[We miss Cannes] 15 longs métrages d’animation qui ont marqué l’histoire du Festival

Posté par MpM, le 22 mai 2020

Ce qui frappe dans les relations que Cannes entretient avec le cinéma d'animation, ce n’est pas de constater que celui-ci est omniprésent depuis les premières années, mais bien de remarquer que toutes les formes d’animation ont trouvé leur place sur la Croisette : pas seulement les plus populaires, ou à contrario pas seulement les plus « nobles » et/ou auteurisantes, mais bien un mélange rigoureux des deux.

Sont ainsi passés sur la croisette, en vrac, Norman Mc Laren, Walt Disney, Jan Svankmajer, Michel Ocelot, Bill Plympton, Pete Docter, Jean-François Laguionie, Peter Foldes, Florence Miaihle, Bretislav Pojar, Garry Bardine, Walerian Borowczyk... ou encore Georges Schwizgebel, Mamoru Oshii, Chris Landreth, Rosto, Gitanjali Rao, Isao Takahata, Vincent Patar et Stéphane Aubier, Jérémy Clapin, Boris Labbé, Mamoru Hosada, Virgil Widrich... sans oublier, via les programmations de cinéma "underground" des années 70 (telles que s'en souvient le spécialiste de cinéma expérimental Raphaël Bassan dans cet article de 2017), Robert Breer, Jordan Belson ou James Whitney.

Cannes, d'une manière globale et au fil des années, ne semble donc pas avoir eu de préjugés particuliers concernant l'animation - plus ponctuellement, et au gré des délégués généraux des différentes sections, c'est une autre question.

Du Prix du dessin animé à la Palme d'or


Dès 1939, il est d'ailleurs prévu dans le règlement du Festival la possibilité de décerner (s'il y a lieu) un Grand prix international du Dessin animé, à la fois dans la catégorie longs et courts métrages. Comme on le sait, cette édition n'aura pas lieu. Mais en 1946, le long métrage La boîte à musique (produit par Disney, et composé en réalité de dix courts métrages musicaux) remporte ce Grand Prix. L'année suivante, ce sera au tour de Dumbo, puis, en 1949, du court métrage Sea Island. La récompense réapparaîtra sporadiquement, au gré des aléas des appellations officielles du palmarès.

Ainsi, en 1952, Animated Genesis de Joan et Peter Foldes reçoit le prix de la couleur, tandis qu'en 1953, le prix du film d'animation court métrage refait son apparition, et récompense The romance of transportation in Canada de Colin Law. Mais il faut dire que cette année-là, sont aussi remis un "prix international du film de la bonne humeur" ou encore un "prix international du film légendaire", sans oublier le "prix international du film le mieux raconté par l'image", ce qui en dit long sur la fantaisie du réglement de l'époque.

En 1954, on en revient à une certaine sobriété sur le nom des prix : une multitude de prix internationaux ex-aequo. Malgré tout, un prix du film de marionnettes est remis à Un Verre de plus de Bretislav Pojar. La création de la Palme d'or l'année suivante amorce heureusement la normalisation des intitulés, et le retour à la raison concernant le cinéma d'animation qui ne sera dès lors plus considéré (officiellement) comme un genre. C'est d'ailleurs Blinkity Blank de Norman Mc Laren qui remporte cette première Palme d'or du court métrage. Il sera suivi en 1957 de Scurta istorie de Ion popescu-Gopo et de La petite cuillère de Carlos Vilardebo en 1961. A noter qu'entre les deux, en 1959, Le songe d'une nuit d'été de Jiri Trnka remporte le prix de la meilleure sélection à la Tchécoslovaquie (ex-aequo). Quoi que cela veuille dire, il n'est pas fait de la mention de la technique utilisée pour réaliser le film, et cela restera ainsi. On savoure les victoires que l'on peut, histoire de voir le verre à moitié plein.

Nouvelle dynamique ?

On peut aussi regarder le verre à moitié vide : aucun long métrage d'animation n'a gagné la Palme d'or et il faut même remonter à 2008 pour trouver un film d'animation en compétition (Valse avec Bashir de Ari Folman). Les sections parallèles font plus d'effort, surtout ces dix dernières années, mais les réticences envers l'animation au sein des différents comités de sélection sont palpables. Le cinéma image par image n'y est jamais vraiment traité comme du cinéma à part entière. Au mieux, c'est une case à remplir. Au pire, cela ne choque personne qu'il soit totalement absent d'une sélection.

Heureusement, le court métrage est là pour assurer une place à l'animation. Qu'on ne pense surtout pas qu'il s'agisse d'un lot de consolation. En animation, depuis toujours, c'est le format court qui est le format noble et prisé, et souvent le plus riche, innovant et inspirant. Pour des raisons de temps de fabrication, bien sûr, mais aussi parce que l'animation entretient depuis ses origines une relation privilégiée avec le cinéma expérimental et d'avant-garde, qui se moque du sacro-saint format long métrage, imposé avant tout pour les facilités de l'exploitation en salles. L'animation a compris depuis longtemps que la valeur n'attend point la durée du métrage. Ce qui ne l'empêche pas de s'essayer avec bonheur à d'autres formats.

En effet, depuis un peu plus d'une décennie, une nouvelle dynamique semble s'être mise en place pour la production de longs métrages d'animation. De nombreux auteurs de courts tentent l'aventure (à l'image de Jérémy Clapin, Florence Miaihle, Benoit Chieux, Franck Dion, Chloé Mazlo...) et insufflent peu à peu l'envie à d'autres. Mécaniquement, le long animé a de plus en plus souvent les honneurs de Cannes, que ce soit en ouverture de la sélection officielle, en compétition et bien sûr à Cannes Classics et dans les sections parallèles. Les films présentés l'année passée étaient d'ailleurs au nombre de quatre, comme l'année précédente. On ne saura jamais ce qu'il aurait pu en être de cette édition, les annonces à venir ayant probablement été faussées par les circonstances, mais on avait l'impression avec ce chiffre d'avoir passé un cap. N'oublions pas qu'une journée dédiée à l'animation a désormais lieu chaque année pendant le festival : l'Animation Day, dans laquelle s'intègre également l'événement "Annecy goes to Cannes" lancé en 2016. Difficile de ne pas y voir un signe du temps.

L'avenir nous dira si le mouvement amorcé se confirme, ce que rendrait possible le dynamisme actuel du long métrage animé, ou s'il s'essouffle malgré cet essor. En attendant, histoire de se souvenir de ce que l'animation a fait pour l'aura de Cannes (et réciproquement), retour sur 15 longs métrages qui ont durablement marqué l'histoire du Festival. Il faudra, un jour, établir la même liste pour le court métrage. Bien plus de quinze entrées seront alors nécessaires.

Peter Pan de Clyde Geronimi, Hamilton Luske et Wilfried Jackson


Walt Disney lui-même accompagna Peter Pan sur la Croisette en 1953. Présenté en compétition, le film est le 18e long métrage d'animation des studios Disney. Adapté de la pièce de J. M. Barrie créée en 1904, il raconte le voyage au Pays imaginaire de Wendy, Michel et Jean, trois enfants guidés dans cet univers fantastique par Peter Pan et la fée Clochette. Ils y rencontrent le terrible Capitaine Crochet, mais aussi les garçons perdus, et vivent toutes sortes d'aventures extraordinaires. Considéré par beaucoup comme l'un des chefs d'oeuvre des studios, c'est incontestablement l'un des grands classiques du cinéma d'animation familial.

La planète sauvage de René Laloux

Présenté en compétition en 1973, La planète sauvage est le premier long métrage de René Laloux, adaptation (libre) du roman Oms en série de Stefan Wul, co-écrit avec Roland Topor, dont les dessins ont servi de bases pour la fabrication des images. Sur la planète Ygam, les Draags, une espèce d'humanoïdes bleus aux yeux rouges mesurant douze mètres de haut, pourchassent et exterminent une autre espèce, les Oms, perçus au mieux comme des animaux de compagnie, au pire comme des créatures nuisibles. Dans un univers surréaliste, tantôt onirique, tantôt cauchemardesque, cette planète pleine de surprises nous tend un miroir souvent dérangeant, et nous interroge sur nos propres pratiques face aux espèces que nous ne jugeons pas aussi évoluées que nous. Le film, envoûtant et curieux, fut l'un des tout premiers longs métrages d'animation destiné à un public adulte. Malicieuse fable écologique avant l'heure, il fit grande impression à Cannes et repartit auréolé d'un prix spécial du jury présidé par Ingrid Bergman.

Shrek d'Andrew Adamson et Vicky Jenson

On l'oublie parfois, mais Shrek, l'ogre vert et bougon de Dreamworks a été en compétition à Cannes. Deux fois, même, en 2001 et avec son deuxième volet en 2004. On ne présente plus ce personnage misanthrope qui voit son beau marais boueux envahi par des créatures de conte de fées qui ont été expulsées de leur royaume par le tyrannique Lord Farquaad. Irrévérencieux, hilarant et irrésistible, le film se moque de Disney, dynamite les contes de notre enfance, et détourne tous les codes du genre. Un pur divertissement qui a enchanté par deux fois les spectateurs du Théâtre Lumière.

Innocence : Ghost in the shell de Mamoru Oshii


Suite du film culte Ghost in the shell sorti en 1995 (et adapté du manga du même nom de Shirow Masamune), Innocence a eu les honneurs de la compétition en 2004, soit en même temps que le 2e volet de Shrek. Une situation qui ne s'est pas reproduite depuis, et dont on se demande parfois si elle est encore possible. Toujours est-il qu'inviter le cinéma complexe et visuellement éblouissant de Mamoru Oshii dans la course à la palme d'or fut à l'époque une manière élégante de mettre sur un pied d'égalité prise de vue réelle et animation, et surtout de rendre hommage à la beauté de l'animation japonaise d'anticipation. Innocence, véritable réflexion sur l'Humanité et son avenir, est l'une des incursions les plus marquantes du Cyberpunk sur le tapis rouge cannois.

Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Adapté des romans graphiques de Marjane Satrapi, Persépolis est une plongée dans l'Iran de la fin des années 70. Avec humour et justesse, la dessinatrice-réalisatrice y raconte son enfance puis son adolescence à Téhéran, avant, pendant et après la Révolution. Dans un style graphique très dépouillé, tout en noir et blanc, fort d'un casting voix impressionnant (Catherine Deneuve, Danielle Darrieux, Chiara Mastroianni), le film repartira de la compétition cannoise 2007 avec un prix du jury, et rencontrera un énorme succès critique et public. Douze ans plus tard, il reste un exemple à suivre, voire un eldorado inatteignable, pour le long métrage d'animation pour adultes.

Valse avec Bashir de Ari Folman

En 2008, les festivaliers médusés découvrent un film mi-documentaire, mi-fiction, qui s'inspire de témoignages réels et d'un montage de 90 minutes d'images tournées en vidéo. Il aborde l'histoire personnelle du réalisateur qui a participé à l'opération israélienne au Liban "Paix en Galilée" pendant son service militaire. Peu à peu, des souvenirs de son implication dans le massacre de Sabra et Chatila remontent à la surface... Valse avec Bashir marque ainsi un jalon dans l'histoire du cinéma d'animation, à la fois parce qu'il est l'un des premiers documentaires animés découverts par le grand public, mais aussi par son sujet, et par son retentissement.

Panique au village de Vincent Patar et Stéphane Aubier

Hors compétition en 2009, certains festivaliers découvrent abasourdis l'univers burlesque et délirant de Panique au village. Les autres avaient déjà eu l'occasion de voir la série diffusée sur Canal + et mettant en scène les principaux personnages du long métrage : CowBoy, Indien, Cheval, Gendarme ou encore Steven. Avalanche de gags, de dialogues cinglants et de situations cocasses, le long métrage est un régal pour ceux qui aiment l'humour plus que décalé, le nonsense, et l'absurde dans tous ses états. Son style particulier (animation en stop motion de figurines rigides) ajoute un côté artisanal et ludique qui renforce l'auto-dérision débridée du récit.

Le Conte de la Princesse Kaguya de Isao Takahata

Joli coup de la Quinzaine en 2014 qui sélectionne le dernier film du réalisateur japonais culte Isao Takahata. On n'a toujours pas compris comment l'officielle a pu dédaigner une telle prise, mais rappelons qu'aucun autre film de Takahata n'a été sélectionné en compétition (idem pour Miyazaki, seulement sélectionné à Cannes Classic en 2006 avec Nausicaa, mais aussi Satoshi Kon, et tant d'autres). Oui, l'Officielle a commis un nombre important d'impairs concernant le cinéma d'animation, cela ne fait aucun doute. Revenons en au Conte de la Princesse Kaguya qui est une fable délicate et poétique inspirée d’un conte populaire datant du Xe siècle, considéré comme l'un des textes fondateurs de la littérature japonaise. L'héroïne, enfant libre littéralement née de la nature, se retrouve brutalement confrontée au carcan douloureux des apparences et du jeu social. Comme prisonnière de son existence, et même de sa propre enveloppe corporelle, elle n'aura de cesse que de retrouver l'osmose avec l'univers, non sans éprouver une forme de nostalgie pour les fugaces bonheurs terrestres.

La tortue rouge de Michael Dudok de Wit

Première collaboration des studios Ghibli avec une production européenne animée, La Tortue rouge est un conte minimaliste sans dialogue, au dessin épuré, qui raconte l'existence d'un naufragé sur une île déserte. Ce premier long métrage du réalisateur Michael Dudok de Wit (connu pour ses courts Le Moine et Le Poisson et Père et Fille) s'affranchit d'une écriture traditionnelle pour aller vers une forme de parabole poétique qui interroge les rapports de l'homme à la nature. Présenté à Un Certain regard en 2016, il s'avère parfois un peu trop "mignon" et "charmant", mais séduit par ses couleurs pastels chaudes et la simplicité épurée de son récit. Le public, peu habitué à ce type de fresques animées, plébiscite le film qui remporte le prix spécial du jury Un Certain Regard et connaît ensuite un beau succès en salles.

Ma vie de courgette de Claude Barras

Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2016, Ma vie de courgette est l'adaptation en stop-motion, avec des marionnettes, du roman Autobiographie d’une courgette de Gilles Paris. Un drôle de film tendre et joyeux malgré son sujet, la vie d'un petit garçon qui se retrouve placé dans un foyer pour enfants après la mort accidentelle de sa mère. Entre complicité et mélancolie, amitié et résilience, le récit parvient à nous émouvoir tout en nous faisant rire, quand ce n'est pas l'inverse. Toujours avec une forme de simplicité qui permet d'aborder les sujets les plus graves sans jamais perdre le jeune public.

La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach

2016 fut définitivement une grande année d'animation sur la Croisette, puisqu'on y découvrait aussi le premier long métrage de Sébastien Laudenbach, connu pour ses courts. Réalisé dans une grande économie de moyens, avec une animation esquissée qui assume d'être inachevée, le film qui fit l'ouverture de l'ACID est adapté d'un conte de Grimm, dans lequel un meunier vend son plus bel arbre ainsi que sa fille au diable en échange d'une richesse éternelle. Vendue et mutilée, la jeune fille s'enfuit, s'émancipe des hommes, et commence ainsi un parcours initiatique destiné à la libérer de toutes ses entraves. Un conte à la fois édifiant, poétique et follement libre, dans son propos, sa tonalité et son esthétique.

Là-haut de Pete Docter et Bob Peterson

En 2009, c'est un film d'animation en 3D qui faisait l'ouverture du festival. Là-haut, issu des studios Pixar, est un merveilleux récit d'aventures et de transmission qui nous emmène de la tristesse d'un maison de retraite à la jungle amazonienne en Amérique du Sud. On y suit Karl, un vieil homme de 78 ans bougon et solitaire, s'envoler littéralement pour le voyage de sa vie, emmenant sans le savoir Russell, un scout de neuf ans. Evidemment, ces deux-là devront apprendre à se connaître et à s'apprécier, tout en déjouant les plans machiavéliques d'un autre explorateur. Gai, irrévérencieux et profondément humain, c'est probablement l'un des rares films d'ouverture cannois à avoir allié aussi brillamment le pur divertissement et le cinéma d'auteur.

Vice-versa de Pete Docter, Ronaldo Del Carmen

En 2015, Cannes présente Vice-Versa en séance hors compétition... et s'entend dire par certains journalistes facétieux qu'il s'agit du meilleur film du festival et qu'il méritait la Palme. Et pourquoi le dernier-né des studios Pixar n'aurait-il pas mérité une place en compétition ? Drôle et malin, divertissant et fantasque, et surtout singulier et audacieux, il met en effet en scène un "quartier général" qui régit les humeurs et les réactions de la petite Riley, 11 ans. Formé par cinq émotions complémentaires (la colère, la peur, la joie, le dégoût et la tristesse), ce centre de contrôle aide la fillette à mener une vie heureuse et paisible, jusqu'au jour où Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de sa mémoire... plongeant le spectateur dans une longue suite d'aventures cocasses, entre pur divertissement et tentation psychologique d'analyser nos comportements par le biais d'un trop plein d'émotions.

Teheran tabou d'Ali Soozandeh


En compétition à la Semaine de la Critique en 2017, ce premier long métrage du réalisateur d'origine iranienne Ali Soozandeh confirme la propension du cinéma d'animation à s'emparer de questions politiques ou sociales sensibles, voire taboues, en mettant en scène trois femmes et un jeune musicien dans la ville de Téhéran. Tous les quatre cherchent à leur manière un moyen de s'émanciper d'une société iranienne corsetée par la morale et gangrenée par l'hypocrisie. Utilisant le procédé de la rotoscopie, qui consiste à filmer des acteurs, puis à les redessiner et à les intégrer dans des décors peints, le réalisateur propose un pamphlet politique virulent et d'une extrême noirceur, qui trouve parfois ses limites, mais n'en demeure pas moins un portrait saisissant et singulier de l'Iran contemporain.

J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

C'est l'un des films dont on a le plus parlé l'an passé sur la Croisette : même avant son Grand Prix à la Semaine de la Critique (ce qui fait de lui le premier long métrage d'animation à remporter cette récompense), J'ai perdu mon corps était incontestablement l'un des événements de Cannes 2019. On connaît la suite : achat par Netflix, course aux Oscar, 2 César, et un succès en salles loin d'être négligeable (même si l'on espère toujours mieux pour les films que l'on aime). Avec son sens époustouflant de la mise en scène, son intrigue intimiste et  ténue et sa narration alternée jouant à la fois sur le registre du film sentimental, du cinéma de genre et du récit initiatique, le premier long métrage de Jérémy Clapin réconcilie toutes les cinéphilies, et prouve la nécessité de décloisonner une bonne fois pour toutes animation et prise de vue continue.

Jeu concours du 20 mai au 3 juin : des places pour Departures, Oscar du meilleur film étranger

Posté par MpM, le 20 mai 2009

DeparturesTout le monde espérait Entre les murs ou attendait Valse avec Bashir, et c'est finalement un film japonais, signé par un réalisateur jusque-là peu connu, Yojiro Takita, qui a raflé le si convoité Oscar du meilleur film étranger.

Departures, qui sort sur les écrans français le 3 juin, aborde la question taboue de la mort et des rites funéraires dans le Japon moderne. On y suit Daigo Kobayashi, un ancien violoncelliste contraint de se reconvertir en employé de pompes funèbres et qui décide de cacher la vérité à son entourage.

Pour l'occasion, Ecran Noir vous fait gagner vingt places de cinéma en répondant à la question suivante :

Departures est le premier film nippon à gagner l'Oscar du meilleur film en langue étrangère depuis sa création en 1957. Mais auparavant, plusieurs longs métrages venus du Japon ont été récompensés par un "Oscar d'honneur" remis à un film étranger. Quel est le premier d'entre eux à avoir reçu ce prix ?

Les gagnants seront tirés au sort parmi les bonnes réponses, à nous adresser par e-mail en indiquant votre nom, votre email et votre adresse postale.

______________

Departures de Yojiro Takita, avec Ryoko Hirosue, Tsutomu Yamazaki, Masahiro Motoki...
Au cinéma le 3 juin 2009.
Plus d'informations sur le site de Metropolitan.

César : premières réactions d’Ari Folman, Cécile Cassel et Laurent Cantet

Posté par MpM, le 27 février 2009

Cécile Cassel Défilé de Césarisés et de remettants dans la salle de presse du Théâtre du Chatelet. Cécile Cassel (à gauche) vante son partenaire du Premier jour du reste de ta vie, Marc-André Grondin, meilleur espoir masculin, retenu sur un tournage. "C'est tout ce que j'ai à vous montrer de lui", dit-elle, piteuse, en montrant le carton qui était dans l'enveloppe.

Ari Folman, César du film étranger pour Valse avec Bashir, est un peu plus prolixe. "Le rêve s'achève", avoue-t-il. "C'est le dernier jour de mon voyage et c'est très symbolique d'avoir commencé à Cannes et de finir ici. Tout ce qui est arrivé avec ce film est incroyable. Par contre, ça a été bien plus dur de voyager que de faire le film..." Son dernier projet devrait être moitié live, moitié animation. "Vous ne me verrez plus", précise-t-il. "Il y aura de vrais acteurs !".

Premier César (d'une longue série ?) pour Laurent Cantet (et Robin Camillo), celui de la meilleure adaptation littéraire pour Entre les murs. Pour le réalisateur, un prix non anodin : "C'est très plaisant de rectifier le quiproquo sur le fait que le film ressemble à un documentaire, même si je me réjouis que ce quiproquo ait eu lieu. Je suis fier que certains spectateurs aient pu se demander à un moment ou un autre si ce qu'ils voyaient était vrai ou pas. J'ai l'impression d'avoir comme le beurre et l'argent du beurre." Au sujet de son prochain film, pas de scoop : "Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, j'attendais que vous me donniez une idée..."

Crédit photo : Marie-Pauline Mollaret

Les Guildes américaines ont rendu leur verdict…

Posté par vincy, le 8 janvier 2009

Bien plus que les Golden Globes, les guildes professionnelles reflètent davantage les futures nominations aux Oscars.

Ainsi, la Guilde des producteurs (PGA) ont choisi cinq films très divers, dont deux indépendants. L'étrange affaire de Benjamin Button, Frost/Nixon l'heure de vérité, Batman The Dark Knight, Milk et Slumdog Millionaire partent ainsi favoris pour la catégorie du meilleur film aux Oscars. Man on Wire, Standard Operating Procedure et Trouble the Water concourrent pour le prix du meilleur documentaire. Volt, Kung-Fu Panda et Wall-E ont été retenus dans la catégorie film d'animation. Man on Wire et Wall-E, sélectionnés dans tous les palmarès depuis un mois, paraissent déjà vainqueurs.

La Guilde des réalisateurs (DGA) a surpris tout le monde en nommant les cinéastes de l'année. En effet, ils ont cité les même films que les producteurs en honorant David Fincher (Benjamin Button), Ron Howard (Frost / Nixon), Christopher Nolan (Batman), Gus Van Sant (Milk) et Danny Boyle (Slumdog). L'affaire semble plier pour les Oscars...

La Guilde des scénaristes (WGA) a aussi reconnu la valeur de ces cinq films, mais avec deux catégories, s'est offert un choix plus large. Burn after Reading, Milk, Vicky Cristina Barcelona, The Visitor et The Wrestler sont en compétition pour le scénario original. L'étrange affaire de Benjamin Button, Batman The Dark Knight, Doute, Frost / Nixon et Slumdog Millionaire se livrent bataille pour la meilleure adaptation. Côté documentaires, on retrouve Boogie Man : The Lee Atwater Story, Chicago 10, Fuel, Gonzo : The Life and Work of Dr. Thompson et le dessin animé présenté à Cannes, Valse avec Bashir.

Mais c'est la plus puissante des Guildes, celle des acteurs (SAG) qui est scrutée de près. D'une part, parce qu'elle pèse plus que les autres dans le collège des électeurs des Oscars et aussi, parce qu'elle menace de grève tout le système.

Dans la catégorie acteur, sont cités Richard Jenkins (The Visitor), Frank Langella (Frost / Nixon), Sean Penn (Milk), Brad Pitt (L'étrange affaire de Benjamin Button) et Mickey Rourke (The Wrestler).

Dans la catégorie actrice, sont nommées Anne Hathaway (Rachel Getting Married), Angelina Jolie (L'échange), Melissa Leo (Frozen River), Meryl Streep (Doute) et Kate Winslet (Les noces rebelles).

Pour le meilleur second rôle masculin, Josh Brolin (Milk), Robert Downey Jr. (Tonnerre sous les tropiques), Philip Seymour Hoffman (Doute), Heath Ledger (Batman) et Dev Patel (Slumdog) se disputent le prix.

Concernant le meilleur second rôle féminin, Amy Adams et Viola Davis (Doute), Penelope Cruz (Vicky Cristina Barcelona), Taraji P. Henson (L'étrange affaire de Benjamin Button) et Kate Winslet (La liseuse) sont en lice.
Enfin, la Guilde récompense aussi un casting dans son ensemble (cohérence et qualité). Ont été retenus : Doute, Frost/Nixon, Milk, Slumdog Millionaire et L'étrange affaire de Benjamin Button. Pour les cascadeurs, la Guilde a choisi ceux de Batman The Dark Knight, Hellboy II, Indiana Jones IV, Iron Man et Wanted.

2008 : le top 5 de Geoffroy

Posté par geoffroy, le 25 décembre 2008

geoffroy blondeau1. No Country for Old Men des frères Coen. Meilleur film des frères Coen depuis Fargo et meilleur polar depuis très très longtemps. Juste brillant.

2. There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson. Inclassable. Chaque plan recèle une idée de cinéma et l'interprétation de Daniel Day Lewis est hallucinante. Grand film.

3. Valse avec Bashir de Ari Folman. Il s'agit de la plus belle surprise de l'année. Poétique, cette auto réflexion sur un conflit armé est le film d'animation de l'année. Point.

4. Redacted de Brian de Palma. Pour le retour en force d'un grand cinéaste (De Palma). Fond et forme s'entremêlent pour inventer un métacinéma. Indispensable.

5. Un conte de noël de Arnaud Desplechin. Tragique mais pas opératique, un Conte de Noël déboussole, décompose mais attendri. Oeuvre de la synthèse et de la maturité. Une page est tournée.

Film attendu pour 2009: Avatar de James Cameron. 12 ans depuis Titanic, un sujet ambitieux, Sigourney Weaver, procédé en motion capture inédit, budget pharaonique...l'attente est fébrile, la déception impensable.

2008 : le Top 5 de Martin

Posté par Martin, le 23 décembre 2008

Ecran Noir revient, auteur par auteur, à ses coups de coeur de l’année passée…

martin drouotJohn John et Serbis de Brillante Mendoza, deux films qui marquent la naissance d'un vrai cinéaste, doux et cru à la fois, à la lumière unique

Valse avec Bashir d'Ari Folman, le premier dessin animé à se servir aussi bien des ombres pour révéler celles de tout un pays

Le Silence de Lorna des frères Dardenne, qui sont les seuls à faire des thrillers réalistes et métaphysiques

Entre les murs de Laurent Cantet, à chaque instant stimulant

Hunger de Steve McQueen, pour la beauté de la fresque religieuse et jamais voyeuriste de la destruction d'un corps

Perles cachées de l'année : Les cendres du temps, redux de Wong Kar-wai, Beaufort de Joseph Cedar, Frownland de Ronald Bronstein, Eldorado de Bouli Lanners, Les 7 jours de Ronit et Schlomi Elkabetz, California Dreamin' de Cristian Nemescu et 7ème ciel d'Andreas Dressen

Film le plus attendu pour 2009 : La Fille du RER d'André Téchiné

« Wall-E » réussit un exploit avec les critiques de Los Angeles

Posté par vincy, le 14 décembre 2008

C'est une première en 34 ans. Annoncée le 9 décembre, la liste des récipiendaires du prix des critiques de Los Angeles couronne un dessin animé. Wall-E succède à There Will Be Blood et dépasse l'autre finaliste, Batman : The Dark Knight. Le film de Christopher Nolan finit deuxième dans deux autres catégories - réalisateur et direction artistique - et ne remporte qu'un seul prix, posthume, pour Heath Ledger. Avec leurs collègues de New York, ils partagent leur goût commun pour Pénélope Cruz,  Sally Hawkins, Sean Penn et le documentaire Man on Wire. Clairement Slumdog Millionaire, Milk et Be Happy ont séduit les élites cinéphiliques du pays.

Meilleur film : Wall-E (finaliste : Batman The Dark Knight)

Meilleur réalisateur : Danny Boyle pour Slumdog Millionaire (finaliste : Christopher Nolan pour The Dark Knight)

Meilleur acteur : Sean Penn pour Milk
(finaliste : Mickey Rourke pour The Wrestler)

Meilleure actrice : Sally Hawkins pour Be Happy (finaliste : Melissa Leo pour Frozen River)

Meilleur second rôle masculin : Heath Ledger pour The Dark Knight (finaliste : Eddie Marsan pour Be Happy)

Meilleur second rôle féminin : Penelope Cruz pour Vicky Cristina Barcelona et Elegy (finaliste : Viola Davis pour Doute)

Meilleur scénario : Mike Leigh pour Be Happy (finaliste : Charlie Kaufman pour Synecdoche, New York)

Meilleure photo : Yu Lik-Wai pour Still Life (Anthony Dod Mantle pour Slumdog Millionaire)

Meilleure direction artistique : Mark Friedberg pour Synecdoche, New York (finaliste : Nathan Crowley pour The Dark Knight)

Meilleure musique : A.R. Rahman pour Slumdog Millionaire (finaliste : Alexandre Desplat pour L'étrange histoire de Benjmain Button)

Meilleur film en langue étrangère : Still life de Jia Zhang Ke (finaliste : Entre les murs de Laurent Cantet)

Meilleur documentaire : Man on Wire (finaliste : Valse avec Bashir)

Meilleur film d'animation : Valse avec Bashir

Meilleur nouveau talent : Steve McQueen pour Hunger

Gomorra, grand gagnant des European Film Awards

Posté par vincy, le 7 décembre 2008

statue.gifEn recevant le Prix du meilleur film européen le 6 décembre à Copenhague, Gomorra, adaptation du best-seller de Roberto Saviano, Grand Prix du jury à Cannes et représentant l'Italie pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, conjure un absence de onze ans dans ce palmarès, depuis La vita è bella en 1997. Le film de Garrone obtient cinq prix, dont celui du meilleur acteur partagé avec un autre film italien primé à Cannes, Il Divo : le comédien Toni Servillo jouant dans les deux. Deux autres prix son à distingués. Hunger, découverte de l'année, qui confirme ainsi sa Caméra d'or cannoise. Et Kristin Scott-Thomas en meilleure comédienne dans le film français Il y a longtemps que je t'aime. L'actrice pourrait obtenir une nomination à l'Oscar pour ce film, mais surtout part favorite pour les César, face à Deneuve, Testud, Baye et Moreau (Yolande).

Meilleur film : GOMORRA (Italie)
Meilleur réalisateur : Matteo Garrone (Gomorra, Italie)
Meilleur acteur : Toni Servillo (Gomorra et Il Divo, Italie)
Meilleure actrice : Kristin Scott Thomas (Il y a lontemps que je t'aime, France)
Meilleur scénario : Maurizio Braucci, Ugo Chiti, Gianni di Gregorio, Matteo Garrone, Massimo Gaudioso & Roberto Saviano (Gomorra, Italie)
Meilleure photo : Marco Onorato (Gomorra, Italie)
Prix d'excellence : Magdalena Biedrzycka (costumière de Katyn, Pologne)
Meilleur compositeur : Max Richter (Valse avec Bashir, Israël)
Découverte de l'année : Hunger, de Steve McQueen (Royaume Uni)
Prix FIPRESCI de la critique européen : La graine et le mulet (France)
Prix Arte du meilleur documentaire : René, de Helena Trestikova
Prix UIP du meilleur court métrage : Frankie, de Darren Thornton

Prix d'honneur : Dame Judi Dench

Prix pour la contribution européenne au cinéma mondial : Le Dogme danois - Søren Kragh-Jacobsen, Kristian Levring, Lars von Trier, and Thomas Vinterberg

Prix du public 2008 : Harry Potter et l'ordre du Phoenix, de David Yates (Royaume Uni)

Danny Boyle favori anglais pour les Oscars

Posté par vincy, le 3 décembre 2008

slumdogmillionaire.jpgLes 11e prix du cinéma indépendant britannique ont récompensé les gagnants de l'année dimanche dernier, le 30 novembre. Grand gagnant, Danny Boyle, le cinéaste de Trainspotting, avec Slumdog Millionaire, fabuleuse histoire se déroulant en Inde. Il avait déjà été nommé comme meilleur réalisateur en 2002 avec 28 jours plus tard. Là, son film, reçoit quatre prix : meilleure photo pour Anthony Dod Mantle, meilleur espoir pour Dev Patel (photo, à gauche), meilleur réalisateur et meilleur film.

Les films de Mike Leigh, Stephen Frears, Ken Loach,  Stephen Daldry, Michael Winterbottom avaient été primés les années précédentes. Autrement dit, avec le prix du public du Festival de Toronto remporté en septembre dernier, Slumdog est en course pour les nominations les plus prestigieuses aux Oscars. Pour Danny Boyle ce serait un grand bon en avant tant il a été snobé par les palmarès anglais et américains. Il n' a reçu qu'un BAFTA (les César d'Outre-Manche) au cours de sa carrière, celui du meilleur film britannique en 1996 (Trainspotting).

Les autres films remarqués cette année sont Hunger (meilleur nouveau réalisateur, meilleur acteur, meilleure technique), Happy-Go-Lucky (Be Happy (meilleur second rôle masculin et second rôle féminin), The Boy in the Striped Pyjamas (meilleure actrice). Les BIFA ont aussi primé le documentaire Man on Wire, le film étranger Valse avec Bashir. Ils ont honoré David Thewlis pour sa contribution au cinéma britannique.

67 pays au départ pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 20 octobre 2008

Il sont 67 pays au départ. Un record pour viser une des cinq nominations à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, avec pour la première fois l'entrée de la Jordanie dans la liste.

Depuis une dizaine d'années, notamment avec l'inflation du nombre de pays dans le monde, les Oscars enregistrent un chiffre croissant dans cette catégorie où un pays ne peut présenter qu'un seul film. Le Luxembourg est ainsi l'égal de la Chine, l'Inde ou la France. Pour l'instant l'Italie reste le pays le plus oscarisé avec dix statuettes, devant la France (neuf).

On note que la plupart des pays ont placé leur sélectionné du festival de Cannes. Preuve de l'hégémonie du festival sur la planète "art & essai". C'est le cas de Léonéra (Argentine), Eldorado (Belgique), Tony Manero (Brésil), Premières neiges (Bosnie), Entre les murs (France), Valse avec Bashir (Israel), Gomorra (Italie), Tulpan (Kazakhstan), La nouvelle vie de mr O'Horten (Norvège), My Magic (Singapour), Blind Loves (Slovaquie), Les trois singes (Turquie). En revanche, la Hongrie et les Philippines ont préféré un autre film que celui qui les représentaient sur la Croisette.

Les nominations seront annoncées le 22 janvier 2009.

Voici la liste complète :

Afghanistan : Opium War, Siddiq Barmak; Albanie : The Sorrow of Mrs. Schneider, Piro Milkani et Eno Milkani; Algérie : Mascarades, Lyes Salem; Allemagne : La bande à Baader, Uli Edel ; Argentine : Léonéra, Pablo Trapero; Autriche : Revanche, Gotz Spielmann ; Azerbaijan : Fortress, Shamil Nacafzada; Lire le reste de cet article »