Sans faire de bruit, Despicable Me (renommé chez nous par Moi, Moche et Méchant dont la sortie est prévue au 6 octobre prochain), nouvel opus animé du studio Universal, vient de réaliser un petit exploit aux Etats-Unis. Il est devenu, depuis le 6 août dernier, le tout premier film d’animation en synthèse hors Pixar et Dreamworks à dépasser la barre symbolique des 200 millions de dollars. Ni les Age de Glace de la Fox, ni le Happy Feet de Miller ou le Pôle Express de Zemekis n’avaient réussi pareil score. Pour les pontes d’Universal il s’agit d’un coup de maître. Budgété aux alentours des 69 millions de dollars le film est certain de dépasser Shrek 4 et de se rapprocher des 244 millions de Cars. Ce succès mérite également un grand Cocorico ! On le sait, la renommée des animateurs français n’est plus à prouver, d’où la décision du géant américain de confier la co-réalisation technique du film au studio français Mac Guff !. Belle récompense pour une équipe ayant travaillé sur Azur & Asmar de Michel Ocelot (2006) et Chasseurs de Dragons de Guillaume Ivernel et Arthur Qwak (2008).
Plus globalement, les résultats US des quatre films d’animation sortis cette année (Dragons, Shrek 4, Toy Story 3, Despicable Me) donnent le vertige puisqu’ils dépassent, sans exception, les 200 millions de dollars de recettes domestiques. Dragons, à l’image Despicable Me, fut la surprise du début d’année en s’envolant vers le succès critique et public. Shrek 4, décevant à domicile, se rattrape haut la main à l’international. Toy Story 3, quant à lui, demeure le grand gagnant de ce premier semestre. Il caracole en tête aux Etats-Unis et se retrouvera bientôt au-delà du milliard monde. Les jouets animés ont vraiment réussi leur retour.
Ces très bons résultats confirment le pouvoir d’attraction d’une animation fleurissante où la concurrence fait rage. Désormais, chaque studio propose une offre en images de synthèse convaincante, de la petite production au blockbuster estival ou de fin d’année. C’est simple, depuis 2006 le genre tourne en moyenne autour des dix films par an aux Etats-Unis. Soit presque un par mois. Conséquences : la qualité est inégale et la saturation en hausse. Néanmoins, l’offre se diversifie suffisamment pour nous proposer autre chose que des histoires mettant en scène des animaux qui parlent. Wall E représente le plus bel exemple d’une animation décomplexée en perpétuelle renouveau.
Pour la faire courte nous pourrions résumer les forces en présence de la sorte :
- Une domination qualitative pour les films Pixar
- Une identité en contrepoint qui fait mouche pour Dreamworks
- Un retour récent à l’animation classique pour Disney (La Princesse et la Grenouille, 2009)
- Des coups d’éclats pour les autres comme Happy Feet ou Tempête de boulettes géantes
- Une mention spéciale à la Fox et à son studio d’animation Blue Sky responsable de la série l’Age de Glace ou encore de Robots.
Hors animation, Ecran Noir tenait à revenir sur l’extraordinaire succès du dernier Christopher Nolan, Inception. Mais pourquoi donc ? Pour signaler qu’il s’agit d’un film original, tiré d’un scénario original écrit de la main du cinéaste. Dans le top dix des plus gros succès de l’année (il est 5e), Inception est le seul film live qui ne soit ni une suite, ni un remake ou une adaptation littéraire. Preuve qu’il est possible de surprendre tout en réalisant un blockbuster intelligent. Un peu comme l’avait fait, en son temps, Matrix .