Late Blues pour Seymour Cassel (1935-2019)

Posté par vincy, le 9 avril 2019

De John Cassavetes à Wes Anderson, Seymour Cassel aura traversé 60 ans de cinéma. L'acteur, né dans la populaire Detroit en 1935, s'est éteint dans la glamour Los Angeles hier.

Fils d'une chanteuse et d'un propriétaire de boîte de nuit, Seymour Cassel est né une deuxième fois en rencontrant John Cassavetes à la fin des années 1950. Il rentre alors dans un clan, apparaissant dans le premier film du cinéaste, Shadows, tout en s'associant à la production. Dux ans plus tard, il est nommé à l'Oscar du meilleur second-rôle dans l'un des grands films de son ami, Faces. Ensemble, ils tournent Too Late Blues, Minnie and Moskowitz, The Killing of a Chinese Bookie, Opening Night, Love Streams.

Mais l'acteur est aussi régulièrement choisi par Don Siegel (The Killers, The Hanged Man, Coogan's Bluff), tout comme il apparaît chez quelques films mineurs de grands cinéastes tels The Last Tycoon d'Elia Kazan, Valentino de Ken Russell, Convoy de Sam Peckinpah. A la mort de Cassavetes, Seymour Cassel, qui n'aura jamais trouvé d'autres grands rôles et d'autres grands films, se perd dans de multiples films oubliables. De temps en temps, il brille dans un second-rôle (Tin Men de Barry Levinson, Colors de Dennis Hopper, Dick Tracy de Warren Beatty, Proposition indécente d'Adrian Lyne).

Il faut attendre 1998 pour qu'il renaisse. Grâce à Wes Anderson. D'un artisan à l'autre. Le cinéaste l'embauche pour son film Rushmore, qui pose toutes les fondations de son cinéma. Ils se retrouvent pour The Royal Tenenbaums et The Life Aquatic with Steve Zissou.

Si sa filmographie est très inégale, il avait ce talent de faire exister un rôle par son seul charisme. Soutien fervent du cinéma américain indépendant, donnant de sa personne pour des premiers films d'inconnus, passant faire une tête dans une comédie, un film de prison, un polar ou un western, pour toucher un cachet, Seymour Cassel a quand même trouvé son plus beau personnage dans In the Soup d'Alexandre Rockwell (1992), aux côtés de Steve Buscemi. Il y incarne un petit mafioso occasionnel, qui achète un scénario de 500 pages à un jeune metteur en scène dans la misère.

Les prix Henri Langlois récompensent Pasolini, Lellouche et Corsini

Posté par vincy, le 24 janvier 2019

Le Palmarès des Prix Henri Langlois 2019 a été dévoilé le mardi 22 janvier à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine.

Le Grand prix a été décerné à Théorème de Pier Paolo Pasolini. Cette adaptation du roman éponyme du réalisateur, critique de la bourgeoisie Italienne, avait fait scandale à sa sortie en 1968. Le film avait été récompensé à Venise avec un prix d'interprétation féminine pour Laura Betti. Lors de cette Mostra, le Bureau du cinéma catholique avait distingué le film avant de devoir retirer son prix à cause des critiques du pape Paul VI. Le film fut confisqué par la police et le cinéaste accusé d'obscénités, avant d'être acquitté.

Les autres prix ont récompensé Faces de John Cassavetes (interprétation), "pour l’interprétation globale et mythique de chacun des acteurs", If... de Lindsay Anderson (musique), Palme d'or, avec la Bande Originale composée par Marc Wilkinson et Il Etait une Fois dans l’Ouest de Sergio Leone (prix du public).

Le prix les regards d'Henri a distingué Un Amour Impossible de Catherine Corsini, qui a récolté hier trois nominations aux César. Dans la catégorie film étranger, c'est L'Île aux chiens de Wes Anderson qui a remporté ce prix, tandis que la série primée est Hippocrate de Thomas Lilti. Enfin le prix du long métrage comédien/réalisateur a fait triompher Le grand bain de Gilles Lellouche.

Plusieurs autres prix ont été remis lors de la soirée: le Prix d'honneur Henri Langlois au Festival International du Film de Venise, en présence d'à Alberto Barbera, directeur de la Mostra, à l’occasion de son 75ème anniversaire.

La mention jeune festival a été légitimement donnée au Festival des Arcs pour le 10e anniversaire du festival du cinéma européen.

Enfin une mention spéciale a été attribuée à Mon Tissu Préféré de Gaya Jiji.

Les prix Henri Langlois, récompensent des techniciens, comédiens, réalisateurs, fondations et cinémathèques remarquées, aux quatre coins du monde, pour leur contribution à la connaissance et à la transmission du patrimoine cinématographique.

Poitiers Film Festival: la leçon de cinéma de Pierre Schoeller (L’exercice de l’Etat)

Posté par cynthia, le 5 décembre 2015

pierre schoeller poitiers film festival

César du meilleur scénario pour L'exercice de l'État en 2012, le scénariste et réalisateur Pierre Schoeller a honoré l'Auditorium du Poitiers Film Festival de sa présence pour une leçon de cinéma.

"L'écran est une surface où on y met des images...tel un peintre sur sa toile." Le réalisateur nous offre en hors-d'œuvre l'introduction du film Persona de Ingmar Bergman. Et quoi de plus fort que ce film pour nous transporter dans un autre monde et ainsi rentrer dans le vif du sujet: le cinéma, un monde à part et si plaisant! Comme Pierre Schoeller l'explique, avec Persona nous sommes "proches de l'onirisme, proches d'un médium", ce film lui a montré à quel point "un début pouvait être crucial pour un film." Le réalisateur montre son envie de voir autant de liberté dans le cinéma actuel et que toute personne devrait avoir cette liberté afin de faire un film. Passionné par le film de Bergman, il nous propose un extrait d'un film qui s'en est inspiré, Le sourire de ma mère de Marco Bellocchio où les messages subliminaux se reflètent dans le scénario de ce film Italien.

"Les cinéastes sont là et ce sont eux qui nous construisent en tant que spectateurs et cinéastes!" Le réalisateur a donc été construit par les autres, les génies du septième art d'antan. Quoi de plus logique donc de nous présenter un extrait du sublime et déstabilisant Opening Night de John Cassavetes. Une fan écrasée par le chauffeur de son actrice favorite... une belle mort? Plutôt un tourment pour la sublime Gena Rowlands.

Mais où voulait en venir Pierre Schoeller avec ses extraits? Bien évidemment à nous expliquer comment il a attrapé le virus du cinéma et surtout comment il en a fait son métier! Ainsi la scène d'introduction du film L'Exercice de l'État lui a été inspiré par Bergman mais aussi par les films japonais (Les hommes en noir) dont il est fan.

Et c'est là que la magie a réellement commencé... Pierre Schoeller nous a confié ses secrets de fabrication au point qu'on a eu envie de faire un film! Afin de briser un peu le mythe du crocodile, il faut savoir que ses grognements étaient ceux d'un furet et non d'un vrai crocodile. Par contre, on ne sait pas si Olivier Gourmet a réellement été au garde-à-vous en dessous de la ceinture... on n'a pas osé demandé. "Il faut beaucoup de chance pour faire un film!" avoue le cinéaste au public en guise d'introduction à son explication de la scène de l'accident. Si elle est spectaculaire à ce point dans L'Exercice de l'État, c'est que le réalisateur a regardé de nombreuses vidéos d'accident avant de réaliser celle-ci. Une équipe de cascadeurs a dû faire le reste, non pas sans difficultés. Qu'est-ce que vous avez imaginé? C'est très difficile de faire tourner une voiture plusieurs fois. Alors que dans le scénario plusieurs tonneaux étaient prévus, en réalité ils n'ont réussi à en faire que deux... la magie du son s'est chargée du reste et à créer l'illusion d'un accident de dingue!

Parabole pour une définition du cinéma: douce et exaltante tromperie qu'on adore aimer à l'infini.

Clap de fin pour Menahem Golan (1929-2014)

Posté par vincy, le 9 août 2014

menahem golan locarno 2010

Menahem Golan est mort le 8 août à Jaffa, près de Tel Aviv en Israël, à l'âge de 85 ans. Producteur légendaire, mais aussi réalisateur, scénariste et un peu acteur, il était l'un des derniers nababs d'Hollywood, caractère épouvantable inclus, avec sa société Cannon Films, même s'il avait quitté les Etats-Unis depuis des années pour revenir dans son pays de naissance.

Avec son cousin Yoram Globus, qui tenait les finances, il a été l'instigateur d'un certain cinéma de genre, avec des acteurs bodybuildés, des armes à foison et des réalisations approximatives mais efficaces. Un cinéma typique des années Reagan, où la puissance de l'Amérique était glorifiée à travers des stars comme Sylvester Stallone, Chuck Norris, Dolph Lundgren, Jean-Claude Van Damme, qu'il révèle, ou Charles Bronson. Mais pas seulement.

Cannon Films, créée en 1979, était une société à l'image de son fondateur : schizophrène. Au Festival de Cannes, les magazines professionnels étaient envahis de ses publicités pour des films d'auteur et des films d'action, promus au même niveau, de la même manière. Des films low-cost aux allures de blockbusters et des grands noms du cinéma qui trouvaient là du cash pour des films ambitieux.

Mais le modèle économique devenait fragile, à trop jouer la surenchère : en surpayant ses stars, en dépensant de l'argent pour insuffler davantage d'adrénaline à l'écran, les budgets explosaient, sans que la qualité ne suivent forcément. Cannon Films crashe logiquement à la fin des années 80 et conduira Golan, après deux autres grosses faillites, à retourner en Israël pour produire, entre autres, des comédies musicales et des films qu'il réalisait, dans l'indifférence critique et publique.

Roger Corman

C'est en Israël que tout avait aussi commencé pour lui avec sa première société, Noah Films. Il avait d'ailleurs produit Sallah Shabati, nominé aux Oscars et primé aux Golden Globes en 1964, et d'autres films qui ont connu des succès critique à l'étranger (notamment en 1976, Lemon Popsicle). En 1979, il produit et réalise son meilleur film, Opération Thunderbolt, qui retrace le raid des commandos de Tsahal sur l'aéroport ougandais où un commando palestinien retenait des civils en otage.

Quand Globus l'a rejoint, Golan a opéré un virage du film d'auteur vers le film de genre, tout en conservant parfois l'envie de produire des films d'art et d'essai.

En travaillant aux côtés de Roger Corman, à son arrivée aux Etats-Unis, il a adopté le mode de fonctionnement de son mentor : des films produits rapidement, avec des budgets faibles et des histoires simples. N'hésitant pas tout au long de sa carrière à faire des coups, pour opportunément gagner beaucoup d'argent. Il signait ainsi des contrats pharamineux et se retrouvait souvent dans des imbroglios judiciaires polémiques.

De Cassavetes à Godard, de Tobe Hooper à Meryl Streep

Cela ne l'empêche pas de produire de grands cinéastes : John Cassavetes en 1984 avec Love streams, alors que le réalisateur était snobé par Hollywood, Andreï Konchalovsky avec Maria's Lovers puis Runaway Train et Le Bayou, Robert Altman avec Fool For Love, Jean-Luc Godard et son King Lear, Franco Zeffirelli et son Othello, Barbet Schroeder avec Barfly... Mais à vouloir trop être présent sur les tournages et dans les salles de montage, Golan se fâche à chaque fois avec eux.

A son actif, on retiendra une version médiocre de L'Amant de lady Chatterley, des Ninjas, un Bolero très érotique, des tas de films de guerre (Portés disparus, The Delta Force, Cobra) et de flics (Le justicier de minuit, Un justicier dans la ville II, Le Justicier de New York), de l'aventure et de l'action de série B (Allan Quatermain et les Mines du roi Salomon, Over the Top), des Tobe Hooper (L'invasion vient de Mars, Massacre à la tronçonneuse 2) et un Romero (La nuit des morts vivants), un Ovni écolo-musical (Powaqqatsi), des adaptations (Captain America, Hansel et Gretel, Le fantôme de l'opéra), des films mythologiques (Hercule, Aladin, Sinbad) et même un film avec Meryl Streep (Un cri dans la nuit).

Le culte après la déchéance

Depuis Final Combat en 2003, dernier film exploité à l'étranger, il réalisait des films en Israël, à l'écart du monde. Hollywood l'avait oublié. On ne retenait souvent que les scandales financiers ou judiciaires qui avaient pollué sa carrière. En 2010, le Festival de Locarno lui décernait le Prix Raimondo Rezzonico, honorant un producteur et la prestigieuse Film Society of Lincoln Center lui rendait hommage à travers une rétrospective, “The Cannon Films Canon."

En mai dernier au Festival de Cannes, le documentaire The Go-Go Boy, retraçant la carrière de Golan et Globus était présenté hors-compétition, en présence du producteur, qui savourait son triomphe. Il était devenu culte. Un autre documentaire Electric Boogaloo : The Wild, Untold Story of Cannon Films sera à l'affiche du Festival de Toronto en septembre.

Ben Gazzara (1930-2012) : Closing Night

Posté par vincy, le 4 février 2012

Ben Gazzara est décédé vendredi à 81 ans d'un cancer du pancréas. L'acteur, formé à l'Actor's Studio, avait été révélé en 1956 sur les planches de Broadway dans une mise en scène d'Elia Kazan (La chatte sur un toit brûlant), avant de percer au cinéma face à James Stewart dans Autopsie d'un meurtre (1959) d'Otto Preminger. Dans les années 60, il fut la vedette d'une série télévisée à succès, "Run for your life". Ce sont surtout le théâtre (il joua une dernière fois en en 2006 dans Awake and Sing!) et la télévision qui lui rapportèrent ses nominations dans les différentes cérémonies annuelles : le cinéma l'a souvent snobé.

l'une des raisons est d'avoir construit sa carrière très librement. Notamment en tournant avec Cassavetes dans les années 70. Il était connu pour faire parti de la bande de John Cassavetes, avec Gena Rowlands et Peter Falk (Gazzara a réalisé aussi dans des épisodes de "Columbo"). Acteur fétiche du cinéaste, il avait tourné pour lui Husbands, Capone, Meurtre d'un bookmaker chinois et Opening Night. Lui même s'était mis derrière la caméra pour Beyond the Ocean, en 1990.

Il tourna dans une centaine de film, parmi lesquels Le village des damnés, Jack le Magnifique de Peter Bogdanovich, The Big Lebowski des Frères Coen, Happiness de Todd Solondz, Summer of Sam de Spike Lee, Buffalo '66 de Vincent Gallo,  le remake de L'affaire Thomas Crown de John McTiernan, Dogville de Lars Von Trier, ... Ben Gazzara, par ses origines siciliennes, fut aussi souvent enrôlé dans des films italiens. Son ultime rôle fut dans le film de Samuel Benchetrit, Chez Gino, sorti l'an dernier.

Le Festival de San Sebastien lui avait décerné un prix d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 2005.

Peter Falk rejoint les anges (1927-2011)

Posté par vincy, le 24 juin 2011

L'acteur Peter Falk, connu mondialement pour son personnage cathodique de l'inspecteur Columbo, est mort aujourd'hui. Grand ami de John Cassavetes, dont il fut l'acteur (dans quatre de ses films) et le producteur, il a tourné pour Nicholas Ray, Frank Capra, Blake Edwards (en sous-fifre de Jack Lemmon dans La grande course autour du monde), Sydney Pollack... Il fut deux fois nommé aux Oscars pour le meilleur second rôle masculin : Milliardaire d'un jour (de Capra) et Crime, société anonyme (Murder Inc, de Burt Balaban et Stuart Rosenberg).

Peter Falk a longtemps souffert de son imperméable de flic qui lui a rapporté une fortune. Cela ne l'a pas empêché de jouer chez William Friedkin, Robert Aldrich, Rob Reiner, Walter Hill. Il a touché à tous les genres, du burlesque au polar. C'est évidemment dans Les ailes du désir de Wim Wenders qu'il fut le plus éblouissant. C'est cette oeuvre en noir et blanc qui nous a montrés à quel point le cinéma était passé à côté de son talent. 35 ans de Colombo (1968-2003) auront eu raison de lui.

Borgne, atteint de démence et d'alzheimer (mis sous curatelle), il avait aussi écrit un livre de souvenirs, Juste une dernière chose… (Michel Lafon), il évoque surtout sa grande passion pour la scène théâtrale et son métier de comédien.

Nikos Papatakis rejoint les abysses (1918-2010)

Posté par vincy, le 23 décembre 2010

Né en Éthiopie, décédé à Paris, le réalisateur-producteur-scénariste d'origine grecque Nikos (ou Nico) Papatakis s'est éteint le 17 décembre dernier. Provocateur, engagé, intellectuel, sa vie fut presque passionnante que sa filmographie. "Ennemi du pouvoir et défenseur des humiliés" comme l'écrit Il Manifesto.

Il fut soldat dans la Corne de l'Afrique, avant de devoir s'exilé au Liban puis en Grèce avant de s'installer à Paris en...1939. L'époque est sombre mais il y fréquente les meilleurs : Jean-Paul Sartre, André Breton, Jacques Prévert, Robert Desnos, Jean Vilar et se lie d'amitié avec le sulfureux Jean Genet, prince de la perversion et de la subversion. Ironiquement, ces deux destins se sont croisés de bout en bout. Papatakis est mort, à deux jours près, cent ans après la naissance de son ami Genet.

En 1947, il créé le cabaret La Rose Rouge, à Saint-Germain-des-Prés. Il en a presque inventé l'esprit jazz-intello-chansonnier qui a fait la réputation du quartier. Il fait éclore Juliette Gréco et lance les Frères Jacques. En 1951, il épouse la jeune Anouk Aimée, bien avant Un homme et une femme. Il sortira plus tard avec un mannequin allemand, Nico, égérie d'Andy Wahrol et du Velvet Underground, une actrice grecque Olga Karlatos.

Mais c'est le cinéma qui le happe. C'est le début d'une histoire maudite entre lui et le 7e art.

Pour commencer, il produit un court métrage de Genet, Un chant d'amour, dont la photo est signée Jean Cocteau. La censure empêchera de le voir avant 1975. En 1959, il rencontre John Cassavetes, qui manque d'argent pour finir Shadows. Papatakis trouve les financements nécessaires et de vient coproducteur. Il se met alors à vouloir se lancer dans la réalisation. En 1963, il adapte la pièce culte de Genet, Les bonnes, d'après le fait divers des Soeurs Papin. Le film, intitulé Les abysses, est présenté à Cannes où il fait scandale.

Jamais assagi, il se lance en 1968 dans Les Pâtres du désordre, film qui dénonce le régime dictatorial des Colonels grecs. Il sort en plein mai 1968 ce qui le conduit au fiasco.

Il revient en 1975 avec Gloria Mundi, qui évoque la torture en Algérie. Mais un attentat à la bombe dans un cinéma parisien le retire immédiatement de l'affiche. Sa version retouchée, en 2005, rencontrera un joli succès en Grèce.

En 1986, il présente La photo à la Quinzaine des réalisateurs et en 1991, il boucle la boucle avec un portrait de Jean genet, interprété par Michel Piccoli dans Les Equilibristes. Présenté à Venise, le film est conspué par les admirateurs de l'écrivain.

En 2003, il publie ses mémoires, Tous les désespoirs sont permis (Fayard).

Il a voué sa vie à la passion et à la marginalité, à l'existentialisme et à l'amour. "L'idée communément admise est que l'amour, c'est formidable. C'est totalement faux : c'est terrible l'amour, il faut être extrêmement costaud pour pouvoir vivre ça!", s'exclame en 2005 le cinéaste. Il aura bien résisté.