The Interview sortira dans un nombre restreint de salles américaines

Posté par vincy, le 23 décembre 2014

Sony Pictures a finalement décidé aujourd'hui d'autoriser une sortie aux Etats-Unis de The Interview (L’interview qui tue!), sa comédie parodiant le leader nord-coréen. Le film devait sortir le 25 décembre sur une large combinaison avec que des pirates informatiques ne menacent d'attentats terroristes les salles qui le diffuseraient (lire >notre actualité du 18 décembre).

Le film, avec Seth Rogen et James Franco sortira le jour de Noël tel que c'était initialement prévu, mais dans un nombre limité de salles. De quoi compenser un peu la perte financière de 100M$ (budget+ coût de la promotion) que le studio s'apprêtait à inscrire dans ses comptes.

Avec aplomb, et contredisant tous les communiqués et déclarations du studios ces derniers jours, Michael Lynton, directeur général du studio a déclaré: "Nous n'avons jamais abandonné l'idée de distribuer L'interview qui tue! et nous sommes heureux que notre film sorte dans quelques cinémas le jour de Noël".

Il ajoute que Sony continuera ses efforts pour s'assurer "que des plateformes (de distribution via internet) et davantage de salles" projetteront le film "pour qu'il puisse atteindre le public le plus vaste possible".

Seth Rogen s'est aussi félicité sur Twitter de ce revirement: "Le peuple a parlé! La liberté de parole a vaincu! Sony n'a pas abdiqué! L'interview qui tue! sera projeté dans des salles qui le veulent le jour de Noël". James Franco a renchéri sur ses comptes sociaux: "Victoire! Le peuple et le président ont parlé! Sony va sortir L'interview qui tue!+ en salles...".

Obama s'ingère dans le conflit

Il faut dire que la pression était énorme depuis une semaine. Aucun studio n'avait voulu se montrer solidaire de Sony. La plupart des artistes et décideurs d'Hollywood étaient consternés par la décision de salles de cinéma et du distributeur de céder à des pirates informatiques. Cette capitulation donnait un goût de victoire au terrorisme, créant un dangereux précédent, et portait atteinte à la sacro-sainte liberté d'expression.

Et si Franco remercie le Président, c'est que Barack Obama a mis tout son poids dans la balance. Tout d'abord il a reproché à Sony de ne pas l'avoir contacté avant de prendre cette décision, qui a soulevé l'indignation de nombreux parlementaires. Obama a parlé d'une "erreur" de la part du groupe. "Non, je ne pense pas que cela ait été un acte de guerre. Je pense que c'était un acte de cyber-vandalisme qui a été très coûteux", a déclaré le président américain. "Si nous établissons un précédent où un dictateur peut perturber en la piratant la chaîne de distribution d'une compagnie et ses produits, nous commençons à nous censurer nous-mêmes et c'est un problème", a ajouté le président.

Obama a donc salué la décision de Sony de projeter le film par l'intermédiaire de son porte-parole Eric Schultz: "Comme le président l'a clairement dit, notre pays croit dans la liberté d'expression et dans le droit à la libre expression artistique. La décision de Sony (...) va permettre au public de se faire sa propre opinion sur le film et nous saluons celà."

La sortie de la comédie est toujours prévue dans les autres pays au cours de cet hiver. C'est l'effet boomerang: les pirates auront créé un incroyable buzz autour du film.

GOOD BYYYYYE ROBIN WILLIAMS!

Posté par vincy, le 12 août 2014

Coup de tonnerre en plein mois d'août. L'acteur Robin Williams a été retrouvé mort à son domicile lundi 11 août: « un suicide par asphyxie », mais il faudra attendre les résultats de l'autopsie pour confirmer la cause du décès.

A 63 ans, dépressif cyclique, jamais à l'abri des tentations comme la drogue et l'alcool, le comique achève son parcours en tragique. Cela faisait plus de dix ans que l'acteur n'avait pas connu un succès ou joué dans un film digne de son talent, hormis des performances vocales toujours sidérante (Happy Feet) ou des seconds-rôles délirants (La nuit au Musée). Ses deux dernières sorties sur grand écran ont été des flops (Boulevard, The Angriest Man in Brooklyn). On se souviendra davantage de lui en président-peintre dans Le majordome ou dans la série The Crazy Ones. Il avait achevé trois tournages (Merry Friggin' Christmas, La nuit au musée 3 et une voix pour Absolutely Anything). La suite de Mme Doubtfire, en cours d'écriture, a été annulée une fois sa mort apprise.

10 films marquants

Sur grand écran, sa carrière commença en 1980 avec Popeye de Robert Altman. Comique génial, acteur dramatique sensible, clown parfois triste ou tragédien toujours un peu décalé, il avait composé une filmographie ponctuée de quelques très beaux films ou d'oeuvres cultes : Le Monde selon Garp de George Roy Hill (1982), Good Morning, Vietnam de Barry Levinson (1987), avec son bonjour radiophonique légendaire, Le Cercle des poètes disparus de Peter Weir (1989), immense succès populaire où il fut le professeur dont tout le monde rêvait, The Fisher King de Terry Gilliam (1991), inoubliable en Madame Doubtfire de Chris Columbus (1993), Harry dans tous ses états (Deconstructing Harry) de Woody Allen (1997), qui le flouta volontairement, Good Will Hunting de Gus Van Sant (1997) et Insomnia, de Christopher Nolan (2002), et Photo Obsession (One Hour Photo) de Mark Romanek (2002), où, dans ces deux derniers cas, il avait pris le risque de devenir un tueur inquiétant. On devrait ajouter son rôle dans le dessin animé de Disney, Aladdin, où sa prestation vocale est sans aucun doute la meilleure de l'histoire du studio.

Williams a également tourné dans de grands succès au box office (Jumanji), dans des films d'auteur (pour Kenneth Branagh dans Dead Again et Hamlet, pour Coppola dans Jack), dans de mauvais remakes (La cage aux folles devenue Birdcage, Neuf mois aussi, Toys), des mélos (L'éveil, Docteur Patch, Au-delà de nos rêves), pour Spielberg (Peter Pan dans Hook), et dans pas mal de productions rarement à la hauteur de son talent.

Un génie dès qu'il sortait de sa lampe magique

Oscar du meilleur acteur dans un second rôle 1998 pour Will Hunting, trois fois nominé pour la statuette (Good Morning Vietnam, Le Cercle des poètes disparus et The Fisher King), plusieurs fois gagnant d'un Golden Globe (Meilleur acteur pour Good Morning Vietnam, The Fisher King et Madame Doubtfire, pour sa contribution spéciale dans Aladdin, pour l'ensemble de sa carrière en 2005), Robin Williams était un acteur polyvalent, qui crevait souvent l'écran. Populaire et sympathique, il avait réussi à alterner drames et comédies avec succès. Il avait ce génie de pouvoir être burlesque, grotesque, démesuré, outrancier, manipulant notre hilarité avec son auto-dérision déjantée. Et puis il savait être ultra-sensible, à fleur de peau, se laissant couler dans les vagues à l'âme de ses personnages, dans leur part de démence comme on s'accroche à un tic ou un toc. Le jeu de Robin Williams reposait intégralement sur ses failles béantes, capable de tout dès lors qu'on lui laissait l'espace pour dévoiler l'invisible part de la tragi-comédie humaine. L'imprévisible, alors, se déchaînait à l'écran, avec une rare maîtrise. Il y avait du Peter Sellers, des Marx Brothers et du Chaplin en lui.

Pas étonnant qu'Hollywood croule sous les larmes après avoir encaissé le choc de cette nuit. Personne n'a envie de rire à cette sale blague. "Robin était un éclair de génie comique et notre rire était le coup de tonnerre qui le faisait avancer. Il était un ami et je n'arrive pas à croire qu'il ne soit plus là" a commenté Steven Spielberg. Et le président Barack Obama lui-même s'est souvenu que "Robin Williams était un animateur de radio, un médecin, un génie, une nounou, un président, un professeur, un bangarang Peter Pan, et tout ce qu'on peut imaginer d'autre. Mais surtout il était unique".

"On ne vous donne qu'une petite étincelle de folie. Il ne faut pas la perdre" disait-il.

"Capitaine oh mon capitaine", ... le poète a disparu.

Michael Moore verrait bien Matt Damon en président américain

Posté par redaction, le 13 août 2011

Matt Damon alias Jason Bourne s'est déclaré déçu du président Obama, qu'il a toujours soutenu avec véhémence. C’est en tout cas ce qu’il a dit récemment sur la chaine américaine d’informations CNN.

« Je pense réellement qu'il a mal interprété le mandat qu'il a reçu. [...] Il a reculé sur de nombreuses choses », allant jusqu’à dire “I no longer hope for audacity” (littéralement “Je n'espère plus d'audace”), ce qui en dit long sur son opinion vis-à-vis des actions qu’a mené (ou n’a pas mené) Obama.

Michael Moore, écrivain et documentariste engagé, verrait bien Matt Damon se présenter aux futures présidentielles américaines de 2012. « Je pense que Matt Damon a été très courageux de ne pas se soucier de savoir avec qui il risquait de se fâcher en disant ce qu'il pensait devoir dire. Si vous voulez gagner – les républicains ont déjà montré le chemin –, vous présentez quelqu'un de populaire, et vous gagnez ! Et je lâche son nom parce que j'aimerais que nous commencions à penser de cette manière. »

Le président Barack Obama a répondu avec humour aux propos de Matt Damon lors du diner annuel des correspondants à la Maison Blanche, en se moquant de l’acteur qui a interprété un rôle d’homme politique ambitieux dans son dernier film, sorti en mars dernier, L’Agence (actuellement en DVD). "L'autre jour, Matt Damon - j'adore Matt Damon - disait qu'il était déçu par ma présidence. Et bien, Matt, je viens de voir L'agence, et je peux en dire autant..."

Matt Damon n’a, jusqu’à présent, pas vraiment montré d’ambition au niveau politique, sauf récemment, lors d’un meeting à Washington où il a fait un discours visant à défendre l’école publique. Il est aussi très engagé dans des actions caritatives en faveur de l'Afrique et de l'usage de l'eau, se situant entre la gauche démocrate et la gauche environnementaliste sur l'échiquier politique.

En attendant, Damon sera à l'affiche de quatre films dans les prochains mois : Contagion de Steven Soderbergh, Margaret de Kenneth Lonergan, We Bought a Zoo de Cameron Crowe et Elysium de Neill Blomkamp. Un planning sans doute trop chargé pour faire campagne...

Kathryn Bigelow pourrait réaliser le film sur la traque de Ben Laden

Posté par vincy, le 3 mai 2011

Kill Bin Laden (Tuez Ben laden). Le titre annonce l'artillerie lourde digne d'une propagande guerrière. En même temps, faut-il s'attendre à autre chose de la part d'Hollywood ?  Le scénariste Mark Boal écrivait déjà le script de cette traque visant l'ennemi public numéro un des Etats-Unis quand la cible a été tuée dimanche 1er mai. Désormais, il connaît la fin de son film. Mark Boal a confié au magazine Variety que l'assaut final durerait 40 minutes.  Il a aussi bénéficié d'un accès à une opération commando du même genre, qui elle avait échoué, grâce à ses connexions dans l'armée et son propre réseau en tant que grand reporter.

La mort du leader d'Al Qaida ne pouvait tomber mieux puisque Kathryn Bigelow, oscarisée avec Démineurs il y a un an, spécialiste des films virils et militaires, avait donné son accord pour réaliser ce film.

Une chose est sûre : la mort de Ben Laden change la configuration même du film. Selon The Hollywood Reporter, le projet devait suivre une opération précédente tournant au fiasco. Les producteurs doivent se régaler : un happy end, c'est toujours plus vendeur.

Cette variante peut aussi décider la réalisatrice à abandonner le film : elle a un autre projet, Triple Frontier, sur le trafic de drogue aux frontières du Brésil et du Paraguay (voir actualité du 2 décembre 2010).

Le scénariste et la réalisatrice s'offrent une semaine de réflexion, et attendent de voir comment le monde arabe réagit à la nouvelle donne, avant de lancer l'éventuelle production cet été. Il reste les acteurs à engager - des discussions sont déjà en cours - et surtout un lieu de tournage : du Maroc à la Jordanie, en passant par la Tunisie et l'Egypte, les habituels pays d'accueil pour des productions internationales se déroulant dans le monde arabe, sont tous en période post-révolutionnaire ou fortement agitée politiquement.

Mais on voit mal les producteurs passer à côté d'une telle opportunité, aussi près de l'actualité. Avec ce final de Western (jusqu'au surnom de Ben Laden appelé Géronimo dans le cadre de la mission), Hollywood va sans doute lancer de multiples projets qui séduiront le public Américain, qui n'adhèrent pas aux films de guerres qu'ils ont perdues (Irak, Vietnam).

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photo de Pete Souza pour la Miason Blanche avec Barack Obama, Joe Biden et Hillary Clinton

Obama l’indonésien au cinéma

Posté par vincy, le 5 juillet 2010

Un film sur l'enfance indonésienne de Barack Obama, actuel Président des Etats-Unis, vient de sortir en Indonésie. Obama Menteng Anak, qu'on peut traduire pas Obama, l'enfant de Menteng est une fiction basée sur 60% de faits véridiques.

Le réalisateur (et auteur du livre dont le film s'inspire), Damien Dematra, relate en 100 minutes comment le jeune Barack découvre, en venant d'Hawaï, le quartier de Menteng, en plein centre de Jakarta, où s'est installée sa mère après son remariage avec un Indonésien, entre 1967 et 1971. Barack Obama, 10 ans, mange des brochettes de poulet et porte un sarong.

Obama est joué par un jeune Américain de 12 ans, Hasan Faruq Ali, vivant en Indonésie. Tourné en quelques semaines avec un budget de seulement un million de dollars, il devait sortir initialement à l'occasion de la visite d'Obama en Indonésie à la mi-juin mais celle-ci avait été reportée à une date ultérieure.Le film devrait être exporté cet automne.

Festivals : écrans noirs à Manosque et Saint-Denis

Posté par vincy, le 4 février 2009

rencontres de manosqueEffet Obama? En tout cas Barack est en arrière-plan de deux festivals de cinéma. La culture afro-américaine n'en finit plus de passionner, fasciner, donner des idées aux organisateurs d'événements.

Ainsi Charles Burnett est l'invité de deux manifestataions en France, à Manosque puis à Saint-Denis. Les 22e rencontres de cinéma de Manoque la venue du réalisateur indépendant afro-américain , connu pour ses films Killer of   Sheep et La rage au coeur. Killer of Sheep, dans la veine du néoréalisme italien, classé parmi les cinquante films les plus importants de l'Histoire du cinéma américain, a été projeté en ouverture, hier. "Avec Charles Burnett, il y a une cohérence avec ce qui s'est passé dans l'histoire récente et le parcours de Barack Obama", souligne Pascal Privet, chargé de la programmation. Outre ses deux films les plus connus, il a sélectionné Warming By the Devil's Fire et My Brother's Wedding.

Se déroulant du 3 au 8 février, les Rencontres de Manosque présenteront aussi en avant-première le film de la globe-trotteuse Claire Denis, 35 Rhums.
saint denis black revolution

A 900 kilomètres de là, le 9e Festival de cinéma de Saint-Denis lance sa Black Revolution, dédiée au rêve américain du melting-pot et aux combats des afro-américains contre la ségrégation. Du 4 au 10 février, le festival s'intéresse à la manière dont le cinéma a accompagné les luttes des mouvements afro-américains. Soit au total une centaine de films rares, inédits ou en avant-première, associés à des rencontres et des concerts. On pourra voir ainsi Stormy Weather, Boyz'N the Hood, Loin du Paradis, Mirage de la vie, Foxy Brown, Ghost Dog, ou encore Malcom X...

Du passé esclavagiste à la culture rap, cette édition "dresse le tableau d'une Amérique marquée par les fluctuations du rêve du melting-pot, encouragé ou rejeté selon la nature des crises qui ont secoué la société", expliquent les organisateurs.

L'acteur Melvin Van Peebles, initiateur du genre Blaxploitation en 1971 avec son film culte Sweet Sweetback's Baadasssss Song (en ouverture) rejoint Charles Burnett parmi les invités de prestige. Anne Crémieux, auteure d'un essai, Les Cinéastes noirs américains et le rêve hollywoodien (L’Harmattan) participera à une rencontre.

Une chose est sûre. On peut toujours parler d'opportunisme, il serait impossible en France de faire une telle programmatoion sur le même sujet. 

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Rencontres de Manosque
Festival de Saint-Denis

Big Day pour… Dustin Hoffman

Posté par vincy, le 20 janvier 2009

dustin hoffman barack obamaL'acteur américain Dustin Hoffman a connu une journée épique. Déjà chanceux d'être parmi les invités à l'investiture du nouveau Président des Etats-Unis, les César ont confirmé aujourd'hui qu'il serait honoré lors de la prochaine cérémonie.

C'est Emma Thompson, qui parle français, qui lui remettra le trophée. Ils jouent ensemble dans Last Chance for love, comédie romantique qui sort le 4 mars prochain.

On l'a vu, notamment, dans deux films impliquants la présidence américaine, et pas forcément sous son meilleur jour : Les hommes du Président et Des hommes d'influence.

Hollywood en a rêvé, les Américains le feront-ils?

Posté par vincy, le 30 octobre 2008

blog_president.jpgAu delà de son rôle habituel de contributeur financier pour le parti Démocrate, Hollywood a, depuis longtemps, imaginé qu’un Président des Etats-Unis pouvait être afro-américain. A quelques jours de l'élection possible de Barack Obama au poste de Président des Etats-Unis, la question est de savoir si le racisme des Américains surgira dans l'isoloir? 

L'industrie du cinéma a anticipé l’élection actuelle. Mieux il en a construit la faisabilité. Inconsciemment, les spectateurs ont enregistré que la couleur de la peau du président n’était pas forcément blanche et fripée.

Nul ne doute que le plus crédible des Présidents pour la collectivité fut Dennis Haysbert dans la série 24 heures Chrono. Mondialement connu, cette présidence tragique (2002-2004) a coïncidé avec l’émergence d’Obama sur la scène politique nationale.

Quelques années avant, Hollywood avait « vendu » un Président noir, en se reposant sur le statut noble et inattaquable de Morgan Freeman. Il fallait bien un acteur de cette trempe pour faire une révolution « visuelle ». En pleine ère Clinton, DreamWorks produit Deep Impact et se projette dans un futur proche. Quoi de plus fictif et crédible qu’un monde à venir avec un président black ?

Ce ne fut pas le premier. James Earl Jones, (la voix de Dark Vador) fut le président du film The Man (1972). Dans le film, il joue d’ailleurs le rôle du premier président noir de l’Histoire...

Au moins, sont-ils pris au sérieux. Ce qui ne fut pas souvent le cas. Les noirs n’y croyant pas eux-mêmes semble-t-il.

Le footballer Terry Crews, reconvertit dans le cinéma, incarne une parodie de Président dans Idiocracy en 2006. Tout un programme. Besson avait enrôlé Tommy « Tiny » Lister pour jouer le Président du Cinquième élément en 1997. Mais là nous étions dans une vraie science-fiction. Dans Head of State (2003), Chris Rock se prend au jeu dans une comédie parodique.

David Palmer, Tom Beck, Douglas Dilman, Dwayne Camacho, Lindberg, Mays Gilliam, … peu importe. Le Président est une icône du cinéma hollywoodien. Qu’il soit assassiné, en jupons, héros musclé, veuf… alors pourquoi pas noir ?! Si Obama était élu, nul doute que les scénaristes chercheraient à avoir encore un temps d’avance pour bousculer les préjugés et confirmer l’influence insidieuse de l’idéologie gauchiste de ces artistes qui peuplent les studios.

En France, en revanche, la figure du Président est rare au cinéma. La télévision a, une seule fois, proposé le rôle à une femme. Alors un asiate, un black ou un beur, n’y pensons même pas. Espérons que le vote Obama déverrouille l’autocensure des producteurs français.

Deauville récompense The Visitor

Posté par vincy, le 15 septembre 2008

Le Festival de Deauville a remis ses deux prix hier soir. Tom McCarthy , déjà remarqué avec le méconnu mais néanmoins excellent The Station Agent, a reçu le Grand prix avec The Visitor. Le film, qui a été l'un des jolis succès du cinéma indépendant cet été avec 10 millions de dollars de recettes au box office, sort le 29 octobre dans les salles françaises. Richard Jenkins, qui interprète le rôle principal, avait déjà reçu le prix d'interprétation masculine au Festival de Moscou. Le film dénonce la politique d'immigration des Etats-Unis. McCarthy a, dans son discours de remerciement, a lancé : "Je crois au pouvoir de l'art. Ces films montrent que le changement et la paix vont arriver aux Etats-Unis."

Le prix de la révélation Cartier a été décerné à Ballast, de Lance Hammer. Lui a plutôt fait le choix d'un constat réaliste : "Notre pays est dans un état lamentable. Si on a un espoir aujourd'hui c'est Barack Obama." Le film est très sombre et engage trois destins dans des enjeux conflictuels et violents. Déjà sélectionné au Festival de Berlin, il avait reçu deux prix à Sundance, dont celui du meilleur réalisateur.

Cette année, Deauville a su séduire 65 000 spectateurs, 10 000 de plus que l'an dernier. Produit par le groupe côté en bourse Le Public Système, le festival a surtout été marqué par l'entrée d'Orange en sponsor média principal, remplaçant Canal + grâce à l'apport d'un énorme chèque.