Cannes 2019: Ciro Guerra (Les oiseaux de passage) présidera le jury de la Semaine de la Critique

Posté par vincy, le 9 avril 2019

Le réalisateur colombien Ciro Guerra a été choisi comme président du jury de la 58e Semaine de la Critique. Auteur de quatre courts métrages et quatre longs métrages, le réalisateur a offert une nouvelle vision de son pays et s'est fait remarqué auprès des critiques comme des festivals. Après son premier films La sombra del caminante (L'Ombre de Bogota), Ciro Guerra est sélectionné au Certain Regard du Festival de Cannes en 2009 avec son deuxième film Los viajes del viento (Les Voyages du vent). Mais c'est son troisième long métrage El abrazo de la serpiente (L'Étreinte du serpent), prix du cinéma art et essai à la Quinzaine des réalisateurs et premier film colombien nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère qui marque les esprits. L'an dernier, Pajaros de verano (Les Oiseaux de passage), est présenté en Ouverture la Quinzaine des Réalisateurs 2018. Il sort demain dans les salles françaises. On devrait le revoir bientôt (à Cannes? à Venise?) avec son nouveau film, Waiting for the Barbarians, adapté du roman de J.M Coetzee, avec Johnny Depp, Mark Rylance et Robert Pattinson.

Ciro Guerra sera entouré de l'actrice Amira Casar, de la productrice Marianne Slot, de la journaliste et critique de cinéma Djia Mambu et du scénariste et réalisateur italien Jonas Carpignano.

La Semaine de la Critique se tiendra à Cannes du 15 au 23 mai. La sélection sera dévoilée, en ligne, le 22 avril.

Late Blues pour Seymour Cassel (1935-2019)

Posté par vincy, le 9 avril 2019

De John Cassavetes à Wes Anderson, Seymour Cassel aura traversé 60 ans de cinéma. L'acteur, né dans la populaire Detroit en 1935, s'est éteint dans la glamour Los Angeles hier.

Fils d'une chanteuse et d'un propriétaire de boîte de nuit, Seymour Cassel est né une deuxième fois en rencontrant John Cassavetes à la fin des années 1950. Il rentre alors dans un clan, apparaissant dans le premier film du cinéaste, Shadows, tout en s'associant à la production. Dux ans plus tard, il est nommé à l'Oscar du meilleur second-rôle dans l'un des grands films de son ami, Faces. Ensemble, ils tournent Too Late Blues, Minnie and Moskowitz, The Killing of a Chinese Bookie, Opening Night, Love Streams.

Mais l'acteur est aussi régulièrement choisi par Don Siegel (The Killers, The Hanged Man, Coogan's Bluff), tout comme il apparaît chez quelques films mineurs de grands cinéastes tels The Last Tycoon d'Elia Kazan, Valentino de Ken Russell, Convoy de Sam Peckinpah. A la mort de Cassavetes, Seymour Cassel, qui n'aura jamais trouvé d'autres grands rôles et d'autres grands films, se perd dans de multiples films oubliables. De temps en temps, il brille dans un second-rôle (Tin Men de Barry Levinson, Colors de Dennis Hopper, Dick Tracy de Warren Beatty, Proposition indécente d'Adrian Lyne).

Il faut attendre 1998 pour qu'il renaisse. Grâce à Wes Anderson. D'un artisan à l'autre. Le cinéaste l'embauche pour son film Rushmore, qui pose toutes les fondations de son cinéma. Ils se retrouvent pour The Royal Tenenbaums et The Life Aquatic with Steve Zissou.

Si sa filmographie est très inégale, il avait ce talent de faire exister un rôle par son seul charisme. Soutien fervent du cinéma américain indépendant, donnant de sa personne pour des premiers films d'inconnus, passant faire une tête dans une comédie, un film de prison, un polar ou un western, pour toucher un cachet, Seymour Cassel a quand même trouvé son plus beau personnage dans In the Soup d'Alexandre Rockwell (1992), aux côtés de Steve Buscemi. Il y incarne un petit mafioso occasionnel, qui achète un scénario de 500 pages à un jeune metteur en scène dans la misère.