Les studios d’Hollywood ne veulent pas de Zediva

Posté par vincy, le 10 avril 2011

Les studios Disney, Paramount, Warner Bros et la 20th Century Fox ont porté plainte contre Zediva, start-up proposant le visionnage de films en streaming sur internet, qu'ils accusent de ne pas payer les droits d'auteurs liés aux oeuvres diffusées.

L'association Motion Picture Association of America (MPAA) considère que la société enfreint la loi sur les droits d'auteurs sur les films en utilisant un faux modèle de location de DVD pour ce qui est en réalité un service de visionnage de films en streaming. Pourtant, selon les conditions générales de vente du site Zediva, l n'est pas possible de regarder le film sans connexion ou de le télécharger.

Cependant les studios expliquent que Zediva propose un service équivalent à celui de Netflix ou Amazon. La start-up réplique qu'elle est une entreprise de location de DVD à distance.  Les utilisateurs de Zediva paient (à partir d'1$99) pour louer des "DVD par internet" qu'ils peuvent regarder sur leurs ordinateurs personnels, un iPad ou un smartphone. La durée d'utilisation est de 14 jours! Les films peuvent être sous-titrés en espagnols et en français.

Lancée le 16 mars, cette offre semble cartonner. Mais la MPAA compte bien arrêter ce service, tout en réclamant  150 000 dollars par film diffusé.

Zediva se vante de proposer des films plusieurs semaines et même mois avant les plateformes de Netflix ou Redbox. Par ailleurs, Google a annoncé le lancement d'une chaîne VOD sur YouTube.

__________
site de Zediva

Amazon va financer des projets pour Warner Bros.

Posté par vincy, le 19 novembre 2010

On connaissait le système de financement des films par les internautes, avec Touscoprods par exemple, voici le cybermarchand qui va financer des projets cinématographiques. Amazon, leader de vente de biens culturels dans le monde, invite réalisateurs et scénaristes à lui envoyer des projets de longs métrages avant le 31 décembre 2011.

Les meilleurs projets seront financés, en partie, par Amazon, qui a déjà effectué ce genre de concours en littérature. Ici pas d'éditeur pour publier un livre mais un studio, et pas n'importe lequel, Warner Bros., pour (éventuellement) produire le film.

Tous les mois, des projets sous forme de "test movies" (un film complet, d'au moins 70 minutes, joué, mais pas forcément bien produit et financé avec un minimum de coûts, racontant la totalité du script de manière attrayante) ou de scénario (au moins 85 pages) seront en compétition. Les internautes du site dédié d'Amazon (Studio.Amazon.com) les noteront et un jury de professionnel sera chargé de distribuer les prix. Chaque mois, le meilleur film gagnera 100 000 $ et les deux meilleurs scénarios seront récompensés de 20 000 $ chacun. Des exemples sont déjà mis en ligne pour bien comprendre ce qu'on attend des cinéastes et des auteurs.

La première session sera close le 31 janvier 2011 et les premiers gagnants seront connus le 28 février 2011. Le gagnant annuel lui récoltera un million de dollars pour le meilleur film et 100 000 $ pour le meilleur scénario.

Amazon promet d'investir 2,7 millions de $ dans le développement de ces films gagnants et Warner Bros a signé un accord pour avoir le droit du "premier regard" ("first look deal") sur l'ensemble des projets choisi.

Le DVD en chute, le Blu-Ray ne sauve rien

Posté par vincy, le 21 janvier 2009

dvdJanvier est le mois de la galette. Tout dépend de quelle galette il s'agit. Après le bilan toujours déprimant des ventes de CD musicaux, les chiffres de ventes de DVD n'ont pas de quoi réjouir davantage.

-7,5%. En valeur. Le volume ne baisse "que" de 5,5%. La baisse des tarifs n'a rien changé : le marché s'effondre avec une dégringolade d'un tiers des ventes en quatre ans, après une très forte croissance. Cela ne représente plus que 1,4 milliard d'euros... La faute au piratage, sans doute, mais plus généralement à l'évolution du numérique, que ce soit la multiplication des programmes télévisés, les outils d'enregistrement, et surtout la concurrence des jeux vidéos.

Ne parlons pas du pouvoir d'achat.

Bien sûr le format Blu-ray a limité la casse. Sans ce nouveau support, la chute aurait été de 10%. Le Blu-ray a vu ses ventes multipliées par quatre. Pas de quoi sauver les meubles. Pour accélérer le passage à ce standard, Disney veut lancer une opération promotionnelle couplant les DVD et les Blu-ray, durant six mois. Amazon brade les Blu-ray durant les soldes. Paramount essaie de rattraper le temps perdu à refuser le format en proposant de plus en plus de titres. Sony tente d'une manière ou d'une autre de convaincre les consommateurs, via la X Box notamment.

D'autant que rien ne dit que le Blu-Ray s'imposera. 3,5% du marché avec ses 1,72 millions d'unités vendues. Il y avait 10 000 titres en DVD pour 700 en Blu-Ray fin 2008. Et Toshiba prépare la riposte avec des films sur carte mémoire. Un marché potentiel mais encore réduit avec 50 millions d'euros de ventes et locations dématérialisées, soit à peine 4% du marché.

On voit bien que le piratage n'est pas seul en cause.

La solution la plus pragmatique est sans doute dans le projet de loi gouvernementale bousculant la chronologie des médias. Le CNC propose en effet de raccourcir les délais entre la sortie des films en salles et leur exploitation en DVD/Blu-ray, en VoD et en diffusion TV. Les délais actuels (6 mois pour un DVD, un an pour une chaîne cryptée) ne satisfont plus les professionnels confrontés à une augmentation du nombre de film et une réduction du temps d'exploitaton.

Il ne faudrait plus que quatre mois entre la sortie en salles et l'exploitation en DVD ou en VoD.

Maintenant, un DVD, sans bonus réel, à 19 euros, reste un produit trop cher. Il faudra donc davantage que de simples ajustements juridiques ou d'améliorations techniques pour affronter cette mutation qui a transformé le marché musical, en attendant celui du livre et des médias.

IMDb, le cinéma sur la toile

Posté par geoffroy, le 30 novembre 2008

IMDbLe 17 octobre dernier, IMDb (Internet Movie Database), la plus importante base de données au monde sur le cinéma a fêté ses 18 ans. Il est loin le temps où Col Needham – fondateur d’IMDb né en 1967 – créa, au milieu des années 80, une base de données informatisée dans le seul but de référencer le plus efficacement possible les films qu’il avait vus : aujourd'hui, le site est devenu incontournable pour les cinéphiles, les institutions et les professionnels. Le chemin parcouru depuis cette brillante initiative dépasse de très loin le simple cadre informatif d’une donnée consultable et permet d’instaurer une interactivité à la carte propre au fonctionnement futur d’Internet. D’ailleurs, le développement d’IMDb lui est indissociable. Sans le savoir – au début en tout cas – Col Needham et un groupe de passionnés allaient offrir une méthodologie capable à la fois d’intégrer et de porter une technologie novatrice responsable de la plus grande mutation communicationnelle de ses trente dernières années.

Racheté par Amazon il y a dix ans
Vecteur de promotion du cinéma dans son ensemble, le site de l’ancien étudiant de Cardiff propose une interactivité aux multiples entrées : fiches pratiques (plus d’un million de titres, séries TV comprises), B.A, chiffres clés, notations, liens divers… soit un carrefour de données où chacun peut trouver son compte. Mais ne nous y trompons pas, la loi du marché possède ses impondérables. Depuis son rachat par le géant américain Amazon.com en 1998, IMDb est devenu la vitrine autant culturelle que marketing d’un art lui aussi en pleine révolution technologique. Si l’un ne va pas sans l’autre, le site s’est transformé au fil des ans en une véritable plateforme média brassant l’ensemble de la "filière cinéma", de la simple information technique à la vente de DVD par correspondance. Rencontre improbable car non programmée, cette association inédite trouva son point d’ancrage au cœur d’un besoin de rationalisation, de classification, de référencement. Si le cinéma demeure la base même du projet, le développement de l’informatique aura été la condition nécessaire à sa mise en forme. Petit retour sur une histoire qui a fait date. Lire le reste de cet article »