Spielberg a choisi son jeune acteur principal pour War Horse

Posté par vincy, le 20 juin 2010

jeremy irvineA quelques semaines du premier clap de War Horse (voir actualité du 4 mai 2010), Steven Spielberg a bouclé son casting. Dans le rôle principal du jeune homme qui scelle son destin avec un cheval lors de la première guerre mondiale, on retrouvera le quasiment inconnu Jeremy Irvine.

On se souvient que Spielberg a un certain flair concernant les jeunes acteurs, ayant révélé des comédiens comme C. Thomas Howell, Drew Barrymore, Christian Bale,  mais aussi Djimon Hounsou ou Whoopi Goldberg.

Jeremy Irvine n'a qu'une série télévisée à son actif. Life Bites est une sitcom pour la chaîne britannique de Disney dans laquelle il a eut un rôle récurrent. Il aussi joué sur scène avec la Royal Shakespeare Company ce printemps à Londres, dans la pièce "Dunsinane", une suite à "Macbeth".

Irvine sera entouré de comédiens plus connus et souvent issus d'un cinéma européen d'auteur : Emily Watson, Peter Mullan, David Thewlis, le français Niels Arestrup, mais aussi Benedict Cumberbatch, Celine Buckens, Nicolas Bro, Tom Hiddleston et Stephen Graham.

Danny Boyle favori anglais pour les Oscars

Posté par vincy, le 3 décembre 2008

slumdogmillionaire.jpgLes 11e prix du cinéma indépendant britannique ont récompensé les gagnants de l'année dimanche dernier, le 30 novembre. Grand gagnant, Danny Boyle, le cinéaste de Trainspotting, avec Slumdog Millionaire, fabuleuse histoire se déroulant en Inde. Il avait déjà été nommé comme meilleur réalisateur en 2002 avec 28 jours plus tard. Là, son film, reçoit quatre prix : meilleure photo pour Anthony Dod Mantle, meilleur espoir pour Dev Patel (photo, à gauche), meilleur réalisateur et meilleur film.

Les films de Mike Leigh, Stephen Frears, Ken Loach,  Stephen Daldry, Michael Winterbottom avaient été primés les années précédentes. Autrement dit, avec le prix du public du Festival de Toronto remporté en septembre dernier, Slumdog est en course pour les nominations les plus prestigieuses aux Oscars. Pour Danny Boyle ce serait un grand bon en avant tant il a été snobé par les palmarès anglais et américains. Il n' a reçu qu'un BAFTA (les César d'Outre-Manche) au cours de sa carrière, celui du meilleur film britannique en 1996 (Trainspotting).

Les autres films remarqués cette année sont Hunger (meilleur nouveau réalisateur, meilleur acteur, meilleure technique), Happy-Go-Lucky (Be Happy (meilleur second rôle masculin et second rôle féminin), The Boy in the Striped Pyjamas (meilleure actrice). Les BIFA ont aussi primé le documentaire Man on Wire, le film étranger Valse avec Bashir. Ils ont honoré David Thewlis pour sa contribution au cinéma britannique.

Festival de La Rochelle, chapitre 2 : Mike Leigh, ou le théâtre du réel

Posté par Martin, le 3 juillet 2008

behappy.jpgSouvent, Mike Leigh a été considéré comme un réaliste anglais au même titre que Ken Loach et Stephen Frears première manière. C’est qu’il partage avec eux un terrain d’exploration, une certaine classe sociale pauvre et urbaine, et un système de production, la télévision – la moitié de son œuvre est télévisuelle. Son univers en porte les stigmates : des personnages « lower than life » errent dans les lieux les plus quotidiens. Pourtant, le point de vue Mike Leigh n’a rien de naturaliste : ce ne sont pas les pulsions de ses personnages qui l’intéressent, mais plutôt comment ceux-ci cherchent une place à la fois dans et en dehors de la société. A la différence des personnages de Ken Loach qui veulent un travail, de l’argent, les héros de Mike Leigh ne cherchent rien de matériel ; au contraire, ils rêvent de grandeur et d’ailleurs, fidèle en cela à une autre tradition anglaise : ce sont de vrais personnages shakespeariens.

Le Roi Leigh 

Car il y a du Shakespeare chez Mike Leigh, cinéaste dont le réalisme naît de la théâtralité. Le précoce mais déjà abouti Meantime (téléfilm de 1983) se penche sur une famille entière au chômage. Le réalisme sombre auquel on s’attend est bien là ; pourtant la scène à l’ANPE ne manque pas d’humour : le fils cadet, Colin (Tim Roth, boutonneux à lunettes déjà sensationnel) ne se souvient plus de son nom et c’est son père qui le corrige… Colin suit les pas de son grand frère, John (Alfred Molina), et s’invite dans l’appartement d’une de ses amies dans l’espoir de s’intégrer quelque part puisque ni l’école ni le monde du travail ne veulent de lui. Tout est histoire de lieu à conquérir. Il rencontre un personnage matriciel dans l’oeuvre du cinéaste : lumineux et crasseux, Coxy (Gary Oldman) offre son crâne rasé et sa parole facile à ceux qui l’entourent. Skinhead ? Pas vraiment. Dans une des scènes les plus étranges de Meantime, Colin croise dans la rue Coxy qui tourne dans un tonneau en pleine rue, tel le Fou des pièces de Shakespeare. A la fin, Colin se rase le crâne, comme marqué par la révélation de Coxy dans une société aveuglée. 

Théâtre de comédie 

En soulignant la théâtralité des lieux du réel, Mike Leigh dévoile celle de rapports humains qui reposent sur la domination sociale. Coxy, dans sa roue, ne fait que créer un mouvement absurde, seule liberté dans une société-prison. Lorsque sa tante demande à Colin de travailler en participant à la décoration de son intérieur, l’adolescent reste figé sur le canapé, incapable de monter l'escalier qui signerait le début d’un nouvel asservissement. La mise en scène de Mike Leigh se construit autour du décor – et ce jusqu’à son dernier film, Happy-go-lucky (Be Lucky), dont l’héroïne est, avant toute chose, définie par son appartement coloré. Colin fuit dans les rues plutôt que d’entrer dans un espace où il est, au sens propre, déplacé. C’est d’ailleurs dans son propre espace, la chambre qu’il partage avec son frère, qu’aura lieu la révélation finale. Si leur appartement est une autre prison, puisque les fenêtres ne s’ouvrent pas, sa chambre est un havre où, à la manière des personnages du carnaval de Beaucoup de bruit pour rien, il peut ôter son masque (la capuche de sa doudoune) et se montrer enfin tel qu’il est. 

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