En faillite, Digital Domain se brade à 15 millions de $

Posté par vincy, le 13 septembre 2012

La société d'effets spéciaux fondée en 1993 par James Cameron, Scott Eoss et feu Stan Winston s'est mise sous la protection de la loi sur les faillites le 11 septembre, aux Etats-Unis comme au Canada, avant d'être vendue pour 15 millions de $ à Searchlight Partners Capital. Hudson Bay Master Fund a, par ailleurs, accepté de fournir un financement de 20 millions de $ pour assurer la continuité des opérations de la société.

La nouvelle entité, qui n'inclut plus Digital Domain Institute, ne verra le jour que si la justice autorise la reprise. Digital Domain devrait toutefois solliciter d'autres offres d'achat, dans l'espoir d'en recevoir une plus généreuse.

D'ici là les salaires et les bénéfices sont gelés. Le bail du siège social à Venice, près de Los Angeles, s'arrêtera comme prévu en 2013. Digital Domain déménagera dans la banlieue ouest de la métropole californienne.

La faillite de Digital Domain était inéluctable depuis la fin juin, quand la société a annoncé des pertes de 9 millions de $ (avec un actif évalué à 205 millions et un passif de 214 millions de $). Le PDG de Digital Domain Media a démissionné vendredi dernier après avoir communiqué le défaut de paiement de certains prêts mais aussi pour protester contre la fermeture de l'unité de Floride (280 employés). En se développant sans cohérence dans des secteurs comme la formation et en acquérant d'autres sociétés, Digital Domain n'a pas su digérer son évolution. D'autant plus que l'entreprise a touché des subventions pour ouvrir ses nouvelles branches.  Il est possible que les pouvoirs publics réclament leurs créances.

Digital Domain travaille pour le cinéma mais aussi la publicité, les jeux vidéos, les nouveaux médias, l'industrie musicale et même l'armée, avec des systèmes de simulations. Elle offre des services d'effets visuels numériques, d'animation et de production numérique. La société a obtenu trois Oscars pour les meilleurs effets visuels (Titanic, What Dreams May Come et Benjamin Button) et quatre autres pour son travail scientifique et technique (technologies dont il est propriétaire). En plus de ces récompenses, Digital Domain a aussi été nommée aux Oscars pour Apollo 13, True Lies et I Robot. Elle a collaboré à plus de 95 films. Récemment, son travail a été remarqué dans Transformers 2 et 3, 2012, L'agence tous risques, Tron - l'héritage, X-Men : le commencement, Real Steel, Millénium de David Fincher, Avengers. En 2013, quatre films sont déjà prévus : Jack le tueur de géants, G.i. Joe 2, La stratégie Ender et 47 Ronin.

Duran Duboi débranché par le Tribunal de commerce

Posté par vincy, le 2 décembre 2011

Jeudi 1er décembre, le Tribunal de commerce de Nanterre a mis en liquidation judiciaire le groupe Duran (sociétés de post-productions Duran, Duboi et DuboiColor). La société était en plan de continuation depuis 2003, selon les informations du Film Français.

Un mois après le dépôt de bilan de LTC, ScanLab et la holding Quinta Industries, c'est une mauvaise nouvelle pour les anciens fleurons de la post-production française. Duran Duboi, dirigée par Jacquemin Piel, est spécialisée dans l'animation 3D et les effets visuels et appartient au groupe Quinta Industries. L'ensemble de ces entreprises représentent environ 200 emplois.

Le tribunal a accordé la continuation de l'activité durant un mois en attendant de retrouver un repreneur. Les dossiers seront examinés le 20 décembre.

Cela pourrait impacter sur les films actuellement en laboratoires, comme Astérix 4 de Laurent Tirard.

Monstres contre aliens : la 3D en relief envahit la terre

Posté par MpM, le 20 novembre 2008

Monstres contre aliensLe cinéma en relief serait-il vraiment la plus importante révolution qu’ait connu le 7e art depuis le passage du muet au parlant et du noir et blanc à la couleur ? C’est en tout cas ce qui ressort de la présentation faite par Jeffrey Katzenberg, responsable de Dreamworks Animation, dans le cadre des rencontres Parixfx dédiées à la création numérique et aux effets visuels. Après s’être copieusement moqué des tentatives passées de cinéma en relief (qualifiées d’assez "épouvantables" et "rudimentaires"), le grand manitou de l’animation a vanté les nouveaux procédés développés par DreamWorks : les lunettes "constituées de lentilles polarisées dernier cri, si confortables qu’on les oublie très vite" (mais toujours grosses et moches) et les images "nettes, éclatantes, synchronisées et stables".

Prometteur, mais qu’en est-il en réalité ? En guise de démonstration, Jeffrey Katzenberg a présenté trois séquences du prochain film produit par DremWorks, Monstres contre aliens. Le fait est qu’on oublie très vite la présence des lunettes, de même que, rapidement, l’histoire prend totalement le pas sur les prouesses techniques. D’ailleurs, on est presque déçu par l’utilisation parcimonieuse (et assez naturelle) du relief, qui se manifeste plus dans des effets de profondeurs assez sobres (les silhouettes se découpant nettement sur le décor, les personnages en volume) que de jaillissements spectaculaires. On commence à croire Mr Dreamworks quand il assure que la 3D relief est au service d’un scénario, et non une fin en soi !

Des Monstres et des Aliens qui se battent en relief !

Ainsi, la première séquence met curieusement mieux en valeur le ton humoristique et décalé du film que les nouvelles technologies. On y découvre le président des Etats-Unis tenter de lier des liens pacifiques avec une sonde extra-terrestre… en lui jouant du synthétiseur. C’est tout de même l’occasion de lui faire gravir un monumental escalier dont chaque marche semble parfaitement réelle, et de nous emmener l’espace de quelques secondes dans un hélicoptère survolant la scène. Même chose pour la deuxième séquence, qui nous permet de faire connaissance avec les cinq "monstres" prisonniers du gouvernement et qui, face à l’imminence d’une attaque extra-terrestre, apparaissent comme la seule chance de survie de l’humanité. Un savant fou transformé en cafard (et "incarné" par le célèbre Docteur House himself, Hugh Laurie), un tas de gélatine indestructible, le "chaînon manquant" entre l’homme préhistorique et ses ancêtres subaquatiques, une grosse bestiole en peluche de plus de 100m de haut et enfin une jeune femme qui, suite à sa rencontre avec une météorite, fait désormais 15m de haut… les personnages s’avèrent immédiatement sympathiques et amusants, quoiqu’un peu stéréotypés (le glouton, le cerveau, la montagne de muscles…)

Enfin, le dernier extrait présenté par Jeffrey Katzenberg est sans doute celui qui donne l’aperçu le plus parlant des avantages de la 3D sur la 2D : on y découvre un affrontement mouvementé entre notre équipe de monstres et l’un des fameux émissaires aliens bien décidé à les déchiqueter en petits morceaux. Comme tout cela se passe dans la ville de San Francisco désertée par ses habitants, les animateurs s’en sont donné à cœur joie en termes de vues vertigineuses du haut des immeubles ou du Golden Gate Bridge. Indéniablement, le relief ajoute aux effets visuels déjà impressionnants, et apporte un souffle supplémentaire aux corps à corps. Le pari de Katzenberg semble pour le moment tenu : les vues en trois dimensions apportent quelque chose au film, mais n’en constituent pas l’essentiel.

Un investissement de près de 100 000 dollars ?

Il vaut mieux, car le film sera justement distribué dans les deux formats (2D et 3D), pour cause de manque de salles équipées avec les projecteurs adéquats ! En effet, Dreamworks prévoit qu’au moment de la sortie de Monstres contre Aliens (1er avril 2009 en France), seuls 600 à 800 écrans dans le monde seront capables de projeter le film en relief (contre 2500 aux Etats-Unis). Par contre, au moment de la sortie de Shrek 4 en 2010, le studio espère réaliser 75 à 80% des entrées américaines et 20% de celles du box-office international avec la version 3D. Car, toujours d’après Jeffrey Katzenberg, cela coûterait environ 75 000 dollars pour convertir un cinéma au numérique, et moins de 20 000 dollars pour passer du numérique au 3D… un investissement qui pourrait en valoir la chandelle, puisque les cinémas américains ont déjà prévu d’ajouter un supplément de 5 dollars par place pour les films en relief. A suivre, notamment en France, où à l’heure actuelle, à peine 140 salles sont équipées… Quoiqu’il en soit, on note la phrase de Katzenberg : "La 3D peut faire beaucoup de choses, mais elle n’est pas capable de rendre bon un film qui serait mauvais", il est fort probable qu’elle pourra resservir…