3 raisons d’aller voir Alpha the right to kill

Posté par kristofy, le 17 avril 2019

Le pitch : Dans les quartiers pauvres de Manille, la lutte antidrogue fait rage. Un officier de police et un petit dealer devenu indic tentent coûte que coûte de faire tomber l’un des plus gros trafiquants de la ville, mettant en jeu leur réputation, la sécurité de leur famille… et leur vie.

Le retour de Brillante Mendoza
La plupart des films de Brillante Mendoza ont été sélectionnés dans différents festivals comme Cannes (prix de la mise en scène en 2009 pour Kinatay), Venise, Berlin ; ce qui a encouragé ensuite leur sortie en salles en France comme par exemple Serbis, Lola, Captive… Cependant, certains de ses films n’ont pas été distribués chez nous. Ce fut le cas de Thy Womb (pourtant à Venise, et très bon) et comme de Sapi (une incursion ratée dans le surnaturel). Son dernier film Ma' Rosa (prix d'interprétation féminine à Cannes) faisait le portrait d’une mère de famille qui devait trouver de l’argent pour sortir sa famille de garde-à-vue chez les flics pour une histoire de petit deal de drogue… Le drogue et les diverses ramifications de ses trafics sont cette fois au centre de ce nouveau film Alpha the right to kill : pistage d’un gros trafiquant, intervention armée des policiers, une partie de la drogue disparue, les curieuses relations entre un flic et son indic… Les amateurs de polars seront ravis.

Le style immersif de Brillante Mendoza
Cette impression de captation du réel ou de cinéma-vérité qui forment le style de Mendoza est ici encore à l’œuvre durant tout le film (sauf certains moments de l’assaut, au début, qui empruntent aux codes du polar/thriller classique). Nous assistons presque en temps réel à ce qui se passe. Au Festival de Vesoul, il nous avait expliqué sa façon de travailler si particulière (sur presque chaque film) : « Sur grand écran, tout semble être exactement comme on le voit dans la réalité. Mais pour obtenir ce résultat, et le rendre réaliste, comme un documentaire, cela demande beaucoup de travail et de patience. Il faut s’appuyer sur différents éléments de réalisation, comme le son, la direction artistique, la mise en scène, le montage, et même la musique. Même si on tourne en temps réel, il faut d’une certaine manière tout recréer lorsque l’on réunit tous les éléments. Comment procède-t-on concrètement ? Dès le casting : on mélange des acteurs professionnels avec des amateurs. Je les laisse improviser beaucoup. Je ne leur dis pas où sera placée la caméra pour ne pas les bloquer. Et pour ce qui est de la musique : je n’en utilise pas beaucoup. Si le film se suffit à lui-même, il n’y a pas besoin de musique. Mais j’utilise la musique comme un son naturel de l’environnement. Même chose avec la direction artistique : je veux que tout semble le plus vrai possible. Je n’aime pas que les acteurs portent des vêtements qui ne sont pas habituellement portés par les gens ordinaires. Parce que la plupart de mes personnages sont des gens ordinaires. »

La lutte (im)possible contre le trafic de drogue…
Alpha the right to kill montre presque chaque rouage du trafic de drogue : le gros bonnet, les petits vendeurs, les passeurs, les guetteurs, les indics, les policiers, les médias… Ce n’est pas seulement un bon sujet de film d’action mais aussi un sujet politique, aux Philippines la ‘guerre contre la drogue’ était une thématique forte pour son élection en 2016 du président Rodrigo Dutertre. Ainsi, lors d’une importante intervention, il y a dans le film-  comme dans le réel - certains policiers qui peuvent tirer et tuer des criminels ou des simples suspects… Après une première partie musclée typique d’un film d’action, Alpha the right to kill se recentre sur deux personnages en particulier : un policier respecté pour son efficacité et son rôle de bon père et mari ; et un petit dealer habile qui doit trouver de l’argent pour les besoins du bébé.

Mais on remarque surtout que les quantités de drogues saisies par les autorités ont beau être importantes, il y en aura toujours en circulation. Ce trafic profite à tellement de gens qu'on ne voit pas comment il peut prendre fin.

Berlin 2018 : Lav Diaz est de retour avec une tragédie musicale statique et obsédante

Posté par MpM, le 20 février 2018

La durée est une donnée fondamentale du cinéma de Lav Diaz, qui nous a habitués à des films de cinq ou huit heures. Season of devil, présenté en compétition dans cette 68e Berlinale, fait donc pour lui figure de moyen métrage, puisqu’il dure « seulement » 4h. Quatre heures dont on ressent malgré tout chaque minute dans un processus à la fois épuisant (on s’ennuie beaucoup, il ne faut pas le nier) et efficace, consistant à faire physiquement ressentir au spectateur la pesanteur, l'immobilisme et l’inéluctabilité de la situation dans laquelle il se retrouve immergé.

C’est que Lav Diaz situe son intrigue à la fin des années 70, sous la dictature de Ferdinand Marcos, lorsque des milices paramilitaires sont créées, officiellement pour faire régner l’ordre, et en réalité plutôt pour tyranniser les civils. Il dépeint la vie d’un petit village tombé sous la coupe de l’une de ces milices toutes-puissantes. La dictature se manifeste ainsi par des exécutions, des viols et des actes de violence gratuite qui instaurent un climat d’angoisse permanente. Comme si cela ne suffisait pas, la milice agit aussi insidieusement sur les consciences, tentant d’imposer l'obscurantisme à travers de nouvelles croyances et surtout de nouvelles craintes fantasmatiques. Elle renforce ainsi sa main mise sur un peuple qui n’a pas les armes (au sens propre comme au figuré) pour se défendre.

Season of devil n’est donc ni romanesque, ni rythmé, et propose une progression dramatique si limitée que la situation de fin sera sensiblement la même que celle du début, à l’exception de la disparition de quelques personnages. Dès le départ, on nous avait prévenu qu’il s’agissait d’un conte : on aurait plutôt penché pour le cauchemar éveillé. La situation s’avère en effet sans issue et sans le moindre embryon d’espoir d’amélioration. La force brutale triomphe. Les faibles et les sages sont humiliés et annihilés. L’Humanité tout entière court à sa perte dans une irrépressible fuite en avant.

Le plus saisissant, peut-être, n’est pas cet hommage rendu par Lav Diaz aux victimes de la répression, mais le parallèle qu’il tisse avec notre époque, et le régime de Rodriguo Dutertre. Les références à la drogue, notamment, sont assez transparentes, puisque le président actuel a autorisé une guerre sans merci contre la drogue, autorisant les milices à tuer. On ne sait donc pas trop si le réalisateur nous plonge dans le passé, ou dans sa vision de l’avenir.

Dans les deux cas, la noirceur et le pessimisme sont de rigueur. Et ce malgré l’étonnant choix formel de Lav Diaz de remplacer tous les dialogues par des chansons. De très beaux chants qui deviennent de plus en plus lancinants au fur et à mesure que le récit avance. Chaque couplet est d’ailleurs répété deux fois, plusieurs chants reviennent à plusieurs reprises, et un terrible refrain formé de « la, la, la, la » hante tout le film comme une menace. On ne sait ce qui est le plus surprenant, voir les soldats psalmodier avec morgue des paroles parfois extrêmement poétiques, ou entendre chanter en chœur oppresseurs et oppressés.

Ce climat musical contribue quoi qu'il en soit à créer une atmosphère étrange et irréelle, à mi-chemin entre la réalité et le fantasme, le monde des vivants et celui des esprits. Comme ce dirigeant qui a littéralement deux visages, dont un toujours endormi, les choses, les situations et les gens sont doubles. Même les séquences les plus tragiques finissent par tourner à la farce, et les discours les plus guerriers à la blague, quand ils ne sont pas tout simplement incompréhensibles. Il faut d'ailleurs saluer l'audace de Lav Diaz qui ose aller vers cette ambivalence permanente (le ridicule et le tragique, le grotesque et le profond) pour traiter un sujet aussi sensible.

Le cinéaste continue ainsi de creuser son sillon singulier sans se soucier de la tyrannie du marketing ou des attentes des spectateurs. Une politique qui, jusque-là, l'a plutôt bien servi en festival. Après un Léopard d'or en 2014 pour From what is before, un lion d'or en 2016 pour La femme qui est partie, et si 2018 était l'année de l'Ours ?

Vesoul 2018: Bagage de Zig Dulay, une histoire de bébés abandonnés

Posté par kristofy, le 2 février 2018

zig dulay ©ecrannoirLe Festival des Cinémas d'Asie de Vesoul c'est la découverte de films en provenance d' Iran, Afghanistan, Malaisie, Chine, Corée du Sud, Philippines, ou du Japon. Recevoir un prix à Vesoul est d'ailleurs un coup de projecteur pour favoriser ensuite une sortie en salles en France, comme par exemple Les lauriers roses-rouges (Under construction) le 7 juin 2017, Tharlo, le berger tibétain ce 3 janvier dernier ou Hotel Salvation le 21 mars prochain.

Aujourd'hui on s'envole vers les Philippines dont on connait surtout les films de Brillante Mendoza. On se demande pourquoi les distributeurs n'ont pas fait sortir par exemple les films de Lawrence Fajardo (Invisible) ou de Edouardo Roy Jr, passé à Vesoul mais aussi par Berlin (Baby factory, le quotidien d’une maternité à travers différentes mamans, infirmières, bébés ou Quick change, histoire de transsexuels avec un trafic illégal de produits de chirurgie esthétique).

Un nouveau nom est à suivre : le réalisateur Zig Dulay (qui est aussi scénariste, monteur, producteur), venu à Vesoul présenter Bagage avec comme héroïne l'actrice Angeli Bayani (que l'on connaît depuis Ilo Ilo qui avait eu le prix Caméra d'or à Cannes en 2013).

Le pitch: Alors que toute la famille célèbre le retour au pays de Mercy Agbunag, des agents du Bureau National des Investigations viennent la chercher Mercy pour enquêter sur la découverte d’un nouveau-né qui a été jeté dans la poubelle d'un avion. Mercy était à bord de cet avion, elle va devoir passer entre les mains de divers organismes : police, hôpital, refuge des services sociaux, médias avides de sensationnalisme...

Le style du film et son esthétique visant au réalisme nous sont déjà familiers: la caméra est presque toujours tournée vers le personnage principal dont on suit autant la trajectoire géographique dans différents lieux que son parcours émotionnel. Ici c'est une femme, déjà mère de famille, qui est accusée d'avoir donner naissance à un bébé et de l'avoir abandonné dans un avion. L'enquête va d'abord viser son corps avec divers examens médicaux puis sa conscience avec une demande d'aveux qu'elle ne fait pas : est-elle vraiment coupable, que s'est-il passé ?

Inspiré de faits divers

Zig Dulay a donné cet éclairage : « Le film est inspirés de différents faits-divers de femmes ayant dû accoucher dans les toilettes d'aéroport et qui y ont abandonné le bébé. Il y a aussi eu un cas d'un bébé oublié dans les toilettes d'un avion. C'était à chaque fois des avions qui venaient de pays du Moyen-Orient. Il y avait d'ailleurs une histoire où le bébé trouvé avait été appelé Rosario. J'ai gardé ce prénom. Tout ça m'a inspiré l'écriture de ce film Bagage. Ce titre a une double signification, à la fois la charge trop lourde que représente ce bébé pour sa mère, et aussi le fait que ce type d'histoire représente un poids social pour le pays car ce qui est raconté se produit encore et toujours. Aux Philippines on traite ce genre d'affaire presque comme quelque chose de quotidien, il y a des réactions quand ça arrive mais on ne fait pas grand chose pour éviter ce type de problème. La justice est limitée à sa juridiction sans pouvoir enquêter en direction de criminels d'un autre pays étranger et essaie de savoir qui est la mère qui a abandonné le bébé. Avec Bagage j'ai voulu montrer ce cercle vicieux où des femmes sont d'abord coupables avant d'être éventuellement ensuite comprise comme étant victimes.»

Brillante Mendoza affirme son soutien au controversé président philippin Rodrigo Duterte

Posté par vincy, le 17 novembre 2016

Le réalisateur philippin Brillante Mendoza, dont le film Ma' Rosa, qui a reçu le prix d'interprétation féminine à Cannes (pour Jaclyn Jose) et qui sort le 30 novembre en salles, est réputé, connu, récompensé pour ses films presque caméra au poing, montrant les fractures sociales de son pays. C'est pourtant avec un autre film qu'il fait parler de lui. Le cinéaste a filmé le premier discours à la Nation du président Rodrigo Duterte, pas vraiment en odeur de sainteté en Occident.

Duterte, "The Punisher"

Considéré comme un dictateur, Duterte a balancé quelques phrases controversées ("Hitler a massacré trois millions de Juifs. Bon, il y a trois millions de drogués (aux Philippines). Je serais heureux de les massacrer"), insulté Barack Obama (en le traitant de "fils de pute") et l'ambassadeur américain ("Comme vous le savez, je me bats avec l'ambassadeur. Son ambassadeur homosexuel, le fils de pute. Il m'a fait chier.") et déclaré "l’Etat de non-droit" sur l’ensemble de l’archipel. Il appelle à tuer tous les trafiquants de drogue (sans justice intermédiaire) et s'apprête à réhabiliter le dictateur sanguinaire Ferdinand Marcos en lui offrant des funérailles nationales. Le « Punisher », président depuis juin dernier, est violemment critiqué pour le non respect des droits de l'Homme et pour la violence de sa politique anticriminalité. Depuis son investiture, plus de 1800 suspects ont été abattus par la police et 2600 autres personnes sont mortes dans des circonstances inexpliquées.

Voilà pour le contexte.

Brillante Mendoza assume complètement son soutien à son Président. Outre le le premier discours de la Nation, il a réalisé deux courts métrages défendant l'action gouvernementale (le premier avec un toxicomane qui rate les grands événements de la vie de sa fille, et le second avec une Philippine qui travaille à l'étranger pour envoyer de l'argent à son fils drogué).

Dans un entretien à l'AFP, il estime que "l'incompréhension suscitée à l'étranger" par le dictateur est avant tout "la conséquence d'un fossé "culturel" entre les sociétés occidentales et philippine.". "S'il y a une personne qui comprend la situation, c'est le président", affirme Mendoza. "Je sais que beaucoup de gens ne soutiennent pas tout ce qu'il fait. Mais, quand on connaît la situation, on sait qu'il fait ce qu'il faut faire".

Lutte contre la drogue

C'est d'autant plus étonnant, et inciterait à revoir l'œuvre de Mendoza d'un autre œil, que les films du cinéaste sont assez critiques à l'encontre d'une police violente et d'un pouvoir corrompu dans un pays où la pauvreté amène souvent les populations à des situations extrêmes pour survivre (il suffit de revoir Kinatay). En fait, là où Mendoza rejoint le discours de Duterte, c'est dans la lutte contre la drogue. Mais lors de son entretien, il ne prend pas parti sur le cas des exécutions extrajudiciaires: "Quand je n'ai pas une connaissance personnelle d'une situation, je n'en parle pas" dit-il pour ne pas se mouiller. C'est un peu hypocrite puisque le Président philippin a remporté en mai l'élection présidentielle en promettant de tuer des milliers de criminels pour éradiquer le trafic de drogue. C'est cash.

Là où Mendoza a plutôt raison, c'est lorsqu'il explique que l'Occident a une vision assez déformée de Duterte: "Ils le regardent avec l'idée qu'ils se font de la façon dont un président doit se comporter." On ne relativisera pas ici sa politique d'extermination mais on oublie que ce machiste sexiste et vaniteux (et populaire) a aussi pris position en faveur du maintien des écoles communautaires indigènes, s'est engagé en faveur de la transparence des pouvoirs publics aux Philippines en signant un décret permettant à chaque citoyen d’accéder aux archives gouvernementales et a soutenu les droits des homosexuels, position singulière dans un pays encore fortement influencé par la religion.

Différence culturelle?

Pour Mendoza, tout ne serait qu'une affaire de "différence culturelle". "Je ne suis pas en train de défendre l'idée que les pauvres doivent être tués", tempère le réalisateur. "Mais au final, il ne faut pas regarder le problème de la drogue que de ce point de vue". La lutte contre la drogue justifierait donc toutes les exceptions de droit.

Brillante Mendoza, dans Libération en mai estimait: "le genre de films que je fais en dit déjà assez", "ils constituent la meilleure contribution possible à mon devoir de citoyen." Apparemment, il a changé d'avis (entre temps Duterte est arrivé au pouvoir) et a décidé de participer à la propagande nationale d'un homme qui, en 1989, en tant que maire, a déclaré à propos d'une missionnaire australienne violée puis tuée dans sa ville: "J'ai vu son visage et je me suis dit Putain, quel dommage ! Ils l'ont violée, ils ont tous attendu leur tour. J'étais en colère qu'ils l'aient violée, mais elle était si belle. Je me suis dit le maire aurait pu passer en premier."

Sans doute une différence culturelle difficile à comprendre pour un occidental, Brillante Mendoza?

Vesoul 2016 : 3 beaux films et un palmarès

Posté par kristofy, le 12 février 2016

tharlo

Ce 22e Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul a eu le bonheur de compter avec la présence du réalisateur coréen Im Sang-soo dans le rôle de président du jury de la compétition, il était entouré de la réalisatrice et productrice Nan Triveni Achnas (Indonésie), du réalisateur Euthana Mukdasanit (Thaïlande) et de la réalisatrice Mania Akbari (Iran). Après la projection des deux premiers films, Im Sang-soo avait d’ailleurs confié en aparté avoir déjà vu deux belles surprises. 30000 spectateurs dans les salles ont pu ainsi découvrir une compétition éclectique.

Le jury a salué la diversité des neuf films en compétition. Avec les différents jurys, on donc découvert Tharlo de Pema Tseden (Chine mais le réalisateur est tibétain, sélectionné au dernier festival de Venise), le réalisateur Cho Chang-ho venu avec Another way (Corée du Sud), le réalisateur Yerlan Nurmukhambetov avec Walnut tree (Kazakhstan), l’actrice Shahana Goswami avec la réalisatrice Rubaiyat Hossain pour Under Construction (Bangladesh, mais la cinéaste a été formée aux Etats-Unis), Back to the north de Liu Hao (Chine, réalisateur déjà récompensé d’un Cyclo d’or à Vesoul en 2011 pour Addicted to love), La nuit avec l’actrice Vildan Atasever (Turquie), Being good de la réalisatrice O Mipo (Japon), le réalisateur Lawrence Fajardo venu pour Invisible (Philippines, mais tourné au Japon), et Wednesday May 9 de Vahid Jalilvand (Iran), soit une multitude de visages d’Asie.

Un film chinois doublement couronné

C’est donc Tharlo qui a remporté le Cyclo d’or (et le prix Inalco), le jury ayant été impressionné par ce “portrait d’une vie triviale solitaire, par ses qualités cinématographiques, son traitement délicat de la définition de l'identité à travers son personnage principal”. Le film est construit avec une suite de longs plans fixes en noir et blanc : un berger à la vie simple se rend en ville pour faire une carte d’identité qu’il n’a jamais eu et dont il n’a jamais eu besoin. Pour cela, il ira chez une photographe puis chez la coiffeuse qui l’emmènera pour la nuit au karaoké et vers des rêves d’ailleurs. Il va alors vendre les moutons dont il n’était pas propriétaire et, riche de liasses de billets, il s’enfuira avec la coiffeuse qui va lui changer sa tête…

Un film japonais triplement plébiscité

L’autre film qui a été très apprécié est le japonais Being Good (Kimi wa liko) qui a reçu le prix du public, le prix de la critique et le prix du jury lycéen. il s'agit d'une gentille histoire sur l’enfance avec un instituteur débutant face à un petit garçon délaissé par son père, avec une maman violente avec sa petite fille, et une vieille dame qui se prend d’affection pour un garçon attardé mental… « Les gens qui suffoquent dans leur famille peuvent être sauvés par quelqu’un qui n’est pas de la « famille ». Et quand cela arrive, ils peuvent avoir de la compassion à nouveau pour leur « famille »» explique le cinéaste.

Le Grand prix du jury international a été décerné à Wednesday May 9.

Deux films marquants

De notre côté, on pariera sur deux films qui feront parler d'eux à l’avenir : Invisible et Under Construction.

Invisible (Imbisibol) de Lawrence Fajardo a reçu le prix Netpac (network for the promotion of asian cinema) pour “sa belle structure narrative culminant dans une tragédie finale, qui imprime le message du film avec une force extraordinaire”, le film raconte en cinq actes le quotidien de différents travailleurs philippins émigrés au Japon (les overseas workers). Un homme se fait arrêté le jour de son anniversaire, un autre se prostitue en plus de son travail de nettoyage de toilettes, une femme loue des appartements à des compatriotes, un accident dramatique sur un chantier, la douleur de recevoir des nouvelles de sa famille que par courrier après être parti depuis trop longtemps… Film choral avec différentes histoires dont les personnages vont être amenés à se croiser, Invisible évoque la question des travailleurs philippins qui ont émigrés dans d’autres contrées (au Japon dans le film, en réalité la 2ème destination choisie sont les chantiers au Moyen-Orient et les emplois de domestiques aux Etats-Unis..) dans l’espoir de subvenir aux besoins de leur famille restée au pays. Ce film Invisible (par ailleurs co-produit par Brillante Mendoza) depuis son passage au festival de Toronto fait de son réalisateur Lawrence Fajardo un nouveau talent à suivre.

L’autre favori était Under Construction de la réalisatrice Rubaiyat Hossain, avec l’actrice Shahana Goswami. Il a justement reçu le prix du jury international (troisième récompense la plus importante derrière le Cyclo d’or) et le prix Emile Guimet (et mention spéciale de la critique) pour “un film téméraire qui brise des tabous, réalisé par une femme dans un pays ou les femmes ne sont pas réalisatrices, dans une ville en changements le portrait tout en sensibilité d’une femme qui lutte pour l’affirmation de son identité”. On y découvre une femme à un possible tournant de sa vie. Actrice de théâtre, elle pourrait être remplacée par une collègue plus jeune, tandis qu’elle hésite à reprendre en main la mise en scène d’une pièce : sa mère attachée aux traditions musulmanes désapprouve son métier pas 'respectable’, son riche mari auquel elle est marié depuis plusieurs années lui demande enfin un enfant, mais elle ne se sent pas prête ni pour être enceinte, ni pour arrêter le théâtre. En même temps son amie domestique tombe elle enceinte d’une liaison qui va l’obliger à se marier et à aller travailler dans une fabrique de vêtements là où des bâtiments s’écroulent… La réalisatrice avance des idées féministes par petites touches (prendre son indépendance face à la religion, au mariage…)

Invisible de Lawrence Fajardo tout comme Under Construction de Rubaiyat Hossain se rejoignent d'ailleurs avec une même ambition de faire s’attacher à des personnages émouvants tout en racontant des problématique de société d'un pays...

Une reprise des films primés aura lieu à l'auditorium du Musée des Arts Asiatiques Guimet de Paris le 1er avril 2016 et une autre à l'auditorium de l'INALCO en octobre 2016.

Le palmarès complet :

- Cyclo d'Or : "Tharlo" de Pema Tseden
- Grand prix du Jury International : "Wednesday, May 9" de Vahid Jalilvand
- Prix du Jury International : "Under Construction" de Rubaiyat Hossain
- Mention spéciale du Jury International : "Walnut Tree" de Yerlan Nurmukhambetov
- Prix du Jury NETPAC : "Invisible" de Lawrence Fajardo et "Wednesday, may 9" de Vahid Jalilvand
- Prix de la critique : "Being Good" d'O Mipo.
- Mentions spéciales de la critique : "Under Construction" de Rubaiyat Hossain et "Walnut Tree" de Yerlan Nurmukhambetov
- Prix Emile Guimet : "Under Construction" de Rubaiyat Hossain
- Coup de cœur du Jury Guimet : "Back to the North" de Liu Hao
- Prix INALCO : "Tharlo" de Pema Tseden
- Coup de coeur INALCO : "Being Good" O Mipo
- Prix du public du film de fiction : "Being Good" d'O Mipo
- Prix du Jury Lycéen : "Being Good" d'O Mipo
- Prix du Public du film documentaire : "De Hiroshima à Fukushima" de Marc Petitjean
- Prix du Jury Jeune : "Tashi & The Monk" d'Andrew Hinton & Johnny Burke

Cannes 2015 : Lettre à Brillante Mendoza

Posté par MpM, le 19 mai 2015

Cher Brillante Mendoza,

Taklub signifie "piège". C'est le titre de votre dernier film présenté à Cannes 2015 dans la section Un certain regard, qui raconte les suites du passage du typhon Haiyan aux Philippines en 2013, et notamment les conditions de survie de plusieurs habitants de la ville de Tacloban dévastée par la catastrophe.

Sous une forme très proche du documentaire, en mouvement et au plus près de vos personnages, vous filmez les conditions précaires, voire périlleuses, des réfugiés, leurs difficultés pour obtenir de l'aide, leur combat pour retrouver le corps de leurs proches disparus. Vous montrez les stratagèmes de chacun pour continuer à avancer et se reconstruire, ainsi que la peur d'une nouvelle catastrophe qui sourd.

On croirait presque un état des lieux exhaustif, et à la portée universelle, du statut de victime. Certaines images nous sont familières pour occuper les journaux télévisés à chaque nouveau drame humain : campements de fortune, maisons en ruine, rescapés démunis... Comme c'est souvent le cas dans votre cinéma, rien ne nous est épargné de la misère et de l'horreur, de la douleur et du sordide. Au début du film, le plan qui s'attarde sur le corps calciné d'une mère serrant encore un enfant dans ses bras est ainsi purement insupportable.

Il faut témoigner, inlassablement et sans fard, des injustices et des horreurs du monde. Faut-il pour autant le faire à n'importe quel prix ? Talklub répond à la question à sa manière, plutôt démonstrative. Mais votre acharnement à donner film après film une voix à ceux qui en sont privés va bien au-delà d'une question de morale cinématographique. C'est une nécessité vitale.

Vesoul 2014 : trois questions à l’actrice Eugene Domingo

Posté par kristofy, le 20 février 2014

Eugene DomingoEugene Domingo, l'une des actrices les plus populaires des Philippines, avait fait le voyage jusqu'à Vesoul pour accompagner la rétrospective consacrée au cinéma de son pays lors de la 20e édition du Festival international des Cinémas d'Asie.

Cette habituée des comédies alterne grosses productions comme Here comes the bride de Chris Martinez et films indépendants comme The woman in the septik tank de Marlon Rivera, tous deux d'énormes succès au box office local, qui figuraient dans la sélection du FICA 2014. Elle a également joué dans des films plus dramatiques ou sociaux comme 100 de Chris Martinez, primé à Vesoul en 2009, ou John John de Brillante Mendoza.

Au cours d'une rencontre chaleureuse et décontractée, Eugene Domingo nous a parlé du cinéma philippin, populaire comme indépendant, et de ses choix en tant qu'actrice.

Ecran Noir : Pour le public français qui n’a pas la chance d’être familier du cinéma philippin et qui ne vous connaît pas encore comme actrice, quels films faudrait-il voir pour vous découvrir ?
Eugene DomingoEugene Domingo : Oh, pas seulement moi… Justement, ce film ici à Vesoul, Woman in the septik tank, pourrait être le premier film à voir pour me voir jouer mais aussi pour découvrir un aspect des films indépendants aux Philippines en ce moment. On y voit des jeunes cinéastes qui essaient de faire un film en visant une sélection en festival de cinéma pour être remarqués.

En plus, dans l’histoire, ils veulent engager l'actrice Eugene Domingo, donc je joue une parodie de moi-même. Ils pensent qu’en montrant le pire de la pauvreté, ils pourraient gagner un prix... Cela vient d’une observation faite à un moment où le circuit des festivals choisissait toujours des films avec des pauvres dans des bidonvilles… En tant qu’actrice, je trouve important de garder un équilibre entre films commerciaux ou projets à la télévision qui me font vivre et des films indépendants qui manquent d’argent, et pour lesquels je suis prête à m’engager pour le plaisir. Un film indépendant parle de choses plus substantielles à propos de notre pays.

EN : Est-ce que le film Woman in the septik tank est plus une critique du cinéma philippin (avec ses jeunes réalisateurs qui veulent se faire remarquer plus que raconter une histoire) ou une critique des festivals internationaux (qui recherchent des films à thèmes misérabilistes) ?
Eugene Domingo : Parfois la vie here comes the brideest encore plus étrange que dans une fiction. Je crois que Chris Martinez le scénariste et Marlon Rivera le réalisateur, qui sont aussi les producteurs, ont eu l’idée de ce film en se souvenant qu’il y a quelques années, au festival du film d'Osaka, ils ont présenté le film 100, à propos d’une femme atteinte d’un cancer. Or, quelqu’un dans le public leur a demandé pourquoi cette femme semblait riche et non pauvre…

Alors ils se sont demandés si les festivals ne montraient que des films philippins à propos de pauvreté ! Woman in the septik tank est une satire de cette idée que montrer un film avec de la pauvreté a beaucoup plus de chances de gagner un prix dans un festival. C’est une parodie des jeunes réalisateur ambitieux qui pensent exploiter la misère des gens pour intégrer le circuit des festivals internationaux.

EN : Vesoul fait découvrir Woman in the septik tank, film indépendant à très petit budget et la comédie Here comes the Bride, film commercial à gros budget…
woman in the septik tankEugene Domingo : Here comes the Bride a été produit par une grosse compagnie, avec un important budget pour les décors et les acteurs et beaucoup plus de jours de tournages. Ils espéraient une longue exploitation du film en salles pendant plus d’un mois. Pour gagner beaucoup d’argent, avoir beaucoup de moyens ça aide, et Here comes the Bride a été un gros succès. Woman in the septik tank a été produit avec une bourse obtenue du festival Cinemalaya (environ 10 000 dollars) et ne devait être montré aux Philippines que dans le cadre de ce festival spécialisé en films indépendants.

Ce qui s’est passé, c’est qu'après avoir été montré là-bas, le film a ensuite été acheté par un distributeur important qui voulait le placer dans les salles de cinéma commercial. A ce jour, c’est devenu le film indépendant qui a gagné le plus d’argent. On a eu de la chance. La qualité du film est une chose, mais il faut aussi bien en faire la promotion.

Le public va toujours voir en priorité les films commerciaux, les comédies romantiques et les films d’horreur. Les jeunes et les étudiants sont un peu plus ouverts aux films indépendants. C’est très important pour nous qu’un festival comme Vesoul organise ce genre de rétrospective des films philippins, quand je rentrerai à Manille je n’arrêterai pas d’en parler.

Lire l'intégralité de l'interview

Portraits d'Eugene Domingo : Michel Mollaret

Vesoul 2014 : cinq films pour s’initier au cinéma philippin

Posté par MpM, le 15 février 2014

Non, le cinéma philippin, ce n'est pas seulement Brillante Mendoza ! En mettant ce pays à l'honneur pour son 20e anniversaire, le Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul a eu envie de montrer des œuvres marquantes, mais souvent méconnues en France, qui donnent un aperçu des différentes facettes de la cinématographie philippine.

Parmi la vingtaine de films présentés, cinq ont particulièrement retenus notre attention (nous avons volontairement exclu Brillante Mendoza de ce florilège, mais on ne peut bien sûr que conseiller Kinatay, John John et surtout le magnifique Lola) :

C'est ainsi que nous vivons de Eddie Romero (1976)

En suivant le parcours initiatique de Kulas, jeune homme simple et naïf qui a le chic pour toujours se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, le film retrace une époque charnière dans la conquête d'indépendance des Philippines et dans la création d'une identité commune.

Une chronique douce-amère qui vaut toutefois plus pour son éclairage historique souvent ironique que pour l'histoire d'amour un peu mièvre du personnage principal avec une actrice arriviste.

The bet collector de Jeffrey Jeturian (2006)

Une plongée caméra à l'épaule dans le quotidien d'une collecteuse de paris qui fait partie des nombreux rouages d'une économie parallèle illégale mais parfaitement organisée.

Jeffrey Jeturian lorgne du côté du cinéma documentaire et dresse un portrait touchant de son héroïne tout en décortiquant un système, basé à la fois sur l'exploitation de la misère et sur la corruption, qui s'auto-entretient à l'infini. 

Here come the bride de Chris Martinez (2010)

Énorme succès du box-office philippin, cette comédie populaire à gros budget raconte comment cinq personnes échangent accidentellement leurs apparences physiques. Basé sur le comique de situation (un vieil homme retrouve la jeunesse dans la peau d'un bel homme, un travesti vit son rêve en se retrouvant avec un corps de femme...), le film joue à fond la carte des stéréotypes sexuels, sociaux et culturels. Déjanté, oui, mais très sagement, et avec un petit fond de morale qui explique probablement le plébiscite public.

The woman in septik tank de Marlon Rivera (2011)

Pour être invités dans les plus grands festivals internationaux, un cinéaste débutant et son producteur imaginent une histoire sordide de mère pauvre contrainte de vendre l'un de ses enfants à un pédophile. On les voit imaginer différentes variantes du film (même sous forme de comédie musicale), visiter un bidonville avec émerveillement et s'énerver face à un concurent qui revient de la Mostra de Venise.

Un regard acerbe sur la tendance opportuniste d'un certain cinéma indépendant philippin mais aussi sur la soif de misérabilisme des grands festivals occidentaux. Et, accessoirement, le plus gros succès à ce jour d'un film philippin issu du circuit indépendant.

Posas de Lawrence Fajardo (2012)

Un jeune pickpocket arrêté par la police fait l'expérience du circuit judiciaire philippin : pressions, passage à tabac, chantage, jugement hâtif, manipulation, extorsion, etc. Une dénonciation coup de point de la corruption de certaines branches de la police qui tentent de s'approprier le profit des petits délinquants au détriment de toute notion de justice ou de droit.

Vesoul 2014 : une ouverture sous le signe des arts asiatiques

Posté par MpM, le 12 février 2014

La 20e édition du Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul s'est ouverte mardi 11 février devant une salle comble soucieuse de rendre un hommage appuyé aux créateurs et organisateurs de la manifestation, Martine et Jean-Marc Thérouanne, qui, contre l'avis de presque tout le monde, eurent en 1995 l'idée, l'envie et l'énergie de faire naître un festival à la fois exigeant et populaire dans cette petite commune de Haute Saône.

La soirée a donné un avant-goût des deux compétitions-phare du Festival (fictions et documentaires), ainsi que sur ses principales sections thématiques, et a permis de découvrir les membres des différents jurys présents, tels que Brillante Mendoza, président du jury international, Roshane Saidnattar, membre du jury NETPAC ou encore Taraneh Alidoosti, membre du jury international.

Mais les organisateurs avaient surtout choisi de mettre l'accent sur d'autres aspects moins connus de la culture asiatique, comme la danse ou la poésie.

Se sont ainsi succédés sur scène la conteuse Flora Mercier, qui a évoqué la liberté que procure l'art ; des experts de l'art martial Jô do, qui ont fait une démonstration de quelques katas ; le Huong Thanh Trio qui a interprété trois chants traditionnels vietnamiens et le groupe Sandigan qui a exécuté plusieurs danses folkloriques philippines, dont le "pandanggo sa Ilaw" (littéralement : danse de lumière).

Toutefois, c'est bien le cinéma qui a clos la soirée puisque les festivaliers ont pu découvrir en grande avant-première FICA : nos 20 ans, le documentaire consacré au Festival par deux membres de l'équipe, Jean-Claude Boisseaux et Marc Haaz. L'occasion de revoir des images d'archives des éditions précédentes et de mieux saisir la logistique qui entoure l'organisation d'une manifestation telle que celle de Vesoul.

C'est désormais parti pour une 20e édition riche en films (100), en découvertes, en rencontres et en festivités : Happy birthday, Vesoul !

Vesoul 2014 : le Vietnam, les Philippines et la jeunesse au menu de la 20e édition

Posté par MpM, le 26 janvier 2014

vesoul 2014Le 20e Festival des cinémas d'Asie de Vesoul, qui se tiendra du 11 au 18 février 2014, s'annonce une fois de plus comme une grande fête de toutes les cinématographies venues du continent asiatique, du Proche à l'extrême Orient, avec un programme éclectique et d'une grande richesse. Petit tour d'horizon des temps forts de cette édition anniversaire :

- une rétrospective consacrée au réalisateur Brillante Mendoza (Lola, Kinatay, Serbis...), qui est le président du jury et Cyclo d'honneur de cette édition 2014 ;

- un focus sur le cinéma philippin, avec 21 films clés des 40 dernières années, dont l'avant-première de Death March d'Adolfo Alix Junior, présenté à Cannes en 2013, la première française du nouveau film de Brillante Mendoza, Sapi, et la première européenne de The Story of Mabuti de Mez de Guzman ;

- un focus sur le cinéma vietnamien qui réunit 7 longs métrages de fiction, 4 documentaires et 4 films d'animation dans le cadre de l'année France-Vietnam ;

- une section thématique consacrée à la jeunesse : "Avoir 20 ans", qui mêlera les regards sur la jeunesse de Jia Zhang-ke (Plaisirs inconnus), Takeshi Kitano (Kids return) ou encore Hany Abu-Assad (Omar) ;

- une carte blanche des organisateurs qui propose des œuvres essentielles de l’histoire des cinémas d’Asie et des films qui leur tiennent particulièrement à cœur et qu’ils n’avaient pas encore eu l’occasion de faire connaître au public du FICA, parmi lesquelles Les démons à ma porte de Jiang Wen, L'hirondelle d'or de King Hu ou Ini Avan, celui qui revient d'Asoka Handagama ;

- Et bien sûr, la compétition officielle qui se décline en une compétition de neuf longs métrages de fiction (Japon, Philippines, Thaïlande, Iran, Turquie...) et une compétition documentaire composée de huit films venus d'Azerbaidjan, de Syrie ou encore de Taïwan.

Ecran Noir est particulièrement fier d'être partenaire de cette 20e édition d'un Festival qui a précédé, puis accompagné, l'engouement du monde occidental pour toutes les formes de cinéma asiatique. Depuis 2006, la rédaction se délocalise le temps d'une semaine dans la plus asiatique des villes de l'Est de la France pour vous faire vivre en direct cette manifestation incontournable. Rendez-vous donc à Vesoul dès le 11 février pour célébrer comme il se doit ce très bel 20e anniversaire... et commencer déjà à penser aux 20 prochaines années ?

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20e Festival des Cinémas d'Asie de Vesoul
Du 11 au 18 février 2014
Programme et informations sur le site de la manifestation

A découvrir, la bande-annonce :