet

Posté par vincy, le 6 avril 2019

Diaphana sortira le 17 juillet Une œuvre sans auteur (Never look away), le nouveau film de Florian Henckel von Donnermarck. En compétition à Venise (Lionceau d'or, et à l'époque sans distributeur français), le film a reçu une nomination aux Golden Globes (meilleur film étranger) et deux nominations aux Oscars (meilleur film en langue étrangère et meilleure image).

Long de 3h10 - les séances pour la presse seront d'ailleurs présentées avec un "entracte" -, cette production allemande suit la trajectoire d'un artiste, Kurt Barnert, né en 1932, grandissant sous le régime nazi puis sous le gouvernement communiste en Allemagne de l'Est...  Il rencontre alors le médecin Carl Seeband, le père de sa compagne Ellie. Cet ancien SS a participé au meurtre de dizaines de milliers de malades mentaux, dont la tante de Kurt.

L'artiste fictif est inspiré du peintre Gerhard Richter.

Lors de sa présentation à Venise, nous y avons vu un film dont "on finit ému d'avoir partagé un bout de vie avec ces personnages."

Le casting met en vedette Tom Schilling (Oh Boy, Suite française, La femme au tableau), Paula Beer (Le chant du loup, Frantz) et Sebastian Koch (Homeland, Le pont des espions, Black Book, La vie des autres).

Révélé par La vie des autres en 2006, qui a récolté des dizaines de prix dans le monde, Florian Henckel von Donnermarck s'est ensuite fourvoyé dans une production hollywoodienne (The Tourist, avec Johnny Depp et Angelina Jolie) en 2010. Il n'avait rien tourné depuis.

On soulignera aussi que l'éditeur Saint-Simon publiera fin juin, en français le scénario du film.

Vesoul 2019: Pema Tseden reçoit un 2ème Cyclo d’Or avec « Jinpa »

Posté par kristofy, le 13 février 2019

Le 25ème Festival International des Cinémas d'Asie de Vesoul, a soufflé les bougies de cet anniversaire symbolique avec la surprise de la révélation de son palmarès : le Cyclo d'Or a été attribué au film Jinpa du réalisateur Pema Tseden. Durant l'histoire du FICA de Vesoul c'est en fait la première fois qu'un cinéaste reçoit pour la seconde fois la plus haute récompense : Pema Tseden avait déjà reçu un Cyclo d'Or en 2016 pour son film Tharlo, sorti  en salles en janvier 2018.

Pema Tseden est n réalisateur originaire du Tibet, et Tharlo tout comme Jinpa, avait été découverts lors du festival de Venise. Leur point commun est d'ailleurs l'utilisation de certains très longs plans fixes. Ici le chauffeur d'un camion sur une route déserte prend en stop un homme mystérieux qui dans un prochain village à l'intention de retrouver quelqu'un pour le tuer et se venger... La production de Jinpa a été soutenue par Wong Kar-wai. Outre le Cyclo d'Or Jinpa reçoit aussi le Prix de la Critique, et un coup de coeur du jury Inalco.

Comme chaque année les films sélectionnés en compétition représentent des premiers ou seconds films, des œuvres en première européenne pour la plupart, parfois en provenance de cinéphilies rarement distribués en salles en France.

Pour cette année 2019, on croisait Rona Azim's mother de Jamshid Mahmoudi qui était le film candidat de l'Afghanistan à l'Oscar du meilleur film étranger (Grand prix du jury et Prix Inalco), His lost name premier film de la réalisatrice japonaise Hirose Nanako (assistante depuis plusieurs années de Kore-eda Hirokazu, palme d'or à Cannes 2018), African violet de la réalisatrice iranienne Mona Zandi Haghighi dont le premier film avait été primé à Vesoul en 2007...

Le Palmarès du Fica de Vesoul 2019 :

Cyclo d'Or : JINPA de Pema Tseden (Chine)
Grand prix du jury international : RONA AZIM’S MOTHER de Jamshid Mahmoudi (Afghanistan)
Prix du jury international : SUB-ZERO WIND de Kim Yu-ri (Corée du Sud)

Prix NETPAC (Network for the promotion of asian cinema): A FAMILY TOUR de Ying Liang (Hong Kong, Taïwan, Singapour, Malaisie)
Prix de la critique : JINPA de Pema Tseden (Chine)
Prix INALCO : RONA AZIM’S MOTHER de Jamshid Mahmoudi (Afghanistan)
Coup de cœur INALCO : JINPA de Pema Tseden (Chine)
Prix du public du film de fiction ex-aequo : AFRICAN VIOLET de Mona Zandi Haghighi (Iran) et WAITING FOR SUNSET de Carlo Enciso Catu (Philippines)
Prix du jury lycéen : AFRICAN VIOLET de Mona Zandi Haghighi (Iran)
Prix du public du film documentaire : CHINE DU SUD : UNE ROUTE POUR XIAO JIANG de Jean-Michel Corillion (Chine, France)
Prix du jury jeune : OF FATHERS AND SONS de Talal Derki (Syrie)
Prix des exploitants : SIBEL de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti (Turquie)

César 2019: Le grand bain et Jusqu’à la garde en tête des nominations

Posté par vincy, le 23 janvier 2019

cesar

Les César ont révélé leurs nominations. Et il y a plusieurs grosses surprises: l'absence des films cannois de la compétition parmi les meilleurs films, à commencer par le lauréat du prix Louis-Delluc, Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, et celle de Mektoub, my love d'Abdellatif Kechiche. A l'inverse plusieurs films des autres sélections cannoises et plusieurs premiers films ont été remarqués par la profession. Au final cette liste des César embrasse tous les genres, de la comédie au drame en passant par le western. On regrettera toujours que des films plus audacieux, comme Les garçons sauvages, ne trouvent pas leur place.

On note que cette 44e cérémonie sera colorée par des sujets de société (violence conjugale, déclin masculin, adoption, abus sexuel). Le grand bain de Gilles Lellouche et Jusqu’à à la garde de Xavier Legrand dominent avec 10 nominations devant En liberté ! et Les frères Sisters (9), La douleur (8), Pupille (7), Guy et Mademoiselle de Joncquières (6). Autrement dit, il n'y a pas de grand favori dans une année qui s'avère très ouverte entre de bons films, mais aucun grand chef d'œuvre.

Les lauréats seront révélés le 22 février.

Meilleur film
La douleur
En liberté
Les frères Sisters
Le grand bain
Guy
Jusqu'à la garde
Pupille

Meilleur réalisateur
Emmanuel Finkiel, La douleur
Pierre Salvadori, En liberté
Jacques Audiard, Les frères Sisters
Gilles Lellouche, Le grand bain
Alex Lutz, Guy
Xavier Legrand, Jusqu'à la garde
Jeanne Herry, Pupille

Meilleur acteur
Edouard Baer (Mademoiselle de Joncquières)
Romain Duris (Nos batailles)
Vincent Lacoste (Amanda)
Gilles Lellouche (Pupille)
Alex Lutz (Guy)
Pio Marmaï (En liberté)
Denis Ménochet (Jusqu'à la garde)

Meilleure actrice
Elodie Bouchez (Pupille)
Cécile de France (Mademoiselle de Joncquières)
Léa Drucker (Jusqu'à la garde)
Virginie Efira (Un amour impossible)
Adèle Haenel (En liberté)
Sandrine Kiberlain (Pupille)
Mélanie Thierry (La douleur)

Meilleur acteur dans un second rôle
Jean-Hugues Anglade (Le grand bain)
Damien Bonnard (En liberté)
Clovis Cornillac (Les chatouilles)
Philippe Katerine (Le grand bain)
Denis Podalydès (Plaire, aimer et courir vite)

Meilleure actrice dans un second rôle
Isabelle Adjani (Le monde est à toi)
Leila Bekhti (Le grand bain)
Virginie Efira (Le grand bain)
Audrey Tautou (En liberté)
Karine Viard (Les chatouilles)

Meilleur espoir masculin
Anthony Bajon (La prière)
Thomas Giora (Jusqu'à la garde)
William Lebghil (Première année)
Karim Leklou (Le monde est à toi)
Dylan Robrt (Shéhérazade)

Meilleur espoir féminin
Ophélie Bau (Mektoub, my love : Canto Uno)
Galatéa Bellugi (L'apparition)
Jehnny Beth (Un amour impossible)
Lily-Rose Depp (L'homme fidèle)
Kenza Fortas (Shéhérazade)

Meilleur scénario original
En liberté ; Le grand bain ; Guy ; Jusqu'à la garde ; Pupille

Meilleure adaptation
Les chatouilles ; La douleur ; Les frères Sisters ; Le grand bain ; Jusqu'à la garde

Meilleurs décors
La douleur ; L'empereur de Paris ; Les frères Sisters ; Mademoiselle de Joncquières ; Un peuple et son roi

Meilleurs costumes
La douleur ; L'empereur de Paris ; Les frères Sisters ; Mademoiselle de Joncquières ; Un peuple et son roi

Meilleure photographie
La douleur ; Les frères Sisters ; Mademoiselle de Joncquières ; Le grand bain ; Jusqu'à la garde

Meilleur montage
Les chatouilles ; En liberté ; Les frères Sisters ; Le grand bain ; Jusqu'à la garde

Meilleur son
La douleur ; Les frères Sisters ; Le grand bain ; Guy ; Jusqu'à la garde

Meilleure musique originale
Amanda ; En liberté ; Les frères Sisters ; Guy ; Pupille ; Un amour impossible

Meilleur premier film
L'amour flou
Les chatouilles
Jusqu'à la garde
Sauvage
Shéhérazade

Meilleur film d'animation
Astérix - Le secret de la potion magique
Dilili à Paris
Pachamama

Meilleur court métrage d'animation
Au coeur des ombres
La mort, père et fils
L'évasion verticale
Vilaine fille

Meilleur film documentaire
America de Claus Drexel
De chaque instant de Nicolas Philibert
Le grand bal de Laetitia Carton
Ni juge ni soumise de Jean Libon et Yves Hinan
Le procès contre Mandela et les autres de Nicolas Champeaux, Gilles Porte

Meilleur film étranger
3 billboards, les panneaux de la vengeance de Martin McDonagh
Capharnaum de Nadine Labaki
Cold war de Pawel Pawlikowski
Hannah de Andrea Pallaoro
Nos batailles de Guillaume Senez
Une affaire de famille de Hirokazu Kore-Eda

Meilleur court métrage
Braguino
Les âmes galantes
Kapitalistis
Laissez-moi danser
Les petites mains

Oscars 2019 : Roma et La Favorite en tête des nominations

Posté par wyzman, le 22 janvier 2019

Deux semaines et demi après les Golden Globes où il a été sacré meilleure film (comédie ou musical), Green Book de Peter Farrelly continue de faire parler. Après être devenu le grand favori de la catégorie meilleur film de la 91e cérémonie des Oscars, Green Book part dans la course aux Oscars aux côtés de A Star is Born, BlacKkKlansman, Bohemian Rhapsody, La Favorite et Roma. Ces deux derniers dominent la liste avec 10 nominations chacun: Hollywood a plébiscité un cinéaste mexicain et un réalisateur grec. Roma est le premier film "Netflix" nommé dans la catégorie suprême, ce qui est un tournant dans l'industrie hollywoodienne à coup sûr. C'est le premier film en langue étrangère depuis Amour en 2012 à être nommé en meilleur film. Pour Alfonso Cuaron, c'est carrément un carton plein puisqu'en son seul nom, il glane 4 nominations (producteur, réalisateur, scénariste, directeur de la photo), le faisant entrer dans un club très select où règnent Warren Beatty, Alan Menken, et les frères Coen.

Grâce à La Favorite et Bohemian Rhapsody mais aussi L'île aux chiens et Can You Ever Forgive Me? la Fox domine la course cette année avec 25 nominations pour le studio (Fox Searchlight et 20th Century Fox), devant Universal et Focus Features (17), Walt Disney (16), Netflix (13), Annapurna Pictures (9), Warner Bros (8). Amazon Studios repart avec 3 nominations

Signalons, même si ce n'est pas une surprise, la nomination d'un Marvel, Black Panther, pour la première fois dans la catégorie meilleur film, en plus de six autres citations (là aussi un record dans le genre). Trois des cinq réalisateurs nommés sont étrangers (ce qui évince Bradley Cooper comme Ryan Coogler). Mais pour Spike Lee, c'est aussi sa première nomination dans les deux catégories reines (film, réalisateur)! Avec BlacKkKlansman, au total six fois nommé, il devient le 6e cinéaste afro-américain à être distingué dans la catégorie réalisateur, qui ne compte cette année aucune réalisatrice. Cannes (avec 3 films, dont la Palme d'or) et Venise (avec 2 films, dont le Lion d'or) se disputent l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

A Star is Born et Vice remportent 8 nominations chacun. Glenn Close capte sa 7e nomination, et enfin une victoire?

Des snobés

Parmi les surprises, notons les absences de Thimothee Chalamet (Beautiful Boy) et Ethan Hawke (First Reformed, pourtant nommés partout depuis 3 mois,, des actrices de films de genre (Emily Blunt et Toni Collette), mais aussi de Michael B. Jordan, Margot Robbie, Saoirse Ronan, John David Washington, Claire Foy et Nicole Kidman, de cinéastes comme Barry Jenkins et Peter Farrelly, de films attendus (mais surestimés) comme Crazy Rich Asians ou La mule (Eastwood est complètement snobé). Leave no trace ne marque pas plus de points malgré les faveurs des critiques, tout comme le documentaire à succès Won't you be my Neighbor?. First man fait aussi partie des perdants tout comme Burning évincé des films en langue étrangère comme des catégories d'interprétation.

Au moins la diversité et reine, du film en costumes au blockbuster de super-héros, du remake musical au biopic musical, de fresques sociales en noir et blanc ou en couleurs pops, du drame politique à la comédie dramatique humaniste. La liste révèle une variété de styles mais aussi de cultures (il suffit de voir les multiples nominations de Cold War, Roma, La favorite, Never Look Away ou celles dans les catégories courts métrages). C'est d'ailleurs la leçon à retenir: les films qui ont triomphé à Cannes et Venise jouent à égalité avec les productions américaines, prenant même des nominations dans des catégories reines, rendant ces Oscars plus cosmopolites que jamais.

On connaîtra les gagnants le 24 février.

Voici la liste complète des nominations:

Meilleur film
Black Panther
BlacKkKlansman
Bohemian Rhapsody
La favorite
Green Book
Roma
A Star Is Born
Vice

Meilleur réalisateur
Spike Lee, BlacKkKlansman
Pawel Pawlikowski, Cold War
Yorgos Lanthimos, La favorite
Alfonso Cuarón, Roma
Adam McKay, Vice

Meilleur acteur
Christian Bale, Vice
Bradley Cooper, A Star Is Born
Willem Dafoe, At Eternity’s Gate
Rami Malek, Bohemian Rhapsody
Viggo Mortensen, Green Book

Meilleure actrice
Yalitza Aparicio, Roma
Glenn Close, The Wife
Olivia Colman, La Favorite
Lady Gaga, A Star Is Born
Melissa McCarthy, Can You Ever Forgive Me?

Meilleur acteur dans un second rôle
Mahershala Ali, Green Book
Adam Driver, BlacKkKlansman
Sam Elliott, A Star Is Born
Richard E. Grant, Can You Ever Forgive Me?
Sam Rockwell, Vice

Meilleure actrice dans un second rôle
Amy Adams, Vice
Marina de Tavira, Roma
Regina King, Si Beale Street pouvait parler
Emma Stone, La favorite
Rachel Weisz, La favorite

Meilleur scénario original
La Favorite ; First Reformed ; Green Book ; Roma ; Vice

Meilleur scénario adapté
The Ballad of Buster Scruggs ; BlacKkKlansman ; Can You Ever Forgive Me? ; If Beale Street Could Talk ; A Star Is Born

Meilleurs décors (et direction artistique)
Black Panther ; First Man ; La favorite ; Le retour de Mary Poppins ; Roma

Meilleurs costumes
Ballad of Buster Scruggs ; Black Panther : La Favorite : Le retour de Mary Poppins ; Mary, reine d'Ecosse

Meilleurs maquillages et coiffures
Border ; Mary, reine d'Ecosse ; Vice

Meilleure photographie
Cold War ; La favorite ; Never Look Away ; Roma ; A Star is born

Meilleur montage
BlacKkKlansman ; Bohemian Rhapsody ; Green Book ; La Favorite ; Vice

Meilleur montage son
Black änther ; Bohemian Rhapsody ; First Man ; Sans un bruit ; Roma

Meilleur mixage de son
Black Panther ; Bohemian Rhapsody ; First Man ; Roma ; A Star is Born

Meilleurs effets visuels
Avengers: Infinity War ; Christopher Robin ; First Man ; Ready Player One ; Solo: A Star Wars Story

Meilleure chanson originale
“All The Stars”(Black Panther), Kendrick Lamar, SZA
“I’ll Fight” (RBG), Diane Warren, Jennifer Hudson
“The Place Where Lost Things Go” (Le retour de Mary Poppins), Marc Shaiman, Scott Wittman
“Shallow” (A Star Is Born), Lady Gaga, Mark Ronson, Anthony Rossomando, Andrew Wyatt et Benjamin Rice
“When A Cowboy Trades His Spurs For Wings” (The Ballad of Buster Scruggs), Willie Watson, Tim Blake Nelson

Meilleure musique de film
Black Panther ; BlacKkKlansman ;L'île aux chiens ; Si Beale Street pouvait parler ; Le retour de Mary Poppins

Meilleur film en langue étrangère
Capharnaüm (Liban)
Cold War (Pologne)
Never Look Away (Allemagne)
Roma (Mexique)
Une affaire de famille (Japon)

Meilleur film d’animation
Les indéstructibles 2 ; L'île aux chiens ; Mirai ; Ralph 2.0 ; Spider-Man: Into the Spider-Verse

Meilleur film documentaire
Free Solo ; Hale County This Morning, This Evening ; Minding the Gap ; Of Fathers and Sons ; RBG

Meilleur court-métrage de fiction
Detainment ; Fauve ; Marguerite ; Mother ; Skin

Meilleur court-métrage d’animation
Animal Behaviour ; Bao ; Late Afternoon ; One Small Step ; Weekends

Meilleur court-métrage documentaire
Black Sheep ; End Game ; Lifeboat ; A Night at the Garden ; Period. End of Sentence

Oscars d’honneur

BAFTA 2019: La favorite évidemment favorite

Posté par vincy, le 9 janvier 2019

La Favorite, film de Yorgos Lanthimos deux fois primé à Venise (Grand prix du jury et prix d'interprétation féminine) a récolté 12 nominations aux British Academy of Film and Television Art's Awards (BAFTA), qui avaient révélé il y a quelques jours la liste de ses espoirs nommés.

Derrière, First Man, Roma, A Star is born récoltent 7 nominations chacun, devançant les 6 citations de Vice, les 5 de BlacKkKlansman, et les 4 de Green Book et Cold War.

On aurait pu croire que Bohemian Rhapsody et You Were Never Really here soient plus présents dans la liste. Mais, hormis La Favorite, on constate bien qu'aucun des films n'est britannique, affaiblissant chaque année cette cérémonie colonisée par les studios américains.

Notons quand même que les films sélectionnés à Cannes et Venise surclassent les autres: preuve que les deux grands festivals continuent de dominer le monde du cinéma art et essai malgré les productions hollywoodiennes.

Les lauréats seront dévoilés le 10 février.

Principales nominations:

Film: BlacKkKlansman ; La favorite ; Green Book ; Roma ; A Star is born

Film britannique: Beast ; Bohemian Rhapsody ; La favorite ; McQueen ; Stan & Ollie ; You Were Never Really Here

Film étranger: Capharnaüm ; Cold War ; Dogman ; Roma ; Une affaire de famille

Documentaire: Free Solo ; McQueen ; RBG ; They Shall not grow old ; Three identical Strangers

Film d'animation: Les indestructibles 2 ; L'île aux chiens ; Spider-Man:New Generation

Réalisateur: Spike Lee (BlacKkKlansman) ; Pawel Pawlikowski (Cold War) ; Yorgos Lanthimos (La favorite) ; Alfonso Cuaron (Roma) ; Bradley Cooper (A Star is born)

Actrice: Glenn Close (The Wife) ; Lady Gaga (A Star is born) ; Melissa McCarthy (Can you ever forgive me?) ; Olivia Colman (La favorite) ; Viola Davis (Les veuves)

Acteur: Bradley Cooper (A Star is born) ; Christian Bale (Vice) ; Rami Malek (Bohemian Rhapsody) ; Steve Coogan (Stan & Ollie) ; Viggo Mortensen (Green Book)

Second-rôle féminin: Amy Adams (Vice) ; Claire Foy (First Man) ; Emma Stone (La favorite) ; Margot Robbie (Marie, reine d'Ecosse) ; Rachel Weisz (La favorite)

Second-rôle masculin: Adam Driver (BlacKkKlansman) : Mahershala Ali (Green Book) ; Richard E. Grant (Can You Ever forgive me?) : Sam Rockwell (Vice)  Timothy Chalamet (Beautiful Boy)