Les festivals et les films atteints par le coronavirus

Posté par vincy, le 6 mars 2020

Le cinéma en Chine a été le premier à subir l'effet coronavirus. Les salles fermées, les sorties repoussées, de nombreux tournages annulés. Maintenant que le Covid-19, son joli nom scientifique, est en Europe, et notamment en Italie, où les salles ont aussi fermées.

Le virus se propageant, de nombreuses manifestations et événements populaires sont annulés ou reportés. Passage en revue.

Le Festival de Cannes n'est pas concerné par les mesures gouvernementales (rappelons que tout événement réunissant plus de 5000 personnes en milieu confiné est interdit). Le plus grand festival du monde, qui doit se dérouler du 12 au 23 mai, maintient son calendrier.

Pourtant deux événements cannois - le MipTV et Canneséries - ont été respectivement annulé et reporté, alors qu'ils se tiennent au même endroit et accueillent moins de monde. Si le Festival de Cannes n'est pas reporté, on peut être sûr que de nombreux participants américains ne viendront pas si le virus perdure : les studios ont interdit de voyager à leurs employéés. De même la clientèle asiatique - Chine, Corée du sud, Japon - risque de se faire rare. Et ne parlons pas des Italiens, qui, s'ils restent confinés d'ici là, manqueront à l'appel.

Canneséries est reporté en octobre. Ce qui n'est pas plus mal face à la concurrence frontale au printemps avec SERIES MANIA. Ce festival, à Lille, maintient ses dates fin mars. Mais là encore, de nombreux étrangers pourraient annuler leur participation.

Les studios comme les assureurs ne veulent pas prendre de risques. On comprend que les tournées promotionnelles se réduisent dans ce contexte là. Mais le décalage de certaines sorties obéit aussi à un autre problème: la fréquentation dans les salles. Si Mulan (Disney) est toujours programmé pour le 25 mars en France, sa sortie en Chine est reportée sans nouvelle date. Le plus gros blockbuster du printemps, Mourir peut attendre (Universal), le nouveau James Bond, aura en effet attendu sa sortie.  A l'origine prévu pour 2017, le film avait finalement calé une date à l'automne 2019 avant de changer ses plans pour février puis avril 2020. Ce sera finalement à la mi-novembre 2020 qu'on purra voir une dernière fois Daniel Craig en 007.

De son côté, la Warner a reporté la comédie de Ruben Alves, Miss, prévue le 11 mars, pour le 23 septembre. D'autres films sortent des programmes du printemps pour viser l'été, comme Rocks, (Haut et court) qui sortira finalement le 17 juin et non plus le 15 avril. (Actualisation: Le Pacte a annoncé le report à une date ultérieure de La Daronne, comédie policière de Jean-Paul Salomé avec Isabelle Huppert, prévu le 25 mars).

Le virus a aussi touché le festival de Locarno qui annule L'immagine et la parola, son festival artistique du printemps qui devait avoir lieu fin mars.

Aux Etats-Unis, en attendant des nouvelles de Tribeca, c'est le festival SXSW à Austin au Texas, qui souffre le plus des défections de participants. Le festival doit se tenir du 13 au 22 mars.  Warner Media, Netflix, Apple, Amazon ont tous annulé leur participation. Nul ne doute que le festival sera le premier événement majeur à être retiré du calendrier.

Bull fait l’unanimité à Deauville 2019

Posté par vincy, le 14 septembre 2019

Le 45e Festival de Deauville a remis son 25e Grand prix à Bull d'Annie Silverstein, distribué par Sony Pictures. Le jury de Catherine Deneuve s'est ainsi retrouvé en phase avec les journalistes qui ont également remis au film le Prix de la critique et avec le jury de la Révélation, présidé par Anna Mouglalis, qui lui a décerné le Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation.

Premier long métrage de fiction de la documentariste et réalisatrice de courts Annie Silverstein, Bull avait été présenté en avant-première mondiale dans la section Un certain regard à Cannes en mai dernier. Le film raconte l'histoire d'une ado paumée qui rencontre son voisin, torero vieillissant en déclin, dans une banlieue de laissés pour compte de Houston (Texas). Sa forme réaliste expose ainsi une Amérique profonde, misérable, où seule la solidarité peut encore faire espérer à un monde meilleur.

Deux autres films cannois ont été récompensés par le jury de Deauville. Le prix du jury a distingué The Climb, chronique drôle et amère de Michael Angelo (coup de cœur du jury Un certain regard), distribué par Metropolitan, et The Lighthouse, drame presqu'horrifique de Robert Eggers (Prix Fipresci dans les sections parallèles cannoises), distribué par Universal le 18 décembre.

Un prix spécial pour l'édition anniversaire du festival a récompensé Swallow de Carlo Mirabella-Davis, primé à Tribeca au printemps, et distribué en France chez UFO.

Le Prix du Public de la Ville de Deauville s'est distingué en préférant The Peanut Butter Falcon de Tyler Nilson et Michael Schwartz, mélange de drame, de comédie et d'aventures, avec Zachary Gottsagen, Shia LaBeouf et Dakota Johnson. Le film avait fait son avant-première au festival SXSW en mars. Il remporte un joli succès dans les salles américaines depuis sa sortie fin août, avec un box office de 13M$ à date, et se positionnant dans les 12 succès du week-end depuis trois semaines.

Les trois autres prix remis à Deauville ont couronné Les Misérables de Ladj Ly (Prix d’Ornano-Valenti), Cuban Network d'Olivier Assayas (Prix du 45e Festival de Deauville) et le roman A sang perdu de Rae DelBianco (Prix Littéraire Lucien Barrière).

Le premier long de Joséphine Mackerras plébiscité par le jury du festival SXSW

Posté par vincy, le 16 mars 2019

Pour son premier long métrage, la Française Joséphine Mackerras a remporté le gros lot au festival South by Southwest (SXSW) d'Austin (Texas) avec le Grand prix du jury dans la catégorie fiction. Alice a aussi récolté le prix du meilleur premier film réalisé par une femme.

Présenté en avant-première mondiale dans le festival de plus en plus hype de la capitale texane, le film a été produit (à travers sa société OnEarth productions), réalisé et écrit par Joséphine Mackerras. Le casting est composé d'Emilie Piponnier, Benjamin Bourgois, Martin Swabey, Chloe Boreham, Christophe Favre, David Coburn, Philippe de Monts, Rébecca Finet, Juliette Tresanini, Nicolas Buchoux et Robert Burns.

Alice, une épouse et mère de famille aussi parfaite qu'heureuse, voit sa vie chamboulée quand elle apprend que son mari a une vie secrète, peuplée de prostituée, qui la quitte en partant avec l'héritage de sa mère. Elle se retrouve sans un sou et avec leur jeune fils à charge. En voulant se battre pour ne pas sombrer, elle découvre le monde de son mari et se découvre elle-même, capable de devenir une travailleuse du sexe pour survivre...

Joséphine Mackerras a réalisé plusieurs courts métrage dont Diva (2007), L'enfance perdue (2008) et Prière (2010). Alice a été réalisé avec un très petit budget.

Le documentaire The Look of Silence récompensé

Posté par vincy, le 15 janvier 2016

Le documentaire de Joshua Oppenheimer, The Look of Silence, a reçu le prix du meilleur films à la 9e cérémonie des Cinema Eye Honors. Il a aussi été récompensé dans la catégorie meilleur réalisateur. C'est la deuxième fois que Oppenheimer réalise ce doublé, deux ans après The Act of Killing.

Les autres prix ont été décernés à Amy (montage), Meru (image et prix du public), Cartel Land (image), Heart of Dog (musique), Kurt Cobain: Montage of Heck (design graphique) et The Wolfpack (premier film).

Amy, Cartel Land et The Look of Silence sont en lice pour l'Oscar du meilleur documentaire. The Look of Silence a déjà remporté de nombreux prix à Angers (public, Grand prix du jury), Austin, Denver, Milwaukee (meilleur documentaire), DocsBarcelona et Nuremberg (public), Göteborg (documentaire scandinave), Sofia (meilleir documentaire), SXSW Film Festival (prix du public) et Venise (5 prix dont celui de la critique et un grand prix spécial du jury). Il est nommé par la Producers Guild pour son palmarès de l'année et aux Independent Spirit Awards.

Les Cinema Eye Honors, qui se tiennent à New York sont considérés désormais comme les Oscars du documentaires.

Deauville 2015 : 99 Homes et Tangerine distingués au palmarès

Posté par kristofy, le 13 septembre 2015

14 (dont 6 premiers films) ont été présentés aux différents jurys en vue d'une récompense au Festival du film américain de Deauville, et parmi eux se sont détachés Babysitter, Green Room, I Smile Back, Tangerine, 99 homes, Madame Bovary… : on devine des délibérations passionnées. La sélection a d'ailleurs été saluée pour avoir été riche et stimulante.

Benoit Jacquot président du jury, entouré de Louise Bourgoin, Pascal Bonitzer, Louis-do De Lencquesaing, Marc Dugain, Sophie Fillières, Julien Hirsch, Marie Gillain, et Marthe Keller, a rendu son verdict.

Grand Prix : 99 homes, réalisé par Ramin Bahrani, avec Michael Shannon, Andrew Garfield et Laura Dern. Ce film, en compétition à Venise l’année dernière en 2014, n’était bizarrement pas encore été distribué en France, ça sera le cas bientôt : aucune sortie en salles, mais visible en e-cinéma/vod début 2016 par Wild Bunch. 99 homes est l'histoire d'un homme, dont la maison a été saisie par la banque, et qui se retrouve à devoir travailler avec le promoteur immobilier véreux responsable de son malheur.

Prix du Jury : Tangerine, réalisé par Sean Baker. Sélectionné à Sundance et Karlovy Vary, sa sortie est programmée le 30 décembre.

De son côté, le jury Révélation a pour tâche de récompenser un des films plutôt pour un aspect novateur ou son originalité. La présidente est Zabou Breitman, accompagnée de Géraldine Nakache, Alice Isaaz, Rachelle Lefèvre et Stanley Weber, a choisi un film sélectionné cette année à Sundance (primé), Locarno (récompensé) et Toronto.

Prix de la Révélation : James White, réalisé par Josh Mond, avec Christopher Abbott et Cynthia Nixon

Les autres prix sont:

Prix du Public : Dope, réalisé par Rick Famuyiwa, avec Shameik Moore et Tony Revolori, déjà sélectionnés à Sundance (Prix du meilleur montage) et à la Quinzaine des réalisateurs. Il sort le 4 novembre en France.

Prix de la Critique : Krisha, réalisé par Trey Edward Shults. Ce premier film était sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes cette année. Il avait reçu le prix du public au SXSW Festival au printemps.

Enfin, le Prix d’Ornano-Valenti qui récompense un premier film français (dans le but d’aider à sa reconnaissance, sa promotion et son exportation) a été remis à Les Cowboys de Thomas Bidegain découvert à la Quinzaine des réalisateurs et dont la sortie est prévue pour le 25 novembre.

SXSW Festival : bilan et palmarès

Posté par Sarah, le 21 mars 2011

attack the blockLe 25e festival SXSW referme ses portes sur une ambiance survoltée et quelque peu dramatique. En effet, lors du concert donné par Kanye West samedi soir, des spectateurs se sont invités à la fête et 4 personnes ont fini à l'hôpital lors d'un autre concert, heurtées par une caméra.

Cependant la programmation cinéma du festival est à détacher du reste. La sélection inclut chaque année des réalisateurs et des acteurs de plus en plus connus et cherche toujours à proposer une grande variété de films, courts, moyens métrages et documentaires. Le festival SXSW est donc résolument jeune, indépendant et l'un des plus décontractés des Etats-Unis.

La cérémonie de clôture a vu le triomphe du film de Robbie Pickering, Natural Selection, récompensé en tant que meilleur long-métrage, tandis qu'Attack the block de Joe Carnish (photo ci-dessus), Building Hope de Turk Pipkins et le documentaire Love Shines de Ron Sexsmiths ont remporté les trois meilleurs prix décernés par le public. Pour conclure cette semaine de projections intenses, voici la liste des 5 films qui nous ont le plus marqués et les réalisateurs qui semblent à suivre.

- La plus jeune des réalisatrice, Emily Hagins (18 ans) nous a étonné avec son troisième film My sucky teen romance, une parodie de films de vampire avec des jeunes acteurs. Un long métrage inégal, mais une réalisatrice prometteuse.

- Le film "mumblecore" du festival reste sans contestation, The dish and the spoon d'Alison Bagnal (voir notre interview), même si Silver Bullets de Joe Swanberg nous a aussi marqués par son caractère sensuel et mystérieux.

- Un des meilleurs films décalés de la sélection est The FP de Brandon et Jason Trost. Le film se situe entre le jeu vidéo, une annonce apocalyptique du future, l'affrontement de deux gangs à travers la danse et un langage totalement inventé par eux.

- L'histoire d'amour qui nous a le plus touchés reste celle de deux gays qui vont passer quelques jours ensemble et parler de l'amour, du couple et de sexe sans tabou et de façon très intime dans Weekend d'Andrew Haigh.

-Pour finir, la meilleure surprise, qui est aussi un premier film, est A bag of hammers de Brian Crano, histoire touchante et fantasque de deux adultes-enfants, qui volent des voitures lors des cérémonie d'enterrement et qui se lient d'amitié avec le fils de leur voisine.

L'édition SXSW 2011 était définitivement passionnante, espérons qu'il en sera de même pour les autres festivals à venir cette année !

SXSW Festival : la sélection courts, moyens métrages et documentaires

Posté par Sarah, le 20 mars 2011

suburbsAprès une semaine bien chargée, la programmation "longs métrages de fiction" du festival SXSW touche à sa fin. C'est donc le moment d'aborder la sélection qui regroupe les courts, moyens métrages et documentaires.

On a été agréablement surpris par le court-métrage canadien de Kire Paputts, Animal Control, dans lequel un homme se lie d'amitié avec un chien, alors que jusqu'à présent ses meilleurs amis étaient des animaux empaillés. L'univers très "science-fiction" du français Eric Dinkian, dans Yukiko, a également créé un étonnant contraste avec le reste de la sélection

Dans la catégorie documentaire, le dernier film de Marie Losier, The ballad of Genesis and Lady Jaye, était un des plus intéressants. La réalisatrice a suivi pendant sept ans le chanteur du groupe Psychic TV (Genesis P-Orridge) et l'évolution de sa relation amoureuse avec Lady Jaye. Cela donne un documentaire très émouvant sur le couple, la personnalité - pour le moins - extravagante de Genesis et le thème de la pandrogynie. Il sera d'ailleurs projeté au Centre Pompidou à Paris le 26 mars prochain. Dans un au style très différent, le documentaire autrichien Inside America de Barbara Eder, sur la vie quotidienne de lycéens texans vivant à la frontière mexicaine, dresse un portrait effrayant de leurs vies, leurs combats et leurs destinées. Un portrait édifiant et véridique de la jeunesse de ces "Américains-Mexicains".

Enfin, une nouvelle catégorie a été ajoutée cette année pour les films se situant entre les courts et les moyens métrages, intitulée « medium cool ». On y trouvait le déjà célèbre Scenes from the Suburbs de Spike Jonze, qui a collaboré avec le groupe Arcade Fire pour donner une vision glaçante des suburbs. La bande son est basée sur le dernier album du groupe et les adolescents du film sont touchants de vérité. C'est aussi dans cette catégorie que l'on a pu voir Clear blue de Lindsay MacKay, une fantastique et tragique histoire d'amour entre un maître-nageur et une personne ayant un terrible secret. Il faudra suivre la jeune réalisatrice de ce film intrigant.

SXSW Festival : The Dish and The spoon ou la réussite du mumblecore

Posté par Sarah, le 19 mars 2011

dish and spoonIl est pratique courante ces dernières années, d'associer une certaine catégorie de films indépendants au mouvement "mumblecore". Il s'agit de film réalisés avec une équipe et un budget réduit, un peu à la DIY (Do It Yourself), et où les dialogues, parfois marmonnés (to mumble veut dire marmonner en anglais),  jouent un rôle important. En France, on connaît déjà Cyrus de Jay et Mark Duplass ou encore Humpday de Lynn Shelton, malgré une méconnaissance générale du concept en lui-même.

Le festival SXSW de l'an dernier avait présenté la révélation mumblecore 2010, Tiny Furniture de Lena Dunham et l''édition 2011 a été encore plus riche. On a notamment pu voir le dernier Jay Duplass, Kevin, Silver Bullets de Joe Swanberg, et surtout le dernier film d'Alison Bagnall (Piggie, Buffalo 66), The Dish and The Spoon (photo de gauche).

Dans ce dernier, on voit Greta Gerwig jouer Rose, une femme qui vient d'apprendre que son mari l'a trompée, et qui vagabonde sur les côtes du Delaware pour tenter d'apaiser sa douleur. Elle rencontre un jeune homme anglais, joué par Olly Alexander (révélation britannique), qui vient de se faire plaquer par sa petite amie et qui va l'accompagner dans ce voyage. Une relation silencieuse, aride et parfois agressive va se nouer entre eux. Rencontre avec la réalisatrice Alison Bagnall et l'acteur Olly Alexander.

Comment vous est venu l'envie de réaliser des films?

Alison Bagnall : J'ai grandi dans une ferme dans le Connecticut et je faisais des petits films avec des animaux, des moutons principalement. J'ai d'abord voulu être une actrice, je regardais beaucoup la télévision à l'époque, puis, vers 20 ans, j'ai eu envie de faire des films lorsque je suis allée à l'université. J'ai réalisé 5 courts-métrages lors d'un cours d'été à NYU (New York University) et je les ai montrés à mes amis et ma famille, qui les ont beaucoup aimés. Et donc, j'ai continué à en faire.

D'où vient l'idée d'une histoire portant sur la trahison amoureuse ?

AB : De mon expérience personnelle. J'ai trompé, j'ai été trompé, et je l'ai vraiment mal vécu. Olly [Alexander] aussi a été trompé Il sourit et acquiesce. J'avais ce petit ami et une femme l'a draguée, et il est resté avec elle. Il m'a avoué toute l'histoire, ce qui m'a complètement détruite sur le coup. Surtout, je trouve que c'est un sujet intéressant, de voir à quel point une personne plutôt stable peut devenir obsessionnelle et folle à cause de cela. Et cela prouve à quel point les gens sont possessifs, que le partenaire est vu comme un territoire, en particulier les parties génitales de l'autre. Je voulais donc explorer ce thème-là.

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SXSW Festival : les productions locales ont la côte

Posté par Sarah, le 17 mars 2011

Le festival SXSW commence à se vider de ses cinéphiles et à être pris d'assaut par les musiciens, c'est donc l'heure de faire un premier bilan, bien que les projections continuent jusqu'au 19 mars. Les grands favoris du festival restent les productions locales, pour lesquelles le public était souvent au rendez-vous.

Blacktino de Aaron Burns, Otis Under Sky de Anlo Sepulveda ou encore My Sucky Teen Romance d'Emily Hagins (18 ans et déjà trois films au compteur), sont souvent des premiers films, avec un petit budget, et qui ont vu le jour grâce à l'entraide des proches et de la famille des réalisateurs.

Les thèmes abordés sont divers et font preuve de beaucoup de créativité, malgré leurs manques de moyens financiers Surtout, ces films ont souvent reçu l'aide de sites internet tel Kickstarter, collecteur de fonds qui marche sur la base du mécénat collectif, et qui permet de réaliser des films à l'échelle individuelle.

Les sujets abordés sont aussi divers que la réalisation. Blacktino d'Aaron Burns aborde la quête d'identité d'une adolescent métisse, en surpoids et très geeky alors que My Sucky Teen Romance est une comédie qui parodie avec humour et charme le thème archi-exploité des vampires .

Le film d'Anlo Speulveda, Otis Under Sky, appartient à une catégorie différente. Otis, un web artiste replié sur lui-même, rencontre otisUrsula, une lesbienne qui attend le retour de sa copine, partie à l'étranger. Une relation forte va se nouer entre les deux, comme par alchimie. Le film est très poétique et beaucoup basé sur l'improvisation des acteurs.

Anis Mojgani (Otis), qui est avant tout un poète slammer, nous confie la vision de son travail : « Lors de mes performances de poète, je souhaite principalement être dans le moment, le plus honnêtement possible, et si un lien émotionnel et organique se crée avec le public, c'est super. J'ai essayé de recréer cela dans le film ».

Le réalisateur Anlo Speulveda a gardé de bons souvenirs du tournage du film: « C'était un vrai plaisir de pouvoir tourner dans la ville où j'ai grandi, découvrir de nouveaux endroits lors des repérages et de travailler avec une petite équipe. C'était aussi une bénédiction de pouvoir tourner avec Anis. Parfois j'allais le voir avec une partie du script et je lui disais 'Arrange-moi ça s'il-te-plaît' et il le faisait. Au final l'écriture du film s'est faite à plusieurs, au fur et à mesure du tournage ». Le film a été très bien reçu par la critique indépendante du festival. Espérons que celui lui serve de tremplin !

Festival SXSW : quand les stars de la télé se recyclent au cinéma

Posté par Sarah, le 16 mars 2011

bride maidsC'est bien connu, aux Etats-Unis, les acteurs passent sans trop de difficultés de la télévision au cinéma. Le système est plus flexible qu'en France et il ne s'agit donc pas de choisir son médium préféré (télé, théâtre, film) et d'y rester. Bien entendu, flexibilité ne veut pas dire évidence, et  tous les acteurs américains ne choisissent pas la polyvalence.

Quoi qu'il en soit, certains films présentés au festival SXSW illustrent bien cette tendance. Dans Bridesmaid de Paul Feig, c'est ainsi l'actrice du show américain Saturday Night Live, Kristen Wiig, qui tient le rôle principal, celui d'Annie, une jeune femme qui a toutes les peines du monde à être une bonne demoiselle d'honneur pour le mariage de sa meilleure amie. Cette comédie romantique, qui est encore en cours de production, était projetée en avant-première à Austin et l'arrivée de l'actrice sur scène a déclenché un tonnerre d'applaudissements. L'émission Saturday Night Live est en effet extrêmement populaire aux Etats-Unis.

Toutefois, le grand recyclage de cette édition du Festival SXSW reste celui des acteurs de la version américaine de The Office. L'acteur principal, Steve Carrell, mène déjà une carrière assez éclectique. Le public est habitué à le voir interpréter Michael Scott dans le show, mais aussi des rôles divers dans des films tels que 40 et toujours puceau, Crazy night ou encore Little Miss Sunshine (où il était à contre-emploi). Lors de ce festival, on a également pu voir l'acteur Rainn Wilson, qui joue l'insupportable et sarcastique Dwight Schrute dans The Office, interpréter le personnage principal de amy ryanSuper de James Gunn. Il incarne un homme qui s'improvise super-héros, et cherche par tous les moyens à récupérer sa femme tout en combattant le mal et l'injustice.

Amy Ryan, récemment devenue une actrice régulière de The Office avec le personnage d'Holly Flax, est quant à elle apparue aux côtés de Paul Giamatti (photo de droite) dans la comédie dramatique Win Win, de Thomas McCarthy. Elle y joue Jackie Flaherty, la femme de Mike, un avocat au bord de la faillite qui tombe dans une affaire de corruption de senior pour tenter de sauver sa famille. Le personnage d'Amy Ryan est haut en couleur, bien que plutôt secondaire.

Au final, le grand intérêt de découvrir les acteurs sur grand écran est de voir l'étendue de leurs compétences, car ils sont amenés à jouer des personnages différents de celui qu'ils jouent toutes les semaines. Une tendance qui va croissante ces dernières années aux Etats-Unis, et qui par le passé a offert au cinéma de vrais bons comédiens : Johnny Depp (découvert dans 21 jump street), George Clooney (Urgences) ou encore Robin Wright (Santa Barbara).