3 raisons d’aller voir Alpha the right to kill

Posté par kristofy, le 17 avril 2019

Le pitch : Dans les quartiers pauvres de Manille, la lutte antidrogue fait rage. Un officier de police et un petit dealer devenu indic tentent coûte que coûte de faire tomber l’un des plus gros trafiquants de la ville, mettant en jeu leur réputation, la sécurité de leur famille… et leur vie.

Le retour de Brillante Mendoza
La plupart des films de Brillante Mendoza ont été sélectionnés dans différents festivals comme Cannes (prix de la mise en scène en 2009 pour Kinatay), Venise, Berlin ; ce qui a encouragé ensuite leur sortie en salles en France comme par exemple Serbis, Lola, Captive… Cependant, certains de ses films n’ont pas été distribués chez nous. Ce fut le cas de Thy Womb (pourtant à Venise, et très bon) et comme de Sapi (une incursion ratée dans le surnaturel). Son dernier film Ma' Rosa (prix d'interprétation féminine à Cannes) faisait le portrait d’une mère de famille qui devait trouver de l’argent pour sortir sa famille de garde-à-vue chez les flics pour une histoire de petit deal de drogue… Le drogue et les diverses ramifications de ses trafics sont cette fois au centre de ce nouveau film Alpha the right to kill : pistage d’un gros trafiquant, intervention armée des policiers, une partie de la drogue disparue, les curieuses relations entre un flic et son indic… Les amateurs de polars seront ravis.

Le style immersif de Brillante Mendoza
Cette impression de captation du réel ou de cinéma-vérité qui forment le style de Mendoza est ici encore à l’œuvre durant tout le film (sauf certains moments de l’assaut, au début, qui empruntent aux codes du polar/thriller classique). Nous assistons presque en temps réel à ce qui se passe. Au Festival de Vesoul, il nous avait expliqué sa façon de travailler si particulière (sur presque chaque film) : « Sur grand écran, tout semble être exactement comme on le voit dans la réalité. Mais pour obtenir ce résultat, et le rendre réaliste, comme un documentaire, cela demande beaucoup de travail et de patience. Il faut s’appuyer sur différents éléments de réalisation, comme le son, la direction artistique, la mise en scène, le montage, et même la musique. Même si on tourne en temps réel, il faut d’une certaine manière tout recréer lorsque l’on réunit tous les éléments. Comment procède-t-on concrètement ? Dès le casting : on mélange des acteurs professionnels avec des amateurs. Je les laisse improviser beaucoup. Je ne leur dis pas où sera placée la caméra pour ne pas les bloquer. Et pour ce qui est de la musique : je n’en utilise pas beaucoup. Si le film se suffit à lui-même, il n’y a pas besoin de musique. Mais j’utilise la musique comme un son naturel de l’environnement. Même chose avec la direction artistique : je veux que tout semble le plus vrai possible. Je n’aime pas que les acteurs portent des vêtements qui ne sont pas habituellement portés par les gens ordinaires. Parce que la plupart de mes personnages sont des gens ordinaires. »

La lutte (im)possible contre le trafic de drogue…
Alpha the right to kill montre presque chaque rouage du trafic de drogue : le gros bonnet, les petits vendeurs, les passeurs, les guetteurs, les indics, les policiers, les médias… Ce n’est pas seulement un bon sujet de film d’action mais aussi un sujet politique, aux Philippines la ‘guerre contre la drogue’ était une thématique forte pour son élection en 2016 du président Rodrigo Dutertre. Ainsi, lors d’une importante intervention, il y a dans le film-  comme dans le réel - certains policiers qui peuvent tirer et tuer des criminels ou des simples suspects… Après une première partie musclée typique d’un film d’action, Alpha the right to kill se recentre sur deux personnages en particulier : un policier respecté pour son efficacité et son rôle de bon père et mari ; et un petit dealer habile qui doit trouver de l’argent pour les besoins du bébé.

Mais on remarque surtout que les quantités de drogues saisies par les autorités ont beau être importantes, il y en aura toujours en circulation. Ce trafic profite à tellement de gens qu'on ne voit pas comment il peut prendre fin.

Brillante Mendoza affirme son soutien au controversé président philippin Rodrigo Duterte

Posté par vincy, le 17 novembre 2016

Le réalisateur philippin Brillante Mendoza, dont le film Ma' Rosa, qui a reçu le prix d'interprétation féminine à Cannes (pour Jaclyn Jose) et qui sort le 30 novembre en salles, est réputé, connu, récompensé pour ses films presque caméra au poing, montrant les fractures sociales de son pays. C'est pourtant avec un autre film qu'il fait parler de lui. Le cinéaste a filmé le premier discours à la Nation du président Rodrigo Duterte, pas vraiment en odeur de sainteté en Occident.

Duterte, "The Punisher"

Considéré comme un dictateur, Duterte a balancé quelques phrases controversées ("Hitler a massacré trois millions de Juifs. Bon, il y a trois millions de drogués (aux Philippines). Je serais heureux de les massacrer"), insulté Barack Obama (en le traitant de "fils de pute") et l'ambassadeur américain ("Comme vous le savez, je me bats avec l'ambassadeur. Son ambassadeur homosexuel, le fils de pute. Il m'a fait chier.") et déclaré "l’Etat de non-droit" sur l’ensemble de l’archipel. Il appelle à tuer tous les trafiquants de drogue (sans justice intermédiaire) et s'apprête à réhabiliter le dictateur sanguinaire Ferdinand Marcos en lui offrant des funérailles nationales. Le « Punisher », président depuis juin dernier, est violemment critiqué pour le non respect des droits de l'Homme et pour la violence de sa politique anticriminalité. Depuis son investiture, plus de 1800 suspects ont été abattus par la police et 2600 autres personnes sont mortes dans des circonstances inexpliquées.

Voilà pour le contexte.

Brillante Mendoza assume complètement son soutien à son Président. Outre le le premier discours de la Nation, il a réalisé deux courts métrages défendant l'action gouvernementale (le premier avec un toxicomane qui rate les grands événements de la vie de sa fille, et le second avec une Philippine qui travaille à l'étranger pour envoyer de l'argent à son fils drogué).

Dans un entretien à l'AFP, il estime que "l'incompréhension suscitée à l'étranger" par le dictateur est avant tout "la conséquence d'un fossé "culturel" entre les sociétés occidentales et philippine.". "S'il y a une personne qui comprend la situation, c'est le président", affirme Mendoza. "Je sais que beaucoup de gens ne soutiennent pas tout ce qu'il fait. Mais, quand on connaît la situation, on sait qu'il fait ce qu'il faut faire".

Lutte contre la drogue

C'est d'autant plus étonnant, et inciterait à revoir l'œuvre de Mendoza d'un autre œil, que les films du cinéaste sont assez critiques à l'encontre d'une police violente et d'un pouvoir corrompu dans un pays où la pauvreté amène souvent les populations à des situations extrêmes pour survivre (il suffit de revoir Kinatay). En fait, là où Mendoza rejoint le discours de Duterte, c'est dans la lutte contre la drogue. Mais lors de son entretien, il ne prend pas parti sur le cas des exécutions extrajudiciaires: "Quand je n'ai pas une connaissance personnelle d'une situation, je n'en parle pas" dit-il pour ne pas se mouiller. C'est un peu hypocrite puisque le Président philippin a remporté en mai l'élection présidentielle en promettant de tuer des milliers de criminels pour éradiquer le trafic de drogue. C'est cash.

Là où Mendoza a plutôt raison, c'est lorsqu'il explique que l'Occident a une vision assez déformée de Duterte: "Ils le regardent avec l'idée qu'ils se font de la façon dont un président doit se comporter." On ne relativisera pas ici sa politique d'extermination mais on oublie que ce machiste sexiste et vaniteux (et populaire) a aussi pris position en faveur du maintien des écoles communautaires indigènes, s'est engagé en faveur de la transparence des pouvoirs publics aux Philippines en signant un décret permettant à chaque citoyen d’accéder aux archives gouvernementales et a soutenu les droits des homosexuels, position singulière dans un pays encore fortement influencé par la religion.

Différence culturelle?

Pour Mendoza, tout ne serait qu'une affaire de "différence culturelle". "Je ne suis pas en train de défendre l'idée que les pauvres doivent être tués", tempère le réalisateur. "Mais au final, il ne faut pas regarder le problème de la drogue que de ce point de vue". La lutte contre la drogue justifierait donc toutes les exceptions de droit.

Brillante Mendoza, dans Libération en mai estimait: "le genre de films que je fais en dit déjà assez", "ils constituent la meilleure contribution possible à mon devoir de citoyen." Apparemment, il a changé d'avis (entre temps Duterte est arrivé au pouvoir) et a décidé de participer à la propagande nationale d'un homme qui, en 1989, en tant que maire, a déclaré à propos d'une missionnaire australienne violée puis tuée dans sa ville: "J'ai vu son visage et je me suis dit Putain, quel dommage ! Ils l'ont violée, ils ont tous attendu leur tour. J'étais en colère qu'ils l'aient violée, mais elle était si belle. Je me suis dit le maire aurait pu passer en premier."

Sans doute une différence culturelle difficile à comprendre pour un occidental, Brillante Mendoza?

Whoopi Goldberg se lance dans le business du cannabis

Posté par vincy, le 8 avril 2016

Whoopi Goldberg n'est plus beaucoup présente sur le grand écran, même si elle est très active sur le petit. l'actrice de Sister Act et Ghost revient de temps en temps, en dilettante, au cinéma soit dans son propre rôle, soit en second-rôle anecdotique dans des films qui n'ont pas été vraiment remarqués. A 60 ans, elle ne compte que quelques hits depuis les années 2000, si on excepte ses participations aux films d'naimation: Teenage Mutant Ninja Turtles, Star Trek Nemesis et Rat Race. Mais bon, globalement, la comédienne a disparu de nos écrans radars depuis 20 ans, après 10 ans en haut de l'affiche.

Whoopi Goldberg reste une star à la télévision américaine, notamment en animant The View et en étant invitée dans de nombreuses séries. Mais son nouveau rôle n'a rien à voir avec un écran. Elle se lance avec Maya Elisabeth dans le commerce de produits à base de marijuana, destinés aux femmes.

"Whoopi & Maya" ce sera des crèmes, des teintures, du chocolat au cannabis. Le tout pour soulager les douleurs menstruelles. L'idée est venue à l'actrice à partir de sa propre expérience.

Désormais le cannabis est légalisé dans 23 états et la capitale des Etats Unis. Quatre l'autorise même pour des usages personnels non médicaux. Cela rapporte beaucoup, fiscalement, à ces états, et globalement l'industrie du joint pèse 5,4 milliards de dollars (contre 4,6 milliards en 2014).

Tout le monde s'y met, de Snoop Dogg au fils de Bob Marley (sans rire). Après avoir expliqué comment rouler un bon pétard en direct dans "Watch What Happens Live", Whoopi Golderg lancera sa marque cosméto-thérapeutique en avril en Californie, même si aucune scientifique ne prouve qu'un joint calme la douleur des règles. Mais nul ne doute que sa popularité va faire sa prospérité.

Whitney Houston (1963-2012) : So Emotional

Posté par vincy, le 12 février 2012

Star de la chanson (pop, R&B, Soul, dance) dans les années 80 et 90, Whitney Houston est morte dans des conditions mystérieuses cette nuit du 11 février, noyée dans la baignoire de sa chambre d'hôtel à Beverly Hills. Elle fut l'une des plus grosses vendeuses de disques sur cette période, avant de connaître un déclin aussi brutal que tragique : mariage avec Bobby Brown avec coups et blessures, alcool, drogue... Elle était née le 9 août 1963 à Newark, dans la banlieue de New York.

La chanteuse aux 6 Grammy Awards (200 millions de disques vendus selon les estimations) avait fait une incursion dans des téléfilms et dans le cinéma : The Bodyguard (1992), Waiting to Exhale (Où sont les hommes?,  1996) et The Preacher's Wife (La femme du pasteur, 1996). Le premier, de Lawrence Kasdan, avec Kevin Costner, a été un énorme succès mondial (410 millions de $ au box office) ; le deuxième, réalisé par Forrest Whitaker, avec Angela Bassett, a reçu un bel accueil aux USA (au total, il a cumulé 81 millions de $ dans le monde) ; le troisième, de Penny Marshall, avec Denzel Washington, a déçu les attentes, malgré son affiche.

Si elle n'était pas une grande comédienne, son statut de star a, à chaque fois, créé l'événement autour de ses sorties. Elle a été nommée aux Razzie Awards comme pire actrice (The bodygyuard) et a remporté le prix de la meilleure actrice aux NAACP Image Awards (The Preacher's Wide).

Film posthume pour cet été

Après plusieurs projets avortés, des ventes de disques de plus en plus médiocres depuis 2000, et une dernière tournée musicale complètement ratée, Whitney Houston devait revenir au cinéma. Sparkle, dont elle était l'une des productrices, est un remake de la comédie musicale éponyme de 1976 : le film retrace la descente aux enfers de trois soeurs d'Harlem (New York) qui ont connu la gloire comme chanteuses et ont tout détruit avec la drogue. Quasiment autobiographique. Ce film de Salim Akil, qui réunit Jordin Sparks (gagnante de La nouvelle Star version US, saison 6) et Derek Luke, sort en août 2012 aux USA et, a priori, en septembre en France. Le projet mûrit depuis 2001 mais a a souvent été interrompu, notamment avec le décès tragique de la chanteuse Aaliyah, pressentie pour le rôle principal.

Whitney Houston avait aussi produit des films pour la télévision (La légende de Cendrillon, Un mariage de princesse).

Détentrice de nombreux records dans l'industrie musicale - elle a été la première artiste à placer sept singles consécutifs au top des ventes -, la cousine de Dionne Warwick et fille de la choriste Cissy Houston, avait commencé dans le mannequinat et participé à quelques sitcoms.

On entend souvent sa voix sur les B.O.F. de ses propres films. Deux chansons ont été marquantes. "When You believe", duo avec Mariah Carey, qui fut le thème principal du Prince d'Egypte, dessin animé de DreamWorks. Et, bien entendu, "I Will Always Love You", hit gigantesque dans The Bodyguard. La chanson avait été écrite en 1973 par la super-star de la country (et vedette de cinéma) Dolly Parton. Parton l'avait réenregistré pour la B.O.F. de La cage aux poules, comédie musicale loufoque avec Burt Reynolds, en 1982. Avec le temps, elle est devenue l'un des plus grands classiques de la musique Country. La version de Whitney Houston a viré au phénomène, avec 10 millions d'exemplaires vendus dans le monde (un record pour une chanteuse), 14 semaines au Top des ventes américaines, et une reconnaissance au delà du genre "Country".