Chabadabada: 12 grands couples qui ont marqué Cannes

Posté par wyzman, le 22 mai 2019

Alors que Claude Lelouch présente cette semaine et hors-compétition Les Plus Belles Années d’une vie, nouvelle suite de sa Palme d’or Un homme et une femme, voici petit retour sur quelques couples mythiques de la Croisette s’impose. Vieux ou jeunes, hétéros ou homos, asiatiques ou latinos. Le cœur n'a pas de limite.

Un homme et une femme de Claude Lelouch (1966)

Lorsque Claude Lelouch présente Un homme et une femme en sélection officielle au Festival de Cannes 1966, il ignore l’impact que le film aura sur sa carrière et plus globalement dans l’histoire du cinéma français. Le film raconte ainsi comment Anne (Anouk Aimée), inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur, rencontre à Deauville Jean-Louis (Jean-Louis Trintignant), un coureur automobile dont la femme s’est laissée mourir par désespoir. Les deux s’aiment, se repoussent et se retrouvent encore. Leur passion fait aujourd’hui encore figure de référence pour les films romantiques. Un homme et une femme décroche une Palme d’or et est sacré Meilleur film étranger l’année suivante aux Oscars tandis que son scénario original est également récompensé.

Les Ailes du désir de Wim Wenders (1987)

Dans un Berlin encore divisé, Wim Wenders s’autorise un drame mêlant merveilleux et romance. Les anges, être supérieurs, entendent et voient tout ce que les humains font et pensent. Cette division pourtant simple se voit contrariée lorsque Damiel (Bruno Ganz) renonce à son immortalité pour goûter au plaisir des sens aux côtés de Marion (Solveig Dommartin), trapéziste au bord du désespoir lorsque son cirque met la clé sous la porte. Conte allégorique bourré de monologues intérieurs, Les Ailes du désir vaut à Wim Wenders un Prix de la mise en scène amplement méritée.

Sailor et Lula de David Lynch (1990)

Palme d’or du Festival de Cannes, Sailor et Lula est bien plus qu’un thriller romantique et hystérique. On y suit en effet la passion amoureuse de Sailor (Nicolas Cage) et Lula (Laura Dern) ainsi que leur cavale qui a pour but d’échapper à la mère de la jeune femme et à l’amant de celle-ci. En plus d’y dévoiler un univers particulièrement sombre et hypnotique, David Lynch s’offre ici un casting quatre étoiles qui comprend la mère de Laura Dern, Diane Ladd mais aussi J. E. Freeman, Willem Dafoe et Isabella Rossellini dans des rôles complètement barrés. Quelques mois après avoir marqué la Croisette, Diane Ladd décrochera des nominations aux Oscars et aux Golden Globes.

Happy Together de Wong Kar-wai (1997)

Souvent oublié des livres de cinéma occidentaux, ce drame chinois est aujourd’hui encore une référence parmi les films LGBT et le palmarès du Festival de Cannes. On y suit Ho Po-wing (Leslie Cheung) et Lai Yiu-fai (Tony Leung Chiu-wai), deux Hongkongais qui décident de partir vivre en Amérique du Sud. Leur passion est si dévorante qu’ils se quittent régulièrement pour mieux se remettre ensemble. A chaque fois, ils se promettent de repartir à zéro. Happy Together quittera la Croisette avec le Prix de la mise en scène.

Amour de Michael Haneke (2012)

Film non-anglophone le plus récompensé de toute l’histoire du cinéma, Amour suit le quotidien de Georges (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva), un couple d’octogénaires. Passionnés de musique classique, ils ont peu de contact avec l’extérieure et ce, notamment depuis que leur fille Eva (Isabelle Huppert) est allée vivre à l’étranger avec sa famille. Après une attaque cérébrale, Anne rentre au domicile hémiplégique. Huis clos particulièrement éreintant, Amour montre la relation qui les unit et développe la promesse que George a faite à Anne : ne jamais la renvoyer à l’hôpital. Palme d’or à Cannes, le film est quelques mois plus tard auréolé du Golden Globe, du BAFTA et de l’Oscar du meilleur film étranger. Le film, son réalisateur, ses deux acteurs principaux et son scénario seront quant à eux récompensés aux César.

Laurence Anyways de Xavier Dolan (2012)

Pour son troisième long-métrage, le cinéaste québécois délaisse le thème de l’homosexualité pour explorer la transidentité. Laurence Anyways raconte ainsi comment, dans les années 1990, Laurence (Melvil Poupaud) annonce à Fred (Suzanne Clément), sa petite amie, qu’il souhaite devenir une femme. Sur près d'une décennie, le spectateur suit les hauts et bas de leur relation profondément rebelle et marginale ainsi que les pressions de la société qu’ils subissent. Présenté dans la section Un certain regard, le film quitte la Croisette avec un Prix d’interprétation féminine pour Suzanne Clément et la Queer Palm.

La vie d’Adèle : chapitres 1 et 2 d’Abdellatif Kechiche (2013)

Cinquième long-métrage d’Abdellatif Kechiche, La vie d’Adèle est sans doute son plus grand succès. Adapté du roman graphique Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, le film raconte comment Adèle (Adèle Exarchopoulos), 15 ans, tombe follement amoureuse d’Emma (Léa Seydoux), jeune artiste plus âgée qu’elle et dont les cheveux sont bleus. Le film est couronné d’une Palme d’or directement adressée au réalisateur et à ses deux actrices principales. Abdellatif Kechiche de décrocher aussi le Prix FIPRESCI. En raisons de scènes de sexe particulièrement explicites, le film est interdit aux moins de 12 ans avec avertissement au moment de sa sortie en salle.

Carol de Todd Haynes (2015)

Film historique et sentimental à la fois, Carol suit le parcours de Thérèse (Rooney Mara), une jeune et timide vendeuse qui est séduite par Carol (Cate Blanchett), riche cliente bourgeoise dans le New York des années 1950. De leur passion dévorante débouche un drame puissant sur le poids de la morale à l’époque et "l'empêchement" d'aimer librement. Présenté en compétition, le film de Todd Haynes en près d’une décennie vaut à Rooney Mara un Prix d’interprétation féminine.

Love de Gaspar Noé (2015)

Pour son quatrième long-métrage, Gaspar Noé met en scène un triangle amoureux qui n’a laissé personne indifférent. Alors étudiant, Murphy trompe sa petite amie Electra avec Omi. Cette dernière tombe enceinte et Murphy n’a d’autre choix que de prendre ses responsabilités, causant la fin de son idylle avec Electra. Bien après, alors que la mère d’Electra appelle Murphy pour savoir s’il n’a pas eu des nouvelles de sa fille, celui-ci se remémore la folle passion qu’ils ont partagée. Tourné et diffusé en 3D, Love a longtemps été décrié pour le caractère pornographique de son histoire d’amour principale et ses répétitions. Programmé en Séance de minuit, le film aura néanmoins marqué les festivaliers comme presque tous les films du réalisateur.

120 battements par minute de Robin Campillo (2017)

Quatre ans après son très bon Eastern Boys, Robin Campillo débarque sur la Croisette avec un film fort voire incontournable. Au début des années 1990, alors que l’épidémie du Sida se propage depuis une décennie, les militants d’Act Up-Paris multiplient les actions coup de poing pour mettre fin à l’indifférence du gouvernement et des médias. Nouvelle recrue, Nathan (Arnaud Valois) finit par succomber au charme de Sean (Nahuel Pérez Biscayart), séropositif fier de ses convictions. Leur histoire prend le dessus sur la trame sociale et permet d’illustrer le parcours souvent compliqué de ces couples ignorés par l’État. Présenté en sélection officielle, 120 battements par minute quitte Cannes avec le Grand prix du Jury, le Prix FIPRESCI, le Prix François-Chalais et la Queer Palm (obviously!) avant de rafler pas moins de six César. Rien que ça !

Carmen et Lola d’Arantxa Echevarría (2018)

Pour son second long métrage de fiction, la cinéaste espagnole nous embarque dans une communauté particulièrement repliée sur elle-même et conservatrice. Carmen et Lola raconte avec pudeur et poésie l’histoire d’amour compliquée de deux jeunes gitanes (Rosy Rodriguez et Zaira Morales), à l’heure où leurs deux familles envisagent leur mariage (hétérosexuel) respectif. Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, le film est auréolé quelques mois plus tard de deux Goyas.

Matthias et Maxime de Xavier Dolan (2019)

De retour pour présenter son huitième long-métrage, Matthias et Maxime pourrait bien être le film de la consécration pour Xavier Dolan. On y suit l’amour naissant de deux hommes (Gabriel D’Almeida Freitas et Xavier Dolan) jusque-là jamais attirés par les hommes, alors qu’ils sont en plein tournage. Cette histoire, loin d’être du goût de tous, crée de véritables tensions. Présenté en sélection officielle, Matthias et Maxime concourt également pour la Queer Palm.

Cannes 70 : les temps forts du cinéma LGBT

Posté par cannes70, le 5 mai 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-13.  Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

A quelques jours du lancement de sa 70e édition, il semblait plus qu'évident de revenir sur les films LGBT qui ont marqué l'histoire du festival de Cannes. Qu'ils aient remporté des prix ou simplement choqué critiques et festivaliers, tous à leur manière ont permis aux lesbiennes, gays, bis et trans d'être représentés dans "le plus grand festival de cinéma du monde". Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, cette représentation remonte à bien plus loin que la Queer Palm, équivalent cannois des Teddy Awards. Tour d'horizon en quelques films-clefs.

Années 1970 : l'incursion d'une thématique

Bien que le cinéma présent à Cannes se soit très tôt intéressé à la sexualité de ses personnages, deux films présentés lors de cette décennie sortent du lot. Il s'agit de Taxi Driver (1976) et  Midnight Express (1978). Le premier, Palme d'or réalisée par Martin Scorsese raconte les péripéties de Travis Bickle, un ancien Marine reconverti en chauffeur de taxi. Paranoïaque et ultra sensible, il tente de secourir Iris, une prostituée de douze ans avec qui il a sympathisé. A l'instar de son scénariste Paul Schrader, Taxi Driver transpire le sexe et la transgression. Sans jamais virer dans le purement pornographique, le film de Martin Scorsese regorge de personnages à la sexualité assumée et non-hétérosexuelle. Ces personnages LGBT ne sont jamais mis en avant mais sont bien présents.

A l'inverse, Midnight Express d'Alan Parker ne rechigne pas contre un peu de frontalité. En voulant se faire de l'argent, le touriste américain qu'est "Billy" tente de rentrer chez lui avec deux kilos de haschisch. Pas de bol, une fouille au corps contrecarre ses plans et il atterrit dans une prison turque. Là-bas, il croise la route d'Erich, un autre prisonnier. Entre les séances de yoga, de méditation et les bains, une certaine tension sexuelle se fait sentir entre les deux hommes. Et le climax érotique est atteint lors d'une scène de baiser. Sont-ils homosexuels, bisexuels ou juste en manque d'affection ? Le scénario d'Oliver Stone en le précisera jamais mais l'oeuvre sur laquelle le film se base est plus claire : William "Billy" Hayes a eu des rapports sexuels consentis avec d'autres prisonniers lors de son emprisonnement.

Années 1990 : sexualité violente pour personnages ambivalents

Film d'ouverture et en compétition pour la Palme d'or lors du Festival de Cannes 1992, Basic Instinct n'a pas manqué de faire beaucoup de bruit. Catherine Tramell, riche romancière, est soupçonnée du meurtre de son amant, Johnny Boz. Assassiné au pic à glace dans des conditions qui ressemblent à celles décrites dans l'un des romans de Catherine, le policier Nick Curran soupçonne naturellement celle-ci. Personnage ouvertement bisexuel, Catherine Tramell n'a pas plu à tout le monde. Car si les scènes de sexe explicite ont été appréciées par les festivaliers à l'époque, des militants pour les droits des personnes LGBT ont été scandalisés. La raison : pour une fois qu'un personnage bisexuel a le rôle principal d'un film à gros budget, il faut que ce soit une sociopathe assoiffée de sexe !

Deux ans plus tard, nouveau coup de tonnerre. Si les films J'ai pas sommeil de Claire Denis et Priscilla, folle du désert de Stephan Elliott ont subtilement mis en scène des personnages LGBT, ce ne fut pas le cas du Pulp Fiction de Quentin Tarantino. Celui-ci reçoit la Palme d'or, certes, mais la violence dont il fait preuve n'a échappé à personne. Si l'usage d'armes à feu, les insultes et les litres de faux sang déversées en ont fait un film culte, la scène de viol homosexuel n'a pas été du goût de tous. En effet, le rapport sexuel entre Zed et Marsellus est certes violent mais surtout présenté comme honteux du fait de la virilité présumée de Marsellus. Drôle pour certains, homophobe pour d'autres, cette séquence continue d'être débattue aujourd'hui encore.

En 1996, c'est le film Crash de David Cronenberg qui marque la Croisette. Prix spécial du jury, Crash suit les aventures de James Ballard, un producteur de films en couple libre et qui nourrit une fascination étrange pour les blessures après qu'il a lui-même été victime d'un accident de voiture. Il a par la suite une liaison avec Vaughan, fétichiste des corps abîmés. L'une des scènes les plus mémorables de Crash est sans doute celle où les deux amants échangent des baisers passionnés pendant plus de deux minutes, découvrent le corps de l'autre avec admiration, le tout menant à une violente sodomie. A sa sortie dans les salles françaises, Crash est interdit aux moins de 16 ans.

Années 2000 : la normalisation des sexualités

Dès 2000, Tabou de Nagisa Oshima participe à la meilleure visibilité de la communauté gay. Pendant 1h40, nous suivons les péripéties de Sozabuo Kano, jeune homme androgyne qui tente d'intégrer une milice de samouraïs. Pensé comme un thriller romantique, le film qui est en compétition pour la Palme d'or traite subtilement de l'homosexualité au 19e siècle et plus globalement du tabou que cela demeure encore dans la société japonaise. Un véritable tour de force bien éloigné de Requiem for a Dream de Darren Aronosfky, présenté la même année, et dans lequel la seule scène de sexe lesbien est filmée d'un point de vue masculin et qui plus est hétérosexuel. Et si cela pourrait être une erreur, cette scène présente dans la dernière partie du film a au moins le mérite de montrer la fascination des hommes hétérosexuels pour les rapports entre femmes comme fondamentalement malsaine.

En 2002, La Chatte à deux têtes de Jacques Nolot, sélectionné pour le prix Un certain regard, traite de l'histoire amoureuse complexe entre une caissière, un projectionniste et un vieil homme dans un cinéma pornographique. La démultiplication des sentiments et la standardisation de l'amour pluriel en font un must-see. Et il en va de même pour Elephant, Palme d'or et prix de la mise en scène 2003. Inspiré par la fusillade du lycée Columbine commise par deux adolescents américains, le film de Gus Van Sant a créé la surprise. Lors d'une scène de douche, le réalisateur de Harvey Milk met en scène un rapprochement et un baiser entre Eric et Alex, unique moyen pour ces deux souffre-douleurs de trouver une forme de réconfort quelque part. A l'image de Midnight Express, Elephant n'explique jamais s'ils étaient vraiment attirés l'un par l'autre mais suggère simplement que c'est dans les bras de l'autre que se trouve leur seul rempart contre la tension psychologique qui les anime une fois avec leurs camarades.

Par la suite, en 2006, le Shortbus de John Cameron Mitchell ira également dans ce sens. Centré sur des personnages qui se croisent et sont obsédés par leur propre sexualité et leur quête de jouissance, Shortbus fascine aujourd'hui encore à cause de ses scènes de sexe non simulées. Rapports hétérosexuels, homosexuels, à deux, à trois ou plus si affinités, Shortbus plaît par sa normalisation pleinement assumée des pratiques sexuelles soft et hard. Un projet qui fait du bien ! L'année suivante, c'est Les Chansons d'amour de Christophe Honoré qui retient notre attention et se retrouve en compétition pour la Palme d'or. Grâce au personnage d'Erwan, le réalisateur des Malheurs de Sophie banalise encore un peu plus l'homosexualité. Erwan se sait homosexuel mais n'a encore jamais eu de véritable relation et échappe ainsi au stéréotype du jeune minet parisien qui enchaîne les histoires. Et si le film n'est pas à la hauteur de nos attentes, il contient une scène à la tendresse folle entre Erwan (Grégoire Leprince-Ringuet) et Ismaël (Louis Garrel).

Pour retrouver autant de tendresse, il faudra attendre l'édition 2009 et I Love You Philip Morris de Glenn Ficarra et John Requa. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, le film raconte l'histoire vraie et rocambolesque de l'escroc Steven Jay Russell (Jim Carrey), passionnément amoureux du naïf Phillip Morris (Ewan McGregor). La même année et dans la même sélection, J'ai tué ma mère intronise le surdoué Xavier Dolan. Colérique et tourmenté, le jeune Hubert tente de composer avec son homosexualité et la haine qu'il voue à sa mère. Un film fort à l'esthétique marquante.

Années 2010 : l'essor des personnages LGBT ?

Lauréat de la première Queer Palm de l'histoire du Festival de Cannes, Kaboom de Gregg Araki met en scène les péripéties de Smith, jeune étudiant toujours accompagné de sa meilleure amie lesbienne, et qui est secrètement amoureux de son éphèbe de colocataire. La même année, Xavier Dolan revient avec lui aussi une histoire centrée sur trois personnages. Les Amours imaginaires raconte ainsi le combat que se livrent Francis et Marie, deux amis de longue date, amoureux du même garçon. Ce dernier, campé par le beau Niels Schneider, est un simple objet de désir comme un autre.

En 2011, La Piel que habito de Pedro Almodovar raconte le changement de sexe d'un personnage à la mystérieuse identité. Prix Vulcain de l'artiste technicien et prix de la jeunesse, le drame espagnol fait du changement de sexe un acte quasi artistique et non une énième mutilation comme cela lui est souvent reproché. L'année suivante, la question transgenre sera brillamment soulevée par le troisième film de Xavier Dolan. Homosexualité, travestissement, transgenre ou transsexualité, Laurence Anyways permet au novice d'y voir plus clair et à la communauté trans de se sentir enfin correctement représentée sur grand écran.

En 2013, la Croisette fait preuve d'une diversité sans précédent en ce qui concerne la représentation des LGBT. Palme d'or historique, La Vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche traite de l'histoire passionnée et passionnante d'Adèle et Emma. La première croit que le grand amour de sa vie sera un homme jusqu'à ce qu'elle rencontre la seconde, mystérieuse lesbienne aux cheveux bleus. Egalement en compétition, Ma vie avec Liberace s'intéresse à la relation complexe de Scott Thorson, jeune homme naïf, et du célèbre pianiste de music-hall Liberace. Pendant cinq ans, Scott va tout faire pour Liberace, passant à de multiples reprises sur le billard dans le seul but de satisfaire ses désirs.

Dans la section Un certain regard, le thriller d'Alain Guiraudie L'Inconnu du lac ne passe pas inaperçu puisqu'il remporte la Queer Palm cette année-là. Un été, une plage naturiste fréquentée par des homosexuels et une série de meurtres. Tourné avec seulement 850.000€, le film fait sensation sur la croisette et révèle Pierre Deladonchamps, acteur sur lequel il faut désormais compter. Du côté de la Quinzaine des réalisateurs, impossible de ne pas mentionner Les Garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne puisque le film invente le concept de "coming-out inversé". Soit lorsqu'un homme que l'on pense homosexuel se révèle être hétérosexuel.

Les éditions suivantes se montrent alors plus sombres, portées par des personnages LGBT en fin de course, voire en fin de vie. Dès 2014, Saint Laurent de Bertrand Bonello et Sils Maria d'Olivier Assayas donnent le la. Amours contrariées ou impossibles, décadence, haine de soi, tout y est. Cette année-là, la seule éclaircie viendra de Pride, lauréat de la Queer Palm qui raconte comment des activistes gay et lesbiens tentent de réunir des fonds pour aider les familles de mineurs britanniques touchés par la grève de 1984. Oeuvre comique, optimiste et excitante, Pride jure avec les deux films cités avant et avec ceux qui vont venir.

Car en 2015, ce sont Carol de Todd Haynes et Valley of Love de Guillame Nicloux qui étonnent. Le premier raconte l'attirance mutuelle que partagent deux femmes que tout semble opposer, dans le New York des années 1950. Tortueux et profond, Carol est porté par le charisme de ses deux interprètes principales Cate Blanchett et Rooney Mara. De son côté, Valley of Love suit les "retrouvailles" d'un couple séparé, parti à la recherche de leur fils gay qui s'est suicidé quelques mois plus tôt. Absent, ce fils qui a laissé une lettre à ses parents leur permet d'apprendre à le connaître, bien qu'il ne soit plus des leurs.

Et après ?

Dans un registre toujours aussi funeste, l'édition 2016 du festival de Cannes aura été marquée par l'adaptation de la pièce de Jean-Luc Lagarce Juste la fin du monde. Grand prix du jury, le sixième film de Xavier Dolan narre le difficile retour dans sa famille de Louis, un écrivain parti douze ans plus tôt et qui doit désormais annoncer à ses proches sa mort future. Huit-clos troublant, cette version 2016 de Juste la fin du monde laisse entendre que Louis est atteint du sida, sans que cela ne soit le cœur du propos. Complètement assumée, son homosexualité devient dès lors un simple trait de sa personnalité et non l'unique moyen de l'identifier. A l'heure où la sélection de la Queer Palm 2017 vient d'être dévoilée, il se pourrait bien que nous ayons enfin atteint un niveau d'écriture des personnages LGBT dont on peut être fier.

Wyzman Rajaona pour Ecran Noir

César / Oscar 2016 : le match en 5 rounds

Posté par kristofy, le 1 mars 2016

Les patients: Vincent Lindon, Leonardo DiCaprio, et Ennio Morricone !

Florence Foresti avait souligné que Vincent Lindon était un peu notre Leonardo à nous, plusieurs fois nominé mais pas encore Césarisé et que cette fois ça serait la bonne (Flo : merci du spoiler), et en effet César pour Lindon et Oscar pour DiCaprio. Mais c’était aussi la même situation pour une personnalité plus discrète, le compositeur italien Ennio Morricone, qui décroche enfin un Oscar pour une musique de film à 87 ans !

Vincent Lindon a été nommé 5 fois : meilleur acteur La Crise 1993, Ma petite entreprise 2000, Ceux qui restent 2008, Welcome 2010, Quelques heures de printemps 2013… avant d’obtenir enfin un César la 6ème fois pour La loi du marché.

Leonardo DiCaprio a été nommé 4 fois : meilleur second rôle Gilbert Grape 1994, meilleur acteur pour Aviator 2005, Blood Diamond 2007, Le Loup de Wall Street 2014 (ainsi que comme producteur)… avant d’obtenir enfin un Oscar la 5ème fois pour The Revenant.

Ennio Morricone a été nommé 5 fois sans Oscar (et pas pour ses célèbres musiques de western) : meilleure musique originale pour Les Moissons du ciel de Terrence Malick 1979, Mission de Roland Joffé 1986, Les Incorruptibles de Brian De Palma 1987, Bugsy de Barry Levinson 1991, Malena de Giuseppe Tornatore 2000. Il a tout de même reçu un Oscar honorifique pour l'ensemble de sa carrière en 2007, et cette année, il reçoit l'Oscar de la meilleure musique originale pour Les Huit Salopards (il était d’ailleurs en même temps nominé au César de la meilleure musique originale pour En mai, fais ce qu'il te plaît, 3 fois au César sans aucune récompense…).

Avantage : Oscar

Des seconds rôles nordiques de première catégorie

César : Karin Viard (21 nuits avec Pattie), Agnès Jaoui (Comme un avion), Noémie Lvovsky (La belle saison), Sara Forestier (La tête haute), Sidse Babett Knudsen (L'hermine). C’est Sidse Babett Knudsen qui a gagné, mais dans le film L'hermine c’est elle le premier rôle féminin ! Pourquoi elle n’était pas dans la catégorie meilleure actrice ? Parce que cette catégorie principale est devenu au fil du temps un concours entre les monstres sacrés - 13 nominations pour Catherine Deneuve, 15 nominations pour Isabelle Huppert - et les comédiennes qui portent un film sur leurs épaules.

Oscar : Jennifer Jason Leigh (Les 8 Salopards) ; Rooney Mara (Carol) ; Rachel McAdams (Spotlight) ; Alicia Vikander (The Danish Girl) ; Kate Winslet (Steve Jobs). C’est Alicia Vikander qui a gagné, mais dans le film The Danish Girl c’est aussi elle le premier rôle féminin ! Pourquoi elle n’était pas en catégorie meilleure actrice ? Parce que cette catégorie principale n’est plus pour une meilleure interprétation mais pour un choix stratégique pour obtenir l'Oscar, et les producteurs-distributeurs veulent multiplier le nombre de nominations et les chances de gagner. Ainsi Juliette Binoche, rôle central du Patient anglais avait davantage de chance de l'avoir en second-rôle que si elle avait été "actrice principale" où sa collègue Kristin Scott Thomas avait ses chances. Ce calcul fait que pour le film Carol le duo d’égale importance est partagé entre catégorie meilleure actrice pour Cate Blanchett et catégorie second rôle pour Rooney Mara (bien que elle seule ait eu le prix d’interprétation à Cannes…). Donc face aux favorites (Charlotte Rampling, Saoirse Ronan, Brie Larson oscarisée) il était plus prudent de ‘placer’ Alicia Vikander en catégorie second rôle féminin…

Avantage : nul

Un meilleur film en langue étrangère toujours suspect

César : Birdman (USA), Le Fils de Saul (Hongrie), Taxi Teheran (Iran), Mia Madre (Italie), Youth (Italie), Le tout nouveau testament (franco-Belgique), Je suis mort mais j’ai des amis (franco-Belgique). Avec 2 films italiens et 2 films franco-Belges (car une règle qu’il faudrait supprimer oblige d’inclure dans cette catégorie des films francophones-, les César peuvent tout se permettre (y compris oublier les films asiatiques ou latino-américains), en mélangeant exercice de style, comédie, mélodrame... Et donc aucune nomination pour Mad Max Fury Road qui a gagné 6 Oscars (sur 10 nominations) ? Le Fils de Saul était évidement le favori, et bizarrement le César a été attribué à Birdman… Pour mémoire déjà en 1995 le César du meilleur film étranger avait récompensé la comédie culte Quatre mariages et un enterrement face à Pulp Fiction de Quentin Tarantino (Palme d’or à Cannes et Oscar du meilleur scénario) et La Liste de Schindler de Steven Spielberg (7 Oscars dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario…). C’est quoi le problème avec cette catégorie pour les votants des Césars ?

Oscar : L'étreinte du Serpent (Colombie) ; Mustang (France); Le Fils de Saul (Hongrie), Theeb (Jordanie); A War (Danemark). On note une moins grande variété de genre mais une vraie diversité de styles cinématographiques et un penchant pour des films d'auteurs assez pointus. Pourtant, la manière de sélectionner les films (quasiment soviétique), et le fait de mettre le Népal à égalité avec l'Italie ou la Chine pose toujours problème. Trois de ces films étaient à Cannes (2 à la Quinzaine des réalisateurs, et Le Fils de Saul récompensé du Grand prix du jury du festival de Cannes, donc le prix le plus important après la Palme d’or). Le Fils de Saul était donc évidement le favori, et logiquement il a reçu l’Oscar du Meilleur film en langue étrangère.

Avantage : Oscar

Aimés en mai, rejetés en février

César : Dheepan de Jacques Audiard, c’est la Palme d’or du Festival de Cannes (avec dans le jury tout de même Ethan et Joel Coen, Guillermo del Toro, Xavier Dolan…), et 9 nominations aux Césars… Jacques Audiard est adoré par les professionnels avec à son compte 3 Césars pour De battre mon cœur s'est arrêté, 3 Césars pour Un prophète, 1 César pour De rouille et d'os…, mais cette année il y a eu comme un Audiard-bashing… Le film a divisé la critique et surtout ce fut le plus gros échec public de Audiard depuis 20 ans. Résultat aucun César !

Oscar : Sicario de Denis Villeneuve, en compétition à Cannes, 30 millions de budget et environ 90 millions de recettes, 3 nominations techniques (meilleure photographie pour Roger Deakins, sa 13e infructueuse, meilleure musique, meilleur montage de son) mais aucune nomination pour le scénario, le réalisateur, ou le film… C’est le film qui aurait dû faire concurrence à Mad Max Fury Road et à The Revenant, mais il en a été décidé autrement. On pourrait dire la même chose de Carol, grand favori jusqu'aux Golden Globes, et qui repart bredouille. Résultat aucun Oscar !

Avantage : nul

Les minorités, véritables gagnantes des deux cérémonies

Zabou et Pierre Deladonchamps : «Dans notre milieu d’artistes de toutes origines pas le place pour la xénophobie, pas de place pour la misogynie, pas de place non plus pour l’homophobie, pas de place non plus pour l’antisémitisme [lol]… Il y a ici ce soir des gens de grand talent, et des gens qui n’en n’ont pas du tout…et des pourritures humaines qui vendraient leur mère pour une paire de Louboutin… Je connais des votants qui ne sont pas sympas et qui eux-mêmes insultent les gens…»
Voila une pique pour ‘la grande famille du cinéma français’ qui aussi doit se pencher sur une meilleure représentation des minorités devant comme derrière la caméra. En France, on se donne bonne conscience en votant pour Fatima, c'est bien, mais on est aussi obligé de rappeler que Loubna Abidar est sans papiers et menacée dans son pays.

Côté Oscar une polémique ‘OscarSoWhite’ enflait sur l’absence de personnalités Noires (ni interprétation, ni réalisation…) avec des votants en majorité Blancs et âgés. Des mesures ont été prises pour un renouvellement des votants avec plus de diversité, et aussi plus de femmes.
Chris Rock : « Pensez-y : il n'y a aucune véritable raison d’avoir une catégorie pour les hommes et une autre pour les femmes pour un prix d’interprétation. Si vous voulez des gens Noirs chaque année à cette cérémonie des Oscars, il faudrait alors juste une nouvelle catégorie meilleure interprétation black, comme quand un Blanc dit ‘mon meilleur ami noir’… En fait, nous voulons avoir l'opportunité d'avoir de bons rôles. Nous voulons que des acteurs Noirs aient les mêmes opportunités que les acteurs Blancs… »
La polémique n’est donc tant du côté des nominations mais plus du côté des producteurs et distributeurs de films…

Avantage : Oscar

César / Oscar 2016, le match en 5 rounds : La cérémonie des Oscars remporte 3 rounds contre celle des Césars, les deux organisations et leurs membres votants vont devoir faire mieux pour l'année prochaine... Ou pas.

Spotlight grand vainqueur des Independent Spirit Awards 2016

Posté par vincy, le 28 février 2016

Si les Oscars sont assez ouverts et pourraient décevoir la Warner, il est certain que le studio se consolera avec cette razzia de prix pour Spotlight aux Independent Spirit Awards. Le film de Tom McCarthy décryptant l'enquête journalistique sur le scandales de prêtres et curés pédophiles de Boston a raflé les principaux prix: film, réalisateur, scénario, montage et le prix Robert Altman qui récompense à la fois des directeurs de castings et l'ensemble des acteurs.

Pour le reste, seuls deux films ont reçu deux prix chacun: Beasts of No Nation avec les deux récompenses pour l'interprétation masculine et Room avec le prix de la meilleure actrice et celui du premier scénario.

Carol, l'un des favoris, a quand même récupéré le prix de la meilleure image. Et surtout Tangerine avec un prix du meilleur second-rôle féminin, a fait l'histoire: Mya Taylor est la première actrice transgenre à être distinguée dans un grand prix américain.

Le palmarès complet:
Meilleur film: Spotlight
Meilleur réalisateur: Tom McCarthy, Spotlight
Meilleur scénario: Tom McCarthy & Josh Singer, Spotlight
Meilleur premier film: The Diary of a Teenage Girl
Meilleur premier scénario: Emma Donoghue, Room (d'après son roman)
Meilleur acteur: Abraham Attah, Beasts of No Nation
Meilleure actrice: Brie Larson, Room
Meilleur second-rôle masculin: Idris Elba, Beasts of No Nation
Meilleur second-rôle féminin: Mya Taylor, Tangerine
Meilleur documentaire: The Look of Silence
Meilleur film international: Le fils de Saul
Meilleure image: Carol
Meilleur montage: Spotlight
Prix John Cassavetes (film à moins de 500000$): Krisha
Prix Robert Altman (casting): Spotlight

Les BAFTAs 2016 couronnent The Revenant, Les nouveaux sauvages et Brooklyn

Posté par cynthia, le 15 février 2016

Dimanche 14 février, la 69ème cérémonie des BAFTAs (l'équivalent des Oscars britanniques) a récompensé les films et personnalités du cinéma pour l'année 2015. Entre surprises et résultats courus d'avance, petit retour sur cette soirée.

Cette année les BAFTAs était sous le signe de l'amouuuuuuur. Saint-Valentin oblige, la cérémonie avait proposé une "Kiss cam" aux invités. Qu'est-ce qu'une Kiss Cam? C'est simple: si la caméra du bisou (traduction quand tu nous tiens) tombe sur vous et votre voisin, vous êtes obligé de lui échanger un baiser. C'est ainsi que nous avons tous fondu devant le bisou entre Leonardo Dicaprio et Dame Maggie Smith.

Les British Academy of Film and Television Arts a la particularité de nommer des films de toutes nationalités (voir la liste des nominations), puisqu’il suffit que les films aient été projetés au Royaume-Uni durant l'année précédente. Sans surprise (ou presque), le grand vainqueur est The Revenant qui emporte cinq récompenses dont celle du meilleur film, du meilleur acteur pour Leonardo Dicaprio (on y croit pour les Oscars) et du meilleur réalisateur. C'était la 4e nomination pour DiCaprio, et, enfin, la bonne. Pour Inarritu, c'est un goût de revanche, puisque le cinéaste n'avait gagné que le prix de la meilleure photo l'an dernier avec Birdman.

Archi-favoris pour l'Oscar dans leur catégorie, Brie Larson remporte le BAFTA de la meilleure actrice pour sa prestation dans Room et Kate Winslet celui du meilleur second rôle féminin pour Steve Jobs (et accessoirement le troisième trophée de sa carrière).

Parmi les autres films récompensés, on retrouve Vice Versa pour le Meilleur film d’animation et Les nouveaux sauvages (Wild Tales) pour le Meilleur film en langue étrangère. C'est la première fois qu'un film argentin gagne cette récompense, alors que les deux pays se disputent toujours l'archipel des Malouines/Falklands.

Côté révélation de l'année, on l'avait dit il y a deux mois, John Boyega est sacré du Prix de l'étoile montante (Rising Star) face à Taron Egerton (Kingsman, Legend) et Brie Larson.

Enfin, les BAFTAs sacrent malgré tout un film national au milieu de cette invasion "d'étrangers" avec le prix du meilleur film britanique. On pensait qu'Ex-Machina allait l'emporter et finalement c'est Brooklyn qui l'a récolté.

Finalement la plus grande surprise provient du grand perdant de la cérémonie: Carol. Le film de Todd Haynes repart bredouille (on marche sur la tête!). Il faut croire que certaines histoires d'amour ne plaisent pas, même un 14 février. D'ailleurs si on regarde bien le palmarès est tout sauf romantique...

Le palmarès de la 69ème cérémonie des BAFTA:

Meilleur film: The Revenant de Alejandro Innaritu
Meilleure actrice: Brie Larson pour Room
Meilleur acteur: Leonardo DiCaprio pour The Revenant
Meilleur réalisateur: Alejandro Innaritu pour The Revenant
Meilleur second rôle masculin: Mark Rylance pour Le pont des espions
Meilleur second rôle féminin: Kate Winslet pour Steve Jobs
Meilleur scénario original: Spotlight
Meilleur scénario adapté: The Big Short

Meilleur film britannique: Brooklyn
Meilleur premier film: Theeb de Naji Abu Nowar
Meilleur film non-anglophone: Wild Tales de Damian Szifron
Meilleur film d'animation: Vice-versa de Pete Docter
Meilleur documentaire: Amy

Meilleure photo: The Revenant
Meilleure musique originale: Les huit salopards
Meilleurs décors: Mad Max Fury Road
Meilleur son: The Revenant
Meilleurs coiffures/maquillage: Mad Max Fury Road
Meilleur montage: Mad Max Fury Road

Trophée de l'étoile montante: John Boyega
Fellowship pour la contribution au cinéma britannique: Sir Sidney Potier

Oscars 2016: The Revenant et Mad Max: Fury Road font la course en tête

Posté par vincy, le 14 janvier 2016

Avec 12 nominations aux Oscars, The Revenant est le grand favori de la course aux statuettes de cette année. Un an après son sacre pour Birdman, Alejandro G. Inarritu repart comme grand favori pour un doublé exceptionnel dans l'histoire des Oscars. Face à lui, le concurrent inattendu: un blockbuster de genre, Mad Max:Fury Road qui cumule 10 nominations (en soi un exploit pour ce genre de films). Seul gros regret, l'absence de Charlize Theron parmi les meilleures actrices... Cela permet à la 20th Century Fox de dominer la liste des nominations (26 dont 6 partagées avec Disney - Le pont des espions - et 4 supplémentaires avec Fox Searchlight), devant Disney (14, dont les 6 partagées avec la Fox), la Warner Bros (11, ce qui compense son année un peu faible au box office) et les indépendants Weinstein (9, mais aucune en meilleur film, une première depuis 2007) et A24 (7). Universal, champion du box office n'a que 4 nominations (et 4 de plus avec Focus) ; Sony n'en cumule que deux (avec sa filiale Classics), soit autant que Netflix.

On notera quand même que Tom Hardy (nommé pour son second-rôle de salopard dans The Revenant, sa première fois aux Oscars donc) est à l'affiche des deux films plébiscités cette année. Un exploit.

Les snobés

Il y en a des surprises dans ce tableau d'honneur. Déjà l'absence de Carol et de Todd Haynes dans les catégories film et réalisateur, alors que le film était l'un des grands chouchous des critiques américaines et le film le plus nommé aux Golden Globes. Ensuite le flop de Tarantino dans la catégorie scénario, qui lui réussit généralement bien. Steven Spielberg et Ridley Scott n'ont pas été retenus comme meilleur réalisateur (où surgit de nulle part Lenny Abrahamson), alors que leurs films sont nommés pour le meilleur film. Seul sur Mars se paye même le luxe de 7 nominations (médaille de bronze) et le Pont des espions suit avec 6 nominations (comme Carol). Autre gros oubli, Aaron Sorkin pour le script de Steve Jobs. La presse se désole aussi de voir ignorer Michael Keaton dans Spotlight,  Johnny Depp dans Strictly Criminal et Will Smith dans Concussion, et surtout le jeune Jacob Tremblay dans Room. Ou encore Helen Mirren, Jane Fonda, Kristen Stewart (qu'on pensait favorite en second-rôle) et Lily Tomlin dans la catégorie meilleur second rôle féminin. Certains râleront de l'absence de Star Wars dans les catégories principales (mais 5 nominations au total), tout comme celles du Fils de Saul et d'Ex Machina dans la catégorie meilleur film ou/et meilleur réalisateur... Nul ne doute que les médias pointeront également l'absence d'afro-américains dans les catégories artistiques (réalisation, comédiens). Michael B. Jordan et Idris Elba sont parmi les oubliés de l'année.

Les heureuses surprises

Spotlight reste quand même l'un des prétendants les plus sérieux avec 6 nominations, y compris dans les catégories principales. Parmi les autres bonnes surprises, il y a évidemment Mustang dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère (seule réalisatrice nommée dans les catégories meilleurs long métrages tous genres confondus), aux côtés du Fils de Saul et L'Etreinte du serpent. La catégorie animation est l'une des plus relevée de ces dernières années avec un Grand prix d'Annecy brésilien, un film Aardman, un film du studio Ghibli, le Grand prix du jury de Venise et film indépendant de Charlie Kaufman face à Vice-Versa, le meilleur Pixar depuis des lustres, par ailleurs nommé pour son scénario (hélas pas en meilleur film, affreuse faute de goût). Autrement dit, aucun autre grand studio américain n'a été choisi, les votants préférant des films étrangers aux styles plus singuliers. Notons un français dans la catégorie court-métrage la présence d'un français, Ave Maria, de Basil Khalil et Eric Dupont.

Autre nomination qui réjouit, celle de Charlotte Rampling, splendide dans 45 Years, et qui se voit pour la première nominée à l'âge de 69 ans, après 50 ans de carrière. Elle a, face à elle, deux jeunes favorites, Saoirse Ronan et Brie Larson, et Jennifer Lawrence, une fois de plus citée.  C'est sa quatrième nomination alors qu'elle n'a que 25 ans.

Equilibrant films de studios et films indépendants, nouvelles têtes et habitués, les Oscars ont pris peu de risques cette année mais sont sûrs de décevoir si le suspens est tué avec le triomphe d'un film sur un autre. Une chose est sûre: les 88e Oscars seront révélés le 28 février. Chris Rock présentera la cérémonie. Nul ne doute que ce sera surtout le sacre de Leonardo DiCaprio, enfin. Ça suffira à faire le buzz.

Film: The Big Short ; Le Pont des espions ; Brooklyn ; Mad Max: Fury Road ; Seul sur Mars ; The Revenant ; Room ; Spotlight

Réalisateur: Adam McKay (The Big Short) ; George Miller (Mad Max: Fury Road) ; Alejandro G. Inarritu (The Revenant) ; Lenny Abrahamson (Room) ; Tom McCarthy (Spotlight)

Actrice: Cate Blanchett (Carol) ; Brie Larson (Room) ; Jennifer Lawrence (Joy) ; Charlotte Rampling (45 ans) ; Saoirse Ronan (Brooklyn)

Acteur: Bryan Cranston (Trumbo) ; Matt Damon (Seul sur Mars); Leonardo DiCaprio (The Revenant) ; Michael Fassbender (Steve Jobs) ; Eddie Redmayne (The Danish Girl)

Second-rôle féminin: Jennifer Jason Leigh (Les 8 Salopards) ; Rooney Mara (Carol) ; Rachel McAdams (Spotlight) ; Alicia Vikander (The Danish Girl) ; Kate Winslet (Steve Jobs)

Second-rôle masculin: Christian Bale (The Big Short) ; Tom Hardy (The Revenant) ; Mark Ruffalo (Spotlight) ; Mark Rylance (Le Pont des espions) ; Sylvester Stallone (Creed)

Film en langue étrangère: L'étreinte du Serpent (Colombie) ; Mustang (France); Le Fils de Saul (Hongrie), Theeb (Jordanie); A War (Danemark)

Scénario: Le Pont des espions ; Ex Machina ; Vice-Versa ; Spotlight ; NWA Straight Outta Compton

Scénario (adaptation): The Big Short ; Brooklyn ; Carol; Seul sur Mars; Room

Image: Carol ; Les 8 Salopards ; Mad Max: Fury Road ; The Revenant ; Sicario;

Montage: The Big Short ; Mad Max: Fury Road ; The Revenant ; Spotlight ; Star Wars: la Force se réveille

Décors: Le Pont des espions ; The Danish Girl ; Mad Max: Fury Road ; Seul sur Mars ; The Revenant

Costumes: Carol ; Cendrillon; The Danish Girl ; Mad Max: Fury Road ; The Revenant

Musique: Le Pont des espions ; Carol ; Les 8 Salopards ; Sicario ; Star Wars: La Force se réveille

Chanson: Earned It (Cinquante nuances de Grey) ; Manta Ray (Racing Extinction) ; Simple Song #3 (Youth) ; Til It Jappend to You (The Hunting Ground) ; Writing's on the Wall (Spectre)

Animation: Anomalisa ; Le garçon et le monde ; Vice-Versa ; Shaun le mouton ; Souvenirs de Marnie

Animation (court métrage): Bear Story ; Prologue ; Sanjay's Super Team ; We Xan't Live without Cosmos ; World of Tomorrow

Documentaire (long métrage): Amy ; Cartel Land ; The Look of Silence ; What Happened, Simone? ; Winter on Fire: Ukraine's Fight for Freedom

Documentaire (court métrage): Body Team 12 ; Chau, beyond the Lines ; Claude Lanzmann; Spectres of the Shoah ; A Girl in the River: The Price of Forgiveness ; Last dat of Freedom

Court métrage: Ave Maria ; Day One ; Everything Will Be Ok (Alles Wird Gut) ; Shok ; Stutterer

Effets visuels: Ex Machina ; Mad Max: Fury Road ; Seul sur Mars ; The Revenant ; Star Wars: La Force se réveille

Montage son: Mad Max: Fury Road ; Seul sur Mars ; The Revenant ; Sicario ; Star Wars: La Force se réveille

Mixage son: Le Pont des espions ; Mad Max: Fury Road ; Seul sur Mars ; The Revenant ; Star Wars: La Force se réveille

Maquillage et coiffure: Mad Max: Fury Road ; Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ; The Revenant

Edito: Suffragette City

Posté par redaction, le 14 janvier 2016

On ne le dira jamais assez, Carol est un film rare, et donc précieux. Il a fallu 20 ans pour que ce roman de Patricia Highsmith soit porté sur le grand écran, non sans embûches. On pourrait penser qu'une romance entre deux femmes, dans l'Amérique très conformiste des années 50, ne soit plus un réel problème, surtout quand Cate Blanchett est au générique.

Que nenni, trop de nénés. Deux femmes qui ont le pouvoir (dans le scénario) et sont les personnages principaux (du film), rendant le mâle accessoire, c'est un "risky business", encore en 2015. Phyllis Nagy, la scénariste de Carol, s'en désole et dans un entretien à Ecran Noir, explique à quel point le cinéma est masculin.

Et la dernière étude du centre d'étude sur la place des femmes dans l'audiovisuel de San Diego confirme l'affreuse perception qu'on a de cette industrie décidément misogyne. Des 250 films ayant rapporté le plus de dollars l'an dernier, seuls 9% étaient réalisés par des femmes. Il n'y a que 11% de femmes scénaristes, 26% de productrices, 6% de directrices de la photo...

Et on ne parle pas de l'inégalité salariale. Il va peut-être falloir faire comme il y a un siècle pour le droit de vote des femmes: une sorte de révolution pour leur accorder la place qu'elle mérite. C'est valable dans le cinéma, comme dans la bande dessinée, la photographie ou la musique.

Golden Globes 2016 : Entre petites certitudes et grands espoirs !

Posté par wyzman, le 10 janvier 2016

C'est ce soir qu'auront lieu les 73ème Golden Globes. Organisée par la Hollywood Foreign Press Association, la cérémonie récompensera comme toujours les professionnels de l'audiovisuel et sera présentée par l'acteur et humoriste Ricky Gervais qui a accepté de reprendre du service pour la quatrième fois. En attendant le 28 février et les Oscars, les Golden Globes servent d'indicateur supplémentaire à la presse et aux spectateurs. Malgré des catégories très nombreuses, les vainqueurs sont parfois tout trouvés !

CINEMA

Meilleur film dramatique

Bien que Carol domine la cérémonie avec 5 nominations, les votants (qui sont des journalistes) pourraient lui préférer Spotlight puisque le film met en avant leurs confrères du Boston Globe. Ceci dit, The Revenant demeure dans les starting-blocks.

Meilleur film musical ou comédie

Si sa présence dans cette catégorie est source de critiques, Seul sur Mars fait clairement office de favori. A moins que le casting quatre étoiles de The Big Short ne crée la surprise !

Meilleur réalisateur

Tom McCarthy (Spotlight) est très apprécié, Mad Max : Fury Road de George Miller a mis tout le monde d'accord, mais ce Golden Globe reviendra très certainement à Ridley Scott dont le Seul sur Mars est sans faille.

Meilleur acteur dans un film dramatique

L'interprétation d'Eddie Redmayne dans The Danish Girl devait créer la surprise mais ce ne fût pas le cas. Et si Michael Fassbender est sensationnel dans Steve Jobs, ce prix ira à Leonardo DiCaprio. Pourquoi ? Parce que son jeu d'acteur dans The Revenant n'a jamais été aussi bon. Et aussi parce que les Oscars approchent à grands pas.

Meilleure actrice dans un film dramatique

Parce qu'elle porte complètement The Danish Girl, Alicia Vikander mériterait une récompense. Mais une double victoire de Cate Blanchett et Rooney Mara (Carol) est plus probable.

Meilleur acteur dans un film musical ou une comédie

Ce sera pour Matt Damon (Seul Sur Mars). D'autres questions ?

Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie

Jennifer Lawrence ou Amy Schumer ? Joy ou Crazy Amy ? Telle est la question à laquelle on ne saurait répondre.

Meilleur acteur dans un second rôle

En endossant le rôle de mentor dans Creed, Sylvester Stallone pourrait créer la surprise. Seulement voilà, Paul Dano crevait vraiment l'écran dans Love & Mercy.

Meilleure actrice dans un second rôle

Alicia Vikander (Ex Machina), ce Golden Globe est pour toi.

Meilleur scénario

Aaron Sorkin a fait un excellent boulot sur Steve Jobs, Quentin Tarantino a déjà gagné dans cette catégorie il y a trois ans avec Django Unchained, alors soyons sympas et encourageons Tom McCarthy et Josh Singer pour Spotlight.

Meilleure chanson originale

Le choix se fera entre Brian Wilson ("One Kind of Love" - Love & Mercy) et Wiz Khalifa et Chartlie Puth ("See You Again" - Fast & Furious 7).

Meilleure musique de film

C'est Ennio Morricone qui a composé la musique des Huit salopards. Fin de la discussion.

Meilleur film en langue étrangère

Le Fils de Saul part avec beaucoup d'avance mais Mustang n'est pas loin pour autant. Suspense, suspense…

Meilleur film d'animation

Vice-Versa. Point.

TÉLÉVISION

Meilleure série dramatique

A cause de toutes les polémiques et les rebondissements, Game of Thrones a déjà été sacrée aux Emmy Awards. Du coup, Mr. Robot peut espérer s'en sortir haut la main.

Meilleure série musicale ou comique

Transparent va gagner.

Meilleure mini-série ou téléfilm

A cause de ses retombées politiques, American Crime plaît énormément. Ceci dit, Fargo a tout de la série dont la qualité n'est jamais trop vantée.

Meilleur acteur dans une série dramatique

Histoire de le récompenser une toute dernière fois pour Mad Men, Jon Hamm est en pôle position. Mais Rami Malek de Mr. Robot n'a pas dit son dernier mot.

Meilleure actrice dans une série dramatique

A force de tout faire tourner autour de Viola Davis (How to Get Away with Murder) et Taraji P. Henson (Empire), les votants pourraient bien saluer la performance de Caitriona Balfe dans Outlander. Rien n'est sûr.

Meilleur acteur dans une série musicale ou comique

Certes, nous adorons le jeu d'Aziz Ansari dans Master of None mais la performance de Jeffrey Tambor dans Transparent vaut tout l'or du monde.

Meilleure actrice dans une série musicale ou comique

Gina Rodriguez (Jane The Virgin), ce Golden Globe est (encore) pour toi.

Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm

Idris Elba, we want you and Luther.

Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm

Après tout le buzz suscité par son arrivée dans American Horror Story, il va sans dire que Lady Gaga devrait être récompensée.

Meilleur acteur dans un second dans une série, mini-série ou téléfilm

Le personnage incarné par Ben Mendelsohn dans Bloodline était excellent mais Tobias Menzies nous a vraiment filé des frissons dans Outlander. Voilà qui est dit.

Meilleure actrice dans un second rôle dans une série, une mini-série ou un téléfilm

Les votants aiment tellement The Affair qu'il ne serait pas étonnant que Maura Tierney soit récompensée.

Résultats ce soir dès 00h50 sur Ciné+ Premier.

Carol et Le Pont des Espions en tête des nominations aux Baftas 2016

Posté par cynthia, le 8 janvier 2016

Les Baftas (Oscars Britannique) viennent de révéler les nominations de cette année. Carol de Todd Haynes part logiquement en tête. La douce fresque dramatique, tendre et intime sur l'histoire d'amour entre deux femmes dans l'Amérique des années 50 récolte 9 nominations (dont celle de la meilleure actrice pour Cate Blanchett...c'était une évidence)! Il a face à lui un film qu'on n'attendait pas si haut, Le Pont des Espions de Steven Spielberg, qui reçoit également 9 nominations. Plus surprenant (quoique vu sa prestance à l'écran on s'y attendait légèrement), l'actrice Alicia Vikander reçoit deux nominations à elle toute seule (meilleure actrice pour The Danish Girl et meilleur second rôle féminin pour Ex Machina). Comme pour les Golden Globes.

Le César du meilleur film 2015 n'est pas en reste puisque Timbuktu d'Abderrahmane Sissako est nommé dans la catégorie meilleur film étranger. Les Baftas ont même pensé à Star Wars,Le réveil de la force avec 4 nominations dont celle de la révélation (Rising Star) pour l'acteur John Boyega.

Mais une fois de plus, on peut regretter que peu de films britanniques soient réellement nominés, au profit de productions américaines. Ainsi Charlotte Rampling et Tom Courtenay (45 Years) sont absent du tableau, une absurdité. The Lobster est à peine mentionné. Aucun film anglais indépendant n'est cité. Comme si les Baftas devenaient années après années une antichambre colonisée des Oscars.

Cependant, nous pourrons nous délecter de cette 70ème cérémonie des Baftas en amoureux puisque les prix seront remis le 14 février.

Film: The Big Short, Le Pont des Espions, Carol, The Revenant, Spotlight

Film Britannique: 45 Years, Amy, Brooklyn, The Danish Girl, Ex Machina, The Lobster

Acteur: Bryan Cranston (Trumbo), Eddie Redmayne (The Danish Girl), Leonardo Dicaprio (The Revenant), Matt Damon (Seul sur Mars) , Michael Fassbender (Steve Jobs)

Actrice: Alicia Vikander (The Danish Girl), Brie Larson (Room), Cate Blanchett (Carol), Maggie Smith (The Lady in the van), Saoirse Ronan (Brooklyn)

Second rôle masculin: Benicio Del Toro (Sicario), Christian Bale (The Big Short), Idris Elba (Beasts of No Nation), Mark Ruffalo (Spotlight), Mark Rylance (Le Pont des Espions)

Second rôle féminin: Alicia Vikander (Ex Machina), Jennifer Jason Leigh (Les huit salopards), Julie Walters (Brooklyn), Kate Winslet (Steve Jobs), Rooney Mara (Carol)

Documentaire: Amy, Cartel Land, He Named me Malala, Listen to me Marlon, Sherpa

Film en langue étrangère: The Assassin (Taïwan), Snow Therapy (France/Suède), Theeb (Jordanie), Timbuktu (France), Les Nouveaux Sauvages (Argentine)

Film Animation: Vice et Versa, Les Minions, Shaun le mouton<.a>

Réalisateur: Adam McKay (The Big Short), Steven Spielberg (Le Pont des Espions), Todd Haynes (Carol), Ridley Scott (Seul sur Mars), Alejandro G. Inarritu (The Revenant)

Scénario: Le pont des Espions (Matthew Charman, Ethan et Joel Cohen), Ex Machina (Alex Garland), Les huit salopards (Quentin Tarantino), Vice et Versa (Josh Cooley, Pete Docter, Meg LeFauve), Spotlight (Tom McCarthy, Josh Singer)

Scénario/Adaptation: The Big Short (Adam McKay, Charles Randolph), Brooklyn (Nick Hornby), Carol (Phyllis Nagy), Room (Emma Donoghue), Steve Jobs (Aaron Sorkin)

Musique originale: Le pont des Espions (Thomas Newman), Les huit Salopards (Ennio Morricone), The Revenant (Ryuichi Sakamoto, Carsten Nicolai), Sicario (Johann Johannsson), Star Wars: Le réveil de la force (John Williams)

Image: Le pont des Espions, Mad Max: Fury Road, The Revenant, Sicario

Costumes: Brooklyn, Carol, Cendrillon, The Danish Girl, Mad Max: Fury road

Son: Le pont des espions, Mad Max: Fury Road, Seul sur Mars, The Revenant, Star Wars: Le réveil de la force

Effets Spéciaux: Ant-Man, Ex Machina, Mad Max: Fury Road, Seul sur Mars, Star Wars: Le réveil de la force

The EE Rising Star (Révélation de l'année): Bill Powley, Brie Larson, John Boyega, Taron Egerton

La National Society of Film Critics récompense Spotlight, Carol et Timbuktu

Posté par vincy, le 3 janvier 2016

Pas de favoris du côté de la National Society of Film Critics. Mais un bon indicateur en pleine période "électorale" des Oscars. Spotlight et Carol se disputent toujours les meilleures places. Charlotte Rampling dans un film anglais et Kristen Stewart dans un film français prennent l'ascendant côté actrices. Même si Timbuktu a déjà été nommé aux Oscars en février dernier, il remporte un prix supplémentaire en bout de course, avec le prix du meilleur film en langue étrangère.

Spotlight a gagné le prix du meilleur film et celui du meilleur scénario tandis que Carol a décroché ceux du meilleur réalisateur (pour Todd Haynes) et de la meilleure photo. Mark Rylance (dans Le pont des espions) et Kristen Stewart (dans Sils Maria, d'Olivier Assayas) ont été distingués dans la catégorie meilleurs seconds-rôles masculin/féminin. Michael B. Jordan (dans Creed) et Charlotte Rampling (dans 45 Years) ont été récompensés dans la catégorie meilleur acteur/actrice.