Arras 2011 : best-of vidéo avec Jacqueline Bisset, Mélanie Laurent, Jean-Paul Rappeneau, Clovis Cornillac, Vincent Lindon…

Posté par MpM, le 14 novembre 2011

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Marion Dardé, Simon Machi, Alain Pétoux et Loïc Wattez.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2011 : Atlas d’or pour Nokas d’Erik Skjoldbjaerg

Posté par MpM, le 13 novembre 2011

La 12e édition du Arras Film Festival s'est achevée sur un bilan plus que positif : plus de 28000 entrées (contre 25000 en 2010), des invités prestigieux, des avants-premières de qualité et surtout de beaux moments d'émotion.

Parmi les nombreux temps forts de ces dix jours, Nadia Paschetto (directrice) et Eric Miot (délégué général) ont ainsi voulu retenir la soirée d'ouverture en présence de Marie Gillain, Vincent Lindon et Philippe Lioret ; la standing ovation offerte à Mélanie Laurent pour Les adoptés, son premier film en tant que réalisatrice ; le geste des acteurs de L'ordre et la morale de Mathieu Kassovitz, qui ont étendu côté à côte le drapeau français et le drapeau kanak ; la chaleur de l'accueil réservé au film Hasta la vista de Geoffrey Enthoven... Sans oublier les rencontres avec Jacqueline Bisset, Fiona Gordon, Dominique Abel et Jean-Paul Rappeneau !

Le jury présidé par Claude Lelouch (et composé de Judith Henry, Joël Chapron, Ozana Oancea et Philippe Reynaert) a ensuite décerné l'atlas d'or à Nokas du Norvégien Erik Skjoldbjaerg. Le film met en scène un fait divers survenu dans le sud de la Norvège en 2004, le braquage de la société Nokas qui alimente les distributeurs de monnaie.

Le cinéaste a choisi de décrire les événements sous la forme la plus réaliste possible, en réalisant un anti-thriller qui place le spectateur dans la position du témoin impuissant. Un parti pris radical de réalisation (caméra à l'épaule comme prise d'épilepsie, rendant l'action pratiquement illisible) qui a apparemment plus convaincu le jury professionnel que nous.

L'Atlas d'argent de la mise en scène est lui allé au film nord-irlandais Behold the lamb de John McIlduff (notre photo de gauche) qui raconte la complicité inattendue entre un cinquantenaire dépressif et la petite amie de son fils, forcés de se lancer dans une équipée aventureuse. Le film, assez découpé, adopte un ton cocasse et décalé qui contraste avec son contexte plus social.

Enfin, A trip de Nejc Gazvoda (mention spéciale du jury) est le voyage initiatique de trois jeunes qui se retrouvent après une longue séparation et partent quelques jours en vacances ensemble. Entre souvenirs de lycées et rêves d'avenir, ils se retrouvent confrontés à des réalités plus complexes qu'ils ne l'auraient songé. Une chronique sensible et juste filmée avec bienveillance et légéreté.

Les autres jurys ont récompensé deux films "familiaux" : Fils unique de Miel van Hoogenbemt parle (sur un ton comique et tendre) des relations conflictuelles entre un père et son fils, de l'enfance de celui-ci jusqu'à ses 40 ans, tandis que Le père de Rafael Lewandowski (photo de droite) met brillamment en scène un fils confronté au passé trouble de son père.

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Tout le palmarès

Atlas d'or du meilleur film
Nokas d'Erik Skjoldbjaerg (Norvège)

Atlas d'argent de la mise en scène
John McIlduff (Irlande du Nord) pour Behold the lamb

Mention spéciale du jury
A trip de Nejc Gazvoda (Slovénie)

Prix du Syndicat français de la critique de cinéma
Le père de Rafael Lewandowski (Pologne)

Prix Regards Jeunes de la région Nord-Pas-de-Calais
Fils unique de Miel van Hoogenbemt (Belgique) [photo de gauche]

Prix du public
Le père de Rafael Lewandowski (Pologne)

Arras 2011 : retour sur le jour 7 avec Jacqueline Bisset, Dominique Sampiero et Miel van Hoogenbemt

Posté par MpM, le 12 novembre 2011

Invités : Dominique Sampiero et Miel van Hoogenbemt pour Fils unique et Jacqueline Bisset pour la Leçon d'actrice.

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Marion Dardé, Simon Machi, Alain Pétoux et Loïc Wattez.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2011 : retour en vidéo sur le jour 6 avec Mathieu Demy, l’équipe de la Désintégration et Kadir et Burak Balci

Posté par MpM, le 11 novembre 2011

Invités : Kadir et Burak Balci pour Turquaze, Mathieu Demy pour Americano, Nadim Cheikouha, Philippe Faucon, Kamel Laadaili, Yassine Azouz et Ymanol Perset pour La désintégration.

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Marion Dardé, Simon Machi, Alain Pétoux et Loïc Wattez.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2011 : retour en vidéo sur le jour 5 avec Clovis Cornillac, Christophe Ruggia, Jeanne Dandoy…

Posté par MpM, le 10 novembre 2011

Invités : Clovis Cornillac et Christophe Ruggia pour Dans la tourmente ; l'actrice Jeanne Dandoy pour Bullhead de Michaël Roskam.

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Marion Dardé, Simon Machi, Alain Pétoux et Loïc Wattez.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2011 : retour en vidéo sur le jour 4 avec Cédric Kahn, les ateliers storyboard et maquillage, le ciné-concert…

Posté par MpM, le 9 novembre 2011

Invité : Cédric Kahn pour Une vie meilleure.

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Marion Dardé, Simon Machi, Alain Pétoux et Loïc Wattez.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2011 : rencontre autour de L’ordre et la morale de Mathieu Kassovitz

Posté par MpM, le 8 novembre 2011

L'ordre et la morale

Parmi les nombreuses avant-premières proposées par le Arras Film festival 2011, le nouveau film de Mathieu Kassovitz, L'ordre et la morale, figurait parmi les plus attendus. Il retrace en une fresque tendue et captivante la prise d'otages qui eut lieu sur l'île d'Ouvéa (Nouvelle Calédonie) en 1988, et qui s'était soldée par le massacre des indépendantistes kanaks impliqués.

l'ordre et la moralePour présenter le film, le producteur Christophe Rossignon (à droite sur notre photo ci-dessus) et trois des acteurs kanaks du film avaient fait le déplacement : Mathias Waneux (3e en partant de la gauche), élu d'Ouvéa qui a pris part aux événements de 88, Dave Djoupa (2e en partant de la gauche) qui est le propre fils de Wenceslas Laveola, l'un des participants à la prise d'otages, et Iabe Lapacas (à gauche),  un jeune étudiant qui incarne à l'écran le chef des rebelles, Alphone Dianou.

L'occasion de revenir sur l'aventure assez exceptionnelle du film. "La genèse du projet est simple", explique Christophe Rossignon. "Il y a une dizaine d'années, à travers un intermédiaire qui s'appelle Olivier Rousset, Mathieu Kassovitz rencontrait Mathias Waneux, un grand leader indépendantiste en Nouvelle Calédonie.

Mathias a soutenu le projet depuis le début. Il a toujours pensé que ce film serait important pour le devoir de mémoire et pour la réconciliation. Puisque cette prise d'otages fait partie de l'histoire du pays, le film pouvait contribuer au chemin que la Nouvelle Calédonie prend par rapport à son autodétermination en 2014. Ca a pris du temps, parce que la parole devait accompagner ce projet. Entendre, expliquer, échanger. Et au final le film s'est fait."

En tout, vingt-cinq versions du scénario auront été nécessaires avant de pouvoir passer au tournage. La communauté kanak s'est fortement investie dans le projet, discutant et corrigeant les différentes moutures proposée par le quatuor de scénaristes Mathieu Kassovitz, Benoît Jaubert, Pierre Geller et Serge Frydman, et inspirées par le livre du capitaine du GIGN de l'époque, Philippe Legorjus. Mais sans pour autant dicter leur vision des choses.

"Cette histoire colle à la réalité qui n'est pas uniquement la réalité de nos amis kanaks, mais qui n'est pas non plus la réalité de Philippe Legorjus", souligne Christophe Rossignon. "C'est une réalité beaucoup plus large que Mathieu a essayé d'embrasser. Il s'agit d'un film qui raconte une histoire vraie. Ce n'est pas encore une ligne dominante du cinéma français, ça l'est depuis longtemps aux Etats-Unis, mais ça vient chez nous. Ce sont des films assez compliqués à mettre au point. Mais ça reste avant tout des films de cinéma. L'ordre et la morale n'est pas un documentaire."

Visiblement très émus, les trois acteurs sont revenus sur la prise d'otages de 1988 et ses suites politiques, ainsi que sur l'importance que revêt pour euxL'ordre et la morale le film. "Je l'ai dit cet après-midi à Nord-Ouest [la société de production de Christophe Rossignon et Philippe Boëffard] : si on m'avait dit à l'époque que je serais à Nord-Ouest cet après-midi, je ne l'aurais jamais cru.

Mais il a fallu toutes ces années de travail. Moi qui connaissais les tenants et les aboutissants du projet, je savais que j'allais combattre jusqu'au bout. Quels que soient les aléas, on y est arrivé. Avec le film, au lieu de toucher les grosses têtes du pays, on va toucher le peuple français. On va lui dire : "il y a un peuple là-bas qui souffre depuis tant d'années". Aujourd'hui on en a tellement marre de ceux qui nous gouvernent, qu'on est fatigué d'eux. Je pense que ce film-là peut aussi apporter une idée pour dire au peuple qui peut nous soutenir : soutenez-nous. "

La vie de Dave Djoupa a été totalement bouleversée par l'issue fatale de la prise d'otages, et il lui a fallu un certain courage pour incarner son père (décédé lors de l'assaut donné par l'armée française contre les preneurs d'otages) à l'écran. "Nous, depuis qu'on est en classe de 6e, 5e, jusqu'au lycée, on nous appelle des enfants d'assassins", se souvient-il. "Le film montre la réalité de pourquoi on s'est battu. Il nous redonne notre fierté."

l'ordre et la moraleUn sentiment partagé par le plus jeune de l'équipe, Iabe Lapacas. "Le film, c'est notre enfant", déclare-t-il. "La gestation a duré longtemps. Plus de dix ans. L'accouchement aussi ne s'est pas fait sans difficulté. Mais on a la chance d'avoir un beau bébé. On l'aime tous.

Ce film est important car c'est notre histoire à tous. Elle nous habite, nous qui sommes kanaks, et nos compatriotes aussi, qu'ils soient kanaks ou pas, qu'ils soient indépendantistes ou pas, vous aussi nos compatriotes français, mais aussi tous les peuples en lutte dans le monde, car je pense qu'ils se reconnaîtront dans la lutte du peuple kanak. Et cette histoire est universelle aussi pour les militaires qui verront le film ainsi que pour les politiques. "

L'ordre et la morale, qui sort le 16 novembre, réussit en effet le pari d'être à la fois une œuvre cinématographique aboutie et une reconstitution captivante de la manière dont une simple occupation pacifique a dégénéré en bain de sang. Mais surtout, il rend hommage à des hommes (aussi bien les kanaks que le capitaine Legorjus) dont les idéaux ont été broyés par la raison d'état. Plus de vingt ans plus tard, l'émotion est toujours aussi forte chez ceux qui ont subi ces événements, ou leurs conséquences. Il est temps qu'ils partagent symboliquement leur fardeau avec le plus grand nombre.

Arras 2011 : retour en vidéo sur le jour 3 avec l’équipe de L’ordre et la morale, Emmanuel Mouret…

Posté par MpM, le 8 novembre 2011

Invités : le producteur Christophe Rossignon et les acteurs Mathias Waneux, Dave Djoupa, Wenceslas Laveola pour L'ordre et la morale de Mathieu Kassovitz ; Emmanuel Mouret pour L'art d'aimer.

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Marion Dardé, Simon Machi, Alain Pétoux et Loïc Wattez.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2011 : retour en vidéo sur le jour 2 avec Mélanie Laurent, Fiona Gordon, Cyril Mennegun…

Posté par MpM, le 7 novembre 2011

Invités : Claude Nuridsany et Marie Pérennou pour La clé des champs ; Cyril Mennegun pour Louise Wimmer ; Fiona Gordon et Dominique Abel pour la carte blanche "cinéma burlesque" et Mélanie Laurent pour Les adoptés.

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica, Marion, Alain, Loïc et Simon.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2011 : carte blanche à Fiona Gordon et Dominique Abel

Posté par MpM, le 6 novembre 2011

dominique abel et fiona gordon

Le Arras Film Festival offre cette année une carte blanche au duo lunaire et fantaisiste formé par Fiona Gordon et Dominique Abel. L'occasion pour les deux clowns-réalisateurs de montrer leurs trois longs métrages (coréalisés avec Bruno Romy) : L'iceberg, Rumba et La fée, mais surtout de dévoiler une partie de leur univers burlesque au travers de films dont ils se sentent proches. Sont ainsi présentés Oeil pour oeil (Laurel et Hardy), Les lumières de la ville (Charlie Chaplin), Le soupirant (Pierre Etaix) et Sacré Graal ! (Monty Python).

"On avait fait une liste plus longue, précise Dominique Abel. Mais ce sont souvent des films introuvables. On avait notamment proposé Whisky de Pablo Stoll et Juan Pablo Rebella, Tampopo de J?z? Itami et un film que l'on met à chaque fois et que personne ne trouve jamais, Qui chante là-bas de Slobodan Sijan."

Gus van Sant, Hal Hartley et Aki Kaurismäki font également partie de leurs références. "On adore Kaurismäki. Pour nous, c'est un des très grands.  Quelqu'un qu'on admire. Mais je ne suis pas sûr que ça rentre vraiment dans le burlesque..."

De toute façon, le duo avoue n'avoir jamais été capable de hiérarchiser. Chaplin, Keaton, Tati, Etaix, Linder, Méliès... "Lorsque je les ai découverts, se souvient Dominique Abel, j'ai eu l'impression qu'ils me connaissaient de l'intérieur, qu'ils avaient tout compris de la vie. Je me suis dit : ouf, je ne suis pas tout seul !"

De Laurel et Hardy, ils vantent la lenteur et le respect. "Ils se donnent des claques, mais entre chaque claque, ils se rhabillent l'un l'autre, remettent leurs chapeaux", note Fiona Gordon. "Et puis ils prennent leur temps. Je trouve ça très joli cette forme de lenteur", complète Dominique Abel.

Chaplin les fascine par son mélange de gags et d'humanisme. "Il enrichit le film [Les lumières de la ville] d'un discours politique : regardez, je veux travailler, mais il n'y a rien pour moi. Avec cela, il ajoute du mélodrame. Tandis que Pierre Etaux est plus un personnage de dandy. C'est un personnage riche qui fait rire ! C'est du burlesque nouveau, différent", explique Dominique Abel.

Les deux acteurs revendiquent également une envie de défendre les "moins nobles" par rapport aux "intellos" acclamés partout. "Ce n'est pas toujours dans le raffinement que se trouve le génie", souligne Fiona Gordon. "Le génie peut être complétement bordélique. Regardez les Monty Python. Leur côté bordélique nous plait. Chez eux, rien n'est sacré. Or il y a de la grandeur dans cette irrévérence. "