SXSW Festival : bilan et palmarès

Posté par Sarah, le 21 mars 2011

attack the blockLe 25e festival SXSW referme ses portes sur une ambiance survoltée et quelque peu dramatique. En effet, lors du concert donné par Kanye West samedi soir, des spectateurs se sont invités à la fête et 4 personnes ont fini à l'hôpital lors d'un autre concert, heurtées par une caméra.

Cependant la programmation cinéma du festival est à détacher du reste. La sélection inclut chaque année des réalisateurs et des acteurs de plus en plus connus et cherche toujours à proposer une grande variété de films, courts, moyens métrages et documentaires. Le festival SXSW est donc résolument jeune, indépendant et l'un des plus décontractés des Etats-Unis.

La cérémonie de clôture a vu le triomphe du film de Robbie Pickering, Natural Selection, récompensé en tant que meilleur long-métrage, tandis qu'Attack the block de Joe Carnish (photo ci-dessus), Building Hope de Turk Pipkins et le documentaire Love Shines de Ron Sexsmiths ont remporté les trois meilleurs prix décernés par le public. Pour conclure cette semaine de projections intenses, voici la liste des 5 films qui nous ont le plus marqués et les réalisateurs qui semblent à suivre.

- La plus jeune des réalisatrice, Emily Hagins (18 ans) nous a étonné avec son troisième film My sucky teen romance, une parodie de films de vampire avec des jeunes acteurs. Un long métrage inégal, mais une réalisatrice prometteuse.

- Le film "mumblecore" du festival reste sans contestation, The dish and the spoon d'Alison Bagnal (voir notre interview), même si Silver Bullets de Joe Swanberg nous a aussi marqués par son caractère sensuel et mystérieux.

- Un des meilleurs films décalés de la sélection est The FP de Brandon et Jason Trost. Le film se situe entre le jeu vidéo, une annonce apocalyptique du future, l'affrontement de deux gangs à travers la danse et un langage totalement inventé par eux.

- L'histoire d'amour qui nous a le plus touchés reste celle de deux gays qui vont passer quelques jours ensemble et parler de l'amour, du couple et de sexe sans tabou et de façon très intime dans Weekend d'Andrew Haigh.

-Pour finir, la meilleure surprise, qui est aussi un premier film, est A bag of hammers de Brian Crano, histoire touchante et fantasque de deux adultes-enfants, qui volent des voitures lors des cérémonie d'enterrement et qui se lient d'amitié avec le fils de leur voisine.

L'édition SXSW 2011 était définitivement passionnante, espérons qu'il en sera de même pour les autres festivals à venir cette année !

SXSW Festival : The Dish and The spoon ou la réussite du mumblecore

Posté par Sarah, le 19 mars 2011

dish and spoonIl est pratique courante ces dernières années, d'associer une certaine catégorie de films indépendants au mouvement "mumblecore". Il s'agit de film réalisés avec une équipe et un budget réduit, un peu à la DIY (Do It Yourself), et où les dialogues, parfois marmonnés (to mumble veut dire marmonner en anglais),  jouent un rôle important. En France, on connaît déjà Cyrus de Jay et Mark Duplass ou encore Humpday de Lynn Shelton, malgré une méconnaissance générale du concept en lui-même.

Le festival SXSW de l'an dernier avait présenté la révélation mumblecore 2010, Tiny Furniture de Lena Dunham et l''édition 2011 a été encore plus riche. On a notamment pu voir le dernier Jay Duplass, Kevin, Silver Bullets de Joe Swanberg, et surtout le dernier film d'Alison Bagnall (Piggie, Buffalo 66), The Dish and The Spoon (photo de gauche).

Dans ce dernier, on voit Greta Gerwig jouer Rose, une femme qui vient d'apprendre que son mari l'a trompée, et qui vagabonde sur les côtes du Delaware pour tenter d'apaiser sa douleur. Elle rencontre un jeune homme anglais, joué par Olly Alexander (révélation britannique), qui vient de se faire plaquer par sa petite amie et qui va l'accompagner dans ce voyage. Une relation silencieuse, aride et parfois agressive va se nouer entre eux. Rencontre avec la réalisatrice Alison Bagnall et l'acteur Olly Alexander.

Comment vous est venu l'envie de réaliser des films?

Alison Bagnall : J'ai grandi dans une ferme dans le Connecticut et je faisais des petits films avec des animaux, des moutons principalement. J'ai d'abord voulu être une actrice, je regardais beaucoup la télévision à l'époque, puis, vers 20 ans, j'ai eu envie de faire des films lorsque je suis allée à l'université. J'ai réalisé 5 courts-métrages lors d'un cours d'été à NYU (New York University) et je les ai montrés à mes amis et ma famille, qui les ont beaucoup aimés. Et donc, j'ai continué à en faire.

D'où vient l'idée d'une histoire portant sur la trahison amoureuse ?

AB : De mon expérience personnelle. J'ai trompé, j'ai été trompé, et je l'ai vraiment mal vécu. Olly [Alexander] aussi a été trompé Il sourit et acquiesce. J'avais ce petit ami et une femme l'a draguée, et il est resté avec elle. Il m'a avoué toute l'histoire, ce qui m'a complètement détruite sur le coup. Surtout, je trouve que c'est un sujet intéressant, de voir à quel point une personne plutôt stable peut devenir obsessionnelle et folle à cause de cela. Et cela prouve à quel point les gens sont possessifs, que le partenaire est vu comme un territoire, en particulier les parties génitales de l'autre. Je voulais donc explorer ce thème-là.

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