Les Peanuts sur grand écran dans trois ans

Posté par vincy, le 11 octobre 2012

Après Garfield, Hollywood s'attaque à un autre mythe du strip-comic (ces courtes BD en quelques cases que l'on retrouve dans les quotidiens), les célèbres Peanuts, avec Charlie Brown et son chien Snoopy.

20th Century Fox Animation et Blue Sky Studios (L'âge de glace, Rio) ont acquis les droits de l'oeuvre de Charles Schulz. L'auteur a dessiné près de 18 000 histoires de 1950 à 2000, rassemblées dans plusieurs livres disponibles en français. 355 millions de lecteurs dans 75 pays à travers 21 langues ont déjà eut accès à ces petites pépites d'humour.

Cela fait deux ans, selon The Hollywood Reporter, que la Fox négocie les droits avec la famille héritière de Schulz. Le film animé, réalisé par Steve Martino (L'âge de glace 4, Dr. Horton) sortira le 25 novembre 2015 en Amérique du nord, à l'occasion des 65 ans de la création de la série.

DreamWorks Animation signe avec la Fox : c’est Madagascar à L’âge de glace

Posté par vincy, le 21 août 2012

Un an après avoir annoncé que Paramount ne distribuerait plus ses films, DreamWorks Animation a officialisé annoncé la signature d'un contrat avec la 20th Century Fox. Le contrat sera effectif à partir de 2013, pour une durée de 5 ans. Changement majeur à Hollywood.

Le choix est d'autant plus important qu'il consacre ainsi la Fox comme le plus important distributeur de films d'animation dans le monde, avec ce deal. 20th Century Fox a une expérience indéniable, surtout sur les marchés internationaux, devenus vitaux pour les revenus des studios américains. Si DreamWorks Animation peut se vanter d'avoir 9 des 30 plus importantes recettes nord-américaines dans l'animation, la Fox affiche en revanche un score modeste avec seulement deux épisodes de L'âge de glace... Mais au niveau mondial, la donne est plus équilibrée. DreamWorks Animation a placé 9 films au dessus des 500 millions de $ et la Fox 4, sur six films produits depuis 2002. L'âge de glace 4 récolte ainsi 801 millions de $ à date dans le monde (dont 650 millions à l'international) quand Madagascar 3 n'en ramasse que 565 millions de $ (dont 352 millions à l'international).

Autrement dit, DreamWorks est allé chercher un studio avec une filiale "animation" déjà fortement reconnue et qui savait "vendre" ce genre de films "globalement". Quant à la Fox, elle voulait évidemment doper son programme annuel de films familiaux. Hormis la franchise Age de glace et celle d'Alvin et les Chipmunks, le studio n'a pas encore cette logique de processus industriel qui lui permet de sortir deux à trois films d'animation par an. Les Simpsons et Rio (la suite est prévue pour 2014) ont pourtant été de gros succès.

Des passerelles mais de l'autonomie

Avec cet accord, la Fox va doper ses revenus : la Paramount avait gagné 700  millions de $ sur le pourcentage des recettes des films de DreamWorks Animation depuis 2006. Trop gourmande, la Paramount a perdu une pépite d'or en voulant augmenter son pourcentage sur les recettes des films de DreamWorks Animation. Avec la Fox, le pourcentage reste le même (8% sur les recettes en salles et en vidéo) mais concède un pourcentage plus faibles (6% seulement) sur la vidéo à la demande et la diffusion sur les plateformes numériques. Surtout DWA parvient à dessiner une stratégie où elle contrôle davantage son avenir.

En effet, Jeffrey Katzenberg, patron de DreamWorks, a décidé d'arrêter son contrat avec la chaîne payante HBO pour diffuser les films de son studio sur Netflix. Autre axe stratégique : une chaîne de TV sur le câble estampillée DreamWorks. La Fox possédant 350 chaînes dans le monde, les synergies seront sans doute plus facile à trouver. DWA a également en vue de développer ses films sous le format de spectacles musicaux ou vivants, malgré l'échec de la comédie musicale Shrek. La Fox a déjà signé avec Stage Entertainement pour un spectacle autour de L'âge de glace. DWA prépare un show équivalent avec Dragons.

Calendrier des sorties à réorganiser

Seul problème à cet accord : aucun des deux studios n'a de parcs d'attraction. Les licences pour les produits dérivés et les parcs de loisirs devraient donc se négocier indépendamment. Tout comme les contenus numériques dont DWA conservent le contrôle intégral.

Outre la Fox, Sony était en lice pour ce contrat. DreamWorks ayant abandonné l'idée de distribuer par lui-même ses films d'animation : une opération trop coûteuse. L'avantage certain de ce nouveau partenariat réside dans le calendriers : les dessins animés des deux studios ne se concurrenceront plus. Avec 10 films en production, et à peu près autant en développement du côté de DreamWorks, la Fox va sans doute réorganiser son calendrier de sorties des années 2013 et 2014.

En 2013, la Fox doit caser trois films de DWA (The Croods, Turbo, Mr Peabody & Sherman) en plus de son film Epic déjà prévu pour fin mai. En 2014, Me and My Shadow prévu en mars doit faire face à Rio 2 programmé en avril, avant que Dragons 2 et Happy Smekday ne sortent. Au total la 20th Century Fox distribuera 4 films animés par an, soit davantage que WaltDisney/pixar.

Moi, moche et méchant : quand Goliath collabore avec David

Posté par geoffroy, le 18 octobre 2010

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Moi, Moche et Méchant

L’animation américaine vient de réinventer le partenariat créatif gagnant avec Moi, moche et méchant des studios Universal.

Le succès est incontestable. Un millions d'entrées en dix jours en France. Et pourtant, il faut le reconnaître, Moi, moche et méchant ressemble à s’y méprendre à la livrée habituelle des films estampillés made in america. Texture, savoir-faire, humour décalé, morale …tout y est, sans faute de goût ni réelle prise de risque. Cette constance esthétique n’a, en réalité, rien de bien choquant surtout lorsqu’il s’agit d’assurer ses arrières suite à la décision des pontes du studio de se lancer à corps perdu dans le marché juteux mais néanmoins balisé du film d’animation. Mais alors, comment s’y prendre pour inoculer un soupçon d’originalité voire de caractère à son « bébé » numérique ? Si la recette clef en main n’existe évidemment pas, Universal Pictures, en contournant la problématique initiale, semble avoir trouvé la bonne approche en misant sur l’idée d’un « partenariat créatif » capable de concevoir l’ensemble de l’animation du film.

Première étape : le département

En 2007, Universal Pictures franchit le pas et crée un département dévoué entièrement à la famille et à l’animation : Illumination Entertainment. Dans un secteur de plus en plus concurrentiel, ils estiment, à raison, qu’il est plus judicieux de concentrer l’ensemble des compétences au sein d’une structure consacrée à la production de longs-métrages ciblant un public familial assez conservateur. Comme un bon coup marketing peut toujours servir, le studio débauche de la Fox Chris Meledandri pour que celui-ci supervise la toute nouvelle structure. L’objectif est simple et consiste à reproduire le succès foudroyant du studio Blue Sky. Cette exigence n’est pas anodine puisque Meledandri en occupa le fauteuil de directeur avec pour résultats la série des Age de Glace et les succès de Robots, Horton ou encore des deux Alvin et les Chipmunks. Son passage à Universal, motivé par «l’excitation de créer une nouvelle structure, l’ampleur de l’agenda de production, sa diversité, le souci qualitatif du studio et son approche du marketing dans un marché toujours plus compétitif », l’a donc convaincu de relever le challenge d’une major jusque là très peu présente dans l’animation.

Deuxième étape : le partenaire

Cette dimension, peu commune pour un grand studio hollywoodien, résume assez bien la démarche d’exclusive autour d’un processus de production original associant dans une même logique, liberté, prise de risque et efficacité. Dans les faits, il s’agit d’externaliser tout ou partie de l’animation du film vers une équipe non américaine, c'est-à-dire résidant à plusieurs milliers de kilomètres de Los Angeles. Meledandri décide donc d’ « internationaliser » la production de Moi, moche et méchant en partant à la recherche de partenaires étrangers. Son choix s’arrête sur Mac Guff, petit studio français ayant déjà collaboré sur Azur et Asmar (Michel Ocelot, 2006) et Chasseurs de Dragons (Guillaume Isernel et Arthur Qwak, 2008). Pour le producteur américain il s’agissait d’une évidence qui, au vu du résultat, s’est avérée payante.

Troisième étape : la marque de fabrique

Mais au-delà du studio Mac Guff, que dire de cette externalisation ? Tout d’abord qu’elle aura permis au studio Universal de maîtriser ses coûts de production en sous-traitant une bonne partie de la conception du film. Ensuite qu’elle aura favorisé l’association de compétences artistiques en vue d’obtenir des résultats qualitatifs substantiels. Enfin qu’elle résulte d’une volonté capitalisto-artistique compatible capable d’accoucher d’un long-métrage le plus universel possible. Ainsi, le processus de production aura influencé celui de fabrication. Bien sûr, rien ne remplacera une bonne histoire ni la conception de sa mise en images. Pourtant c’est cette collaboration au quotidien de deux équipes, définie par les intéressés comme ouverte, cohésive et très professionnelle qui aura, quoi qu’on en dise, créé la touche d’originalité tant recherchée par les créateurs. Si Moi, moche et méchant n’en manque pas, Meledandri résume assez bien la situation en précisant que sa « philosophie est de s’appuyer sur la nécessité d’avoir une équipe internationale pour créer un film qui s’adresse à un public international ».

Si de tels modes de production donneront du travail aux petits studios ayant la compétence et l’ingéniosité d’un Mac Guff, il ne faudrait pas qu’ils imposent une logique de fabrication ou tout serait égal par ailleurs. L’internationalisation des compétences oui, la standardisation des représentations esthétiques et narratives, non.

L’animation US se porte bien, Inception aussi

Posté par geoffroy, le 27 août 2010
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Moi, Moche et Méchant

Sans faire de bruit, Despicable Me (renommé chez nous par Moi, Moche et Méchant dont la sortie est prévue au 6 octobre prochain), nouvel opus animé du studio Universal, vient de réaliser un petit exploit aux Etats-Unis. Il est devenu, depuis le 6 août dernier, le tout premier film d’animation en synthèse hors Pixar et Dreamworks à dépasser la barre symbolique des 200 millions de dollars. Ni les Age de Glace de la Fox, ni le Happy Feet de Miller ou le Pôle Express de Zemekis n’avaient réussi pareil score. Pour les pontes d’Universal il s’agit d’un coup de maître. Budgété aux alentours des 69 millions de dollars le film est certain de dépasser Shrek 4 et de se rapprocher des 244 millions de Cars. Ce succès mérite également un grand Cocorico ! On le sait, la renommée des animateurs français n’est plus à prouver, d’où la décision du géant américain de confier la co-réalisation technique du film au studio français Mac Guff !. Belle récompense pour une équipe ayant travaillé sur Azur & Asmar de Michel Ocelot (2006) et Chasseurs de Dragons de Guillaume Ivernel et Arthur Qwak (2008).

Plus globalement, les résultats US des quatre films d’animation sortis cette année (Dragons, Shrek 4, Toy Story 3, Despicable Me) donnent le vertige puisqu’ils dépassent, sans exception, les 200 millions de dollars de recettes domestiques. Dragons, à l’image Despicable Me, fut la surprise du début d’année en s’envolant vers le succès critique et public. Shrek 4, décevant à domicile, se rattrape haut la main à l’international. Toy Story 3, quant à lui, demeure le grand gagnant de ce premier semestre. Il caracole en tête aux Etats-Unis et se retrouvera bientôt au-delà du milliard monde. Les jouets animés ont vraiment réussi leur retour.

Ces très bons résultats confirment le pouvoir d’attraction d’une animation fleurissante où la concurrence fait rage. Désormais, chaque studio propose une offre en images de synthèse convaincante, de la petite production au blockbuster estival ou de fin d’année. C’est simple, depuis 2006 le genre tourne en moyenne autour des dix films par an aux Etats-Unis. Soit presque un par mois. Conséquences : la qualité est inégale et la saturation en hausse. Néanmoins, l’offre se diversifie suffisamment pour nous proposer autre chose que des histoires mettant en scène des animaux qui parlent. Wall E représente le plus bel exemple d’une animation décomplexée en perpétuelle renouveau.

Pour la faire courte nous pourrions résumer les forces en présence de la sorte :

-          Une domination qualitative pour les films Pixar

-          Une identité en contrepoint qui fait mouche pour Dreamworks

-          Un retour récent à l’animation classique pour Disney (La Princesse et la Grenouille, 2009)

-          Des coups d’éclats pour les autres comme Happy Feet ou Tempête de boulettes géantes

-          Une mention spéciale à la Fox et à son studio d’animation Blue Sky responsable de la série l’Age de Glace ou encore de Robots.

Hors animation, Ecran Noir tenait à revenir sur l’extraordinaire succès du dernier Christopher Nolan, Inception. Mais pourquoi donc ? Pour signaler qu’il s’agit d’un film original, tiré d’un scénario original écrit de la main du cinéaste. Dans le top dix des plus gros succès de l’année (il est 5e), Inception est le seul film live qui ne soit ni une suite, ni un remake ou une adaptation littéraire. Preuve qu’il est possible de surprendre tout en réalisant un blockbuster intelligent. Un peu comme l’avait fait, en son temps, Matrix .