Posté par vincy, le 24 mai 2015
La Queer Palm 2015 a été décernée au Silencio samedi 23 mai, dans une salle bondée (open bar en bonus).
Le jury de la Queer Palm présidé par l’actrice et réalisatrice américaine Desiree Akhavan a récompensé Carol, de Todd Haynes, film de la compétition dans le cadre de la Sélection officielle. C'est la première fois qu'un film en lice pour la Palme d'or emporte la Queer Palm. Carol a reçu le prix "pour ses performances à fendre le cœur, pour sa mise en scène soignée et distinguée, pour sa maîtrise impressionnante de l’art cinématographique."
Une mention spéciale a été attribuée à un autre film de la compétition, The Lobster de Yorgos Lanthimos, "un film qui ne contient aucun élément “gay”, mais qui se démarque par la manière dont il se moque des normes sociales absurdes et des conventions sur les relations sexuelles. Une allégorie parfaite, qui fait écho à un manque de représentation ouvertement gay à Cannes."
Enfin, la Queer Palm du court-métrage est revenue au film chilien Locas Perdidas (Lost Queens) d’Ignacio Juricic Merillan, qui a aussi reçu le 2e prix de la Cinéfondation.
Après deux heures de cérémonie, les fidèles de la Queer Palm ont terminé le Festival au Vertigo, avec la légendaire Miss Koka.
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Posté par vincy, le 16 mai 2009
Né en 1960, le cinéaste philippin Brillante Mendoza n'a commencé sa carrière qu'à... 45 ans. Son premier film, Le Masseur, présenté au festival de Locarno de 2005, s'était fait remarqué pour sa sensualité et son âpreté, loin de l'esthétisme habituel du cinéma asiatique. Son cinéma est plus brut, plus réaliste.
Puis il enchaîne les films, parfois bricolés, toujours sulfureux : la sexualité, sous toutes ses formes, se confronte à un contexte social misérable et précaire. Son cinéma a du mal à franchir les frontières. Ainsi on ne découvre, en France, Kaleldo, l'un de ses films les plus reconnus dans son pays, que deux ans plus tard, lors d'un festival dont une sélection est dédiée au cinéma philippin.
Mendoza réalise un film numérique composé de cinq fantasmes érotiques gays (Pantasya), un documentaire (Manoro), le très acclamé Foster Child (qui gagne des prix en Asie centrale comme en Australie), un polar (Tirador), présenté à la Berlinale de 2008 et au festival de Marrakech (prix spécial du jury).
De festivals en festivals, il se fait un nom. Ses films ne laissent jamais indifférents. Le manque de moyens est souvent compensé par une ingéniosité technique et une vitalité narrative. Clairement, il apparaît comme la figure de proue d'un cinéma à la fois asiatique et latin, marginal, cru. Il tourne parfois en caméra caché pour augmenter la part de réalisme.
Avec Serbis, le film sans fin, il monte les marches du festival de Cannes en 2008. Les critiques sont divisées : de nombreux critiques détestent et restent choqués par ce bricolage pornographique, mais quelques uns, parmi lesquels Ecran Noir, adhèrent à son formalisme. Plus étonnant est de le revoir à Cannes, l'année suivante avec son nouveau film, Kinatay, aux allures de film noir, aux antipodes de son film précédent. Sans doute sa première sélection cannoise lui a-t-elle permis de dégager un budget plus confortable.
On espère que cela n'a pas dénaturé un cinéma en quête de la vérité la plus juste.
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