Premiers prix du 65e Festival de Cannes, ceux de la Semaine de la Critique, ce jeudi soir. Quatre des sept films présentés en compétition repartent avec un titre, mais c'est bien le favori de la sélection qui emporte le Grand prix et prend un sérieux avantage dans la course à la Caméra d'or, qui sera décernée dimanche au meilleur premier long métrage toutes sélections confondues.
- Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique: Aqui y Alla (Ici et Ailleurs) d'Antonio Méndez Esparza (Espagne/Etats-Unis/Mexique)
Le cinéaste et président du jury Bertrand Bonello a salué une oeuvre "qui par sa narration, passe du documentaire à la fiction, qui impressionne sans chercher à nous impressionner et nous laisse avec l'humanité de ses personnages".
C'est l'histoire de Pedro de retour dans son petit village de montagne à Guerrero, au Mexique. Il y retrouve ses filles, devenues plus âgées mais aussi plus distantes, et sa femme, toujours aussi souriante. Cette année, les villageois s’attendent à une récolte abondante et il y a du travail en ville. Toutefois, étant habitués à la précarité, leur intérêt se tourne principalement vers leurs familles ou les opportunités de travail plus au Nord, de l’autre côté de la frontière.
- Prix Révélation France 4 : Sofia's Last Ambulance d'Ilian Metev (Allemagne/Bulgarie/Croatie)
Le jury a souligné "la retenue et l'engagement" de ce film qui "reflète la vie d'une nation en transition".
Le film montre le quotidien, sur le fil, d'une équipe de secouristes en butte à la décrépitude du système de santé bulgare. Dans une ville qui ne possède que 13 ambulances pour deux millions d'habitants, Krassi, Mila et Plamen sont nos héros improbables : gros fumeurs, bourrés d’humour et sans cesse en train de sauver la vie d’autrui, malgré le grand nombre d’obstacles. Cependant, le système brisé les met à rude épreuve. Combien de temps vont-ils encore tenir à sauver les écorchés de la société jusqu'à ce qu'ils perdent leur empathie?
- Prix SACD : Les voisins de Dieu de Meni Yaesh (Israël/France)
Il s'agit d'une plongée énergique dans l'intégrisme religieux en Israël. Avi, le chef, Kobi et Yaniv, trois bons copains, se sont auto-désignés surveillants d’un quartier de Bat Yam en Israël. Ils sont jeunes, savent se battre, Ils surveillent les tenues des femmes, font respecter le shabbat, et s'assurent que les Arabes de la ville de Jaffa n’entrent pas dans le quartier avec leurs voitures diffusant de la musique tonitruante. L'équilibre de la bande vacille le jour où Avi tombe amoureux d’une jeune fille.
- Soutien ACID/CCAS à la distribution : Los Salvajes d'Alejandro Fadel (Argentine).
Ce film retrace l'évasion violente, façon western, de cinq adolescents d'un centre de redressement, à travers des paysages sauvages. Ce pèlerinage d’une centaine de kilomètres vers la promesse d’un foyer est semé d'embûches : ils chassent pour se nourrir, pillent, se droguent, se lavent dans des rivières, se battent entre eux et font l’amour.