L’acteur et réalisateur américain Clint Eastwood a reçu hier des mains de Gilles Jacob et Thierry Frémaux la première Palme d’or de sa carrière. Il s’agit d’une récompense honorifique rendant "hommage au talent d'un grand maître au sommet de son art". Il y a quelques années, c’est Ingmar Bergman qui avait eu les honneurs d’un tel témoignage d’admiration.
Clint Eastwood, qui était de passage à Paris pour la sortie de son nouveau film Gran Torino, a souvent gravi les marches du Palais des festivals, notamment pour des films tels que Pale Rider, Bird, Chasseur blanc, cœur noir, Mystic River et L’échange, mais n’avait jamais reçu la plus haute récompense cannoise. Malgré cela, sa réputation n’a fait que grandir dans les milieux cinéphiles français et internationaux. Selon ses admirateurs, Clint Eastwood fait à lui seul "la synthèse du classicisme et de la modernité du cinéma américain". Acteur mythique et réalisateur légendaire, l’ancien inspecteur Harry prouve film après film que malgré les années (bientôt 80), il n’a rien perdu ni de sa vitalité, ni de son élégance. Le seul regret, peut-être : que cette décoration remise en toute intimité, presque en catimini, empêche désormais tout jury cannois de lui décerner le prix suprême en pleine lumière, même pour un film qui le mériterait vraiment.