Cannes 2019 : Intermezzo, la suite de Mektoub My Love d’Abdellatif Kechiche entre en compétition

Posté par wyzman, le 26 avril 2019

Selon les informations de nos confrères de RTL, Abdellatif Kechiche serait de nouveau en compétition, 6 ans après le prix FIPRESCI et la Palme d'or remis à La vie d'Adèle.

Une sélection attendue

Voilà plusieurs heures que la rumeur circule. En sera-t-t-il ? N'en sera-t-il pas ? A en croire Satellifax, Intermezzo a bel et bien été proposé au comité de sélection du Festival qui l'a visionné pas plus tard que ce mardi. Si aucune annonce officielle n'a encore été faite (le premier montage de 4 heures pourrait poser problème), cela ne saurait tarder.

Distribué par Pathé, Intermezzo est la suite de Mektoub, My Love: Canto Uno, le film d'Abdellatif Kechiche sorti le 21 mars 2018 et qui, pour rappel, est une adaptation libre du roman La Blessure, la vraie de François Bégaudeau. Si les cadres spatio-temporel et socio-culturel ont été modifiés, le film a ravi le public et la presse. Loin d'être un succès commercial à l'inverse de La vie d'Adèle, Mektoub, My Love: Canto Uno a entamé sa carrière en sélection officielle à la Mostra de Venise 2017 où il a malheureusement été éclipsé par La Forme de l'eau de Guillermo del Tero, Foxtrot de Samuel Maoz et Three Billboards de Martin McDonagh.

Ce faisant, Abdellatif Kechiche retrouvera Arnaud Desplechin (Roubaix, une lumière), Ladj Ly (Les Misérables), Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu) et Justine Triet (Sybil) parmi les Français déjà en compétition.

Cannes 2019: Luis Bunuel, Lina Wertmüller, Milos Forman, Easy Rider, Shining et La Cité de la peur à Cannes Classics

Posté par vincy, le 26 avril 2019

Le programme de Cannes Classics est riche et éclectique avec en vedette les 25 ans de La Cité de la peur, Shining présenté par Alfonso Cuarón en séance de minuit, les 50 ans d’Easy Rider en compagnie de Peter Fonda, Luis Buñuel à l’honneur en trois films, un hommage à la première réalisatrice nommée aux Oscars, Lina Wertmüller, le Grand Prix de 1951 Miracle à Milan de Vittorio De Sica, un ultime salut à Milos Forman et le premier film d’animation en couleur du cinéma japonais!

A l'honneur

Easy Rider (1969, 1h35, États-Unis) de Dennis Hopper

The Shining (Shining) de Stanley Kubrick (1980, 2h26, Royaume-Uni / États-Unis)

La Cité de la peur, une comédie familiale (1994, 1h39, France) d’Alain Berbérian

Los Olvidados (The Young and the Damned) (1950, 1h20, Mexique) de Luis Buñuel

Nazarín (1958, 1h34, Mexique) de Luis Buñuel

L’Âge d’or (The Golden Age) (1930, 1h, France) de Luis Buñuel

Pasqualino Settebellezze (Pasqualino / Seven Beauties) (1975, 1h56, Italie) de Lina Wertmüller

Miracolo a Milano (Miracle à Milan / Miracle in Milan) (1951, 1h40, Italie) de Vittorio De Sica

Lásky jedné plavovlásky (Les Amours d’une blonde / Loves of a Blonde) (1965, 1h21, République tchèque) de Milos Forman

Forman vs. Forman (République tchèque / France, 1h17) de Helena Trestikova et Jakub Hejna

Films restaurés

Toni de Jean Renoir (1934, 1h22, France)

Le Ciel est à vous (1943, 1h45, France) de Jean Grémillon

Moulin Rouge (1952, 1h59, Royaume-Uni) de John Huston

Kanal (Ils aimaient la vie / They Loved Life) (1957, 1h34, Pologne) d’Andrzej Wajda

Hu shi ri ji (Diary of a Nurse) (1957, 1h37, Chine) de Tao Jin

Hakujaden (Le Serpent blanc / The White Snake Enchantress) (1958, 1h18, Japon) de Taiji Yabushita (pour les 100 ans de l'animation japonaise)

125 Rue Montmartre (1959, 1h25, France) de Gilles Grangier

A tanú (Le Témoin / The Witness) (1969, 1h52, Hongrie) de Péter Bacsó

Tetri karavani (La Caravane blanche / The White Caravan) (1964, 1h37, Géorgie) d’Eldar Shengelaia et Tamaz Meliava

Plogoff, des pierres contre des fusils de Nicole Le Garrec (1980, 1h48, France)

Caméra d’Afrique (20 ans de cinéma africain / ) (20 Years of African Cinema) de Férid Boughedir (1983, 1h38, Tunisie / France)

Dao ma zei (The Horse Thief / Le Voleur de chevaux) (1986, 1h28, Chine) de Tian Zhuangzhuang et Peicheng Pan

The Doors (Les Doors) (1991, 2h20, États-Unis) d’Oliver Stone

Documentaires

Making Waves: The Art of Cinematic Sound (Etats-Unis, 1h34) de Midge Costin

Les Silences de Johnny (55mn, France) de Pierre-William Glenn

La Passione di Anna Magnani (1h, Italie / France) d’Enrico Cerasuolo

Cinecittà - I mestieri del cinema Bernardo Bertolucci (Italie, 55mn) de Mario Sesti

Marvel Cinematic Universe: les 6 films qui ont compté

Posté par redaction, le 26 avril 2019

692000 entrées en France en une journée d'exploitation (soit le 9e meilleur démarrage historique). 169M$, dont 107M$ en Chine, pour le box office international de mercredi, avant-même sa sortie en France. Et une prévision de 800M$ pour ce week-end au niveau mondial. Avengers: Endgame écrase tout et concentre à l'excès la fréquentation des cinémas. Entre western moderne et péplums comics, on pourra toujours s'étonner du succès du Marvel Cinematic Universe, en 22 films et un peu plus de dix ans, surtout avec des intrigues assez similaires (l'épilogue est souvent identique même) et des personnages qui ne froissent personne (au mieux une romance contrariée ou un passé producteur de névroses). Le génie du producteur Kevin Faige a sans doute été de mêler les "stand-alone" des super-héros (souvent des trilogies) à la saga Avengers (une tétralogie en guise de pilier fondateur).

Ce mix de spin-offs, de sequels et de saga forment une énorme franchise de 22 films tous reliés entre eux (18,6 milliards de $ cumulés de recettes) depuis 11 ans. Un plan quasiment communiste par phases (on est à la fin de la troisième) qui se dessine comme une arborescence où chaque ramification s'étend à sa manière. C'est l'ordre chronologique des sorties des films qui comptent, du premier Iron Man jusqu'au dernier Avengers. Cette franchise-série pouvait ainsi ajouter des super-héros  à chaque épisode d'Avengers, dont les quatre films se seront étalés sur dix ans, alors que le spectateur pouvait se gaver de deux à trois films de super-héros par an. Ce gigantesque crossover permanent reposait sur un pari: la fidélité des fans (et un marketing déjà bien établi par l'industrie des comics depuis 60 ans). Une nouvelle ère s'achève. Une dizaine de productions vont démarrer pour une nouvelle phase. Il est impossible de comprendre Endgame sans avoir vu les 21 autres films.

Parmi eux 6 ont eu une importance primordiale dans la construction de l'empire Marvel, leader du spectacle de la décennie qui finit.

Le fondateur: Iron Man

Sorti en 2008, le film a posé les bases du MCU (Marvel venait d'être acquis par Disney). Avec 585M$ au box office mondial, il apparaitrait presque comme un nain par rapport aux récents films de la saga (17e du classement). On écrivait à l'époque: "Étalé sur deux heures, le film possède un dynamisme, un second degré et surtout un personnage principal diaboliquement construit pour remporter l'adhésion. Mais plus que tout cela, Iron Man détient un avantage décisif : Robert Downey Jr ! (...) Alors certes Jon Favreau n'est pas Sam Raimi ou Peter Jackson, la mise en scène est parfois un peu molle et manque de ce grain de folie qui fait toute la différence. Mais Iron Man reste sincère et très communicatif dès qu'il est question de divertir la galerie et d'offrir un spectacle de son et lumières électrisant. "

Le plus solide: Thor

La trilogie a été lancée par Kenneth Branagh en 2011 (Thor), poursuivie par Alan Taylor en 2013 (Thor: me monde des ténèbres), avant d'être finalisée par Taika Waititi en 2017 (Thor: Ragnarok). Au box office, elle reste loin de Captain America, et au final, elle fait à peine mieux qu'Ant Man. Pourtant, les racines du mal qui frappent les Avengers se trouvent bien dans les histoires de Thor. La saga est la croisée des mondes et, surtout, s'est offert, à nos yeux, le meilleur casting de tous: Chris Hemsworth et Tom Hiddleston en tête, entourés au fil des films d'Anthony Hopkins, natalie Portman, Rene Russo, Stella Skarsgard, Idris Elba, Cate Blanchett... On peut pas faire plus classe.

Le plus profitable: Avengers

5 milliards de $ dans le monde en tris films, et toujours mieux que les autres (sauf en Amérique du nord, où Black Panther s'est invité sur le podium). Avengers est la meta structure de la franchise. Il regroupe, à un moment donné ou à un autre, tous les super-héros (y compris Spider-Man, prêté par Sony). Si l'enjeu est souvent répétitif, et très americano-centré, ce sont bien les personnages, tentant de valoriser leur égo, qui font le show. Avengers, avec Star Wars, le Seigneur des Anneaux et Harry Potter, est devenu l'un des monuments de la culture pop contemporaine. Qu'on aime ou pas.

Les plus frais: Les Gardiens de la Galaxie

Ce grand mix (musical et ciné), entre tubes populaires et humour décalé, a fait l'effet d'un bol d'oxygène au moment, en 2014, où on commençait à saturer de tous ces héros. Déjà il s'agit d'un groupe, ensuite ce sont des aventuriers-mercenaires-aliens (hormis Peter qui se la pète façon Indiana Jones/Han Solo). Ces Gardiens ont amené l'humour (avant Deadpool) dans un univers qui se prenait très au sérieux. Un fun espéré comme on l'écrivait : "Il assume le divertissement, la dérision et préfère la légèreté sobre à une gravité souvent trop appuyée. Bref il revient à l'essence du comic. En prenant comme matériau la moins connue des séries de Marvel (elle commence tout juste à arriver en librairie en France), le studio s'autorisait à dévier le genre. Ici, les héros sont dans l'espace et se rapprochent davantage d'un Star Wars, moins mythologique, mais plus proche du Western. C'est, de tous les films de Marvel le plus hilarant. Ce qui n'est pas un mal après tant de films où les héros en collants moulants ou armures indestructibles se prenaient trop au sérieux, ou pire, sombraient dans leurs névroses."

Le plus épatant : Docteur Strange

Super-héros récent (2016), ce docteur Strange est aussi le moins social, le plus arrogant, et penche même vers un peu de cynisme. Pourtant cette noirceur n'a pas empêché de cartonner et le super-héros de s'intégrer dans la galaxie Marvel. Mais avant tout, il s'agit incontestablement du plus barré visuellement, avec des effets visuels beaucoup plus recherchés que dans les autres films du MCU: "Un tout nouvel univers s'ouvre à nos yeux, rationaliste et scientifique, logique à ne plus en pouvoir. Comme pour Inception, l'aspect visuel est saisissant, tordant les réalités à la manière des peintres cubistes et surréalistes. Entre les buildings qui dansent La Carmagnole, redéfinissant les lois de Newton, et les voyages intra-dimensionnels dans des dimensions surréalistes, Doctor Strange c'est du Nolan sous LSD" écrivions-nous à l'époque.



Le meilleur de tous: Black Panther

Le plus beau, le plus politique, le mieux écrit, le plus engagé et, en bonus, doté du meilleur casting. Black Panther est le film du MCU le plus accompli, rivalisant avec les Dark Knight de Christopher Nolan côté réussite d'adaptation comics. Dans le genre, c'est un chef d'oeuvre (qui a rapporté 1,35 milliard de dollars dans le monde), qui s'offre de multiples références, de James Bond à Spike lee. C'est aussi le seul film de la franchise à avoir été un objet de débat sociétal, un sujet de discussion hors territoires cinéphiliques. Black power rules. Il est arrivé à temps pour les noirs. A l'instar de Wonder Woman (et de Captain Marvel) pour les femmes. En attendant un super-héros gay (dans Les éternels, vraisemblablement). Un "film historique" comme nous le disions. C'est une tragédie shakespearienne plus que séduisante, basée sur une civilisation avancée et non américaine (ce qui en soi est déjà très bien). On vous l'assure: "Black Panther est en effet un film constamment ancré dans une histoire plus globale que celle imaginée par les producteurs. Le film parvient à lier les Black Panthers d'autrefois au Black Panther de la pop culture actuelle tout en évoquant subtilement le mouvement Black Lives Matter. Sans en faire des caisses, le scénario de Ryan Coogler et Joe Robert Cole pose les bases d'une trilogie qui n'aura aucun mal à être plus passionnante que celle d'Iron Man ou Captain America."