Michael Lonsdale, un homme et ses dieux (1931-2020)

Posté par vincy, le 21 septembre 2020

Michael Lonsdale, né le 24 mai 1931, s'est éteint le 21 septembre 2020, à l'âge de 89 ans. Le comédien, auteur et lecteur laisse une riche filmographie de cinéma, aussi éclectique qu'insondable. Ce fervent catholique avait deux religions: sa foi et son jeu. Sur sa foi, il aura écrit une vingtaine de livres, en plus d'un engagement constant, médiatique comme professionnel. Il a reçu les derniers sacrements, à défaut d'avoir été sacré par sa profession (un modeste César du meilleur second-rôle, un prix Lumière).

A l'affiche au théâtre de 1955 à 2017, s'amusant avec un répertoire divers, et souvent moderne, de ses amis Pérec et Duras à Beckett, Handke, Puig et Albee, Lonsdale aimait transmettre les mots avec sa voix lente et son physique de bourgeois, sa diction parfaite et son allure d'anglais provincial.

Un héros très discret

Cette voix n'était pas son seul atout. Il avait aussi les douleurs enfouies qu'il savait rendre palpables. Une enfance ballotée, un accident de voiture qui aurait pu être dramatique, un amour inconsolable (pour Delphine Seyrig). Tel un homme d'église, il fut un célibataire endurci, dédiant sa vie à son métier et à ses croyances, deux passions pour remplir cette solitude existentielle.

Michael Lonsdale pouvait ainsi tout jouer: le vilain et le sage, le candide et le cynique, le pervers et le calme, l'inquiétant et l'intriguant. Il lui suffisait de varier légèrement la tonalité de son regard, les modulations de sa voix, cassante ou douce. Son corps en apparence immobile faisait le reste. Le mouvement était avant tout facial, oral, mais certainement pas charnel ou corporel. Une économie de moyens qui lui permettait subtilement d'être lui tout en étant un autre, d'être crédible en toutes circonstances.

Sur le grand écran, il a aligné les grands noms, les gros succès, les navets, les audaces et les jeunes talents. Logiquement, il fut de nombreuses fois, père, curé, prêtre, pasteur... mais évidemment, il fut aussi commissaire, détective, inspecteur, avocat, ministre, professeur, magistrat, juge, banquier, médecin... Un notable discret, un homme de manigances ou un révélateur de secrets.

Fidèle à Mocky et Duras

Depuis ses débuts en 1956, il aura traîné sa silhouette dans un cinéma sans frontières et sans étiquettes, curieux de tout, peu soucieux d'une carrière cohérente, tout en restant ambitieux dans certains choix. Michael Lonsdale apparaît d'abord chez Michel Deville et Gérard Oury, chez l'ami Jean-Pierre Mocky aussi, chez Darry Cowl comme chez Marin Karmitz. Son premier grand film, il le doit quand même à Orson Welles, en prêtre dans Le procès en 1962.

Cinq ans plus tard, c'est surtout François Truffaut qui lui offre son premier beau rôle, dans La Mariée était en noir, avant de le réengager dans Baisers volés. Il brouille les pistes en acceptant d'être un savant dans Hibernatus face à Louis de Funès, puis en s'invitant chez Jean-Luc Godard dans British Sounds et Jacques Rivette dans Out 1. Michael Lonsdale est insaisissable, et marquera l'inconscient des cinéphiles à travers une myriade de personnages dans des récits "trans-genres".

James Bond, Belmondo et Delon

Il est aussi devenu incontournable dans les années 1970: entre deux Mocky, il tourne Le Souffle au cœur de Louis Malle, India Song de Marguerite Duras, Papa les p'tits bateaux de Nelly Kaplan, Il était une fois un flic de Georges Lautner, Glissements progressifs du plaisir d’Alain Robbe-Grillet, Stavisky d’Alain Resnais, Le Fantôme de la liberté de Luis Buñuel, Section spéciale de Costa-Gavras... A l'international, fort de sa double culture franco-britannique, il se fait connaître avec le thriller The Day of the Jackal de Fred Zinnemann, des films de Joseph Losey (Une Anglaise romantique, Monsieur Klein), et surtout en méchant Hugo Drax dans Moonraker de Lewis Gilbert, un des James Bond les plus populaires de la franchise.

Cela ne l'empêche pas de rester fidèle à Duras, de fricoter avec Peter Handke ou de s'aventure dans Une sale histoire chez Jean Eustache. Cette ouverture au monde et aux styles perdurera jusqu'à la fin de sa carrière, quitte à passer parfois à côté des grands films de son époque. Lonsdale est au générique de L'Éveillé du pont de l'Alma de Raoul Ruiz comme du Bon Roi Dagobert de Dino Risi, de Billy Ze Kick de Gérard Mordillat comme de Ma vie est un enfer de Josiane Balasko (en archange Gabriel!).

Le nom de la rose et Munich

Dans ces années 1980, on ne retient finalement de lui que sa prestation dans Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud, une fois de plus en abbé, certes érudit. L'acteur traverse pourtant le cinéma avec son aura, lui ouvrant les portes du cinéma de James Ivory (Les Vestiges du jour, Jefferson à Paris), de Claude Sautet (Nelly et Monsieur Arnaud), de John Frankenheimer (Ronin), de Bertrand Blier (Les acteurs). Il s'amuse aussi en Balzac dans Mauvais genre de Laurent Bénégui, en Don Luis dans le Don Juan de Jacques Weber, en professeur Stangerson dans Le Mystère de la chambre jaune et Le Parfum de la dame en noir de Bruno Podalydès. On le croise chez Mocky, toujours, mais aussi François Ozon (5x2), Milos Forman (Les Fantômes de Goya), Catherine Breillat (Une vieille maîtresse), Alejandro Amenábar (Agora), Ermanno Olmi (Le village de carton), Ermanno Olmi (Gebo et l'ombre), Bouli Lanners (Les premiers, les derniers) et surtout Steven Spielberg (Munich).

Des hommes, des Dieux, des maîtres

Au crépuscule de sa carrière, Michael Lonsdale s'offre une sublime montée des marches à Cannes avec le personnage (réel) du Frère Luc Dochier, moine assassiné dans un couvent en Algérie. Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois est sans aucun doute le film qui lui ressemble le plus, où il est exactement à sa place. A moins que ce ne soit celui du réalisateur Cédric Rovère, double fantasmé d'Eric Rohmer dans Maestro de Lea Fazer. Il y tisse une belle complicité avec son jeune comédien, entre transmission et amitié, respect et dévouement à son art.

L'acteur avait cofondé un groupe de prière, Magnificat, destiné plus spécialement aux artistes, et a été le parrain d'une promotion de l'Institut catholique d'études supérieures situé à La Roche-sur-Yon, en plus d'être membre de la section « arts et lettres » de l'Académie catholique de France. Sa foi n'était jamais loin de son je et de son jeu. Qu'il soit fidèle à Dieu ou aux hommes, Lonsdale se savait éphémère, cherchant la joie plutôt que la souffrance.

Echec et mat pour Max Von Sydow (1929-2020)

Posté par vincy, le 9 mars 2020

Carl Adolf von Sydow, né le 10 avril 1929, s'est éteint le 8 mars à l'âge de 90 ans. Il était citoyen français depuis 2002. Sa grande silhouette (1m93), sa voix caverneuse, forte et profonde, et son visage coupé au couteau, trois caractéristiques qui lui conféraient souvent des rôles de dirigeants ou de méchants, des bienveillants ou des inquiétants, de prêtres ou le diable, d'oppresseurs ou d'auteurs. A chaque fois il était charismatique.

Révélé par Alf Sjoberg (Mademoiselle Julie, 1951) et Ingmar Bergman avec qui il tourne 11 films (Le Septième sceau, où il joue une partie d'échecs avec la mort, 1956, Les fraises sauvages, Au seuil de la vie, Le visage, La source, A travers le miroir, Les communiants, L'heure du loup, Une passion, Le lien) , Max Von Sydow devient très vite courtisé par Hollywood (George Roy Hill, John Huston et George Stevens pour commencer).

L'Exorciste de William Friedkin fera de cet acteur admiré une star mondiale en 1973. On le voit ensuite alternants grands films et blockbusters, films d'auteurs et navets: Les trois jours du condor de Sydney Pollack, A nous la victoire de John Huston, Flash Gordon de Mike Hodges, Conan le Barbare de John Milius, un James Bond (Jamais plus Jamais), Dune de David Lynch, Hannah et ses sœurs de Woody Allen, SOS Fantômes 2 d'Ivan Reitman, L'éveil de Penny Marshall, en vilain dans Minority Report de Steven Spielberg, en docteur dans Shutter Island de Martin Scorsese, avant de conclure sa filmographie avec Ridley Scott (Robin des Bois), Stephen Daldry (Extrêmement fort et incroyablement près) et Star Wars épisode VII: Le réveil de la force. On se doute que tous ces cinéastes voulaient s'emparer un peu de l'âme de Bergman à travers lui.

Il a aussi tourné en Italie, en France, au Danemark... On le croise ainsi dans Cadavres exquis de Francesco Rosi, Le désert des tartares de Valerio Zurlini, La mort en direct de Bertrand Tavernier, Pelle le conquérant de Bille August (Palme d'or), Europa de Lars von Trier, Jusqu'au bout du monde de Wim Wenders, Les meilleures intentions de Bille August (Palme d'or encore), Le sang des innocents de Dario Argento, Le scaphandre et le papillon de Julian Schnabel, Un homme et son chien de Francis Huster, Oscar et la dame rose d'Eric-Emmanuel Schmitt, ou son dernier film, Kursk de Thomas Vinterberg... On l'a vu aussi dans la mini-série Nuremberg, dans les Tudors et dans Game of Thrones.

Il ne se souciait pas du genre - fantasy ou drame, SF ou thriller, mélo (nombreux) ou historique - ni de la taille du rôle. Avec 8 langues parlées, ce provençal d'adoption avait arrêté de tourner, ne trouvant plus de rôles intéressants. Il voulait vivre, tout simplement.

Nommé une fois à l'Oscar du meilleur acteur (Pelle le conquérant) et une fois dans la catégorie second-rôle masculin (Extrêmement fort...), il avait reçu un trophée spécial à Cannes en 2004 et plusieurs prix honorifiques dans les festivals internationaux. Son prestige était sans doute ailleurs: il a tourné dans cinq films nommés à l'Oscar suprême, et a été le double de Bergman au cinéma durant les années 1950-1960. "La plupart de ce que je sais, je l'ai appris de lui" expliquait-il à propos du maître suédois. Préférant la littérature et le théâtre, et tout art de l'oralité, au cinéma, Max Von Sydow était considéré comme intellectuel, reconnaissant le cinéma et le jeu comme futiles. Athée, il ne croyait pas dans une forme de vie après la mort. Même si, chez lui, il y avait toujours une part de doute. Cette ambiguïté qui lui permettait d'être si nuancé et si subtil dans chacun de ses personnages, les empathiques comme les monstrueux.

[2020 dans le viseur] Nos 30 films les plus attendus (1/3)

Posté par redaction, le 11 janvier 2020

Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga
Maintes fois reporté, des pépins avant et pendant la production, ce James Bond sera l'événement du printemps côté blockbusters. Daniel Craig fera ses adieux au personnage. Et on est curieux de voir ce que va devenir 007, esthétiquement, sans Sam Mendès derrière la caméra.

Benedetta

On l'attendait aussi en 2018. Mais les problèmes de santé de Paul Verhoeven ont retardé sa révélation. Calé désormais pour le prochain festival de Cannes, le film d'époque devrait confirmer Virginie Efira au rang d'actrice majeure dans ce rôle de nonne sulfureuse et lesbienne.

Memoria d'Apichatpong Weerasethakul

Pour la première fois le réalisateur Apichatpong Weerasethakul tourne avec un casting international, à l'étranger. 10 ans après sa Palme d'or à Cannes, son nouveau film met en scène Tilda Swinton à Bogota en Colombie. Forcément intriguant.

Trois étages de Nanni Moretti

Cinq ans après Mia Madre, le cinéaste romain revient enfin derrière et devant la caméra pour une fiction, adaptée d'un roman d'Eshkol Nevo. Et il s'est entouré d'un casting italien de haute volée avec Riccardo Scamarcio, Alba Rohrwacher et Margherita Buy.

West Side Story de Steven Spielberg

Sur le papier, le film est aussi tentant que risqué. Un grand classique des "musicals" sur scène comme au cinéma, par l'un des derniers grands maîtres d'Hollywood. Spielberg devra justifier pourquoi il s'attaque à un tel monument. Excitant.

Le quai de Ouestreham d'Emmanuel Carrère

15 ans après son dernier film, La Moustache, le romancier Emmanuel Carrère adapte le best-seller de Florence Aubenas, qui donnait la parole aux oubliés de la mondialisation. Avec Juliette Binoche en porte-voix, entourée de comédiens non professionnels.

TENET de Christopher Nolan

Forcément, un blockbuster de Nolan est un événement. C'est l'un des rares à proposer du spectacle avec un vrai sens du scénario, sans super-héros et avec de sacrés effets spéciaux. Dans la lignée d'Inception si on en croit la bande annonce, celui-ci buzze déjà un maximum.

Ammonite de Francis Lee

Après le magnifique Seule la terre, Francis Lee revient, avec plus de moyens, et deux actrices de premier plan: Kate Winslet en chasseuse de fossiles et Saoirse Ronan en jeune femme convalescente. Les deux tissent une relation amoureuse. On en parle déjà pour Cannes.

Le 20e siècle de Matthew Rankin

Chouchou de Sundance et vu à la Semaine de la critique, le canadien Matthew Rankin a dévoilé son premier long métrage cet automne, en attendant une sortie française. Ce film historique sur William Lyon Mackenzie King promet d'être aussi drôle que déjanté.

Petit Pays d'Eric Barbier

Premier roman et best-seller de Gaël Faye, ce film tourné au Burundi et au Rwanda, avec Jean-Pierre Rouve comme seule vedette, pourrait être un beau succès public tant l'histoire est touchante. Il réveillera aussi quelques blessures toujours pas cicatrisées.

West Side Story par Steven Spielberg : première image et casting complet

Posté par vincy, le 18 juin 2019

C'est avec une première image que le remake de West Side Story par Steven Spielberg s'est dévoilé. Et ce ne sera pas une transposition moderne, mais bien un film qui renoue avec l'époque de la création du "musical". Le film sortira au cinéma en décembre 2020.

"Plus de 50 acteurs, chanteurs et danseurs forment les Sharks et les Jets, les gangs de rue rivaux au cœur de l’histoire d’amour intemporelle du film, dont l’action se situe à New York en 1957" explique le communiqué de la 20th Century Fox.

Seule la légendaire Rita Moreno sera au générique de la version de 1961, qui lui a valu un Oscar du meilleur second-rôle féminin, et de cette nouvelle déclinaison de la comédie musicale. Elle aura cette fois le rôle de Valentina, "une version revisitée et amplifiée du personnage de Doc, le propriétaire du magasin dans lequel travaille Tony."

Les personnages principaux, Tony et Maria, sont interprétés par Ansel Elgort (Divergente, Baby Driver, Le chardonneret) et Rachel Zegler, dont ce sera le premier rôle au cinéma (lire aussi notre actualité du 15 janvier dernier). Anita et Bernardo sont incarnés par deux comédiens de Broadway: Ariana Debose (Hamilton, Summer : the Donna Summer musical) et David Alvarez (Billy Eliott : the musical).

Le lieutenant Schrank et le sergent Krupke sont quant à eux interprétés par Corey Stoll (House of Cards) et Brian d’Arcy James (First man).

Steven Spielberg prépare le film depuis plus d'un an, après avoir sorti Pentagon Papers et Ready Player One. Il a déclaré: "Quand nous avons commencé à travailler sur le projet il y a un an, nous avons annoncé que nous allions rassembler une distribution qui reflète la profondeur et la variété du talent de la communauté hispanique en Amérique, en lui faisant interpréter les rôles de Maria, Anita, Bernardo, Chino et les Sharks. Je suis émerveillé par la force du talent de ces jeunes interprètes, et je suis convaincu qu’ils apporteront une énergie nouvelle et électrisante à une magnifique comédie musicale, plus pertinente que jamais."

30 000 candidats ont été auditionnés pour 50 rôles.

Le film est écrit par Tony Kushner (Angels in America, Munich, Lincoln), dramaturge lauréat d’un prix Pulitzer et scénariste nommé aux Oscars, à partir de la comédie musicale originale de Broadway de 1957 (livret d’Arthur Laurents, musique de Leonard Bernstein, paroles de Stephen Sondheim et concept, mise en scène et chorégraphie de Jerome Robbins).

Côté musique, la direction d’orchestre a été confiée à Gustavo Dudamel, les arrangements à partir de la partition originale à David Newman.

Le film, sorti en 1961, a récolté 44M$ de l'époque en Amérique du nord (l'équivalent de 505M$ aujourd'hui). En France, il est sorti en 1962 et a fini 3e film le plus populaire de l'année avec 8,7 millions d'entrées. Parmi toutes ces nominations aux Oscars, il ne lui en a échappé qu'une: celle du scénario adapté. Sinon, il a raflé 10 statuettes, dont celles du film, des réalisateurs, des meilleurs second-rôles (George Chakiris côté masculin), de la musique et de l'image. Natalie Wood et Richard Beymer tenaient les rôles principaux de Maria et Tony.

West Side Story : Steven Spielberg choisit Rachel Zegler pour faire face à Ansel Elgort

Posté par wyzman, le 15 janvier 2019

Si l'on en croit les informations de Deadline, Steven Spielberg a enfin trouvé l'actrice qui campera Maria dans le West Side Story qu'il souhaite tourner avant le prochain Indiana Jones.

Latino-américains et Hispaniques en marche

D'après le média américain, l'équipe du film produit et réalisé par Spielberg à partir d'un scénario de Tony Kushner a eu besoin d'auditionner plus de 30.000 personnes à travers le monde avant de tomber sur Rachel Zegler, lycéenne de 17 ans vivant dans le New Jersey et qui fera ici ses premiers pas au cinéma. Pour lui faire face dans le rôle de Tony, la tâche avait d'ores et déjà été confiée à Ansel Elgort, la star de Nos étoiles contraires et Baby Driver.

C'est en janvier 2018 que Rachel Zegler a vu l'annonce de casting passer sur Twitter à destination des communautés hispanique et latino-américaine. Elle aurait alors soumis une vidéo d'elle-même reprenant "Tonight" et "Me Siento Hermosa". Déterminés à choisir des acteurs issus des deux communautés, Steven Spielberg et son équipe se sont entretenus avec des différents groupes de défense de la culture et du patrimoine hispaniques et sont allés jusqu'à rencontrer professeurs et étudiants de l'Université de Porto Rico afin d'approfondir leurs connaissances des arts scéniques propres à l'île.

Pour reprendre les rôles d'Anita et Bernardo, la production s'est tournée vers des acteurs déjà passés par Broadway : Ariana DeBose (Hamilton) et David Alvarez (Billy Elliot: The Musical). Le rôle de Chino a quant à lui été confié à Josh Andrés Rivera (Hamilton). Rachel Zegler, Ariana DeBose, David Alvarez et Josh Andrés Rivera rejoignent Rita Moreno, l'actrice oscarisée pour son interprétation d'Anita dans le film originel. Dans cette adaptation, elle interprétera Valentino, une version revisitée du personnage de Doc, le fameux propriétaire du magasin dans lequel Tony travaille. En plus de retrouver un univers qu'elle connaît bien, Rita Moreno portera également la casquette de productrice exécutive sur ce nouveau projet.

Un projet novateur ?

Ravi de son choix, Steven Spielberg n'a pas manqué d'évoquer sa décision quasi historique avec Deadline : "Lorsque nous avons entamé ce processus [de casting, NDLR], nous avons annoncé que nous choisirions des acteurs latinos et hispaniques pour les rôles de Maria, Anita, Bernardo, Chino et les Sharks. Je suis tellement heureux que nous ayons réuni un casting qui reflète l’étonnante profondeur des talents de la communauté latino-américaine aux multiples facettes. Je suis impressionné par l'immense talent de ces jeunes interprètes et je pense qu’ils apporteront une énergie nouvelle et électrisante à une magnifique comédie musicale plus pertinente que jamais."

"Je suis tout simplement impatiente de commencer à travailler avec ce groupe de jeunes acteurs. Quelle distribution et j'ai hâte de passer le flambeau à la prochaine génération de Sharks !" a déclaré Rita Moreno. De son côté, sur Twitter, Rachel Zegler a été très claire : "C'est officiel ! Je suis si reconnaissante d'avoir l'opportunité de travailler avec l'un de mes réalisateurs préférés et cet incroyable casting. Et avoir la possibilité d'apprendre de l'une des meilleures (et mon idole) Rita Moreno c'est juste AU-DESSUS. Surréaliste !"

Toujours selon Deadline, le tournage de West Side Story débutera cet été. Pour rappel, la version de 1961 réalisée par Robert Wise et Jerome Robbins racontait comment, dans le New York des années 1950, deux bandes rivales (les Jets et les Sharks) se livrent une guerre sans merci. Jusqu'à ce que Tony (ancien chef des Jets) et Maria (soeur du chef de Sharks) finissent par tomber amoureux.

Steven Spielberg et Peter Jackson relancent Tintin

Posté par vincy, le 10 janvier 2019

Tintin célèbre ses 90 ans (et il est toujours jeune, roux et imberbe). Peter Jackson et Steven Spielberg prépareraient un deuxième film autour de ses aventures selon Benoît Mouchart, directeur éditorial chez Casterman, interrogé ce matin sur Franceinfo. Une option a été signée pour donner (enfin) une suite au film d'animation produit par les deux cinéastes et réalisée par Spielberg, Le secret de la licorne (2011). Le film avait rapporté 375M$ dans le monde.

Comme prévu, cette fois, ce serait Peter Jackson qui réaliserait le 2e opus. "Il y a plusieurs pistes. Ça pourrait être un mélange du Sceptre d’Ottokar et de l’Affaire Tournesol" selon l'éditeur, qui indique aussi qu'un troisième film est envisageable: "Quand il y a une trilogie à Hollywood, le deuxième est un peu plus sombre, donc l’hypothèse d’un épisode syldave est vraisemblable".

Récemment, Peter Jackson confirmait qu'il travaillait sur un scénario, après une tentative d'adaptation du Temple du soleil.

Les 18 qui ont fait 2018

Posté par vincy, le 1 janvier 2019

Juliette Binoche
On l'a vue chez Kawase et Denis, dans les forêts japonaises et dans l'espace. Nommée pour la 10e fois aux César en février, future présidente du jury de la prochaine Berlinale, elle est aux avant-postes de L'affaire du siècle, la pétition pro-écolo qui veut attaquer l'Etat français pour "crime" environnemental contre l'humanité.

Laure Calamy
Vedette incontestable de la série Dix pour cent, elle a brillé en second-rôle dans des films promis aux César, Nos batailles et Mademoiselle de Joncquières, sans oublier son passage dans Roulez jeunesse. Tout terrain, la comédienne, attendue chez Bertuccelli, Hamidi, Triet et Lespert, a été sacrée par un Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé pour Le Jeu de l'amour et du hasard.

Timothée Chalamet
En un an, il se sera imposé comme l'étoile montante à Hollywood. Nommé aux Oscars pour Call Me by Your Name, à l'affiche de Lady Bird et Hostiles, deux films chouchoutés par la critique, il a déjà une deuxième nomination consécutive aux Golden Globes avec Un Garçon magnifique (My Beautiful Boy) de Felix Van Groeningen, qui sort en février. Depuis il a enchainé The King de David Michôd pour Netflix, The French Dispatch de Wes Anderson, Les Quatre Filles du docteur March de Greta Gerwig et prépare Dune de Denis Villeneuve.

Bradley Cooper
Difficile d'échapper à cette star francophone cette année. Il est toujours la voix de Rocket Raccoon dans Avengers, qu'on retrouvera en mai pour le final. Il a aussi retrouvé Clint Eastwood avec La Mule, sorti en fin d'année aux USA et joli succès au box office. Mais c'est évidemment avec A Star Is Born qu'il a marqué les esprits: Il en est l'acteur principal et le producteur, avec Eastwood. Il en est surtout le réalisateur. Son premier film a révélé Lady Gaga en actrice, récolté 5 nominations aux Golden Globes, et amassé près de 400M$ de recettes dans le monde.

Penélope Cruz
Omniprésente, l'actrice espagnole a enchaîné les promos avec Escobar, Everybody Knows, film d'ouverture de Cannes, la série American Crime Story - Versace qui lui a valu plusieurs nominations, dont une aux prochains Golden Globes. Elle a aussi amené du glamour à Paris en recevant un César d'honneur en février. La Cruz continue sa carrière globe-trotter en passant du nouvel Almodovar, celui à qui elle doit beaucoup, Douleur et Gloire, au nouvel Olivier Assayas, Wasp Network.

Alfonso Cuaron
Un Lion d'or à Venise, de probables nominations aux Oscars. Cuaron est incontestablement l'un des grands cinéastes de ce début de siècle, tant par ses succès passés que par le prestige de son œuvre. Roma a fait l'événement: un film ample, splendide, hors des sentiers battus (noir et blanc, en dialecte mexicain, sans structure narrative classique). Sa diffusion sur Netflix a provoqué le débat de l'année sur la chronologie des médias en Italie, en France, aux Etats-Unis. En se différenciant de la production hollywoodienne par son style et sa diffusion, Roma est, quelque part, le symbole d'une époque en mutation.

Michael B. Jordan
Et si c'était lui la star de demain? On va commencer à le croire. Il est l'un des "héros" du hit de l'année, Black Panther. Il est la tête d'affiche de la suite de Creed, gros succès aux USA en fin d'année, prolongeant ainsi la franchise Rocky avec classe. Il a aussi produit et joué dans Kin le commencement, et foulé le tapis rouge de Cannes avec le remake de Fahrenheit 451, téléfilm HBO. Michael B. Jordan enchaîne les projets pour le cinéma et la télévision, acteur comme producteur. Last but not least, il est apparu dans le clip de Family Feud de Jay-Z et Beyoncé.

Wanuri Kahiu
La réalisatrice kényane de Rafiki a été la première de son pays à être sélectionnée à Cannes. Le film, une histoire d'amour entre deux femmes de Nairobi, est aussi l'un des rares du continent africain à être distribué en France cette année (et aux USA l'année prochaine). La cinéaste montre ainsi que le cinéma africain peut exister et s'exporter. Il a surtout été au cœur de l'actu avec un gouvernement, pourtant co-financeur du film, qui l'a censuré, symbolisant ainsi deux phénomènes de sociétés remarqués là-bas ou ailleurs: l'homophobie et l'atteinte à la liberté d'expression.

Hirokazu Kore-eda
Une Palme d'or à Cannes, c'est le sacre suprême pour ce réalisateur adoré plus souvent à l'extérieur de son pays. Une affaire de famille a fait consensus: gros succès au Japon, mais aussi en Chine. Il n'y a bien que le premier ministre, Shinzo Abe, qui n'a pas apprécié cette observation des exclus de la société nippone. Cela ne l'empêchera pas d'être l'un des favoris aux Oscars. San Sebastian lui a décerné un prix honorifique pour son œuvre. Et depuis, le réalisateur japonais a tourné en France l'un des films qui fera l'événement de l'année 2019, La vérité, avec Deneuve, Binoche et Hawke.

Vincent Lacoste
Impossible de passer à côté de l'acteur français cette année. Il a été jeune homo provincial dans Plaire, aimer et courir vite, en compétition à Cannes et Prix Louis-Delluc. Il fut étudiant déterminé en médecine dans Première année, un des films millionnaires en entrée en France. Et puis on l'a vu, différemment, touchant et mélancolique, dans Amanda, Grand prix du festival de Tokyo, où il affrontait les conséquences d'un attentat avec sa jeune nièce. Lacoste a définitivement changé de statut cette année, gagnant ses gallons d'acteur dramatique.

Gilles Lellouche
Mieux que Cassel et Canet, la star du cinéma français cette année fut Lellouche. On passera sur l'échec de L'amour est une fête, pourtant pas mauvais. Son année a débuté avec une nomination aux César, sa troisième seulement, pour Le sens de la fête. Elle se termine avec le joli succès de Pupille, où il continue de dévoiler une facette plus sensible. Mais c'est évidemment avec sa réalisation, 14 ans après son premier film, Le grand bain, qu'il laisse une empreinte dans le cinéma français: hors-compétition à Cannes, où il a été chaleureusement accueilli, il a enregistré 4,2 millions d'entrées, se classant 3e des films français de l'année, devant Taxi 5!

Thomas Lilti
Première année est son troisième hit d'affilée, et son troisième film sur le milieu médical. Il conforte ainsi son style, mélange de récit documenté et de comédie dramatique autour de personnages passionnés et dépassés. Paradoxalement, c'est pourtant avec la série télévisée Hippocrate, déclinée de son deuxième film éponyme sorti en 2014, avec Vincent Lacoste, qu'il a frappé le plus fort. La série Hippocrate, sur Canal +, est sans doute la plus belle réussite française dans ce format. Toujours en explorant les urgences, réas et autres services hospitaliers à travers un groupe de quatre internes, il pose un regard lucide et acide sur le système de santé. Brillant.

Félix Maritaud
L'espoir masculin de l'année. Avec sa belle gueule, son air farouche, ses tatouages, le comédien révélé il y a un an avec 120 battements par minute, s'est installé dans le paysage cinématographique "arty". Prix Louis Roederer de la révélation au Festival de Cannes et Valois de l'acteur au Festival du film francophone d'Angoulême, il a séduit par son charisme et son magnétisme dans Sauvage de Camille Vidal-Naquet. Il était aussi à Cannes, dans un petit rôle, avec Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez. Toujours enfermé dans les personnages gays, un peu marginaux, un peu en perdition, il a aussi porté la fiction d'Arte, Jonas de Christophe Charrier. On l'a enfin vu dans quatre courts. Une année bien remplie.

Marvel
Grand triomphateur de la saison, humiliant Star Wars, Pixar et autres marques de la galaxie Disney ou tout simplement du cosmos hollywoodien. Les super-héros ne sont pas prêts de mourir. Rien qu'aux USA, Black Panther et Avengers: Infinity War sont devenus les deux films Marvel les plus prospères du box office avec respectivement 700M$ et 680M$. Au BO américain, les deux films dominent l'année, mais Deadpool 2 (320M$) et Venom (215M$) se classent dans le Top 10 également. Et n'oublions pas le carton du film animé Spider-Man: Into The Spider-Verse (New Generation) qui file vers les 100M$ et une nomination aux Oscars. Ces 5 films ont récolté 5,2 milliards de dollars dans le monde. Une domination quasi sans partage qui se double, cette année, de bonnes critiques et même d'éloges pour ses audaces concernant Black Panther et le Spider-Man animé.

Netflix
Impossible de passer à côté de la plateforme de streaming cette année. D'un côté, elle cartonne en nombre d'abonnés (140 millions). De l'autre, elle donne une force de frappe aux séries (La casa del papel, Bodyguard, The Crown, Maniac, Stranger Things, OITNB, Mindhunter...) qui les rendent aussi bien cultes que populaires, lançant de nouvelles stars par la même occasion. Ses documentaires sont plébiscités par la critique et cités dans les palmarès. Désormais c'est le long métrage qui est la nouvelle ambition : des prix à foison à Venise, de possibles nominations aux Oscars à venir, Netflix est déjà le deuxième pourvoyeur de nominations aux Golden Globes. Reste à savoir si Cannes va passer à côté de noms prestigieux que la plateforme achète à prix d'or...

Hong Sang-soo
A 58 ans, le cinéaste sud-coréen n'arrête plus de tourner. Variations sur le même thème, et même sur le même "t'aime". On a pu ainsi voir Seule sur la plage la nuit, prix d'interprétation féminine pour sa muse Kim Min-hee à Berlin en 2017, La Caméra de Claire, avec Isabelle Huppert, et Grass, le plus abouti de tous, tout aussi romantique et existentialiste que les autres. Et c'est sans compter la rétrospective qui lui a été consacré à Bruxelles et Hotel by the River, qui lui a valu cet été le prix du meilleur acteur à Locarno pour Joo-Bong Ki, et trois prix, dont celui du meilleur film, au festival de Gijon. Tranquillement, il créé une œuvre "monstre" de films plus ou moins courts, pas si spontanés. Une respiration continuelle où chaque battement de cœur devient un petit bijou.

Steven Spielberg
40 ans après sa première nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur, l'homme le plus puissant d'Hollywood et l'un des rares producteur-réalisateur star du cinéma est toujours au top. Après l'échec du Bon gros géant, il a su rebondir deux fois. Avec un drame politique, Pentagon Papers, sorti en janvier: nommé à l'Oscar du meilleur film, succès au box office (1,3 million d'entrées en France, 165M$ dans le monde). Avec un divertissement régressif et futuriste merveilleux, Ready Player One, triomphe en salles (2,2 millions d'entrées en France, 582M$ dans le monde). Spielberg est toujours un roi. Comme producteur, il sait que Bumblebee ne sera pas un carton, mais il peut compter sur la franchise Jurassic née il y a 25 ans, avec un nouvel opus plus que rentable (1,3 milliard de $ dans le monde). Le vétéran se porte bien et prépare une nouvelle version de West Side Story.

2018 dans le rétro : la bonne année du cinéma de genre

Posté par kristofy, le 27 décembre 2018

C’était quoi le cinéma de genre en 2018 ?

On avait observé l’année dernière que 2017 avait été symbolique d’un certain glissement vers une reconnaissance du cinéma de genre : certains de ces films dépassent ‘leur public’ et obtiennent un plus large succès auprès du ‘grand public’. Le film de monstre La Forme de l’eau de Guillermo Del Toro, sorti en février, avait reçu le Lion d’or de Venise avant de décrocher 4 Oscars : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleurs décors, et meilleure musique (au français Alexandre Desplat) ; Get Out de Jordan Peele a engrangé 254 millions de dollars de recettes mondiale pour un budget d’environ 5 millions tout en recevant le convoité Oscar du meilleur scénario original ; et en France c’était le film Grave de Julia Ducournau qui avait fait l'évènement pour finir avec le Prix Louis-Delluc et 6 prestigieuses nominations aux Césars.

Ils sont où les films de genre français avec des zombies affamés ou des aliens envahisseurs ? C’est la bonne nouvelle de 2018 : il y a eu plus de films français de ce type distribués en salles, et plusieurs sont des premières œuvres. Parfois l’élément fantastique est central, parfois il réside en périphérie. Il peut prendre la forme d'un polar ou celle d'une introspection intime. En bonus, on y voit aussi quelques noms célèbres sur les affiches.

Une belle diversité

Citons dans ce panorama très diversifié : Burn Out de Yann Gozlan (avec François Civil, Olivier Rabourdin, Manon Azem), Revenge de Coralie Fargeat (l'actrice Matilda Lutz a été retenue dans les 34 révélations pour les prochains Césars), Les Garçons sauvages de Bertrand Mandico (qui ensuite a reçu le Prix Louis-Delluc du premier film, ex-aequo), La nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher (avec Anders Danielsen Lie, Golshifteh Farahani, Denis Lavant), Ghostland de Pascal Laugier, Madame Hyde de Serge Bozon (avec Isabelle Huppert), Dans la brume de Daniel Roby (avec Romain Duris, Olga Kurylenko), Caniba de Verena Paravel & Lucien Castaing-Taylor, Climax de Gaspar Noé, Hostile de Mathieu Turi, High Life de Claire Denis (avec Robert Pattinson et Juliette Binoche), et sur Netflix La Femme la plus assassinée du monde de Franck Ribière (avec Anna Mouglalis). A noter toutefois comme les années précédentes que certains de nos talents doivent chercher un soutien hors de France à l’international pour leurs projets (au Canada, Etats-Unis, Canada, Espagne…), ce qui induit souvent un tournage en langue anglaise (Ghostland, Revenge, Hostile, High Life…).

Le maître du suspens Stephen King a même salué à sa manière le cinéma français avec cette éloge : « Juste quand vous pensiez que les films de zombies ont été épuisés, un film parfaitement remarquable débarque, réalisé par Dominique Rocher, intitulé La Nuit a dévoré le monde. Il va vous laisser bouche bée. »

La France est toujours un peu en retard pour le soutien à ses cinéastes de genre : Xavier Gens à réalisé The Crucifixion et Cold Skin, qui ne sont pas sortis chez nous, Julien Mokrani a vu la production de son projet Les Sentinelles abandonnée… Pourtant les nouveaux talents français sont déjà là et ils sont nombreux : Steeve Calvo, William Laboury, Mael Le Mée, Just Philippot qui ont eu une distribution sur grand écran de leurs courts-métrages en février avec 4 histoires fantastiques. Par ailleurs, les films Tous les dieux du ciel de Quarxx et Girls with balls de Olivier Afonso font le tour des festivals en attendant d’être exploités en salles, tout comme Furie de Olivier Abbou. Combien d’entre eux vont devoir s’exporter ailleurs pour leurs prochains projets ?

Le CNC prend enfin la mesure (tardive) que le film de genre français contribue aussi à faire grandir plusieurs métiers techniques spécialisés (effets spéciaux, maquillages et prothésistes, cascadeurs, décors…) et qu’il faut les soutenir  : « Notre volonté est d’encourager la diversité au cinéma et d’inciter les créateurs à s’engager sur des voies insuffisamment empruntées. En France comme à l’étranger, en particulier au sein de la jeune génération, il y a un réel engouement, pour les films de genre : les créateurs français y ont toute leur place ! ». Trois projets en particulier vont être aidés par une bourse dans leur production : La nuée de Just Philippot, Ogre de Arnaud Malherbe, Else de Thibault Emin (une extrapolation de son court-métrage d’il y a 10 ans, en sortie de Fémis, c’est dire si le chemin est long). Il faudrait désormais que les distributeurs suivent, surtout quand il y a une interdiction aux moins de 16 ans.

Des hits au box office

Cette année dans les salles de cinéma le public a eu beaucoup d’occasion de frissonner. Le surnaturel a fait peur avec Verónica de Paco Plaza, Hérédité de Ari Aster (avec l'excellente Toni Collette), Sans un bruit de John Krasinski (avec la non moins excellente Emily Blunt), L'Exorcisme de Hannah Grace de Diederik Van Rooijen et La Nonne de Corin Hardy (avec Taissa Farmiga et Demian Bichir), qui, avec 1,4 million d'entrées en france se hisse au niveau de Ron Howard et Guillermo del Toro. L’horreur s’est cachée dans Le Secret des Marrowbone de Sergio G. Sánchez (avec Anya Taylor-Joy et Mia Goth), Strangers: Prey at Night de Johannes Roberts (avec Christina Hendricks), American Nightmare 4 : Les Origines, qui est aussi millionnaire en entrées, The Strange Ones de Christopher Radcliff, sans compter quelques frayeurs du côté du monde jurassique ou du labyrinthe post-apocalyptique.. L’Asie dont les multiples pays produisent des dizaines de bons films de genre a été quasiment ignorée cette année 2018, mis à part les sorties trop discrètes de Battleship Island de Ryoo Seung-wan et de Avant que nous disparaissions, d'Invasion de Kiyoshi Kurosawa. De son côté, le japonais Shinsuke Sato a gagné pour la seconde fois le Corbeau d'or au BIFFF avec Inuyashiki, film toujours invisible en France...

Les surprises les plus fortes de l’année en films de genre, de la SF à l'horreur, nous sont venues en fait des plus grands cinéastes : Guillermo del Toro avec La Forme de l'eau, Steven Spielberg avec Ready player one, Lars von Trier avec The House that Jack built, la version en 3D de Détective Dee : La légende des Rois Célestes de Tsui Hark, et Ghostland de Pascal Laugier. 2018 a été aussi l’occasion de redécouvrir le classique de Stanley Kubrick 2001 : l'odyssée de l'espace dans une restauration célébrant son 50ème anniversaire.

Hollywood continue encore de produire/distribuer des suites ou des remakes de grands succès passés: Halloween de David Gordon Green (avec Jamie Lee Curtis), Suspiria de Luca Guadagnino (avec Dakota Johnson et Tilda Swinton), The Predator de Shane Black. Ou s'acharne à écrire de mauvais films dans l'air du temps comme Unfriended, Action ou vérité?, Escape room. Parallèlement, de nombreux titres pourtant de qualité, portés par des sélections en Festivals, sont ignorés (Tigers are not afraid de Issa Lopez) ont n’arrivent qu’en DVD/VàD (comme Muse de Jaume Balagero). Il faut donc aussi désormais évoquer la plateforme Netflix : c’est là qu’il fallait aller pour découvrir Apostle de Gareth Evans, Hold the dark de Jeremy Saulnier, Illang the wolf brigade de Kim Jee-woon, Psychokinesis de Yeon Sang-ho, The night comes for us de Timo Tjahjanto, Annihilation d'Alex Garland, avec Natalie Portman, Bird Box de Susanne Bier, avec Sandra Bullock, et donc aussi La Femme la plus assassinée du monde de Franck Ribière (avec Anna Mouglalis).

Le genre était de genre féminin, assez logiquement. La plupart des films marquants, soit par leur popularité, soit par les louanges reçues, avaient une ou plusieurs héroïnes, victimes ou/et combattantes.

Alors finissons avec une belle promesse (au féminin) pour 2019: Alita: Battle Angel. Réalisé par Robert Rodriguez et coproduit par James Cameron, cette adaptation du manga japonais Gunnm nous transporte le futur... bien au-delà de 2019

Les Oscars d’honneur récompensent des proches de Spielberg, le compositeur Lalo Schifrin et l’actrice Cicely Tyson

Posté par vincy, le 19 novembre 2018

L'Académie des Oscars a remis ses statuettes d'honneur ce week-end lors des Governors Awards, assombris par les incendies meurtriers en Californie.

Le compositeur né en Argentine Lalo Schifrin, récompensé par 5 Grammy Awards, six fois nommé aux Oscars, a reçu son oscar des mains de Clint Eastwood. On lui doit évidemment le thème de Mission:Impossible (1967), l'un des plus connus dans le monde. Mais il a aussi composé les musiques de Luke la main froide, Le Kid de Cincinnati, Bullitt, Dirty Harry, Amityville, Rango, Rush Hour 2 (et 3)... Pour le petit écran, il a notamment écrit les thèmes de The Man from U.N.C.L.E., Mannix et Starsky & Hutch.

"La musique pour les films, c'est comme écrire une lettre. La musique pour la télévision, c'est comme écrire un télégramme..." expliquait-il.

L'actrice Cicely Tyson, bientôt 94 ans, nommée à l'Oscar  et au Golden Globe de la meilleure actrice pour Sounder de Marin Ritt en 1973, 3 fois primée aux Emmy Awards, et lauréate d'un Tony Award (meilleure performance dans une pièce de Broadway), est une des actrices africaines-américaines les plus respectées de la profession. C'est Quincy Jones qui lui a remis son Oscar. Cicely Tison a été mariée à Miles Davis. Si elle a préféré la scène et le petit écran (notamment dans House of Cards et Murder ces dernières années), on l'a vue au cinéma dans Airport 80, Beignets de tomates vertes, Madea grand-mère justicière, La couleur des sentiments ou Alex Cross.

Enfin, Marvin Levy est le premier publiciste à avoir été distingué hier soir par les Oscars. Ce RP a commencé son métier à la MGM avec Gigi et Ben Hur. Il a travaillé sur des films comme Taxi Driver et Kramer contre Kramer. Mais c'est avec Steven Spielberg, depuis 1977, qu'il est a passé le plus de temps, travaillant sur les films du réalisateur comme ceux d'Amblin, sa société de production.

Ce sont deux autres proches de Spielberg qui ont d'ailleurs reçu le prestigieux Irving G. Thalberg Memorial Award. Le couple de producteurs Frank Marshall (par ailleurs réalisateur) et Kathleen Kennedy (actuelle présidente de LucasFilm), ont produit notamment les Indiana Jones et Jurassic World, la franchise Retour vers le futur, et des films de David Fincher, M. Night Shyamalan, Clint Eastwood, Tony Gilroy, Paul Greengrass; Martin Scorsese... Autant dire qu'ils détiennent le record de recettes au box office d'Hollywood.

Indiana Jones 5 décalé à 2021

Posté par vincy, le 15 juillet 2018

Y aura-t-il un Indiana Jones 5? Officiellement oui, mais la suite est une fois de plus reportée. Disney, désormais proprio de la franchise, a décalé la sortie d'un an au 9 juillet 2021. Harrison Ford aura presque 79 ans à cette date là. Est-ce bien raisonnable?

Le problème selon la presse professionnelle américaine proviendrait du scénario de David Koepp, scénariste du précédent épisode en 2008, qui ne convient à personne. Jonathan Kasdan, fils de Lawrence Kasdan, l'auteur du premier épisode, a été appelé à la rescousse.

Steven Spielberg reste le réalisateur attitré. Et Ford a confirmé qu'il reprendrait son stetson et son fouet. Depuis que la marque Indiana Jones est passée dans l'empire Disney (qui a repris l'ensemble de Lucasfilm, dont Star Wars), ce serait le premier film de la saga. On imagine que Disney veut en faire un reboot avec un passage de relais vu l'âge de la star.

D'Indiana Jones, on connaît un père (Sean Connery, à la retraite), une version jeune (River Phoenix, décédé), et un fils (Shia LaBeouf, marginalisé). Que vont-ils inventer?