Et si on regardait… Bullitt

Posté par vincy, le 20 avril 2020

C'est ce soir, à 20h55, sur France 5 et on vous recommande vivement de regarder Bullitt, cette pépite du film noir datant de 1968. L'histoire en elle-même a peu d'importance (d'ailleurs Robert Vaughn avoue n'avoir jamais vraiment bien compris le scénario): Le lieutenant de police de San Francisco, Frank Bullitt, est chargé par un politicien ambitieux, Walter Chalmers, de protéger Johnny Ross, gangster dont le témoignage est capital dans un procès où est impliqué l'homme politique. Malgré les précautions prises par Bullitt et ses hommes, Ross est grièvement blessé et décède des suites de ses blessures sur son lit d'hôpital. Bullitt mène alors l'enquête pour retrouver les meurtriers.

Mais voilà, une histoire banale, adaptée du roman Un silence de mort (Mute Witness) de Robert L. Fish, devient là un film dont une seule séquence l'a fait entrer dans le mythe hollywoodien.

Une course-poursuite d'anthologie, qui est toujours étudiée en école de cinéma. Il faut dire que les stars s'effacent au profit des voitures. Seules les belles mécaniques sont les héroïnes de cette longue scène haletante à travers les rues de San Francisco. On comprend en voyant le montage de cette montée en puissance pourquoi Frank P. Keller a reçu l'Oscar du meilleur montage. En utilisant les lignes droites et les pentes des collines de la ville, pour mieux s'échapper dans les faubourgs, on visite la ville, pieds au plancher, avec une Ford mustang et une Dodge qui se toisent des phares. Cela file entre 120 et 180 km/h, avec un seul point de vue: celui du pilote, comme dans un jeu vidéo. Trois semaines de tournage pour 10 minutes et 50 secondes de vroum-vroum (le son n'a pas été négligé). Pas de truquage, mais des faux raccords et quelques répétitions de plans pour remplir et faire la transition.

Au volant (pas tout le temps, pour des questions d'assurances), on retrouve la star, pilote accompli et producteur du film, Steve McQueen. C'est l'autre bonne raison de revoir le film. Au sommet de son glam, l'acteur joue à la perfection sa nonchalance, cette cool-attitude un brin décalée qui le rend singulier dans ce monde de pourris. Ce flic rebelle a été inspiré par l'inspecteur Dave Toschi, chargé de l'affaire du Zodiac, tueur en série des années 1960 (à San Francisco) qui deviendra un sujet récurrent pour le cinéma et la télévision. De Brad Pitt (Ocean's 11) à Ryan Gosling (Drive évidemment), nombreux sont les stars contemporaines qui ont été influencées par son jeu basé sur le mouvement et le minimalisme.

Aujourd'hui, il reste de tout cela, le look de Steve McQueen: imper, bottes, veste avec coudières, lunettes noires, col roulé bleu... le comble du chic. Ce policier anti-conformiste colle bien à l'époque. Le réalisateur britannique (ça a son importance) Peter Yates en fait un ingrédient innovant dans le polar, entre Nouvel Hollywood et Série noire venue du polar pulp américain. C'est le début du héros individualiste, à la fois justicier, vengeur et citadin (loin des westerns) qui vont nous donner quelques années plus tard des films avec Delon, Belmondo, Eastwood ou encore Bronson.

A ses côtés, on croise Robert Vaughn, magnifique d'ambivalence dans le personnage du sénateur Walter Chalmers, Jacqueline Bisset, sublime maîtresse qui ne sert pas que de faire-valoir, et dans un petit rôle de chauffeur de taxi, l'immense Robert Duvall.

Enfin, troisième bonne raison, et pas des moindres: la musique jazzy et chaude de Lalo Schifrin, aux accents un peu plus pop. Entre cordes, flûtes et cuivres, le thème groovy, avec guitare basse traduit parfaitement le pont entre deux époques et deux genres, à la fois rétro et hype (pour l'époque).

Attal, Klapisch, Lespert, Vanier, Boukhrief et Kahn en avant-première à Angoulême

Posté par redaction, le 9 juillet 2019

La 12e édition du festival du film francophone d'Angoulême (20-25 août) a dévoilé une grande partie de sa programmation.

Le jury sera présidé par Jacqueline Bisset (Bullitt, La nuit américaine, Le crime de l'Orient-Express, Le magnifique, Riches et célèbres, La cérémonie) et composé des comédiens Hugo Becker, Marie-Pierre Morin, Mehdi Nebbou, de l'éditrice et ancienne ministre Françoise Nyssen, du réalisateur Louis-Julien Petit, du journaliste Laurent Weil. Deux autres membres devant encore être annoncés. De même la compétition, d'où ressortent quelques films cannois, s'étoffera d'un dixième titre.

Année après année, le festival créé par Dominique Besnéhard et Marie-France Brière s'affirme comme la rampe de lancement du cinéma français pour le second semestre. Du Dindon, avec Dany Boon, à Fête de famille, avec Catherine Deneuve, en passant par Les éblouis, avec Camille Cottin, le spectre sera large afin de tester les premières réactions du public. Le festival s'ouvrira sur le nouveau film d'Alain Attal, avec Charlotte Gainsbourg, et se clôturera avec un documentaire sur Charles Aznavour, narré par Romain Duris.

Parmi les hommages, on notera celui à Michel Deville (L'ours et la poupée, Raphaël ou le débauché, Péril en la demeure) et un autre au cinéma luxembourgeois (Nuits de noce, Black Djiu, Réfractaire, Préjudice, Croc-blanc, Barrage), ainsi qu'un Focus à Nabil Ayouch (Ali Zaoua, Mektoub, My Land, Razzia, Much Loved, Les chevaux de Dieu). Une exposition "French Icons" des photographies de Philippe R. Doumic complètera la programmation, ainsi que des séances de dédicaces autour des films.

Compétition
Adam de Maryam Touzani
Camille de Boris Lojkine
La fille au bracelet de Stéphane Demoustier
Les hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec
Lola vers la mer de Laurent Micheli
Papicha de Mounia Meddour
Place des victoires de Yoann Guillouzouic
Tu mérites un amour de Hafsia Herzi
Vivre à 100 milles à l’heure de Louis Bélanger

Avants premières
Mon chien stupide de Yvan Attal d’après John Fante (Ouverture)
Deux moi de Cédric Klapisch
Le dindon de Jalil Lespert
Donne-moi des ailes de Nicolas Vanier
Les éblouis de Sara Suco
L‘esprit de famille d'Eric Besnard
Fahim de Pierre-François Martin-Laval
La fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti
Fête de famille de Cédric Kahn
Je ne rêve que de vous de Laurent Heynemann
Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part d’Arnaud Viard
Menteur d’Emile Gaudreault
Trois jours, une vie de Nicolas Boukhrief
Le regard de Charles de Marc di Domenico (clôture)

Section ciné-concert :
Notre Dame de Valérie Donzelli
Je ne sais pas si c'est tout le monde de Vincent Delerm
La vertu des impondérables de Claude Lelouch

Section Les Flamboyants :
Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma
La sainte famille de Louis-do de Lancquesaing
Atlantique de Mati Diop

Séance évènement : La vie scolaire de Grand corps malade et Mehdi Idir

Coup de coeur
Vif argent de Stéphane Batut
Quand New York s'appelait Angoulême de Marie-France Brière
Fourmi de Julien Rappeneau

Séances en plein air (en présence des équipes des films)
La chute de l'empire américain de Denys Arcand
Jusqu'à la garde
de Xavier Legrand

Bijoux de famille - hommage au distributeur Haut et court
Ma vie en rose de Alain Berliner, L'emploi du temps de Laurent Cantet, Sous le sable de François Ozon, L'apollonide de Bertrand Bonello, La fille de Brest d'Emmanuelle Bercot, en plus de Jusqu'à la garde.

François Ozon enrôle Jacqueline Bisset et Jérémie Renier

Posté par vincy, le 22 décembre 2016

François Ozon s'offre une nouvelle icône du cinéma pour son prochain film: Jacqueline Bisset (Bullitt, Le Magnifique). L'actrice britannique francophone et francophile sera entourée de Jérémie Renier, qui a déjà été filmé par Ozon dans Les amants criminels en 1999 puis Potiche en 2010, et Marine Vacth qu'il avait révélé avec Jeune et Jolie en 2013.

L’Amant Double s'annonce comme un thriller érotique. Le tournage débute en cette fin d'année. Mandarin assure la production, comme pour la plupart des films de Ozon depuis Potiche.

Pour Bisset, c'est un retour au cinéma français. L'actrice, née en 1944, n'avait pas joué dans un film hexagonal depuis Les Gens qui s'aiment de Jean-Charles Tacchella en 2000. Elle vient de tourner un film d'action autour du 11 septembre 2001, Nine eleven de Martin Guigui et le thriller politique Backstabbing for Beginners, avec Theo James, du danois Per Fly. Bisset a reçu une nomination aux César pour La cérémonie de Claude Chabrol, il y a 20 ans, comme second-rôle féminin.

10 raisons de ne pas louper le 3e Champs-Elysées Film Festival

Posté par MpM, le 12 juin 2014

champs élysées film festivalPour la 3e année consécutive,  les Champs-Elysées se transforment en Croisette certes dépourvue de plage, mais pas de paillettes ou de stars.

Le Champs-Elysées Film Festival investit en effet tous les cinémas de la plus belle avenue du monde pour une semaine au rythme du cinéma franco-américain.

Malgré le beau temps et le foot, ce serait franchement dommage de rater ça. La preuve par dix :

- Quatre invités d'honneur

Agnès Varda, Keanu Reeves, Whit Stillman et Mike Figgis seront à l'honneur pendant toute la semaine. On pourra ainsi revoir Sans toit, ni loi et plusieurs films tournés par Agnès Varda aux Etats-Unis. Keanu Reeves accompagnera le documentaire Side by side de Christopher Kenneally qu'il a produit. Whit Stilman sera là avec Metropolitan, Les derniers jours du disco et Damsels in distress. Enfin, une carte blanche est offerte à Mike Figgis.

- Deux présidents du festival

Jacqueline Bisset et Bertrand Tavernier ont accepté de présider cette 3e édition. L'actrice rencontrera le public à l'occasion de la projection de Riches et célèbres de George Cukor et le réalisateur animera une masterclass.

- La compétition américaine

Neuf longs métrages inédits sont en compétition pour le prix du public et le prix des blogueurs, parmi lesquels American promise de Joe Brewster et Michèle Stephenson (prix spécial du jury à Sundance en 2013) et Rich hill d'Andrew Droz Palermo et Tracy Droz Tragos (Grand prix du jury à Sundance en 2014).

- Les avant-premières hollywoodiennes

Ce sont en tout vingt films américains qui feront leur avant-première pendant le festival. On notera notamment la présence du nouveau Clint Eastwood (Jersey boys), avec Christopher Walken. Seront également présentés National gallery de Frédérick Wiseman, Nos pires voisins de Nicholas Stoller, Triple alliance de Nick Cassavetes, Under the skin de Jonathan Glazer et Anchorman 2 d'Adam McKay.

- Les avant-premières françaises

Le cinéma français n'est pas en reste avec quinze des films les plus attendus de l'été ! On a failli être amies de Anne Le Ny, Maestro de Léa Fazer, Hippocrate de Thomas Lilti, Du goudron et des plumes de Pascal Rabaté, Au fil d'Ariane de Robert Guédiguian, Résistance naturelle de Jonathan Nossiter, etc.

- Les courts métrages

L'autre compétition du Champs Elysées Film Festival, c'est celle des courts métrages français et américains qui seront eux-aussi soumis au prix du public. En tout quatre programmes, dont deux réuniront des films d'école prestigieuses (Columbia, la Fémis, les Gobelins...).

- La soirées des Toiles enchantées

Une soirée caritative est organisée au profit de l'association Les toiles enchantées qui permet aux enfants hospitalisés ou handicapés de découvrir sur grand écran et au moment de leur sortie en salles des films grand public et populaires. Le film projeté à cette occasion sera Bon rétablissement de Jean Becker, avec Gérard lanvin et Jean-Pierre Darroussin.

- Les reprises

Le festival propose à la fois des classiques du cinéma français (La mort en direct, Playtime, Le jour se lève...) et du cinéma américain (Chaînes conjugales, La fièvre du samedi soir, Le jour le plus long...) en version restaurée.

- La soirée spéciale Vendredi 13

Une soirée sous le signe de l'horreur avec la première française de Kiss of the damned de Xan Cassavetes et la version restaurée du classique de Tobe Hooper, Massacre à la tronçonneuse.

- Les séances jeune public

Les plus jeunes aussi ont droit à leur festival avec l'avant-première prestigieuse de Dragons 2 et la reprise du Peau d'âne de Jacques Demy, suivi d'un karaoké géant.

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Champs-Elysées Film Festival
Du 11 au 17 juin 2014
Informations et programme sur le site de la manifestation

Welcome to New York : film vidéo amateur qui décevra les mateurs

Posté par kristofy, le 19 mai 2014

depardieu welcome to new york

Le film Welcome to New-York est à voir sur internet sur différentes plateformes de Vidéo à la Demande, mais le Festival de Cannes a été l’occasion d’une avant-première : la projection a eu lieu en dehors du festival, dans une petite salle en centre-ville. Et Ecran Noir a été parmi les heureux "privilégiés".

L’équipe était bien présente avec Abel Ferrara, Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset, Marie Mouté ; et parmi les spectateurs on y a vu Mickey Rourke et Gaspar Noé. Et comme il y a 3 ans, quand l'affaire du Sofitel avait parasité la couverture du Festival, le film de Ferrara a court-circuité médiatiquement les films sélectionnés. Un abus de pouvoir clair et net quand on enregistre une trentaine de dépêches AFP pour ce seul film en quelques jours.

Les première images sont précédées non pas de la traditionnelle phrase basé sur une histoire vraie mais plutôt d’un avertissement du style ce film est inspiré d’une affaire judiciaire dont les phases publiques ont été retransmises et commentées par les médias du monde entier, mais les personnages du film et les séquences les représentant dans leur vie privée relèvent de la fiction.  Il s’agit donc d’un homme qui a un poste à haute responsabilité dans la finance, dont la vie va être chamboulée suite à une accusation de viol d’une femme de chambre dans un hôtel de New-York. Mais il s’appelle Deveraux et sa femme Simone. Cette précaution est relativement inutile tant l’ossature du film est une suite de séquences qui illustrent en image ce que les télés et les journaux ont raconté sous forme d’épisodes pendant plusieurs semaines à propos de Dominique Strauss-Kahn et sa femme Anne Sinclair.

Orgies et réalité

On découvre donc cet homme qui arrive dans un hôtel. Il prend possession de sa chambre, où déjà, il y est attendu par deux amis qui sont en compagnie de trois prostituées. Deveraux va en prendre une comme un sauvage avec des grognements d’animal : on voit qu’il est un habitué des relations tarifées. La soirée se poursuivra entre les trois hommes et les trois femmes avec un jeu où tous seront recouverts de crème glacée et de champagne. L’orgie se termine au petit matin, mais quelques heures plus tard deux autres call-girls arrivent dans la chambre rien que pour Deveraux, où encore une fois il va se satisfaire avec des grognements. Plus tard quand elles seront reparties, une femme de chambre arrive pendant que lui sort de la douche… A partir de ce moment-là, le film va imiter la réalité de ce que l’on a appris par médias interposés. Deveraux retrouve sa fille dans un restaurant pendant que la femme de ménage témoigne de ce qui c’est passé devant des policiers, Deveraux va à l’aéroport prendre l’avion, mais prévient l’hôtel qu’il y a oublié son téléphone portable. Il se fera arrêté par des agents qui vont lui passer les menottes… Images connues.

Le premier tiers du film est plutôt réussi. Du moins, il offre ce que l’on pouvait espérer d’une collaboration entre Abel Ferrara derrière la caméra et Gérard Depardieu devant. Ferrara montre des filles qui n’ont pas froid aux yeux pour se qui est de faire monter la température. Il laisse la caméra tourner, sans couper, pour garder une impression de voyeurisme porno. Depardieu lui redevient le ‘gros gégé’ qu’il a pu être dans Mammuth ou dans Quand j'étais chanteur. Il joue un personnage tout en étant beaucoup lui-même. L’ogre Gérard Depardieu se confond ainsi avec l'orgiaque Deveraux : cette ambivalence participe d’ailleurs à l’intérêt du film, dont tout nous semble familier.

Fulgurances et amateurisme

L’idée même du film est de capitaliser sur un fait divers dont la popularité est telle que les producteurs peuvent parier d’avance sur une certaine curiosité de la part des spectateurs, que le film soit bon ou raté d’ailleurs. Pour l’odeur de souffre la réputation du réalisateur Abel Ferrara suffit, sa façon de filmer atypique, à la limite de l’improvisation peut amener aussi bien des fulgurances créatives qu’une impression d’amateurisme regrettable, et malheureusement c’est cette impression qui restera ici.

L’histoire du film est celle d’un homme confronté à la justice et aux médias. Hélas, des séquences hors sujet (l’affaire avec Tristane Banon, la cassette Jean-Claude Méry, et l’origine de la fortune de la famille Sinclair- sont ajoutées de manière décousues. Le public international n’y comprend rien. Le film débute plutôt bien sous la forme d’une reconstitution puis Abel Ferrara se perd sans savoir quoi raconter ni comment : un long monologue en voix-off sur Dieu et le salut, une insulte face caméra, quand le couple se parle ils s’expriment tantôt en anglais ou en français sans raison (et dans une même scène). Le film ne va pas pas beaucoup plus loin après la sortie de prison de Deveraux (avec une assignation à résidence), et cette affirmation : «est-ce un crime de vouloir se sentir jeune ? ».

Si le film est vraiment une déception, il est porté par l’énorme présence de Gérard Depardieu qui cabotine et et s'exhibe sans pudeur. Cette présence est le véritable intérêt de Welcome to New-York. L’affaire DSK est moins devenue un film avec Depardieu mais plus un sujet pour faire tourner Depardieu.

Pas de sortie en salles mais une diffusion en VàD. Au final, c'est logique : Welcome to New-York n’est pas un film de cinéma mais bien une longue vidéo pour le web.

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A lire aussi:
Lettre à ... Wild Bunch (Cannes 2014)
Présentation du film par depardieu, Bisset et Ferrara (Cannes 2014)
Welcome To New York sortira directement en VàD
Abel Ferrara veut filmer l'Affaire DSK

Welcome to New York sortira directement en VOD

Posté par MpM, le 4 mai 2014

welcome to NYLe très attendu Welcome to New York d'Abel Ferrara, qui s'inspire de l'affaire DSK, sortira donc bien directement (et exclusivement) "sur les services de vidéo à la demande", au prix de 7€, a confirmé la société de production et de distribution Wild Bunch dans un communiqué daté du 2 mai.

Depuis la première annonce en ce sens dans le quotidien Le Monde le18 avril dernier, un espoir demeurait de voir le film projeté en séance spéciale à Cannes, mais l'idée semble s'éloigner. C'est pourtant en plein Festival de Cannes que le film fera sa sortie : le 17 mai, presque trois ans après l'affaire du Sofitel de New York.

"En sortant le film ainsi, on touche le plus grand nombre, le plus vite possible", relevait  Brahim Chioua, cofondateur de Wild Bunch, dans son entretien au Monde. "Pendant dix jours, le film sera exposé sur les pages d'accueil de toutes les plateformes internet, iTunes, Free, Orange... : on touchera 20 millions de visiteurs par jour".

De plus en plus d'initiatives viennent comme celles-ci bousculer la chronologie des médias à la française, dont la rigidité est dénoncée par de nombreux professionnels. Elle empêche notamment une sortie simultanée en salles et sur le web comme cela se fera pour Welcome to New York aux Etats-Unis.

En choisissant de tenter l'expérience avec un film aussi médiatique (qui réunit notamment Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset devant la caméra), Wild Bunch donne l'impression de compter ses divisions avant d'engager la bataille. Si l'opération s'avérait un vrai succès commercial, elle pourrait en effet ouvrir une brèche dans le système actuel et précipiter la multiplication des sorties exclusives en VOD pour des films à gros potentiel.

Quelqu'un devait prendre le risque d'une expérimentation d'envergure et à grande échelle , et c'est plutôt malin d'avoir misé sur un film à la fois sulfureux et ancré dans l'imaginaire français comme international. Il n'y a désormais plus qu'à attendre de connaître les résultats chiffrés pour savoir si, dans cette configuration, le web peut battre (lucrativement parlant) la salle de cinéma.

Maximilian Schell, star mondiale oscarisée et oubliée (1930-2014)

Posté par vincy, le 1 février 2014

maximilian schell en 1970Qui connaît encore Maximilian Schell? Pourtant ce comédien et cinéaste allemand fut l'une des rares stars germaniques à Hollywood. Schell a longtemps été, avec Maurice Chevalier et Marcello Mastroianni, l'un des comédiens européens les plus populaires en Amérique. Accessoirement, il est le parrain d'Angelina Jolie. Il vient de décéder à Innsbruck (Autriche), d'une "maladie grave et soudaine", à l'âge de 83 ans. Maximilian Schell était né le 8 décembre 1930 à Vienne en Autriche.

Un acteur populaire et oscarisé

Oscar du meilleur acteur en 1961 pour son rôle d'avocat d'accusés nazis dans Jugement à Nuremberg (de Stanley Kramer), deux fois nominé (meilleur acteur en 1976 pour The Man in the Glass Booth et meilleur acteur dans un second rôle en 1978 pour Julia), il avait alterné les projets personnels et les productions hollywoodiennes, refusant de se laisser enfermer dans un personnage stéréotypé. Il débute sur le sol américain en 1958 avec Le Bal des Maudits, d'Edward Dmytryk, aux côtés de Marlon Brando.

A Hollywood, il tourne pour les plus grands cinéastes, que ce soit pour le cinéma ou la télévision - George Roy Hill, John Frankenheimer - avant d'être engagé pour Jugement à Nuremberg (11 fois cité aux Oscars). Beau, charismatique, il a tout pour séduire les studios. Un visage anguleux taillé comme une sculpture de bois avec un couteau et un regard profond, qu'un sourire dévastateur pouvait adoucir.

Tête d'affiche aux côtés des plus grandes stars

Sa carrière prend alors son envol : Les Séquestrés d'Altona de Vittorio De Sica, Topkapi de Jules Dassin, The Deadly Affair de Sidney Lumet, La symphonie des héros de Ralph Nelson. Il était ainsi en haut de l'affiche, à égalité avec Sophia Loren, Spencer Tracy, Burt Lancaster, Peter Ustinov, James Mason, Simone Signoret ou encore Charlton Heston.

Au début des années 70, il revient en Europe, tournant avec Michael Anderson (et Liv Ullmann), Alessandro Blasetti (et Francisco Rabal), Jean-Louis Bertuccelli (et Michel Bouquet), et passant lui-même à la réalisation : Erste Liebe (1970), Der Fußgänger (1973), tous deux nominés à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, et Le juge et son bourreau (1975), d'après un scénario de l'écrivain Friedrich Dürenmatt, son meilleur ami.
Il retourne alors aux Etats-Unis. Rencontre son ami Jon Voight (le père d'Angelina Jolie, on y revient) pour Le dossier Odessa. Voight fut aussi la star du Juge et son bourreau. Retrouve Jules Dassin pour The Rehearsal. Incarne médecin, aristocrate, militaire, commerçant... Croise Charles Bronson, Jacqueline Bisset (avec qui il a souvent joué), James Coburn (chez Sam Peckinpah tout de même), mais aussi Sean Connery et Michael Caine (Un pont trop loin de Richard Attenborough). Une filmographie impressionnante pour un non anglophone.

La seconde guerre mondiale, marqueur de sa carrière

Avec Julia de Fred Zinnemann, aux côtés de Jane Fonda, Vanessa Redgrave, Jason Robards et Meryl Streep, il est de nouveau immergé dans une histoire liée au IIIe Reich. Le film obtient 11 nominations aux Oscars.

Ironique que l'Allemagne nazie et la seconde guerre mondiale lui aient procuré autant de grands rôles quant il a du fuir l'Autriche au moment de l'invasion allemande en 1938. Fils de l'écrivain suisse Ferdinand Schell et de la comédienne autrichienne Margarethe Noe von Nordberg, petit frère de l'actrice Maria Shell, elle-même star mondiale, cet helvéto-autrichien refusait de se laisser enfermer dans le simple métier d'acteur. Cinéaste indépendant, il réalisait aussi des documentaires (dont celui sur sa soeur La soeur Maria en 2002 et celui sur Marlene Dietrich, Marlene, en 1984) et mettait en scène des pièces de théâtre ou des opéras (sa passion). Lui-même était bon pianiste.

Il aura tout joué, du père d'Anne Frank à Pierre le Grand, de la série TV Heidi au Fantôme de l'opéra, de Lénine à un Pharaon. Depuis ses premiers pas au théâtre à Bâle en Suisse, en 1953, Schell aura parcouru les planches en Autriche, en Allemagne, à Londres et à New York. Robert Altman le dirigera dans la pièce d'Arthur Miller, en 2006, Resurrection Blues.

Il a continué à être sollicité par Hollywood durant toute sa vie : Premiers pas dans la mafia, avec Marlon Brando et Matthew Broderick, Little Odessa de James Gray, Vampires de John Carpenter, Deep Impact, avec Elijah Wood et Morgan Freeman, ou récemment Une arnaque presque parfaite avec Rachel Weisz, Adrien Brody et Mark Ruffalo.

L'acteur a reçu deux Golden Globes, un "César" allemand (et un prix honorifique), deux fois le prix d'interprétation par les critiques de New York, et deux prix d'interprétation au Festival de San Sebastien en tant que réalisateur.

Locarno 2013, entre les géants d’hier et les talents de demain

Posté par vincy, le 17 juillet 2013

locarno 2013La 66e édition du Festival de Locarno, la première du directeur artistique Carlo Chatrian, n'a plus de secret. Ou presque : il reste à découvrir les films sélectionnés. Côté cinéma français, trois films sont en compétition (Tonnerre de Guillaume Brac, Gare du Nord de Claire Simon, Une autre vie d’Emmanuel Mouret), trois autres concourent dans la sélection Cinéastes du présent (Le sens de l’humour de la comédienne Maryline Canto, Mouton de Gilles Deroo et Marianne Pistone, The Ugly One d’Eric Baudelaire), et le dernier Donzelli sera présenté hors compétition.

De Cukor à Herzog, de la divine Bisset au légendaire Lee, les hommages donneront une tonalité atemporelle et multi-genres à une sélection exigeante, composée de peu de grands noms (on note quand même Kurosawa, Delbono, Hong Sang-soo...).

Chatrian explique sa démarche ainsi : "Locarno est, pour moi, un festival de frontière. Un festival qui essaie de réfléchir à ce qui existe aux confins du spectre du cinéma, aux extrémités du plan pour saisir cette part de hors-champ qui polarise la scène. Aujourd’hui, le sens de cette idée d’avant-garde est légèrement dévoyé : il ne s’agit plus d’être présent avant les autres, mais plutôt d’avoir la volonté et la possibilité de donner de l’espace et du relief à des films, des réalisateurs, des productions que l’on néglige ou que l’on ne prend pas suffisamment en compte."

Festival en recherche, avec des films qui démangent, refus du pur spectacle, ... il assume : "Fidèles à la tradition du Festival et à notre désir de franchir les barrières, nous avons cherché à faire dialoguer le cinéma du passé et celui du présent, le cinéma indépendant et les productions mainstream, le documentaire et la fiction, l’essai et le fi lm expérimental. L’unique impératif que nous nous sommes fixés a été de travailler dans la diversité, de la pousser à l’extrême jusqu’à faire émerger un discours contradictoire."

LES JURYS

Le Jury du Concorso internazionale
Président : Lav Diaz, réalisateur (Philippines) ; Matthias Brunner, expert de cinéma (Suisse) ; Juan de Dios Larraín, producteur (Chili) ; Valérie Donzelli, réalisatrice, actrice (France) ; Yorgos Lanthimos, réalisateur, producteur (Grèce)

Le Jury du Concorso Cineasti del presente
Président : Hartmut Bitomsky, réalisateur, producteur (Allemagne) ; Tine Fischer, directrice de festival (Danemark) ;
Daniele Gaglianone, réalisateur (Italie) ; Peaches, musicienne, réalisatrice (Canada) ; Nicolás Pereda, réalisateur (Mexique)

Le Jury des Pardi di domani
Président : Adriano Aprà, réalisateur, critique de cinéma (Italie) ; Marta Andreu, productrice (Espagne) ; Emir Baigazin, réalisateur (Kazakhstan) ; Grégoire Colin, acteur, réalisateur (France) ; Basil Da Cunha, réalisateur (Suisse)

Le Jury de l’Opera prima - Première oeuvre
Luciano Barisone, critique de cinéma, directeur de festival (Italie/Suisse) ; Scott Foundas, critique de cinéma (États-Unis) ; Shelly Kraicer, critique de cinéma (Canada)

Honneurs et Hommages
- Werner Herzog : Pardo d’onore Swisscom, accompagné d'une conversation publique et d'une rétrospective de 15 films
- Otar Iosseliani : Pardo alla carriera, accompagné d'une rétrospective de 6 films
- Sergio Castellito : Pardo alla carriera, accompagné d'une rétrospective de 5 films
- Jacqueline Bisset : Lifetime Achievement Award - Parmigiani, accompagné d'une discussion publique
- Christopher Lee : Excellence Award Moët & Chandon ; il succède à Oleg Menchikov, Susan Sarandon, John Malkovich, Willem Dafoe, Michel Piccoli, Carmen Maura, Toni Servillo, Chiara Mastroianni, Isabelle Huppert et, en 2012, Charlotte Rampling et Gael García Bernal
- Margaret Ménégoz : Premio Raimondo Rezzonico du meilleur producteur indépendant
- Faye Dunaway : Leopard Club Award
- Douglas Trumbull : Vision Award - Electronic Studio
- Hommages à Anna Karina et Paulo Rocha
- Rétrospective annuelle : George Cukor

LES FILMS

Piazza Grande

2 Guns de Baltasar Kormákur (Etats-Unis)
About Times de Richard Curtis (Royaume-Uni)
Blue Ruin de Jeremy Saulnier (Etats-Unis)
Fitzcarraldo de Werner Herzog (Allemagne)
Gabrielle de Louise Archambault (Canada)
Gloria de Sebastián Lelio (Chili)
The Keeper of Lost Causes de Mikkel Nørgaard (Allemagne/Danemark/Suède)
The Human Factor de Bruno Oliviero (Italie)
L’expérience Blocher de Jean-Stéphane Bron (Suisse/France)
Les grandes ondes (à l’ouest) de Lionel Baier (Suisse)
Mr. Morgan’s Last Love de Sandra Nettelbeck (Allemagne/Belgique)
Riche et célèbre de George Cukor (Etats-Unis)
Sur le chemin de l’école de Pascal Plisson (France)
Vijay and I de Sam Garbarski (Belgique)
Les Miller, une famille en herbe de Rawson Marshall Thurber (Etats-Unis)
Wrong Cops de Quentin Dupieux (Etats-Unis)

Compétition internationale

What Now? Remind Me de Joaquim Pint (Portugal)
Sentimental Education de Júlio Bressane (Brésil)
El mudo de Daniel and Diego Vega (Pérou)
Exhibition de Joanna Hogg (Royaume-Uni)
Feuchtgebiete de David Wnendt (Allemagne)
Gare du Nord de Claire Simon (France/Canada)
Historia de la meva mort d’Albert Serra (Espagne/France)
L’étrange couleur des larmes de ton corps de Hélène Cattet et Bruno Forzani (Belgique)
Mary, Queen of Scots de Thomas Imbach (Suisse/France)
Pays barbare d’Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi (France)
Real de Kiyoshi Kurosawa (Japon)
Sangue de Pippo Delbono (Italie)
Short Term 12 de Destin Cretton (Etats-Unis)
A Time in Quchi de Tso chi Chang (Taiwan)
Tableau noir d’Yves Yersin (Suisse)
Backwater de Shinji Aoyama (Japon)
Tonnerre de Guillaume Brac (France)
Our Sunhi de Hong Sang-soo
Une autre vie d’Emmanuel Mouret (France)
When Evening Falls on Bucharest or Metabolism de Corneliu Porumboiu (Roumanie)

Cinéastes du présent

Chameleon d’Elvin Adigozel et Ru Hasanov (Azerbaïjan/France/Russie)
Costa da amore de Lois Patiño (Espagne)
Forty Years From Yesterday de Robert Machoian et Rodrigo Ojeda-Beck (Etats-Unis)
L’harmonie de Blaise Harrison (France/Suisse)
Le sens de l’humour de Marilyne Canto (France)
The Amazing Cat Fish de Claudia Sainte-Luce (Mexique)
Manakamana de Stephanie Spray et Pacho Velez (Népal)
Mouton de Gilles Deroo et Marianne Pistone (France)
Roxanne de Valentin Hotea (Roumanie/Hongrie)
By the River de Nontawat Numbenchapol (Thaïlande)
The Dirties de Matt Johnson (Canada/Etats-Unis)
The Special Need de Carlo Zoratti (Allemagne/Italie)
The Stone de Cho Se-rae (Corée du sud)
The Ugly One d’Eric Baudelaire (France/Liban/Japon)
The Unity of All Things d’Alex Carver et Daniel Schmidt (Etats-Unis)
Distant de Zhengfan Yang (Chine)

Hors compétition (longs métrages)

Géographie humaine de Claire Simon (France)
Héritage de David Induni (Suisse)
The Passion of Erto de Penelope Bortoluzzi (France/Italie)
Que d’amour de Valérie Donzelli ?(France)
If I Were a Thief… I’d Steal de Paulo Rocha (Portugal)

Hors compétition : Focus Syrie

Blackstone de Nidal Al-Dibs
True Stories of Love, Life, Death and Sometimes Revolution de Nidal Hassan
Light Horizon de Randa Maddah
Untold Stories de Hisham al-Zouki
Ecume de Reem Ali

Jeonju Digital Project

Over There de Zhang Lu (Corée du Sud)
Someone’s Wife in the Boat of Someone’s Husband d’Edwin (Corée du Sud/Indonésie)
Strangers When We Meet de Masahiro Kobayashi (Corée du Sud)

Arras 2011 : best-of vidéo avec Jacqueline Bisset, Mélanie Laurent, Jean-Paul Rappeneau, Clovis Cornillac, Vincent Lindon…

Posté par MpM, le 14 novembre 2011

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Marion Dardé, Simon Machi, Alain Pétoux et Loïc Wattez.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2011 : retour sur le jour 7 avec Jacqueline Bisset, Dominique Sampiero et Miel van Hoogenbemt

Posté par MpM, le 12 novembre 2011

Invités : Dominique Sampiero et Miel van Hoogenbemt pour Fils unique et Jacqueline Bisset pour la Leçon d'actrice.

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Marion Dardé, Simon Machi, Alain Pétoux et Loïc Wattez.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.