Le Festival de Locarno 2020 annulé

Posté par vincy, le 29 avril 2020

La 73e édition du festival de Locarno est annulée. Venise sera-t-il le seul grand festival européen de la saison?  Dans le même temps, et pour soutenir le secteur cinématographique fortement impacté par la crise sanitaire actuelle, les organisateurs lancent "Locarno 2020 – For the Future of Films".

Avec des projets ciblés, le festival cherchera à apporter "un soutien au cinéma d’auteur indépendant et aux salles de cinéma en proposant au public et aux professionnels de l’industrie du 7e art des contenus spéciaux sur diverses plateformes et notamment, si les scénarios, qui ne cessent d’évoluer, le permettent, par des projections physiques en toute sécurité".

Le programme "est conçu pour intervenir sur l’immobilité forcée de l’industrie du cinéma, en interagissant avec les cinéastes qui ont dû interrompre le tournage de leurs films et en attribuant des Léopards spéciaux, ainsi que d’autres prix, à des productions cinématographiques internationales et suisses à l’arrêt à cause de l’urgence sanitaire planétaire."

Trait d'union et tous pour un

L'annulation de Locarno est d'autant plus surprenante que la Suisse se déconfine lentement depuis cette semaine. Lili Hinstin, la nouvelle directrice artistique, affirme que  "Le festival doit avant tout servir les films, et organiser des premières en ligne au mois d’août ne nous semble pas être la meilleure manière de le faire. Notre rôle est de servir de trait d’union entre les films, l’industrie et le public, et nous avons donc réfléchi à des propositions alternatives pour remplir notre mission, en cherchant à déterminer là où notre intervention pouvait se révéler la plus utile en ce moment. Nous sommes en train de travailler à la conception d’un projet cohérent, en accord avec l’histoire du Festival et à l’enseigne de la solidarité, qui puisse bénéficier à notre public et aux réalisateurs en difficulté."

Locarno a aussi rejoint l'événement "We are One : A global film festival", initié par le Festival de Tribeca, lui-même annulé, et qui propose aux internautes de la planète de se retrouver du 29 mai au 7 juin prochains sur la plateforme Youtube, partenaire du rendez-vous. Les autres Festivals impliqués dans le rendez-vous sont Annecy, Berlin, Londres, Cannes, Guadalajara, Macao, Jérusalem, Mumbai, Karlovy Vary, lui-même annulé, Marrakech, New York, San Sebastian, Sarajevo, Sundance, Sydney, Tokyo, Toronto, Tribeca et Venise.

Accessible gratuitement, l'événement propose de faire des dons à la Fondation des Nations Unies qui seront reversés à des fonds luttant contre la pandémie de coronavirus.

Pedro Costa triomphe à Locarno

Posté par vincy, le 17 août 2019

Avec 246 films présentés, des honneurs allant d'Hilary Swank à SONG Kang-ho en passant par John Waters et Kiyoshi Kurosawa qui présente To the Ends of the Earth en clôture, le festival de Locarno, pour la première fois dirigé par Lili Hinstin, a persévéré dans son mélange des genres, de l'expérimental au grand public (avec 9500 personnes se précipitant pour voir le dernier Tarantino).

Le jury présidé par Catherine Breillat a couronné Vitalina Varela de Pedro Costa (initialement prévu à Un certain regard à Cannes avant d'être retiré de la liste à la demande du cinéaste portugais) en lui attribuant le Léopard d'or et le prix d'interprétation féminine. Ce drame autour d'une cap-verdienne de 55 ans qui arrive au Portugal trois jours après les funérailles de son mari... Cela fait alors 42 ans que son mari, Joachim, est parti de leur île pour travailler à Lisbonne. Pendant tout ce temps, elle a vécu seule, cultivant la terre de la ferme du couple, qui finalement ne se réunira jamais.Elle découvre alors les bidonvilles de Lisbonne, ces ouvriers capverdiens et leurs histoires.

Costa avait déjà été récompensé à Locarno du prix de la mise en scène en 2014 avec Cavalo Dinheiro.

A noter que le premier film sénégalais Baamum Nafi (Nafi’s Father) de Mamadou Dia repart avec deux prix dont le Léopard d'or de sa section, Cinéastes du présent. Le film raconte l'histoire de deux frères qui se disputent à propos du mariage de leurs enfants.

Palmarès Concorso internazionale

Léopard d’or, Grand Prix du Festival de la Ville de Locarno
Vitalena Varela de Pedro Costa, Portugal

Prix Spécial du jury des Villes d’Ascona et de Losone
Pa-go (Height of the Wave) de Park Jung-bum, Corée du Sud

Prix de la mise en scène de la Ville et de la Région de Locarno
Damien Manivel pour Les enfants d'Isadora, France/Corée du Sud

Léopard pour la meilleure interprétation féminine
Vitalina Varela pour Vitalena Varela de Pedro Costa, Portugal

Léopard pour la meilleure interprétation masculine
Regis Myrupu pour A Febre de Maya Da-Rin, Brésil/France/Allemagne

Mentions Spéciales
Hiruk-Pikuk Si Al-Kisah (The Science of Fictions) de Yosep Anggi Noen, Indonésie/Malaisie/France
Maternal de Maura Delpero, Italie/Argentine

Palmarès Concorso Cineasti del presente

Léopard d'or Cinéastes du présent
Baamum Nafi (Nafi’s Father) de Mamadou Dia, Sénégal

Prix du réalisateur émergent de la Ville et de la Région de Locarno
143 Rue du Désert de Hassen Ferhani, Algérie/France/Qatar

Prix Spécial du jury
Ivana the Terrible de Ivana Mladenovi?, Roumanie/Serbie

Mention spéciale
Here For Life de Andrea Luka Zimmerman et Adrian Jackson, Grande-Bretagne

Palmarès Premiers films

Prix pour la meilleure première oeuvre
Baamum Nafi (Nafi’s Father) de Mamadou Dia, Sénégal

Swatch Art Peace Hotel Award
La Paloma y el Lobo (The Dove and the Wolf) de Carlos Lenin, Mexique

Mentions spéciales
Instinct de Halina Reijn, Pays-Bas
Fi Al-Thawra (During Revolution) de Maya Khoury, Syrie/Suède

Locarno 2019: Tarantino, Donzelli, Godard, Kurosawa, Costa, Balibar, Losier… et John Waters

Posté par vincy, le 17 juillet 2019

Lili Hinstin a vu grand pour sa première programmation du Festival de Locarno (7-17 août).  la France est en tout cas très présente pour cette 72e édition, si l'on tient compte des coproductions.
Le jury de la compétition est présidé par Catherine Breillat (réalisatrice et romancière, France), entourée de Nahuel Pérez Biscayart (acteur, Argentine), Angela Schanelec (réalisatrice, Allemagne), Ilse Hughan (productrice, Pays-Bas), et Emiliano Morreale (critique, Italie). Le jury de la section Cinéastes du présent est présidé par Jack Perlin (producteur, USA), entouré de Shengze Zhu (réalisatrice et productrice, Chine) et Yolande Zauberman (réalisatrice, France).

Un Léopard d’honneur sera par ailleurs décerné au cinéaste et acteur américain John Waters. L’acteur sud coréen Song Kang-ho sera également à l’honneur avec un Excellence Award, en présence de Bong Joon-ho. Le Leopard Club Award sera décerné à l’actrice américaine doublement oscarisée Hilary Swank.

La rétrospective Black Light , qui mettra en perspective la représentation des noirs au cinéma compte 45 œuvres, dont 38 longs métrages et 7 court métrages.

La section Open Doors qui promeut et valorise le cinéma indépendant du Sud et de l’Est du monde commence cette année un nouveau cycle de trois ans sur l'Asie du Sud-Est et la Mongolie.

Entre grands noms et films de genre, nouveaux talents et cinémas de pays parfois oubliés, Locarno reste une fenêtre de découverte et de défense de la cinéphilie.

Section Piazza Grande :

7500 de Patrick Vollrath
Adoration de Fabrice Du Welz
Camille de Boris Lojkine
Days Of The Bagnold Summer de Simon Bird – 1er film
Diego Maradona d'Asif Kapadia
Instinct de Halina Reijn – 1er film
La fille au bracelet de Stéphane Demoustier
Lettre à Freddy Buache de Jean-Luc Godard
Magari de Ginevra Elkann – 1er film, ouverture
New Acid de Basim Magdy
Notre dame de Valérie Donzelli
Once Upon a Time... In Hollywood de Quentin Tarantino
Tabi No Owari Sekai No Hajimari (To the Ends of the Earth) de Kiyoshi Kurosawa
La fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti – séance famille

"Crazy Midnight" :

Cecil B. Demented de John Waters
Coffy de Jack Hill
Die Fruchtbaren Jahre Sind Vorbei de Natascha Beller – 1er film
Greener Grass de Jocelyn DeBoer, Dawn Luebbe
Salinui Chueok (Memories of Murder) de Bong Joon-ho
The Nest (Il Nido) de Roberto De Feo – 1er film

Section Concorso Internazionale :

A Febre de Maya Da-Rin
Bergmál (Echo) de Rúnar Rúnarsson
Cat In The Wall de Mina Mileva, Vesela Kazakova
Das Freiwillige Jahr de Ulrich Köhler, Henner Winckler
Douze mille de Nadège Trebal
Fi Al-Thawra (During Revolution) de Maya Khoury  – 1er film
Hiruk-Pikuk Si Al-Kisah (The Science of Fictions) de Yosep Anggi Noen
Hogar de Maura Delpero
Les enfants d’Isadora de Damien Manivel
Longa noite de Eloy Enciso
O Fim Do Mundo de Basil Da Cunha
Pa-Go (Height of the wave) de Park Jung-bum
Technoboss de João Nicolau
Terminal Sud de Rabah Ameur-Zaïmeche, France
The Last Black Man In San Francisco de Joe Talbot – 1er film
Vitalina Varela de Pedro Costal
Yokogao (A Girl Missing) de Koji Fukada

Section Concorso Cineasti del presente :

143 rue du désert de Hassen Ferhani
Baamum Nafi (Nafi’s Father) de Mamadou Dia – 1er film
Ham On Rye de Tyler Taormina
Here for Life de Andrea Luka Zimmerman, Adrian Jackson
Ivana Cea Groaznica (Ivana the Terrible) de Ivana Mladenovi?
L’apprendistato de Davide Maldi
L’île aux oiseaux de Maya Kosa, Sergio da Costa
La Paloma Y El Lobo de Carlos Lenin
Lengmo Weiyang Lengmo (The Cold Raising the Cold) de Rong Guang Rong
Love me Tender de Klaudia Reynicke
Mariam de Sharipa Urazbayeva– 1er film
Merveilles à Montfermeil de Jeanne Balibar
Nhà Cây (The Tree House) de Minh Quý Tr??ng
Oroslan de Matjaz Ivanisin
Overseas de Yoon Sung-a
Space Dogs de Elsa Kremser, Levin Peter

Section Fuori Concorso :

Arguments de Olivier Zabat
Baghdad In My Shadow de Samir
Être Jérôme Bel de Sima Khatami, Aldo Lee
Felix in Wonderland de Marie Losier
Giraffe de Anna Sofie Hartmann
La sainte famille de Louis-Do de Lencquesaing
Le voyage du prince de Jean-François Laguionie, Xavier Picard
Non È Sogno de Giovanni Cioni
Prazer, Camaradas ! de José Filipe Costa
Under the God, film collectif réalisé sous la supervision de Béla Tarr de Dino Longo Sabanovic, Ana Shametaj, Pier Lorenzo Pisano, Valentina Manzoni, Zhannat Alshanova, Ariel Gutiérrez Flores, Giulio Pettenó, Salvator Tinajero, Hayk Matevosyan, George Varsimashvili, Arthur Theyskens, Alex Takács, Naomi Waring, Rafael Grieco, Anna Spacio
Wilcox de Denis Côté
Wir Eltern de Eric Bergkraut, Ruth Schweikert

Parasite: Song Kang-ho et Bong Joon-ho à Locarno

Posté par vincy, le 21 juin 2019

L’acteur sud-coréen Song Kang-ho recevra un Excellence Award au prochain Festival de Locarno (7-17 août),  et il sera convié à une conversation avec le public au Spazio Cinema, en compagnie du réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho, Palme d’or avec Parasite. Le Directeur général d’Arte France Cinéma et ancien Directeur artistique du Locarno Film Festival, Olivier Père, animera les débats.

Fidèle du cinéaste, Song Kang-ho, le père de la famille pauvre dans Parasite, a été le malheureux détective provincial de Memories of Murder (2003), le restaurateur qui doit affronter un monstre dans The Host (2006), et a fait partie de l'aventure de Snowpiercer - Le Transperceneige, au milieu d'un casting international

L’hommage à l’acteur sud-coréen sera également accompagné de la projection de Banchikwang (The Foul King, 2000) de Kim Jee-woon, Boksuneun naui geot (Sympathy for Mr. Vengeance, 2002), premier volet de la trilogie de la vengeance de Park Chan-wook et Memories of Murder, qui sera présenté sur la Piazza Grande pour la Crazy Midnight du 12 août.

Song Kang-ho a été un acteur loyal à Lee Chang-dong (Green fish, Secret Sunshine), Kim Jee-woon (The Quiet Family, Le Bon la brute et le cinglé, The Age of Shadows) et Park Chan-woo (JSA, Lady Vengeance, Thirst ceci est mon sang). Il a reçu deux prix d'interprétation au Festival de Busan et trois prix du meilleur acteur aux Grand Bell Awards (les Oscars sud-coréens).

Parasite a déjà attiré 608000 spectateurs en France depuis sa sortie, ce qui va en faire le plus gros succès pour un film sud-coréen, détrônant Snowpiercer du même réalisateur (678000 entrées en 2013). Le film est toujours en tête du box office en Corée du sud, avec un cumul de 51M$ de recettes après 2 semaines d'exploitation.

Cannes 2019: la parité avance progressivement dans les festivals selon Delphyne Besse (collectif 50/50)

Posté par wyzman, le 20 mai 2019

Dimanche 19 mai, au 72e Festival de Cannes, a eu lieu la première édition de “Women on the Move” organisée par la Commission européenne.

Le collectif 50/50 y a présenté leur première évaluation de la charte en faveur de la parité et de l'inclusion dans les festivals de films ainsi que les prochaines étapes.

Le Festival de Cannes a été le premier festival à signer cette charte il y a un an en présence de la Commissaire Gabriel, chargée de l’économie et de la société numériques. Depuis 46 autres festivals l’ont signée, dont Rome, Venise, Annecy, Angers, Séries Mania, Les Arcs, Berlin, Londres, Namur, San Sebastian et Locarno.

À l’occasion de cette première édition, la Commission a aussi publié un guide sur les meilleures pratiques de l'industrie audiovisuelle visant à renforcer la parité – initiatives dont la charte fait partie.

Enfin, aux côtés du collectif 50/50, la Commission a annoncé le lancement de l'étude européenne sur les femmes critiques de cinéma, dont les résultats devraient être dévoilés l'année prochaine.

Delphyne Besse, cofondatrice de Collective 50/50, a excepté de réponde à nos questions.

Ecran Noir: Quelles mesures sont-elles envisageables pour augmenter le nombre de femmes aux postes-clés de festivals ?

Delphyne Besse: La Charte pour l’Egalité que nous avons fait signer à Cannes l’an dernier (aujourd’hui paraphée par une cinquantaine de manifestations) prévoit que les festivals s’engagent à atteindre la parité au sein de leurs comités de direction. Sans mettre d’échéance précise car nous voulons inciter et non contraindre, mais cela permet une prise de conscience progressive. Depuis l’an dernier le festival de Locarno a nommé une directrice artistique, Berlin a opté pour une co-direction, tout comme Toronto avec l’arrivée de Joana Vicente. Les choses avancent progressivement.

EN: Quels sont les ambitions ou les objectifs de 50/50 dans les mois où les années à venir ?

DB : Nous voulons continuer à agir comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant, en posant des constats chiffrés à partir desquels nous tirons des analyses et proposons des mesures concrètes à mettre en place à court ou moyen terme. Nos chantiers prioritaires, outre l’étude critiques que nous avons lancée en partenariat avec MEDIA, sont de travailler sur la filière distribution et exploitation, et élargir notre combat pour la parité à l’inclusion au sens plus large, notamment à travers une réflexion sur les possibilités d’adaptation en France du modèle américain de l’inclusion rider.

EN: Comment expliquer et enrayer les disparités entre femmes et hommes critiques de cinéma ?

DB: Il faut inciter les rédactions des grands médias à faire de la place à de nouvelles voix, à s’interroger sur l’égalité au sein de leurs rédactions et à assigner les critiques de manière plus équitable.Les syndicats de critiques pourraient aussi s’intéresser au parcours qui mène à la profession, de façon à comprendre ce qui limite l’accès des femmes, peut être mener des actions de sensibilisation dans les filières journalistes et les écoles de cinéma. Et les festivals peuvent aussi jouer un rôle en facilitant l’accès à des journalistes sous-représentés. Les festivals de Sundance et Toronto ont déjà mis en place des initiatives similaires, en accréditant un ratio plus important de critiques issus de la diversité. Et comme l’a très justement souligné Brie Larson c’est une responsabilité qui incombe aussi aux attachés de presse, qui peuvent jouer un rôle proactif et s’engager.

EN: Y a-t-il une quelconque forme de progrès avec la sélection de cette année ?

DB: Nous nous réjouissons que la compétition comporte 4 films réalisés par des femmes (un record qui n’est pas inédit cependant) et aussi de la sélection du film de Ladj Ly qui œuvre depuis longtemps pour plus de diversité dans notre cinéma. Il y a encore beaucoup de chemin à faire mais la tendance est là et nous comptons bien continuer à agir pour accélérer la marche vers l'égalité partout où c’est possible.

EN: Une Palme d’or remise à une femme, est-ce un signe de progrès ?

DB: Pourquoi seulement une ? Il est grand temps que les réalisatrices entrent durablement dans l’histoire !

Lili Hinstin : de Belfort à Locarno

Posté par vincy, le 24 août 2018

C'est une Française qui a été nommée directrice du Festival de Locarno. Lili Hinstin, à la tête du Festival Entrevues Belfort depuis 5 ans, succédera à Carlo Chatrian, qui prend la direction de la Berlinale.

Elle prendra ses fonctions le 1er décembre, afin de préparer le plus en amont possible la 72e édition du festival, qui se déroulera du 7 au 17 août 2019. A 41 ans, Lili Hinstin a déjà une longue carrière dans cinéma. Elle a fondé la société de production Les Films du saut du Tigre, mais elle aussi été responsable des activités cinéma de la Villa Médicis à Rome et adjointe à la direction artistique de Cinéma du Réel au Centre Pompidou.

"Je suis très heureuse d'avoir été nommée à la tête de la Direction artistique du Locarno Festival", a-t-elle déclaré dans le communiqué. "C'est un honneur car le festival est devenu, au fil des ans, un lieu fondamental de la cinéphilie mondiale." La 72ème édition du festival de Locarno se tiendra du 7 au 17 août 2019.

Carlo Chatrian prendra ses fonctions à Berlin en 2019, profitant d'une période de transition avec l'actuel directeur du festival Dieter Kosslick. A Locarno, nommé en 2012, il avait remplacé Olivier Père .

Locarno 2018: A Land Imagined couronné, le docu de Yolande Zauberman distingué

Posté par vincy, le 12 août 2018

Les femmes sont à l'honneur dans les différents palmarès du 71e Festival du film de Locarno, avec 12 réalisatrices récompensées sur 25 films primés. Le singapourien Yeo Sew Ha a remporté le prestigieux Léopard d'or avec A Land Imagined. Premier film en compétition venu de l'île-Etat de Singapour, ce film social sur la précarité et l'ultramoderne solitude tourne autour d'un immigré chinois recherché par un inspecteur de police. L'œuvre symbolise finalement assez bien ce que Carlo Chatrian, directeur artistique du Festival, expliquait sur cette sélection dont "la recherche esthétique d’une forme en phase avec une réalité qui change rapidement, où les images semblent omniprésentes, racontent un monde où l’homme n’est pas encore la mesure de toutes choses." Aevec les codes d'un polar, une plastique très Wong Kar-wai grâce au chef op japonais Hideho Urata, il signe une critique insidieuse de la réussite "de façade" de Singapour.

M de Yolande Zauberman a reçu le Prix spécial du jury avec un documentaire autour d'un scandale ignoré, ou presque, sur une affaire de pédophilie chez les ultra-orthodoxes de Tel Aviv. La réalisatrice de Moi Ivan, toi Abraham (1993) filme ainsi la confession de Menahem Lang, qui a aujourd'hui 35 ans, et qui fut violé lorsqu'il était enfant par plusieurs hommes de la communauté hassidique à laquelle il appartenait.

Tarde para morir joven de la chilienne Dominga Sotomayor, chronique d'adolescents durant un été 199, a récolté le Prix de la mise en scène. Les deux prix d'interprétations ont été décernés à la jeune roumaine Andra Guti pour Alice T. de Radu Muntean, jeune femme qui cumule les problèmes, à commencer par une grossesse non désirée, et au vétéran sud-coréen Ki Joo-Bong pour Gangbyun Hotel (Hotel by the River) de Hong Sangsoo, mélopée rohmérienne désillusonnée, qui incarne un vieux poète seul dans un hôtel.

Une mention spéciale a été attribué à Ray & Liz de Richard Billingham, film inspiré de sa propre enfance, où il dépeint le quotidien singulier de ses parents, en marge de la société, brisant les tabous sociaux.

Les autres prix

Prix Variety Piazza Grande

Le vent tourne de Bettina Oberli

Section Cinéastes d'aujourd'hui
Pardo d’or: Chaos de Sara Fattahi
Prix du meilleur cinéaste émergent décerné par la ville et la région de Locarno: Dead Horse Nebula de Tarik Aktass
Prix spécial du jury Ciné+: Closing Time de Nicole Vögele
Mentions spéciales: Fausto d'Andrea Bussmann et Rose, personnage de L’époque de Matthieu Bareyre

Signs of Life
Prix du meilleur film: The Fragile House (Hai shang cheng shi) de Lin Zi
Prix de la Fundación Casa Wabi y Mantarraya: Le discours d'acceptation glorieux de Nicolas Chauvin de Benjamin Crotty

Premiers films
Prix Swatch de la meilleure première œuvre: Alles ist Gut d'Eva Trobisch
Swatch Art Peace Hotel: Rugstus miskas (Acid Forest) de Rugil? Barzdziukaité
Mention spéciale: Tirss, rihlat alsoo'oud il almar'i (Erased, ascent of the Invisible) de Ghassan Halwani

Locarno s’offre Dumont, Delépine et Kervern, Ethan Hawke, Hong Sangsoo et Antoine Fuqua

Posté par vincy, le 11 juillet 2018

La 71e édition du Festival de Locarno (1er-11 août 2018) aura un film français sur la Piazza Grande en ouverture comme en clôture.

Le jury de la compétition est composé de Jia Zhang-ke, président, Emmanuel Carrère, Sean Baker, Tizza Covi et Isabella Ragonese. Andreu Ujica, Ben Rivers et Laetitia Dosch seront les jurés de Cinéastes du présent. Yann Gonzalez, Deepark Rauniyar et Marta Mateus formeront le jury Pardi di domani.

Bruno Dumont recevra un Pardo d'honneur tandis qu'Ethan Hawke sera distingué par un Prix d'excellence. Quatre hommages seront rendus: les frères Taviani, Wolf-Eckart Bühler, Pierre Rissient et Claude Lanzmann.

La rétrospective annuelle sera dédiée à Leo McCarey.

Section Piazza Grande
- Les beaux esprits de Vianney Lebasque (Ouverture), avec Ahmed Sylla, Jean-Pierre Darroussin, Camélia Jordana
- Blackkklansman de Spike Lee
- Coin coin et les Z’inhumains de Bruno Dumont (série TV)
- Blaze d’Ethan Hawke
- Le vent tourne de Bettina Oberli
- Liberty de Leo McCarey
- L’ordre des médecins de David Roux
- L’ospite de Duccio Chiarini
- Manila in the claws of light de Lino Brocka
- Les oiseaux de passage de Cristina Gallego et Ciro Guerra
- Ruben Brandt, Collector de Milorad Krstic
- Seven de David Fincher
- Searching d’Aneesh Chaganty
- The Equalizer 2 d’Antoine Fuqua
- Un nemico che ti vuole bene de Denis Rabaglia
- Was uns nicht umbringt de Sandra Nettelbeck
- I feel good de Benoît Delépine et Gustave Kervern (Clôture), avec Jean Dujardin, Yolande Moreau

Compétition
- Glaubenberg de Thomas Imbach
- A family tour de Liang Ying
- Diane de Kent Jones
- La flor de Mariano Llinas
- Yara d’Abbas Fahdel
- Menocchio d’Alberto Fasulo
- Tarde para morir joven de Dominga Sotomayor
- Ray & Liz de Richard Billingham
- Gangbyub Hotel de Hong Sangsoo
- A land imagined de Siew Hua Yeo
- M de Yolande Zauberman
- Sibel de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti
- Genèse de Philippe Lesage
- Wintermärchen de Jan Bonny
- Alice T. de Radu Muntean

Dans les autres sélections on soulignera Ceux qui travaillent d'Antoine Russbach, avec Olivier Gourmet (Cinéastes du Présent) ou le documentaire De chaque instant de Nicolas Philibert (Fuori Concorso).

Locarno 2017: les présidents des jurys révélés

Posté par vincy, le 29 juin 2017

La 70e édition du Festival de Locarno (2-12 août) s'offre Olivier Assayas comme président du jury de la compétition internationale. Il avait déjà été membre du jury en 2004. Prix de la mise en scène à Cannes en 2016, prix du scénario à Venise en 2012, le cinéaste français a sorti l'an dernier Personal Shopper et il a également co-écrit l'adaptation du nouveau Polanski, D'Après une histoire vraie.

Le réalisateur égyptien Yousry Nasrallah, récompensé à Locarno pour son film El Medina (1999), présidera le jury Cineasti del presente (Cinéastes du présent).

L'actrice française, deux fois césarisée, Sabine Azéma sera quant à elle à la tête du jury de la compétition Pardi di domani (Léopards de demain).

Locarno 2016: le film bulgare Godless triomphe

Posté par vincy, le 13 août 2016

Godless de la réalisatrice bulgare Ralitza Petrova a remporté ce samedi 13 août le Léopard d'or du Festival du film de Locarno. Il raconte l'histoire de Gana, jeune femme qui s'occupe de personnes âgées atteintes de démence et réalise un trafic avec leurs cartes d'identité. Elle commence à changer quand elle rencontre un nouveau patient qui aime la musique, mais découvre alors que "faire ce qu'il faut" peut coûter cher. Son actrice principale, Irena Ivanova, a par ailleurs obtenu le prix de la meilleure actrice du festival. Avec quatre prix sur cinq dans la compétition internationale, le cinéma d'Europe de l'Est est le grand vainqueur de cette 69e édition.

Seule exception, le cinéaste portugais João Pedro Rodrigues (qui aura les honneurs d'une rétrospective au Centre Pompidou cet automne), qui repart avec son premier prix majeur dans un grand festival avec le prix de la mise en scène.

Notons que Moi, Daniel Blake, Palme d'or à Cannes en mai, a reçu le prix du public et que Moka, qui sort en France mercredi, a été distingué par le Prix Variety des films projetés sur la Piazza Grande.

Le palmarès du 69e Festival de Locarno:

- Compétition internationale

Léopard d'or
GODLESS de Ralitza Petrova, Bulgarie/Danemark/France

Prix spécial du jury
INIMI CICATRIZATE (Scarred Hearts) de Radu Jude, Roumanie/Allemagne

Meilleure réalisation
JOÃO PEDRO RODRIGUES pour O ORNITÓLOGO, Portugal/France/Brésil

Meilleure actrice
IRENA IVANOVA pour GODLESS de Ralitza Petrova, Bulgarie/Danemark/France

Meilleur acteur
ANDRZEJ SEWERYN pour OSTATNIA RODZINA (The Last Family) de Jan P. Matuszynski, Pologne

Mention spéciale
MISTER UNIVERSO de Tizza Covi, Rainer Frimmel, Autriche/Italie

- Cinéastes d'aujourd'hui

Pardo d’oro Cineasti del presente – Premio Nescens
EL AUGE DEL HUMANO de Eduardo Williams, Argentine/Brésil/Portugal

Prix spécial du jury
THE CHALLENGE de Yuri Ancarani, Italie/France/Suisse

Prix pour le meilleur réalisateur émergent
MARIKO TETSUYA pour DESTRUCTION BABIES, Japon

Mention spéciale
VIEJO CALAVERA de Kiro Russo, Bolivie/Qatar

- Premier film

Prix pour le meilleur premier film
EL FUTURO PERFECTO de Nele Wohlatz, Argentine

Swatch Art Peace Hotel Award
MAUD ALPI pour GORGE CŒUR VENTRE, France

Mention Spéciale
EL AUGE DEL HUMANO de Eduardo Williams, Argentine/Brésil/Portugal

- Léopards de demain

Pardino d’oro per il miglior cortometraggio internazionale – Premio SRG SSR
L’IMMENSE RETOUR (ROMANCE) de Manon Coubia, Belgique/France

Pardino d’argento SRG SSR per il Concorso internazionale
CILAOS de Camilo Restrepo, France

Nomination de Locarno pour les European Film Awards - Premio Pianifica
L’IMMENSE RETOUR (ROMANCE) de Manon Coubia, Belgique/France

Premio Film und Video Untertitelung
VALPARAISO de Carlo Sironi, Italie

Mention spéciale
NON CASTUS de Andrea Castillo, Chili

Pardino d’oro per il miglior cortometraggio svizzero – Premio SwissLife
DIE BRÜCKE ÜBER DEN FLUSS de Jadwiga Kowalska, Suisse

Pardino d’argento Swiss Life per il Concorso nazionale
GENESIS de Lucien Monot, Suisse

Best Swiss Newcomer Award
LA SÈVE de Manon Goupil, Suisse

- Prix du Public UBS

I, DANIEL BLAKE de Ken Loach, Grande-Bretagne/France/Belgique

- Variety Piazza Grande Award

MOKA de Frédéric Mermoud, France/Suisse