Golden Globes 2019 : Vice, A Star Is Born et La Favorite en tête des nominations

Posté par wyzman, le 6 décembre 2018

Un mois avant la cérémonie, la Hollywood Foreign Press Association dévoile la liste de ses nommés. Attention, il y a quelques surprises !

Vice, biopic politique, prend l'ascendant avec 6 nominations. A l'écart des grands festivals, le film a séduit la presse étrangère tout comme La Favorite, Green Book et A Star is Born, qui remportent 5 nominations chacun, Blackkklansman et Le retour de Mary Poppins qui en prennent 4 chacun. Pour le petit écran, The Assassination of Gianni Versace: American Crime Story triomphe avec 4 nominations. Du côté des pros, Annapurna Pictures et Fox Searchlight dominent les distributeurs (10 citations chacun), devant les 9 de Walt Disney. Netflix en obtient 5 en cinéma et 8 en télévision.

Une liste très attendue

Une fois n'est pas coutume, les nominations pour les Golden Globes sont un événement. Si l'an dernier La Forme de l'eau faisait office de favori avec 7 mentions, ce sont finalement Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance, Lady Bird et Big Little Lies qui ont raflé la mise. Bien qu'elles n'aient aucune incidence sur le sacre des sacres de l'awards season (les Oscars), les nominations aux Golden Globes sont très souvent un bon indicateur des candidats que l'on retrouvera dans les catégories majeures desdits Oscars.

Ce qui ne préjuge en rien des choix des Oscars. Mais pour certains et certaines, il y a des surprises (globalement, les journalistes ont choisi des films assez politiques ou classiques) et des oublis : First Man (hormis Foy), Les Veuves, Julia Roberts, Natalie Portman, Toni Collette, les stars et le réal de Black Panther, les réalisatrices (absentes), les chansons de Mary Poppins, Ethan Hawke, sans oublier des favoris comme Cold War ou plus globalement une grande partie des films indépendants repérés à Sundance, Cannes et Venise.

A l'inverse Amy Adams et Alfonso Cuaron peuvent sabrer le champagne avec trois nominations chacun sur leur seul nom. Adams est citée deux fois en tant qu'actrice et une fois en tant que productrice. Cuaron récolte trois nominations (film étranger, réalisation, scénario).

Cette année et pour faire suite à Seth Meyers et Jimmy Fallon, c'est un duo qui a été choisi pour la présentation. Il s'agit de Sandra Oh (Grey's Anatomy, Killing Eve) et Andy Samberg (Brooklyn Nine-Nine, Saturday Night Live). Tandis qu'Andy Samberg a déjà présenté les MTV Movie Awards 2009, les Spirit Awards 2013 et les 67e Emmy Awards en 2015, Sandra Oh deviendra le 6 janvier prochain, la première personnalité asiatique à présenter les Golden Globes.

Pour rappel, les Golden Globes sont remis chaque année depuis 1944 par la Hollywood Foreign Press Association aux personnalités et projets qui ont marqué l'année cinématographique et télévisuelle. La HFPA regroupe des critiques spécialisés dans le cinéma américain mais non affiliés à des publications américaines. Les Golden Globes se tiendront comme chaque année à l'hôtel Hilton de Beverly Hills. L'an dernier, la cérémonie a captivé 19 millions d'Américains et était marquée par les suites de l'affaire Harvey Weinstein. Pour l'occasion, de nombreuses stars sont apparues vêtues de noir, hommage direct au mouvement Time's Up.

FILMS

• Meilleur film, drame

Black Panther

BlackKklansman

Bohemian Rhapsody

If Beale Street Could Talk

A Star Is Born

• Meilleur film, comédie ou musical

Crazy Rich Asians

The Favourite

Green Book

Mary Poppins Returns

Vice

• Meilleur acteur, drame

Bradley Cooper, A Star Is Born

Willem Dafoe, At Eternity’s Gate

Lucas Hedges, Boy Erased

Rami Malek, Bohemian Rhapsody

John David Washington, BlackKklansman

• Meilleur acteur, comédie

Christian Bale, Vice

Lin-Manuel Miranda, Mary Poppins Returns

Viggo Mortensen, Green Book

Robert Redford, The Old Man and the Gun

John C. Reilly, Stan and Ollie

• Meilleur actrice, drame

Glenn Close, The Wife

Lady Gaga, A Star Is Born

Nicole Kidman, Destroyer

Melissa McCarthy, Can You Ever Forgive Me?

Rosamund Pike, A Private War

• Meilleure actrice, comédie

Emily Blunt, Mary Poppins Returns

Olivia Colman, The Favourite

Elsie Fisher, Eighth Grade

Charlize Theron, Tully

Constance Wu, Crazy Rich Asians

• Meilleur réalisateur

Bradley Cooper, A Star Is Born

Alfonso Cuaron, Roma

Peter Farrelly, Green Book

Spike Lee, BlackKklansman

Adam McKay, Vice

• Meilleur acteur dans un second rôle

Mahershala Ali, Green Book

Timothee Chalamet, Beautiful Boy

Adam Driver, BlacKkKlansman

Richard E. Grant, Can You Ever Forgive Me?

Sam Rockwell, Vice

• Meilleure actrice dans un second rôle

Amy Adams, Vice

Claire Foy, First Man

Regina King, If Beale Street Could Talk

Emma Stone, The Favourite

Rachel Weisz, The Favourite

• Meilleur scénario

Alfonso Cuaron, Roma

Deborah Davis et Tony McNamara, The Favourite

Barry Jenkins, If Beale Street Could Talk

Adam McKay, Vice

Peter Farrelly, Nick Vallelonga, Brian Currie, Green Book

• Meilleure bande originale

A Quiet Place

Isle of Dogs

Black Panther

First Man

Mary Poppins Returns

• Meilleure chanson originale

"All the Stars" — Black Panther

"Girl In the Movies" — Dumplin’

"Requiem for a Private War" — A Private War

"Revelation" — Boy Erased

"Shallow" — A Star Is Born

• Meilleur film en langue étrangère

Capernaum

Girl

Never Look Away

Roma

Une affaire de famille (Shoplifters)

• Meilleur film d'animation

Les Indestructibles 2

Isle Of Dogs

Mirai

Ralph 2.0

Spider-Man: Into The Spider-Verse


SERIES

• Meilleure série dramatique

The Americans

Bodyguard

Homecoming

Killing Eve

Pose

• Meilleure série comique

Barry

The Good Place

Kidding

The Kominsky Method

The Marvelous Mrs. Maisel

• Meilleure mini-série ou film de télévision

The Alienist

American Crime Story: The Assassination of Gianni Versace

Escape at Dannemora

Sharp Objects

A Very English Scandal

• Meilleur acteur, drame

Jason Bateman, Ozark

Stephen James, Homecoming

Richard Madden, Bodyguard

Billy Porter, Pose

Matthew Rhys, The Americans

• Meilleur acteur, comédie

Sacha Baron Cohen

Jim Carrey

Michael Douglas

Donald Glover

Bill Hader

• Meilleure actrice, drame

Caitriona Balfe, Outlander

Elisabeth Moss, The Handmaid’s Tale

Sandra Oh, Killing Eve

Julia Roberts, Homecoming

Keri Russell, The Americans

• Meilleure actrice, comédie

Kristen Bell, The Good Place

Candace Bergen, Murphy Brown

Alison Brie, GLOW

Rachel Brosnahan, The Marvelous Mrs Maisel

Debra Messing, Will & Grace

• Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm

Antonio Banderas, Genius: Picasso

Daniel Bruhl, The Alienist

Darren Criss, American Crime Story: The Assassination of Gianni Versace

Benedict Cumberbatch, Patrick Melrose

Hugh Grant, A Very English Scandal

• Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm

Amy Adams, Sharp Objects

Patricia Arquette, Escape at Dannemora

Connie Britton, Dirty John

Laura Dern, The Tale

Regina King, Seven Seconds

• Meilleur acteur dans un second rôle dans une mini-série ou un téléfilm

Alan Arkin, The Kominsky Method

Kieran Culkin, Succession

Edgar Ramirez, American Crime Story: The Assassination of Gianni Versace

Ben Whishaw, A Very English Scandal

Henry Winkler, Barry

• Meilleure actrice dans un second rôle dans une mini-série ou un film de télévision

Alex Bornstein, The Marvelous Mrs. Maisel

Patricia Clarkson, Sharp Objects

Penelope Cruz, American Crime Story: The Assassination of Gianni Versace

Thandie Newton, Westworld

Yvonne Strahovski, The Handmaid’s Tale


L’instant Zappette: Les séries dont il fallait parler en 2016

Posté par wyzman, le 20 décembre 2016

Comme l'an dernier, nous nous sommes penchés sur toutes les séries qui ont animé nos soirées pendant ces 12 derniers mois. Et encore une fois, il y a eu de très belles surprises. Entre les séries qui ont connu leur première saison et celles sur le retour, le choix est assez varié. Néanmoins et comme vous pourrez facilement le voir, les shows de HBO et Netflix trustent ce classement. Parti pris ? Certainement pas. Mais en 2016, les deux géants continuent de délivrer des programmes d'une qualité ahurissante. Pour info, les 16 séries qui ont fait 2016 ont été rangées par ordre alphabétique.

Game of Thrones - saison 6 (HBO). Après la folle saison 5, nous pensions que la série de David Benioff et D. B. Weiss ne pourraient plus nous surprendre. Nous avions clairement tort. Entre une Daenerys toujours plus puissante, la vengeance de Sansa, les manigances de Cersei, le périple d'Arya et la résurrection de Jon Snow, ces 10 épisodes avaient de quoi nous mettre dans tous nos états. A la clé, un record d'audience (8,89M d'accros) pour un final absolument magistral.

Insecure - saison 1 (HBO). Après l'annulation de Looking et l'annonce de la fin à venir de Girls, nous nous demandions quelle dramédie allait pouvoir nous faire rire et pleurer en même temps. Certains évoqueront Divorce, mais de vous à moi, la série ne mérite pas la moitié de sa hype. Et cela parce qu'Insecure, diffusée juste après, s'avère bien meilleure. Centrée sur les péripéties de deux jeunes femmes noires, les 8 épisodes d'Insecure ont enfin permis à Issa Rae de crever le petit écran. Il était temps.

Marseille - saison 1 (Netflix). Non, ceci n'est pas une blague. Peut-être une légère provoc. La première production française du service de streaming a longtemps été moquée mais lorsque vient le moment de revenir sur toutes les séries qui ont marqué l'année, impossible de passer outre Marseille. Lutte de pouvoir entre un maire et son dauphin, Marseille nous a tous fait rire tant certains plans, certaines répliques, certaines scènes et certains acteurs sont ridicules. Mais malgré ça, le bad buzz a permis son renouvellement.

Pitch - saison 1 (NBC). A l'heure où nous écrivons ces lignes, la série de Dan Fogelman et Rick Singer n'a pas été renouvelée… ou annulée ! Il y a donc de l'espoir. Centrée sur la première femme à intégrer une équipe de baseball de Major League, Pitch vaut le détour pour le regard qu'elle porte sur le racisme et le sexisme bien ancrés dans le milieu sportif. Fraîche et divertissante, Pitch est la preuve que l'on peut mêler drama et sport sans se perdre. Un bel exploit !

Stranger Things - saison 1 (Netflix). La série de Matt et Ross Duffer est objectivement l'une des plus belles choses que l'on ait vues cette année. En mêlant science-fiction, surnaturel, horreur, mystère et drame historique, Stranger Things est bourrée de clins d’œil (volontaires ou pas) aux univers de Steven Spielberg, Stanley Kubrick, John Carpenter et Stephen King. Pour rappel, la saison 1 raconte comment, dans l'Indiana de 1983, trois jeunes préadolescents tentaient de retrouver leur ami porté disparu à l'aide d'une jeune fille aux capacités très étonnantes.

The Crown - saison 1 (Netflix). Annoncée comme "le Downton Abbey de Netflix", The Crown est bien plus que ça. Alors oui, la série lorgne forcément du côté du programme d'ITV pour la dimension historique (on y suit les premières année du règne d'Elizabeth II) mais The Crown dresse également le portrait des mœurs et des manigances politiques méconnues du public. Classe et intense, la série est portée par un duo d'acteurs brillants (Claire Foy et John Lithgow).

The People v. O.J. Simpson : American Crime Story - saison 1 (FX). Après des années à faire dans le superficiel (Popular, Nip/Tuck, Glee, Scream Queens), Ryan Murphy se lance dans la production de l'une des meilleures séries de l'année. Créée par Scott Alexander et Larry Karaszewski, les 10 premiers épisodes d'American Crime Story traitent du procès ultramédiatisé d'Orenthal James Simpson, star du football américain accusée du double homicide de son ex-femme Nicole Simpson et de son compagnon. Le casting est si impressionnant (Cuba Gooding Jr., Sarah Paulson, Courtney B. Vance, John Travolta, Sterling K. Brown) qu'il est en train de tout rafler dans les cérémonies de remises de prix.

The Walking Dead - saison 7 (AMC). Bien que peu fan du programme, le retour de TWD (pour les intimes) a tout de même été l'un des grands moments de cette année. Grâce à un teasing franchement éreintant, la production a fait du personnage de Negan le sauveur de la série. Malheureusement, il l'a surtout achevée. Son massacre dans le season premiere était si violent et déstabilisant qu'entre le début et la fin de la première partie, ce sont pas moins de 6,45 millions de fans qui ont déserté la série en première diffusion. Comme quoi, même outre-Atlantique, la violence gratuite a ses limites.

This Is Us - saison 1 (NBC). Véritable pépite de cette année, l'autre série de Dan Fogelman aurait pu être un drame familial comme un autre. Kate et Kevin vont avoir des triplés. Malheureusement, l'un des bébés meurt lors de l'accouchement. Coup de théâtre, ils décident d'adopter Randall, un petit nourrisson noir abandonné le même jour. This Is Us évoque sans détour la difficulté d'être parent (thème récurrent cette année dans le cinéma US), d'être adopté, d'être noir, d'être obèse, d'être pris pour un moins que rien. Et chaque semaine, le programme délivre son lot de séquences émouvantes. On vous le dit, une pépite !

Westworld - saison 1 (HBO). A un moment où la chaîne câblée a dû faire avec les échecs de True Detective saison 2 et Vinyl, les annulations de Looking et Togetherness et les fins à venir de Game of Thrones, The Leftovers et Girls, nous pourrions facilement dire que Westworld a sauvé tout le monde. Centrée sur un parc d'attractions futuriste où des androïdes constamment reprogrammés réalisent les moindres fantasmes des visiteurs, la série de Lisa Joy et Jonathan Nolan est d'une complexité certaine mais dispose d'une réalisation impeccable. Trop froide pour certains, Westworld a le mérite de prouver à ceux qui en douteraient encore que la télévision est un espace d'expérimentation incroyable !

Bien évidemment, ce ne sont pas les seules séries qui ont marqué 2016. Il convient de mentionner les nouveautés Atlanta et The Girlfriend Experience, les deuxièmes saisons d'Outlander et Mr. Robot et les troisièmes saisons de Black Mirror et You're the Worst.

Emmy Awards 2016 : Consécrations et mauvaises surprises

Posté par wyzman, le 20 septembre 2016

C'est dimanche soir qu'avait lieu la 68ème cérémonie des Primetime Emmy Awards. Récompensant les professionnels du secteur audiovisuel pour leur travail fourni entre le 1er juin 2015 et le 31 mai 2016, il va sans dire que cette nouvelle édition était on ne peut plus attendue. Notamment parce que dans notre article sur les 15 séries qui ont fait 2015, nous mentionnons certaines de celles nommées aux Emmys cette année. A savoir Bloodline, Empire, Game of Thrones, How to Get Away with Murder, UnREAL, Black-ish, Mr. Robot ou encore Unbreakable Kimmy Schmidt. Et une chose est sûre, le palmarès est assez affolant ! Explications.

Des grandes gagnantes prévisibles

Comme prévu, la mini-série The People v O. J. Simpson: American Crime Story s'en est sortie haut la main. Le dernier bébé de Ryan Murphy a en effet reçu 5 Emmy Awards dont celui de la meilleure mini-série et de la meilleure actrice pour Sarah Paulson. De son côté, Game of Thrones a raflé 12 prix au total. Ce nombre comprend les 3 Emmy reçus hier soir (meilleur drama, meilleure réalisation, meilleur scénario) et les 9 Creative Arts Emmy Awards reçus la semaine dernière. A l'instar de Transparent, Veep a reçu 2 prix dont celui de la meilleure série comique.

Néanmoins, personne n'est passé à côté du discours légèrement culotté de Jeffrey Tambor, à nouveau sacré meilleur acteur de série comique pour Transparent et qui a appelé les producteurs à caster des acteurs trans pour des rôles de personnages trans. Et comme si cela ne suffisait pas, Sherlock est reparti avec le trophée du meilleur film de télévision alors même que A Very Murray Christmas et Confirmation étaient dans les starting-blocks. Et bien meilleurs ! Quant à Maggie Smith, aidée par l'effet "fin de série" de Downton Abbey, elle a reçu son troisième trophée pour son rôle de grand-mère cynique dans la série britannique.

Le triomphe des artistes méritants

Mais entre deux non-surprises, il y a quand même eu de très beaux moments lors de cette cérémonie. A commencer par Ben Mendelsohn, couronné meilleur second rôle dans une série dramatique (Bloodline) et Rami Malek, le héros de Mr. Robot, qui a reçu l'Emmy Award du meilleur acteur dans un drama. Au coude-à-coude avec Kevin Spacey de House of Cards, l'acteur de 35 ans s'est plus que bien battu.

De son côté, la nouveauté de Netflix Master of None, a reçu l'Emmy du meilleur scénario pour un épisode de série comique ("Parents"). Alors que la géniale The Leftovers a complètement été oubliée (encore une fois) lors des nominations, l'actrice Regina King a brillé dans American Crime cette saison. Elle remporte ce prix pour la deuxième année consécutive, et on ne va pas s'en plaindre.

Mais finalement, la meilleure de toutes les surprises de ces 68ème Emmy Awards, c'est ce prix de la meilleure actrice de drama remis à Tatiana Maslany, la star aux multiples sosies d'Orphan Black. Snobée pendant 5 longues années, l'actrice canadienne prend ici sa revanche puisqu'elle a déjà cassé Internet ! Largement mérité, cet Emmy nous ferait presque oublier l'absence de récompenses pour Constance Zimmer (UnREAL) et Tituss Burgess (Unbreakeable Kimmy Schmidt) et le Lemonade de Beyoncé. Presque.

Crise de croissance pour Netflix

Posté par vincy, le 15 août 2016

Netflix voit son flux de nouveaux abonnés se tarir. Avec 83,18 millions d'utilisateurs le leader de la vidéo en ligne n'a gagné que 1,68 million d'utilisateurs en un trimestre après en avoir conquis 6,74 millions au premier trimestre. Pas sûr que l'objectif de 90 millions soit dépassé cette année.

Il y a sans doute plusieurs raisons: la concurrence (Amazon, Apple, Hulu, bientôt Disney), les tarifs, les J.O., etc... Mais n'enterrons pas Netflix trop vite. Ce n'est peut-être qu'une petite crise de croissance. Le groupe continue de s'étendre à l'international et à investir dans les contenus. Cela reste la chaîne de House of Cards, Sense8, Stranger Things et Orange is the New Black. Bon, on vous l'accorde, c'est aussi la chaîne qui a produit et diffusé la série Marseille, avec Gérard Depardieu, qui était pire qu'un Navarro.

couverture netflix

En rouge, les pays couverts par Netflix

Un Empire trop américain

Cependant, Netflix a conscience qu'elle a deux problèmes structurels : le premier est la concurrence des autres plateformes qui va inciter les "consommateurs" à choisir le bon abonnement plutôt que de les cumuler. Surtout, même si Netflix est désormais présent quasiment partout dans le monde, il n'offre essentiellement que des programmes en anglais et produits aux Etats-Unis dans un secteur où le local reste une valeur sûre et différenciante. C'est d'ailleurs la stratégie de Canal +, M6, TF1 et même Arte. Or, d'une part, Netflix a confirmé qu'il n'ajouterait que progressivement et parcimonieusement des programmes locaux avec sous-titres ou doublés. Sans doublage ou sous-titre, difficile de conquérir des publics allemands, français, italiens ou japonais. D'autre part, Netflix a peu de projets de séries locales.

Une proie idéale

D'autant qu'Amazon a annoncé le lancement de sa plateforme SVàD  en France, Italie et Espagne d'ici la fin de l'année. Amazon Prime Instant Video, avec des séries comme Mozart in the Jungle et Transparent, mais aussi des longs-métrages (cinq d'entre eux étaient au Festival de Cannes) est un rival sérieux...

De quoi affaiblir à moyen terme Netflix et en faire une proie (d'environ 37 milliards de dollars) pour des groupes comme Apple ou Amazon, qui peuvent l'absorber sans s'endetter.

Même avec l'éventualité d'un rachat boursier, Netflix a quand même besoin de rester "le plus beau" sur le marché. 4 nominations aux Oscars, 4 Emmy Awards (et 49 nominations, dont 20 cette année), 2 Golden Globes (et 19 nominations) permettent déjà de placer le diffuseur parmi les grands du secteur.

Annonces événementielles

Alors les projets sont annoncés à la pelle depuis quelques semaines. Parmi eux, un partenariat avec 20th Century Fox Télévision Distribution pour la diffusion en exclusivité en SVOD de la série à succès signée FX , American Crime Story dont la première saison The People v. O.J Simpson sera diffusée en 2017 sur Netflix dans le monde entier: John Travolta, Cuba Gooding Jr., Sarah Paulson, David Schwimmer, Nathan Lane et Bruce Greenwood sont dans cette saga  qui retrace le procès d'O.J. Simpson. La deuxième saison d'American Crime Story sera axée sur l'ouragan Katrina.

Netflix s’apprête aussi à diffuser dans 188 pays un nouveau volet de la série culte produite par CBS, Star Trek. Chaque épisode sera uniquement accessible aux membres de Netflix dans tous les pays titulaires d’une licence, dans les 24 heures suivant sa première diffusion aux États-Unis sur CBS.

Les 727 épisodes de la série - dont Star Trek: The Original Series, Star Trek: The Next Generation, Star Trek: Deep Space Nine, Star Trek: Voyager et Star Trek: Enterprise - seront aussi disponibles sur Netflix, dans le monde entier d’ici la fin 2016. Le tournage de la toute nouvelle série débutera en septembre pour une diffusion prévue en janvier 2017.

Netflix a également recruté le cinéaste sud-coréen Bong Joon-Ho (Snowpiercer, le transperceneige) pour un film qui sera diffusé l'an prochain sur la plateforme. Okja, qui suite une jeune fille prête à tout pour empêcher l'enlèvement de son meilleur ami, un animal rare et mastodonte nommé Okja, par une multinationale hyperpuissante, Tilda Swinton, Jake Gyllenhaal, Paul Dano, Giancarlo Esposito, Lily Collins sont au générique.

Et n'oublions pas que Netflix a aussi en prévision un revival de Gilmore Girls, des nouvelles séries Marvel (Luke Cage, Iron Fist, The Defenders), une vingtaine de programmes jeunesse en développement ou production (dont Inspecteur Gagdet et Spy Kids), etc.

Enfin, depuis le 12 août, Netflix diffuse The Get Down, drame musical réalisé par Baz Luhrmann (Moulin Rouge, Gatsby le magnifique), sur fond de hip-hop naissant et de disco à bout de souffle , avec Jimmy Smits (NYPD Blue) et Giancarlo Esposito (Breaking Bad).